L'infestation du chien par les tiques

Pharm Up

Description

Un document vétérinaire proposé par Pharm Up, qui évoque les risques potentiels pour le chien et donne des conseils aux propriétaires. Les tiques passent 95 % de leur vie sur
le sol. Si les conditions sont favorables (température comprise entre 7 et 25°C, hygrométrie supérieure à 80 %), elles se
fi xent sur un hôte à l’occasion de son passage à proximité des végétaux sur lesquels elles restent posées. Pendant cette période de fixation, une tique femelle peut ingérer une quantité de
sang équivalant à 300 fois son poids avant de pondre. Lors de leur fixation, les tiques libèrent des enzymes qui irritent la peau et occasionnent des démangeaisons, une inflammation,
voire un abcès au lieu de fixation.

Sujets

• Vétérinaire
• Soins de santé
• Tique
• Chien
• Risque
• Parasite

Informations

• Publié par: Boulesdepoils
• Publié le: 01 septembre 2011
• Nombre de lectures: 225
• Langue: Français

Extrait

L’INFESTATION DU CHIEN PAR LES TIQUES.......................

risques potentiels et conseils aux propriétaires

Biologie des tiques du chien Les tiques sont des acariens hématophages. Chez le chien, trois espèces sont fréquemment observées : • Ixodes ricinus :cette espèce est de loin la plus commune, surtout dans les sousbois humides • Dermacentor reticulatusse rencontre dans les milieux ouverts : prairies, lisières des chemins et des clairières, terrains vagues en bordure des villes… • Rhipicephalus sanguineusest une tique adaptée aux milieux secs : elle est présente dans les zones méditerranéennes et le SudOuest de la France.

Les tiques passent 95% de leur vie sur le sol. Si les conditions sont favorables (température comprise entre 7 et 25°C, hygrométrie supérieure à 80%), elles se fixent sur un hôte à l’occasion de son passage à proximité des végétaux sur lesquels elles restent posées. Pendant cette période de fixation, une tique femelle peut ingérer une quantité de sang équivalant à 300 fois son poids avant de pondre. Lors de leur fixation, les tiques libèrent des enzymes qui irritent la peau et occasionnent des démangeaisons, une inflammation, voire un abcès au lieu de fixation.

Rhipicephalus sanguineus Ixodes Ricinus

Les maladies transmises au chien par les tiques Les tiques sont des vecteurs de maladies parasitaires ou bactériennes pour de nombreuses espèces ; le chien est surtout concerné par la piroplasmose (ou babésiose), mais d’autres maladies peuvent lui être transmises : la maladie de Lyme (ou borréliose) et l’ehrlichiose. Plus la tique reste fixée longtemps, plus le risque de transmission est élevé.

La piroplasmose (ou babésiose) Cette maladie parasitaire est présente dans toute la France, avec des foyers plus importants dans le SudOuest, le Roussillon et la vallée du Rhône. Elle est due à l’infestation des globules rouges par des piroplasmes (Babesia canis) qui sont injectés au chien avec la salive de la tique. Les parasites pénètrent ensuite à l’intérieur des globules rouges pour s’y multiplier, ce qui provoque leur éclatement.

La maladie existe sous une forme aiguë pouvant être mortelle en 3 jours, suite au développement d’une fièvre ictéro hémorragique. La forme chronique provoque une anémie. Le diagnostic vétérinaire a lieu en visualisant les parasites au microscope à partir d’une goutte de sang. Le traitement doit intervenir le plus précocement possible afin d’éviter le risque de séquelle rénale et/ou hépatique.

Deux vaccins contre la piroplasmose sont commercialisés : le premier n’ore pas une protection totale mais il diminue la gravité des symptômes lors de contamination. Le second induit une protection efficace mais n’est pas dénué d’eets secondaires. La vaccination n’est recommandée que pour un chien qui vit dans un environnement à risque.

La maladie de Lyme (ou borréliose) Cette maladie est due à une bactérie, Borrelia burgdorferi. Cette maladie est bien connue chez l’homme mais elle passe souvent inaperçue chez le chien. Sans traitement, la maladie de Lyme évolue vers des lésions articulaires chroniques. Il existe un vaccin disponible, à réserver aux chiens qui habitent ou voyagent dans une région où la maladie de Lyme est répandue. En France, les zones les plus exposées sont les forêts broussailleuses de l’Est, du SudEst et de la Bretagne.

L’ehrlichiose canine Autre maladie bactérienne, l’ehrlichiose (causée par Ehrlichia canis) est surtout fréquente dans les pays tropicaux mais elle est parfois décrite dans les régions méditerranéennes françaises. L’infection peut persister plusieurs années avec des signes cliniques intermittents dus à l’anémie. Le traitement antibiotique n’empêche pas que les chiens restent porteurs de la bactérie. Dans les chenils des zones méditerranéennes, un dépistage est conseillé pour repérer et traiter les chiens pouvant être des réservoirs de la bactérie.

Prévenir l’infestation par les tiques Lorsqu’un chien vit dans un milieu où il est régulièrement exposé à l’infestation par les tiques, une protection s’impose au moins pendant la période où le risque est maximum, soit de juin à septembre. Compte tenu du temps nécessaire à la diusion des substances actives après la pose du collier ou du produit de traitement sur le pelage, mieux vaut mettre en place la prévention dès le printemps.

Un insecticide n’est pas forcément un acaricide Il faut informer les propriétaires que l’action des substances antiparasitaires externes est souvent ciblée : les produits antipuces ne sont pas toujours actifs contre les tiques et vice versa. Il existe cependant de nombreuses spécialités qui associent des molécules pour agir à la fois sur les tiques et les puces.

Produits répulsifs contre les tiques En matière de répulsifs pour éloigner les tiques, les colliers à base de pyréthrinoïdes (perméthrine, fluméthrine…) donnent de bons résultats pendant quelques mois mais il ne faut pas oublier de les changer régulièrement. Certains colliers associent le propoxur et un pyréthyrinoïde pour combiner des eets répulsif et acaricide. L’effi cacitédes colliers dépend de la taille de l’animal et de la longueur du pelage : chez un grand chien à poil long, la diusion du produit est parfois problématique. Mieux vaut alors ajouter une autre technique de lutte au port du collier (sprays et/ou pipettes « spot on ») pour obtenir un meilleur niveau de protection contre les tiques.

Produits acaricides Les molécules les plus couramment utilisées pour lutter contre les tiques sont l’amitraz, la deltaméthrine, le fipronil, le propoxur et le pyriprole. L’amitraz présente l’avantage de tuer les tiques très rapidement, réduisant ainsi le risque de transmission de maladies. Il est parfois associé à la métaflumizone pour renforcer encore l’action acaricide. L’inconvénient de l’amitraz réside dans le fait que l’exposition à l’eau (lavage ou pluie) peut perturber son efficacité.

Suivant les spécialités, le produit est soit à vaporiser sur le pelage, soit à appliquer sur la peau grâce à une pipette adapté La substance acaricide diuse ensuite sur toute la surface cutanée et reste généralement active pendant 3 à 4 semaines. Il faut veiller à bien respecter les recommandations des fabricants : certains produits sont déconseillés chez les chiots ou les petits chiens. La baignade dans les jours qui suivent l’application est aussi à éviter.

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Extraction des tiques chez un chien Aucun produit antitique n’est efficace à 100 %. Il faut donc toujours inspecter le chien au retour d’une promenade dans un lieu à risque. Une tique à jeun mesure 3 à 10 mm : elle est donc visible à l’œil nu. Après un repas de sang, elle peut atteindre plus d’un centimètre de longueur. Les sites privilégiés de fixation des tiques sur le chien sont la tête (l’intérieur de l’oreille), l’aine et le poitrail. Elles peuvent aussi rester au niveau des pattes.

Informez les propriétaires à propos de ce qu’il ne faut surtout pas faire • utiliser de l’éther ou de l’essence de térébenthine pour tuer la tique. Ces produits provoqueraient une régurgitation accrue de salive dans la peau du chien, favorisant ainsi la transmission d’agents pathogènes. • écraser la tique: il faut au contraire éviter de comprimer le corps de la tique afin que sa salive ne reflue pas vers la peau de l’hôte. • arracher la tique avec une pince à épiler: si la tique est trop petite ou si l’opérateur n’est pas assez adroit, les pièces buccales risquent de rester dans la peau car le rostre casse très facilement. On favorise alors l’apparition d’une inflammation ou d’un abcès.

Les techniques à encourager Le plus simple est de vaporiser un produit acaricide à l’endroit où la tique est accrochée. Une fois morte, elle se détachera toute seule.

Il existe aussi des crochets spécifiques qui permettent d’enlever la tique sans casser le rostre. Ce type d’outil est conçu pour coincer la tique entre les branches et l’enlever en soulevant légèrement le crochet puis en lui imprimant un mouvement tournant. La tique se détache au bout de 2 à 3 tours. Cet appareil évite de comprimer l’abdomen de la tique en l’enlevant. Après avoir extrait la tique, il est conseillé de désinfecter le site de la piqûre.

Les tiques du chien sontelles dangereuses pour l’homme ? Comme le chien, l’homme est exposé à diérentes maladies transmises par les tiques : • des maladies bactériennes : la borréliose de Lyme, la tularémie, les rickettsioses (bartonelloses, fièvre Q, ehrlichioses, anaplasmoses…) • des maladies virales ; ex : l’encéphalite virale • des maladies parasitaires comme la babésiose.

L’homme peut contracter ces diérentes maladies si la tique se fixe directement sur lui et y reste suffisamment longtemps pour le contaminer. Si un chien est porteur de tiques à la maison, le risque qu’elles contaminent les humains est très faible: en général, la tique se dessèche et meurt. Quant aux maladies transmises par les tiques (maladie de Lyme, babésiose…), elles ne passent pas du chien à l’homme. La tique est un vecteur obligatoire.

La population européenne de tiques augmente enraison du réchauement climatique mais aussi de l’accroissement des populations de mammifères sauvages dans les réserves naturelles. Les maladies transmises par les tiques sont donc elles aussi vouées à devenir de plus en plus fréquentes.

Source Documentaire : Revue Pharmanimal