À propos d une coupe étrusque récemment acquise par le Musée de Leyde - article ; n°2 ; vol.87, pg 583-593
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1975 - Volume 87 - Numéro 2 - Pages 583-593
Denise Rebuffat-Emmanuel, ~~A propos d'une coupe étrusque récemment acquise par le Musée de Leyde~~, pp. 583-593. Une coupe décorée d'un médaillon à reliefs réunit trois divinités, qu'il faut identifier avec Herclé, Nikè et Aphrodite, groupe qu'on retrouve sur deux miroirs prénestins de la fin du IVe siècle (Gerhard 151 et 342). Des différences de détail permettent de restituer un schéma de filiation probable à partir d'un archétype quadrangulaire commun, ce qui renseigne sur la façon dont s'est constitué le répertoire figuré des miroirs.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 55
Langue Français

Extrait

Denise Rebuffat-Emmanuel
À propos d'une coupe étrusque récemment acquise par le
Musée de Leyde
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 87, N°2. 1975. pp. 583-593.
Résumé
Denise Rebuffat-Emmanuel, A propos d'une coupe étrusque récemment acquise par le Musée de Leyde, pp. 583-593.
Une coupe décorée d'un médaillon à reliefs réunit trois divinités, qu'il faut identifier avec Herclé, Nikè et Aphrodite, groupe qu'on
retrouve sur deux miroirs prénestins de la fin du IVe siècle (Gerhard 151 et 342). Des différences de détail permettent de restituer
un schéma de filiation probable à partir d'un archétype quadrangulaire commun, ce qui renseigne sur la façon dont s'est constitué
le répertoire figuré des miroirs.
Citer ce document / Cite this document :
Rebuffat-Emmanuel Denise. À propos d'une coupe étrusque récemment acquise par le Musée de Leyde. In: Mélanges de
l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 87, N°2. 1975. pp. 583-593.
doi : 10.3406/mefr.1975.1029
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1975_num_87_2_1029À PROPOS D'UNE COUPE ÉTRUSQUE RÉCEMMENT
ACQUISE PAR LE MUSÉE DE LEYDE
PAR
Denise Eebuffat-Emmanuel
Une rubrique de Lili Byvanck-Quarles van Ufford dans les Fasti
XXII 1 signale l'acquisition en 1968 par le Rijksmuseum van Oudheden
de Leyde d'une coupe étrusque2: «Coupe étrusque sur pied bas, de cou
leur beige-orangeâtre (inv. Κ 1968/12; diam. 23,2-23,5 cm; h. 5,3-5,5 cm).
A l'intérieur est appliqué un médaillon qui représente une Läse ailée
entre deux personnages assis sur des roches, une jeune femme à torse
découvert, avec cornucopia, et un jeune homme nu portant un bande-
lier 3. Autour du médaillon une guirlande de feuilles de vigne et de grap
pes en relief ».
La coupe (PL I) porte en effet en son centre un petit médaillon en
relief cerclé de la guirlande végétale ci-dessus décrite. Ce est
complètement empli par le groupe des trois personnages comportant,
de gauche à droite, une femme assise sur un rocher, le buste et les hanches
nus, une draperie autour des jambes, une corne d'abondance à la main
gauche, lu main droite appuyée au rocher, devant lequel est posé un
cygne: debout au centre, une femme nue, ailée, tournée vers l'homme de
droite, les genoux enveloppés d'une draperie retenue par l'avant-bras
gauche, la main droite à la hanche, la gauche présentant un plateau de
fruits; enfin un personnage masculin couronné de laurier, assis sur un
rocher recouvert de la léonté, un baudrier barrant la poitrine et le pom-
1 Fasti, XXII, 1967, p. 161, pi. II, 6.
2 Nous remercions vivement la Direction du Musée Royal des Antiquités
de Leyde de la photographie qu'elle nous a aimablement fait parvenir.
3 Pour baudrier. 584 DENISE REBUFF AT -EMMANUEL
meau de l'épée visible près de la main gauche appuyée sur le rocher, la
main droite retenant la massue, dont l'extrémité touche le sol.
Une telle représentation n'est pas isolée. Elle prend place dans une
série, celle des coupes de la céramique argentée à reliefs, dite naguère
d'Orvieto, mais récemment attribuée à la région de Bolsena x. L'exemp
laire du Musée de Ley de semble pourtant n'avoir jamais été argenté,
selon les renseignements que nous a aimablement communiqués J. H. C.
Kern. Mais nous savons que toute une partie de la production n'a jamais
reçu la couverte argentée qui est censée la caractériser 2.
Des sujets variés ont décoré ces coupes, mais le thème qui nous oc
cupe est constant; le motif d'un cratère, cité par J. Bayet comme une
« variante » de celui-ci 3, est assez différent, la situation des personnages
latéraux étant dissemblable et le personnage central remplacé par un
Eros.
Sur les exemplaires où le personnage central est une femme ailée,
l'explication de la scène n'est ni immédiate ni évidente.
Certes l'identification du masculin ne prête à aucune
hésitation, les attributs, léonté et massue, ne laissant subsister
ambiguïté sur son identité. Mais sur les deux autres personnages, il est
souhaitable de s'interroger plus longuement peut-être que ne le fait Ger
hard 4. Rappelons tout de suite qu'il ne s'agit pas d'une de ces compos
itions où les personnages sont considérés comme librement interchan
geables par un modéliste qui se soucie peu de la plausibilite ou même de
l'existence des groupements qu'il représente. Il y a une constance dans
la représentation du thème qui déborde même le cadre de la céramique
de Bolsena, puisque nous verrons par la suite qu'il concerne également
des miroirs, et toujours selon le même schéma iconographique.
L'attitude d'Herclé doit servir de point de départ à toute hypothèse.
Le héros est assis, la massue entre les genoux, dans une attitude de repos,
et la tête ceinte de la couronne de laurier. Ces détails convergent: il s'agit
d'indiquer qu'il est parvenu au terme de ses travaux, qu'il a été admis
à recevoir la récompense que ses épreuves lui ont méritée.
Cela permet d'écarter d'abord une interprétation du personnage
central, qui se fondait trop exclusivement sur le caractère ptérophore
1 I. de Chiara, La ceramica volsiniese, Studi Etruschi, XXVIII, 1960,
p. 128-9.
2 Ibid., p. 127.
3 Notizie degli Scavi, 1903, p. 593 sq. et fig. 5. J. Bayet, Herclé, p. 220.
4 Etruskische Spiegel, commentaires à 151 et 342. À propos d'une coupe étrusque 585
de la déesse: une identification avec Iris x. Mais rien, en dehors des ailes,
ne vient confirmer cette hypothèse. Iris est vêtue, que ce soit d'une tu
nique longue ou courte, elle porte généralement un attribut exprimant
sa nature, caducée, talonnières, tablettes contenant le message qu'elle
transmet, ou à tout le moins elle se présente en attitude de course 2. De
plus, son rôle ne l'amènerait pas à offrir à Herclé un plateau de fruits.
Son immobilité et sa fonction dans cette composition seraient donc
exceptionnels.
On peut également penser à Hébé 3, et le sens général de la scène
apparaîtrait alors clairement. Ce serait le mariage d'Héraklès et d'Hébé,
symbole de son accession à l'Olympe et à l'immortalité. La déesse d'a
ccompagnement serait plutôt Héra, dont Hébé est le plus souvent toute
proche 4, et dont la présence serait justifiée par la réconciliation acquise,
ou, à la rigueur, Aphrodite, celle-ci venant présider au mariage divin.
Les ailes ne disconviennent pas au personnage d'Hébé, plusieurs monu
ments les lui conférant 5. En revanche, il serait sans exemple qu'elle pré
sentât un plateau de fruits, à moins que ce ne fût une simple transposi
tion de son rôle habituel d'échanson, lorsqu'elle verse dans les coupes
que lui présentent les dieux le breuvage d'immortalité contenu dans
son œnochoé 6. Il est vrai que les fruits du plateau peuvent être consi
dérés comme symbole d'immortalité et ne seraient pas déplacés dans
ses mains. En revanche, la nudité est sans exemple, et il faudrait, pour
l'expliquer, recourir au fait qu'il s'agirait d'une scène d'hierogamie. Mais
le seul geste d'anakalypsis suffit généralement à signifier l'hiérogamie.
En fait, c'est à la personnalité de Mkè que le personnage central
nous paraît le mieux s'adapter 7. La nudité ou du moins la semi-nudité
commence à être utilisée pour Nikè sur des monnaies de Lampsaque
de la première moitié du IVe siècle 8, où l'on voit la déesse accroupie, le
buste nu et les hanches drapées, clouant un casque sur un trophée.
D'autre part, Mkè assure les préparatifs du sacrifice aux dieux, di
spensateurs de la victoire 9. D'où la présence auprès d'elle de la torche
1 Caylus, Recueil, IV, 37.
2 S. Reinach, Répertoire des vases feints, I, 99, 135, 301, etc.
3 A. Furtwängler, in Röscher, s.v. Herakles, c. 2250.
4 S. Reinach, I.e., I, 6, 71, 110, 399; II, 9, 148.
5 Ibid., I, 71, 157, 369; II, 186.
6 S. Beinach, I.e., I, 71; II, 9, 148, 186, 323, etc.
7 E. Gerhard, I.e.
8 Greek Co

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