A la découverte de l histoire naturelle en Nouvelle Espagne - article ; n°3 ; vol.7, pg 295-311
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Description

Histoire, économie et société - Année 1988 - Volume 7 - Numéro 3 - Pages 295-311
Abstract If the influence of refounded classic Authors gave a certain stimulus to Natural History in Europe, this field only acquired its full range with the discovery of the New World and the influx during the XVIth & XVIIth centuries of many samples of field informations. There are many studies on New Spain's Flora and Fauna, the « Historia Natural »... by Proto-Médico Hernandez, for example, or the « Florentine Codex », Book XI - Corpus in Nahualt with Spanish version, by Sahagun and his local Informants, and finally the « Codex Badianus », a circumstanced work by acculturated Indians, both a medieval Herbal and a « Recipe » Book. These works show the open mind and humanism of their Authors, witnessing as well the ancient Mexicans great knowledge and their contribution in the field of edible products and pharmacopoeia.
Résumé Si l'Histoire Naturelle reçut une certaine impulsion en Europe, sous l'influence des auteurs classiques retrouvés, elle ne prit véritablement son ampleur qu'avec la découverte du Nouveau Monde et l'afflux aux XVIe et XVIIe siècles d'échantillons, d'informations recueillies sur le terrain. La flore et la faune de la Nouvelle-Espagne firent l'objet de diverses études. La Hist oria Natural.. du Proto-Médico Hernandez, par exemple, ou encore le Livre XI du Codex de Florence, Corpus en nahuatl avec version espagnole élaboré par Sahagùn et ses informateurs indigènes, et enfin le Codex Badianus, œuvre de circonstance d'Indiens acculturés, qui tient à la fois de l'herbier médiéval et du livre de « recettes ». Ces œuvres reflètent tout autant l'ouverture d'esprit et l'humanisme de ceux qui les ont conçues, qu'elles portent témoignage de la Science des anciens Mexicains et de leur apport dans le domaine des produits comestibles et de la pharmacopée.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacqueline de Durand-forest
A la découverte de l'histoire naturelle en Nouvelle Espagne
In: Histoire, économie et société. 1988, 7e année, n°3. pp. 295-311.
Résumé Si l'Histoire Naturelle reçut une certaine impulsion en Europe, sous l'influence des auteurs classiques retrouvés, elle ne
prit véritablement son ampleur qu'avec la découverte du Nouveau Monde et l'afflux aux XVIe et XVIIe siècles d'échantillons,
d'informations recueillies sur le terrain. La flore et la faune de la Nouvelle-Espagne firent l'objet de diverses études. La Hist oria
Natural.. du Proto-Médico Hernandez, par exemple, ou encore le Livre XI du Codex de Florence, Corpus en nahuatl avec version
espagnole élaboré par Sahagùn et ses informateurs indigènes, et enfin le Badianus, œuvre de circonstance d'Indiens
acculturés, qui tient à la fois de l'herbier médiéval et du livre de « recettes ». Ces œuvres reflètent tout autant l'ouverture d'esprit
et l'humanisme de ceux qui les ont conçues, qu'elles portent témoignage de la Science des anciens Mexicains et de leur apport
dans le domaine des produits comestibles et de la pharmacopée.
Abstract If the influence of refounded classic Authors gave a certain stimulus to Natural History in Europe, this field only acquired
its full range with the discovery of the New World and the influx during the XVIth & XVIIth centuries of many samples of field
informations. There are many studies on New Spain's Flora and Fauna, the « Historia Natural »... by Proto-Médico Hernandez,
for example, or the « Florentine Codex », Book XI - Corpus in Nahualt with Spanish version, by Sahagun and his local
Informants, and finally the « Codex Badianus », a circumstanced work by acculturated Indians, both a medieval Herbal and a «
Recipe » Book. These works show the open mind and humanism of their Authors, witnessing as well the ancient Mexicans great
knowledge and their contribution in the field of edible products and pharmacopoeia.
Citer ce document / Cite this document :
de Durand-forest Jacqueline. A la découverte de l'histoire naturelle en Nouvelle Espagne. In: Histoire, économie et société.
1988, 7e année, n°3. pp. 295-311.
doi : 10.3406/hes.1988.2353
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1988_num_7_3_2353LA DECOUVERTE DE L'HISTOIRE NATURELLE A
EN NOUVELLE ESPAGNE
par Jacqueline de DURAND-FOREST
en collaboration avec E. J. de DURAND
Résumé Abstract
Si l'Histoire Naturelle reçut une certaine impul If the influence of refounded classic Authors
gave a certain stimulus to Natural History in Europe, sion en Europe, sous l'influence des auteurs classiques
retrouvés, elle ne prit véritablement son ampleur this field only acquired its full range with the disco
qu'avec la découverte du Nouveau Monde et l'afflux very of the New World and the influx during the
aux XVIe et XVIIe siècles d'échantillons, d'informat XVIth & XVIIth centuries of many samples of field
ions recueillies sur le terrain. informations.
La flore et la faune de la Nouvelle-Espagne There are many studies on New Spain's Flora
and Fauna, the « Historia Natural »... by Proto-Médifirent l'objet de diverses études. La Hist oria Natural..
du Proto-Médico Hernandez, par exemple, ou encore co Hernandez, for example, or the « Florentine Co
le Livre XI du Codex de Florence, Corpus en nahuatl dex », Book XI - Corpus in Nahualt with Spanish ver
sion, by Sahagun and his local Informants, and finally avec version espagnole élaboré par Sahagùn et ses i
nformateurs indigènes, et enfin le Codex Badianus, œu the « Codex Badianus », a circumstanced work by
acculturated Indians, both a medieval Herbal and a vre de circonstance d'Indiens acculturés, qui tient à la
fois de l'herbier médiéval et du livre de « recettes ». « Recipe » Book.
Ces œuvres reflètent tout autant l'ouverture These works show the open mind and huma
nism of their Authors, witnessing as well the ancient d'esprit et l'humanisme de ceux qui les ont conçues,
qu'elles portent témoignage de la Science des anciens Mexicans great knowledge and their contribution in
the field of edible products and pharmacopoeia. Mexicains et de leur apport dans le domaine des pro
duits comestibles et de la pharmacopée.
La découverte du Continent américain souleva de nombreux problèmes d'ordre
politique, économique, religieux, qui donnèrent lieu à de multiples analyses.
Elle produisit un bouleversement dans l'équilibre du monde européen et un écl
atement de ses connaissances, en particulier dans le domaine de l'Histoire naturelle.
De prime abord, le thème paraît assez simple, voire limité ; cependant, sitôt que
l'on entreprend d'en circonscrire les diverses implications, force est de constater qu'il
s'agit d'un problème culturel très complexe, « botanique » et « zoologie » reflétant
dans une large mesure les questions qu'une société se pose sur le monde et les réponses
qu'elle pense pouvoir ou devoir y apporter. Sous ces termes aux apparences familières
et innocentes (description et classification représentant les notions les plus connues), se
déploie en fait un vaste réseau de connexions qui intéressent tous les niveaux et les do
maines de la connaissance. 296 HISTOIRE ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ
Avant que de décrire Г« Histoire Naturelle » des anciens Mexicains et de la Nouv
elle Espagne, il paraît nécessaire de donner un aperçu des connaissances et des concept
ions de l'Ancien Monde en la matière, antérieurement à la découverte du Nouveau et
jusqu'aux grandes révolutions de ces disciplines au cours des XVIIe et XVIIIe siècles (1).
I - L'HISTOIRE NATURELLE DE L'ANCIEN MONDE
A la fin du XVe et dans une large mesure encore tout au long du XVIe siècle, la
vision du monde occidental est extrêmement anthropocentrée, en dépit de quelques
tentatives pour dégager une nature où l'homme serait un animal comme un autre, une
nature qui obéirait à des lois propres (lois du nombre, de la quantité, qui, au vrai, ne
seront énoncées qu'au XVIIe siècle, avec Galilée, dans le domaine de la physique ma
thématique (2).
Malgré « la continuité du Vivant » et les liens manifestes qu'entretiennent jusque
dans leur méthode les règnes végétal et animal, pour plus de clarté et pour mieux suivre
quelques péripéties de leur histoire, nous donnerons une présentation successive de la
Botanique et de la Zoologie.
A- La Botanique
En tant que science, la Botanique est née avec Aristote (même si, dans ce domaine,
les écrits du Stagirite parvenus jusqu'à nous sont fort limités en quantité) et surtout
avec Théophraste, premier scolarque du Lycée (3), pour disparaître presque aussitôt,
absorbée en quelque sorte par la médecine. Le plus typique des auteurs grecs, posté
rieurs à Théophraste est Dioscoride (chirurgien militaire du 1er siècle après Jésus-Christ)
dont l'ouvrage en traduction latine « De materia medica », parut vers 50 après Jésus
Christ. Il présente plus de 600 espèces végétales, dont certaines ne comportent pas de
description ; il s'agit alors seulement d'une enumeration des emplois thérapeutiques et
des préparations médicinales auxquels elles donnent lieu.
Cet ouvrage devait jouer un rôle considérable durant seize siècles. Une copie man
uscrite des peintures préparée au début du Vie siècle, pour Juliana Anicia, fille de
l'Empereur Flavius Anicius, fut redécouverte au milieu du XVIe siècle, à Constanti
nople.
Chez les Latins, la botanique naissante est étroitement tributaire de l'agronomie
(Caton, Varron, Columelle), puis de la médecine. Ce sont les « Histoires naturelles »
de Pline l'Ancien mort en 79 après Jésus-Christ, qui revêtent le plus d'importance.
Le Moyen Age ne modifie pas l'orientation médicale de la botanique. Arabes
(Abd Allatif) ; Byzantins {Siméon Se thus) et Occidentaux (école de Salerne, Abbesse
Hildegarde, Albert le Grand) joignent d'excellentes observations botaniques à des es
sais thérapeutiques. Si le mot « botanica » fait une apparition fortuite, il désigne encor
e un chapitre de la médecine.
Au Moyen Age, l'intérêt persistant pour les herbes à valeur médicinale se traduit
par une production continue de livres, tel l'« Herbier » du XVe siècle attribué à Macer,
qui passe en revue 80 plantes ; au XlIIe siè

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