Pouvoir d achat : de la perception individuelle à la mesure globale
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Au cours des dernières années, de nombreux ménages ont eu le sentiment que leur niveau de vie baissait. Pourtant, le pouvoir d'achat, au sens de la comptabilité nationale, a continué à augmenter. Apparemment incompatibles, ces deux visions traduisent en réalité deux points de vue différents qui peuvent être conciliés.

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Langue Français

Extrait

Pouvoir d’achat :
de la perception individuelle
Au cours des dernières années, de nombreux ménages ont eu le sentiment que leur
niveau de vie baissait. Pourtant, le pouvoir d’achat, au sens de la comptabilité nationale,
a continué à augmenter. Apparemment incompatibles, ces deux visions traduisent en
réalité deux points de vue différents qui peuvent être conciliés.
extraits de “De la perception à la mesure du
e fait que le term renvoie dent à des engagements difficilement négocia-
pouvoir d’achat”, Chroniques du CNIS (Conseil Là un florilège d’interprétations différentes est bles, au moins à court terme. Les scinder selonnational de l’information statistique) n° 4, mars
source de confusion. La notion statistique leur caractère plus ou moins obligatoire revêt
2006.
usuelle de “pouvoir d’achat” est celle du nécessairement une part d’arbitraire. En se limi-
tant aux seules consommations au sens de la
tel que le définit la comptabilité nationale. Comptabilité nationale, les dépenses les plus
Au cours des dernières années, celui-ci a indé- fortement contraintes sont celles consacrées au
niablement ralenti au niveau national, mais pas logement, au chauffage, aux services de télé-
reculé. Alors que le pouvoir d’achat du revenu phonie, à l’assurance. [...]
disponible brut augmentait d’environ 3,5 % par
Les dépenses contraintes représentent entrean jusqu’en 2002 en France, sa progression a
31 % et 37 % des dépenses de consommationralenti très fortement en 2003, puis il a évolué en
finale des ménages et un peu plus du quart de2004 à un rythme sensiblement plus faible que la
leur revenu disponible brut. Leur part est enpériode précédente.
légère hausse depuis 2002. Au-delà des seules
Les évolutions démographiques amplifient ce dépenses de consommation au sens de la Comp-
phénomène. En effet, une même croissance de la tabilité nationale, d’autres charges peuvent être
richesse produite ne renvoie pas à une même ressenties comme contraignantes par les
réalité sociale selon que la population s’accroît consommateurs. Ceux qui sont endettés, notam-
ou diminue. Or, depuis les années quatre-vingt, ment pour l’achat d’un logement, ont effective-
la population s’accroît et le nombre de ménages ment à débourser chaque mois une somme qui
bien davantage, du fait du vieillissement et de la réduit leurs marges de manoeuvre. Certes, ces
décohabitation. Ainsi, au niveau national, le pou- dépenses contribuent à accroître leur patrimoine
voir d’achat par personne a baissé en 2003 et a à terme. Mais, au quotidien, elles sont ressen-
légèrement augmenté en 2004, mais à un rythme ties comme une contrainte. En prenant en
plus lent que par le passé. [...] compte ces remboursements d’emprunts, les
dépenses à caractère contractuel atteignent
Des budgets de plus en plus près de la moitié des dépenses des ménages. De
plus, leur part a fortement progressé depuiscontraints
2002, que ce soit en proportion de la consomma-
Les ménages sont de plus en plus contraints par tion totale ou du revenu disponible brut des
des dépenses à engagement contractuel : il s’a- ménages.
git des sommes qui sont dépensées en début de
Les dépenses de logement (loyers et charges)mois, avant même tout arbitrage en matière de
dépenses courantes. Ces dépenses correspon- sont le principal facteur de hausse. En 2000, les
28 économieééconomieconomie
de La Réuniondede LaLa RéunionRéunionN°128 N°128N°128àlamesure globale
Enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages
Indicateur résumé d'opinion des ménages (2002-2006)
0
-5
L'enquête mensuelle de conjoncture
auprès des ménages permet l'étude de-10
l'opinion qu'ont les ménages sur leur
environnement économique et certains
-15
aspects de leur situation économique
personnelle. Les données sont traduites
-20 en terme de soldes d'opinions
favorables (+) ou défavorables (-).
-25 Le solde d'opinion mesure la différence
entre le pourcentage d'opinions
-30 positives et négatives.
-35
indicateur corrigé des variations saisonnières
indicateur brut
-40
2002 2003 2004 2005 2006
disponible. Les sommes qu’ils consacrent au loge- revenus. L’augmentation des prix est appréhendéepolices d’assurance ont beaucoup augmenté du
ment, qu’il s’agisse d’un loyer ou de rembourse- par l’indice des prix à la consommation. Son modefait de la tempête de décembre 1999. En 2004, ce
ments d’emprunts, représentent une charge parti- de calcul est une autre source possible de confu-sont les remboursements d’emprunts immobiliers
culièrement élevée, de l’ordre du tiers de leur sion pour les ménages. En effet, il mesure l’évolu-qui progressent à cause de l’envolée des prix des
consommation totale. L’évolution très dynamique tion de la dépense d’un consommateur fictif dontlogements et de l’augmentation du nombre de
des loyers et des remboursements d’emprunt le panier de consommation resterait rigoureuse-ménages accédants. Entre 1995 et 2001, la part
depuis 2001 a certainement contribué à accroître ment inchangé entre deux années consécutives.des dépenses consacrée au logement s’accroît
encore cette charge sur la période récente. Ce panier est certes renouvelé chaque année pourglobalement de 3 points, mais différemment selon
être le plus proche possible de la réalité, mais l’in-le niveau de vie des ménages. Si cette part, déjà
dice ne mesure pas l’impact, sur les dépenses, deélevée, n’augmente quasiment pas pour les ména- Une montée en gamme, pas
l’évolution des comportements des ménages. Enges modestes, elle progresse pour tous les autres, toujours perçue effet, il a pour objectif la mesure de l’évolutionet notamment les plus aisés. En revanche, en
des prix à structure de consommation et qualité2001, les ménages les plus modestes sont nette-
L’évolution du pouvoir d’achat se calcule en dédui- constantes. Si les consommateurs cessent d’ac-ment plus affectés, en proportion de leur revenu
sant l’augmentation des prix de la croissance des quérir un bien bon marché au bénéfice d’un bien
ééconomieconomie 29
dede LaLa RéunionRéunion N°128N°128plus onéreux et que les prix de ces biens restent dans leurs contrats, ou encore la prévention des d’ensemble a lui-même peu augmenté à cette
inchangés au cours du temps, l’indice des prix risques domestiques). époque. Après les accords de juin 2004, les prix
reste constant, alors que la dépense de consom- ont reculé dans la grande distribution mais cette
L’accroissement de la qualité de ces produits etmation augmente en valeur. baisse n’a pas compensé les hausses passées.
services est certain, mais a un coût pour le Force est, en outre, de reconnaître que les prix
L’indice des prix ne peut mesurer l’effet sur les consommateur. Ce coût est peu souvent évoqué de nombreux biens fréquemment achetés (pain,
budgets des ménages de telles substitutions qui mais réel. Il est par définition absent de l’indice essence, tabac...) ont beaucoup augmenté. Ainsi,
contribuent à accroître les coûts des biens des prix à la consommation, puisqu’il s’explique la baguette ou le café en salle sont des biens de
consommés. Ces substitutions peuvent être le par une différence de qualité. [...] grande consommation et peu onéreux dont les
fait de choix que font les consommateurs prix ont crû fortement, alors que la hausse a étéLe passage à l’euro a également influencé laeux-mêmes. Ainsi, par exemple, lorsqu’ ils préfè- plus modérée pour d’autres biens dont laperception qu’ont les consommateurs de larent acheter des pains élaborés plutôt que des consommation est moins fréquente. Déjà pertur-hausse des prix. Deux effets se sont conjuguéspains ordinaires. C’est également le cas, pour bés par ces hausses notables, les consomma-pour donner le sentiment que le passage à l’eurocertains produits dont les prix sont orientés à la teurs l’ont été également par le passage à l’euroavait joué un rôle inflationniste. D’une part, cer-baisse (équipement en télé

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