A propos des baillis d  Arras sous le règne de saint Louis - article ; n°1 ; vol.67, pg 451-458
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1906 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 451-458
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1906
Nombre de lectures 23
Langue Français

Extrait

Armand d'Herbomez
A propos des baillis d' Arras sous le règne de saint Louis
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1906, tome 67. pp. 451-458.
Citer ce document / Cite this document :
d'Herbomez Armand. A propos des baillis d' Arras sous le règne de saint Louis. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1906,
tome 67. pp. 451-458.
doi : 10.3406/bec.1906.448260
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1906_num_67_1_448260A PROPOS
DES BAILLIS D'ARRAS
SOUS LE RÈGNE DE SAINT LOUIS.
En étudiant simultanément la précieuse Chronologie des
baillis et des sénéchaux royaux depuis les origines jusqu'à
l'avènement de Philippe de Valois, que M. Leopold Delisle a
mise en tête du tome XXIV du Recueil des historiens des
Gaules et de la France, et les Comptes de la ville de Tournai
pour les années 1240-1243, signalés jadis par moi1, et qui
viennent d'être publiés en entier par M. Léo Verriest2, j'ai été
amené à faire quelques remarques que l'on jugera peut-être
intéressant de trouver ici consignées.
« II est assez difficile, a dit M. L. Delisle3, de distinguer la
part qui revient à chacun des baillis qui administrèrent, sous le
règne de Philippe-Auguste, les provinces septentrionales du
domaine royal. » II ne l'est guère moins de déterminer l'étendue
de certains bailliages dans la première moitié du xnr3 siècle.
Celle du bailliage d'Arras, notamment, est mal connue. Lors
donc qu'un document vient apporter la preuve que sous Louis IX,
et même après le don du comté d'Artois fait à son frère Robert
par le saint roi en 1237, le bailli d'Arras se trouvait être l'inte
rmédiaire entre le pouvoir royal et la ville de Tournai, ce docu
ment est nécessairement remarquable.
A vrai dire, on pouvait déjà deviner que le bailli d'Arras avait
été employé à Tournai par saint Louis, puisqu'on savait que
1. Cf. à ce sujet Bibl. de l'Éc. des chartes, t. LV (1894), p. 125.
2. Bull, de la Commission royale d'histoire de Belgique, t. LXXIII (1904),
p. 143-269.
3. Rec. des hist, de Fr., t. XXIV, p. *53. 452 A PROPOS DES BAILLIS d'aRRAS
c'était ce bailli qui avait reçu, en 1248, l'aide accordée au roi,
en vue de la croisade, par la ville de Tournai1. Mais cette unique
mention d'une opération du bailli d'Arras à Tournai n'était pas
pour permettre d'affirmer que ce bailli avait la ville de Tournai
dans son ressort. Au contraire, les mentions réitérées du bailli
d'Arras (ballivus de Attrebato ou ballivus Atrebatensis)
dans les Comptes de Tournai qui se sont conservés pour les années
1240 à 1243 démontrent péremptoirement qu'alors ce n'est pas
encore le bailli de Vermandois qui sert d'intermédiaire entre le
roi et la ville de Tournai. Cet intermédiaire constant, c'est le
bailli d'Arras.
J'ignore si, dès la réunion de la ville de Tournai au domaine
royal, cette ville fut mise dans le ressort du bailli de Vermandois
ou d'un autre. Mais je crois vraisemblable que, dès le temps où
Philippe-Auguste eût créé des baillis d'Arras, probablement vers
l'an 1191, Tournai a dû ressortir à ces baillis, bien mieux placés
que ceux qui résidaient à Saint-Quentin ou à Laon pour trans
mettre à Tournai, qui n'est qu'à une douzaine de lieues d'Arras,
les ordres ou les instructions du roi. La ville de Tournai aurait
donc ressorti au bailli d'Arras à peu près depuis le moment où
Philippe- Auguste, au mois de décembre 1187, la réunit à la
France, et ce au moins jusqu'en 1248, puisqu'elle ne figure pas
encore sur la liste des villes du bailliage de Vermandois, qu'un
compte de cette année 1248 nous a conservée2. A quel moment
fut-elle mise dans le ressort du bailli de où, sous
Philippe le Bel, elle se trouvait déjà depuis un certain temps3?
C'est encore un point quejenesuis pas, pour l'instant, en mesure
de préciser. Je puis déjà dire toutefois qu'un acte du 8 janvier
1252, conservé en original aux archives de Tournai4, semble
bien marquer qu'à cette époque c'est encore le bailli d'Arras qui
préside aux rapports du pouvoir royal avec la ville de Tournai,
tandis qu'un vidimus, en date du 9 mai 1267, d'une lettre de
saint Louis du 3 mai précédent, vidimus conservé, comme la
1. « Symon de Villari, [ballivo Attrebatensi], de villa Tornaci, pro auxilio
régis, 500 libras pro medietate » (Rec. des hist, de Fr., t. XXI, p. 277&).
2. Rec. des hist, de Fr., t. XXIV, p. *68.
3. La preuve s'en trouve dans un mandement du roi, daté du 11 novembre
1298, que M. L. Delisle a réédité {Ibid., p. *95, n. 13).
4. Cf. A. Hocquet, Inventaire analytique des archives de la ville de Tour
nai, p. 19, n° 40. LE BÈGPÏE DE SAINT LOUIS. -553 SOUS
pièce du 8 janvier 1252, dans les archives de Tournai1, et émané
du bailli de Vermandois, permet, je crois, de supposer qu'en
1267 c'est ce bailli, et non plus celui d'Arras, qui a la ville de
Tournai dans son ressort. En tout cas, au mois d'avril 1269,
c'est le bailli de Vermandois, Gautier Bardin, qui, avec son pré
vôt de Saint-Quentin, Martin Le Borgne, règle un différend
entre la ville et le chapitre de Tournai8, ce qui veut dire qu'alors
le passage de la ville de Tournai dans le ressort du bailli de Ver
mandois est un fait accompli. Ce serait donc entre les années
1252 et 1269, sinon 1267, qu'aurait eu lieu le changement de
ressort.
Mais je ne veux, dans cette note, m'occuper que de ce qui s'est
passé pendant les années 1240-1243. Il faut y revenir. On voit
par les comptes des trésoriers tournaisiens combien fréquents
sont alors les rapports entre la ville de Tournai et le bailli d'Ar
ras. A tous moments ce sont des gratifications allouées par les
trésoriers à des serviteurs (famulis, garçonibus) du bailli qui
viennent en mission à Tournai, ou à des courriers de la ville qui
vont en mission à Arras, Une fois, c'est un don de 10 sous à un
ménestrel du bailli (205) 3. Une autre fois, en décembre 1240,
c'est une gratification de 40 sous à un autre ménestrel à l'occa
sion des noces de la fille du bailli, « cuidam de nuptiis
filie ballivi de Atrebato » (190) ; et, lorsqu'un jour le malheur
veut que le fils de Gérard de Hénin, l'un des serviteurs du bailli
d'Arras, se casse le bras, les trésoriers s'empressent d'allouer au
père une indemnité de 41 sous, « Gerardo de Henin, famulo bal
livi de Atrebato, 41 sol. pro filio suo qui frecit brachium » (208).
Ce ne sont pas seulement, d'ailleurs, les subordonnés du bailli
d'Arras qui reçoivent des cadeaux de la ville de Tournai; le
bailli lui-même en reçoit, en argent et en nature : en argent,
lorsqu'au mois de décembre 1241, les trésoriers de Tournai lui
remettent 60 livres (212), qu'il reçoit bien nettes, car la perte au
change, qui fut de 12 sous pour transformer en livres de France
les esterlins des Pays-Bas (213), fut supportée par la ville de
1. Cf. A. Hocquet, Inventaire analytique des archives de la ville de Tour
nai, p. 28, n° 67.
2. Ibid., p. 33, n° 81.
3. Ce chiffre (205), comme tous ceux que l'on va trouver dans les mômes
conditions, renvoie à la page du t. LXXI1I des Bull, de la Commission royale
d'histoire de Belgique, où se trouve la mention de paiement relevée par moi. A PROPOS DES BAILLIS D'ARRAS 454
Tournai; en nature, quand on lui envoie des oies (230), des
chèvres (228), des anguilles, « lampriaus » (195), « lambriis »
(230), des rasoirs (214), des serviettes et des essuie-mains,
« mapis et manutergis quas misserunt ballivo, 20 lb. » (211).
En outre de ces cadeaux directs, le bailli en reçoit encore, d'ail
leurs, indirectement. Tel est le cas lorsque notre bailli, vers la
fête de Noël de l'an 1241, ayant eu à venir à Bouvines, à deux
lieues de Tournai, la ville de Tournai se charge de régler ses
dépenses, « spensis ballivi Atrebatensis ad Bouvinis, 22 sol. 1/2 »
(212).
Nous sommes naturellement fort mal documentés par les
comptes, si incorrects dans leur brièveté, des trésoriers tour-
naisiens de 1240 à 1243, sur les affaires que le bailli d'Arras
a pu avoir à traiter à Tournai. Nous savons qu'il n'était pas en
rapports seulement avec la ville, qu'il né

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