Le prix des carburants est plus  sensible à une hausse qu à une baisse du brut
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La présence d'asymétries significatives dans la transmission des chocs sur le prix du pétrole brut au prix à la pompe hors taxe est confirmée par une approche économétrique sur données françaises. L'analyse est menée pour trois produits raffinés : le super-carburant plombé, le gazole et le fioul domestique. Pour les trois carburants étudiés, un choc à la hausse sur le coût en monnaie française du baril de pétrole brut est incorporé dans le prix à la pompe plus rapidement que ne l'est un choc à la baisse. En réponse à un choc maintenu affectant le prix du brut, le prix de vente des carburants s'ajuste progressivement, à la hausse ou à la baisse, vers un prix d'équilibre de long terme atteint à échéance d'un semestre à un an. Cependant, cet ajustement reste plus faible en valeur absolue à la baisse qu'à la hausse pendant une durée de quelques mois. Cet intervalle de temps mesure la durée de l'asymétrie. Au-delà, il n'est plus possible d'affirmer que l'ajustement du prix en réponse à un choc négatif sur le brut est inférieur en valeur absolue à ce qu'il aurait été en présence d'un choc positif. Cet écart transitoire de vitesses d'ajustement induit une perte de pouvoir d'achat pour le onsommateur, dont l'éventuelle résorption à long terme n'a pu être démontrée dans l'étude. Les asymétries constatées entre les extrémités de la chaîne allant du pétrole brut au prix à la pompe proviennent, en général, de chacune des étapes intermédiaires que sont la production et la distribution. Elles sont néanmoins plus importantes à la production qu'à la consommation. Cette différence peut s'expliquer par le caractère plus oligopolistique du marché à la production qu'à la consommation. Elle peut aussi être reliée à l'asymétrie du coût d'ajustement des stocks à la hausse et à la baisse : il est plus coûteux de déstocker que de stocker. Cette explication n'éclipse pas celles fondées sur la présence d'asymétries d'information, puisqu'il subsiste des asymétries au stade de la ...

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REVENUS
Le prix des carburants est plus sensible à une hausse quà une baisse du brut
Cédric Audenis, Pierre Biscourp et Nicolas Riedinger*
La présence dasymétries significatives dans la transmission des chocs sur le prix du pétrole brut au prix à la pompe hors taxe est confirmée par une approche économétrique sur données françaises. Lanalyse est menée pour trois produits raffinés : le supercarburant plombé, le gazole et le fioul domestique.
Pour les trois carburants étudiés, un choc à la hausse sur le coût en monnaie française du baril de pétrole brut est incorporé dans le prix à la pompe plus rapidement que ne lest un choc à la baisse. En réponse à un choc maintenu affectant le prix du brut, le prix de vente des carburants sajuste progressivement, à la hausse ou à la baisse, vers un prix déquilibre de long terme atteint à échéance dun semestre à un an. Cependant, cet ajustement reste plus faible en valeur absolue à la baisse quà la hausse pendant une durée de quelques mois. Cet intervalle de temps mesure la durée de lasymétrie. Au delà, il nest plus possible daffirmer que lajustement du prix en réponse à un choc négatif sur le brut est inférieur en valeur absolue à ce quil aurait été en présence dun choc positif. Cet écart transitoire de vitesses dajustement induit une perte de pouvoir dachat pour le consommateur, dont léventuelle résorption à long terme na pu être démontrée dans létude.
Les asymétries constatées entre les extrémités de la chaîne allant du pétrole brut au prix à la pompe proviennent en général de chacune des étapes intermédiaires que sont la production et la distribution. Elles sont néanmoins plus importantes à la production quà la consommation. Cette différence peut sexpliquer par le caractère plus oligopolistique du marché à la production quà la consommation. Elle peut aussi être reliée à lasymétrie du coût dajustement des stocks à la hausse et à la baisse : il est plus coûteux de déstocker que de stocker. Cette explication néclipse pas celles fondées sur la présence dasymétries dinformation, puisquil subsiste des asymétries au stade de la consommation, au moins pour certains produits.
* Au moment de la rédaction de cet article, Cédric Audenis, Pierre Biscourp, et Nicolas Riedinger appartenaient au Département des études économiques densemble de lInsee. Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin darticle.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 359360, 2002
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