Les caractères originaux de la sidérurgie en République Démocratique Allemande - article ; n°378 ; vol.70, pg 126-136
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Description

Annales de Géographie - Année 1961 - Volume 70 - Numéro 378 - Pages 126-136
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 30
Langue Français

Extrait

Henri Smotkine
Les caractères originaux de la sidérurgie en République
Démocratique Allemande
In: Annales de Géographie. 1961, t. 70, n°378. pp. 126-136.
Citer ce document / Cite this document :
Smotkine Henri. Les caractères originaux de la sidérurgie en République Démocratique Allemande. In: Annales de Géographie.
1961, t. 70, n°378. pp. 126-136.
doi : 10.3406/geo.1961.15486
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1961_num_70_378_15486LES CARACTÈRES ORIGINAUX DE LA SIDÉRURGIE
EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE ALLEMANDE
Le développement de la sidérurgie dans la République démocratique
allemande (fig. 1) est une conséquence du partage politique et économique
de l'Allemagne depuis 1949. Sous la pression des besoins des industries méca
niques et transformatrices des métaux, cette sidérurgie s'est développée selon
des techniques en partie originales en dépit d'une faible production houillère,
de la pauvreté et de la rareté des minerais ferreux, du manque de techniciens
qualifiés. Et les résultats obtenus, dans des conditions difficiles au départ,
sont un témoignage de l'important essor économique qui a placé la Répub
lique démocratique allemande parmi les grands États industriels d'Europe.
L'héritage du passé
Le territoire de l'actuelle Allemagne orientale était déjà fortement
industrialisé avant la guerre et sa métallurgie de transformation a fourni
en 1936 (y compris Berlin-Est) 31,6 p. 100 des machines fabriquées en All
emagne. Par contre la sidérurgie n'avait que peu d'importance : les quatre
vieux hauts fourneaux de la Maximilians -Hutte, fondée en 1873 à Unter-
wellenborn en Thuringe, n'ont produit en 1936 que 201 800 t soit, 1,6 p. 100
de la fonte allemande, les aciéries et les laminoirs de la Maximilians-Hutte
à Unterwellenborn en Thuringe, de Thaïe dans le Harz, de Brandenburg et
de Hennigsdorf dans la région berlinoise, de Riesa, de Grôditz et de Freital-
Dôhlen en Saxe, n'ont donné en 1936, en y ajoutant la production des lami
noirs dont le rôle était d'approvisionner une clientèle locale et de laminer
par petites quantités des profils particuliers1, que 1 198 600 t d'acier brut
et 898 000 t d'acier laminé, soit respectivement 7,7 et 8,3 p. 100 du total
allemand 2.
Malgré la dispersion relative des usines sidérurgiques, la concentration
financière revêtait les mêmes formes qu'en Allemagne occidentale : le
Konzern Flick dominait la sidérurgie de l'actuelle orientale. C'est
ainsi que l'aciérie de Riesa, fondée en 1843 par des banquiers, les frères
Schônberg, achetée en 1850 par le baron von Einsiedel qui possédait déjà
d'autres aciéries dont celle de Grôditz, devint en 1872 la propriété d'une
société anonyme et fut absorbée en 1926 par le Konzern Friedrich Flick
sous la raison sociale Mitteldeutsche-Stahlwerke AG.
Les destructions de la guerre et les démontages au titre des réparations
ne laissèrent subsister que les installations vieillies de la Maximilians-Hutte
et l'aciérie de Thaïe dans le Harz, aussi la production tomba-t-elle en 1946 à
123 600 t de fonte, 152 700 t d'acier brut et 104 000 t d'acier laminé. Mais dès
1. Ces laminoirs dispersés sont ceux de Finow et d'Oranienburg dans la région berlinoise
de Burg près de Magdebourg, d'Olbernhau dans l'Erzgebirge, de Karl-Marx-Stadt, de Bad-
Salzungen en Thuringe et d'Ilsenburg dans le Pré-Harz.
2. Vierteljahreshefte zur Statistik der D.D.R., Berlin, 1959/3-4, p. 143. REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE
ALLEMANDE
О 25 50 75 100 km.
***mémtMLym'*ïT
L4
Fig. 1. — Développement (Carte de la dressée sidérurgie par M. en Henri République Smotkine.) démocratique allemande.
1, Hauts et bas fourneaux : Stalinstadt : 1 million de t. ; Calbe : 300 000 t ; Unterwellenborn :
175 000 t. — 2, Aciéries. — 3, Laminoirs. — 4, Cokeries de Lignite. — 5, Gisements de Fer. —
6, Canaux. 128 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
1947 commença la reconstruction des usines détruites et la réinstallation
de celles qui avaient été privées d'équipement.
De 1947 à 1949 les aciéries et les laminoirs de Hennigsdorf, de Riesa,
de Grôditz et de Freital-Dôhlen se remettent à produire et leur équipement
est complété après 1949. L'usine de Riesa, par exemple, qui avait été tota
lement démontée est réinstallée à partir du 5 février 1947 et les six premiers
fours Siemens-Martin de 100 t sont mis en service du 22 juin 1948 au
30 septembre 1949 ; de 1949 à 1952 viendront s'ajouter aux installations de
l'usine trois autres fours Siemens-Martin dont deux de 100 t et un de 60 t,
deux fours électriques de 5 et 10 t et trois trains de laminage : un train
blooming-slabbing avec une cage duo-réversible et des cylindres de 850 mm
de diamètre, un train moyen avec trois cages trio et des de 500 mm
de un petit train avec cinq cages duo et des de 360 mm
de diamètre ; enfin, un équipement permet à l'usine de s'orienter vers la
fabrication de tubes soudés et de tubes sans soudure. Aussi l'usine sidérur
gique de Riesa, qui ,en 1935-1936, produisait 360 000 t d'acier brut, atteint
dès 1951 une production de 409 095 t et cette production qui s'est élevée à
716 536 t en 1959 est actuellement le double de celle d'avant-guerre. L'essor
de l'aciérie et des laminoirs de Riesa, après 1949, est en relation avec l'évo
lution de la sidérurgie en République démocratique allemande.
Au cours du plan biennal 1949-1959, le but est encore de reconstituer la
capacité sidérurgique d'avant-guerre et c'est à cette préoccupation que répond
la modernisation, de la Maximilians- Hutte. Cette usine, qui réunit quatre
hauts fourneaux dont un de 250 t et trois de 300 t de production journalière,
un bas fourneau expérimental construit en 1952, quatre convertisseurs
Thomas de 16 t, deux fours électriques de 20 t et trois trains de laminage
dont un blooming-slabbing, un train avec cages duo pour produire des
billettes et des gros profilés et un trio pour l'obtention des petits prof
ilés, a une histoire assez complexe. Fondé en 1873, l'établissement sidérur
gique ne comportait jusqu'en 1928 que des hauts fourneaux qui travail
laient les minerais de fer de la forêt de Thuringe (extraits à Kamsdorf,
Wittmannsgereuth, Schmiedefeld, Arnsgereuth) avec du coke venant de
l'Allemagne de l'Ouest, la fonte s'en allait vers Zwickau où se trouvaient une
aciérie avec des convertisseurs Thomas, et des laminoirs. En 1928, aciérie
et laminoirs sont transférés de Zwickau à Unterwellenborn et à cette concen
tration géographique correspond une concentration financière puisqu'en 1929
le Konzern Flick acquiert la Maximilians- Hutte ainsi agrandie ; cette acqui
sition fait partie de la mainmise du Konzern sur 90 p. 100 de la capacité
sidérurgique de l'actuelle Allemagne orientale.
Peu endommagée par les bombardements, la Maximilians- Hutte1 devient
le 1er août 1946, au titre des réparations, la propriété d'une société sovié
tique par actions (SAG), mais dès le 27 février 1947 elle est recédée aux
autorités de l'Allemagne orientale qui en feront, le 1er juillet 1948, une
1. La Maximiliams- Hutte est couramment dénommée Maxhiitte. RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE ALLEMANDE 129
« entreprise, propriété du peuple » (volkseigene Betrieb ou VEB), c'est-à-dire
une entreprise nationalisée. Agrandie, modernisée par une installation pour
l'agglomération des « fines » de minerai avant leur enfournement, pourvue
en eau grâce à des travaux d'adduction exécutés par des équipes de jeunes
volontaires, l'usine, qui reçoit maintenant son coke de houille de Zwickau
(35 p. 100 du coke utilisé), de Pologne (40 p. 100) de Tchécoslovaquie
(12 p. 100) et son coke de lignite de Lauchhammer (3 p. 100), a depuis 1950
une production supérieure à celle d'avant-guerre1.
A la fin du plan biennal la production sidérurgique de l'Allemagne orien
tale remontant presque au niveau d'avant-guerre atteint 337 000 t de fonte,
998 700 t d'acier brut et 780 700 t d'acier laminé.
La nouvelle sidérurgie
C'est à la suite des débats du 3e congrès du Parti socialiste unifié d'All
emagne, qui se tint à Berlin du 20 au 24 juillet 1950,

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