À propos des Herennii de la République et de l époque d Auguste - article ; n°2 ; vol.91, pg 623-650
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À propos des Herennii de la République et de l'époque d'Auguste - article ; n°2 ; vol.91, pg 623-650

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1979 - Volume 91 - Numéro 2 - Pages 623-650
Elizabeth Deniaux, ~~A propos des «Herennii» de la République et de l'époque d'Auguste~~, p. 623-650. Une étude de la dispersion du nom Herennius sous la République et à l'époque d'Auguste permet de poser la question des limites de l'utilisation de la méthode prosopographique. L'article tente d'individualiser plusieurs familles portant ce nom, mais aussi de remettre en cause des hypothèses qui établissent parfois des relations entre des personnes que trop peu d'indices associent. Quelques remarques concernant les activités économiques et l'action politique de certains «Herennii» peuvent en outre être tirées de cet examen des notices individuelles. Les «Herennii» sont souvent membres des aristocraties municipales, certains parvinrent assez tôt à l'ordre équestre et au Sénat, leur carrière fut vraisemblablement favorisée par l'exploitation du souvenir de l'attachement de l'un d'entre eux à Caius Gracchus.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Élizabeth Deniaux
À propos des Herennii de la République et de l'époque
d'Auguste
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 91, N°2. 1979. pp. 623-650.
Résumé
Elizabeth Deniaux, A propos des «Herennii» de la République et de l'époque d'Auguste, p. 623-650.
Une étude de la dispersion du nom Herennius sous la République et à l'époque d'Auguste permet de poser la question des
limites de l'utilisation de la méthode prosopographique. L'article tente d'individualiser plusieurs familles portant ce nom, mais
aussi de remettre en cause des hypothèses qui établissent parfois des relations entre des personnes que trop peu d'indices
associent. Quelques remarques concernant les activités économiques et l'action politique de certains «Herennii» peuvent en
outre être tirées de cet examen des notices individuelles. Les «Herennii» sont souvent membres des aristocraties municipales,
certains parvinrent assez tôt à l'ordre équestre et au Sénat, leur carrière fut vraisemblablement favorisée par l'exploitation du
souvenir de l'attachement de l'un d'entre eux à Caius Gracchus.
Citer ce document / Cite this document :
Deniaux Élizabeth. À propos des Herennii de la République et de l'époque d'Auguste. In: Mélanges de l'Ecole française de
Rome. Antiquité T. 91, N°2. 1979. pp. 623-650.
doi : 10.3406/mefr.1979.1208
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1979_num_91_2_1208ELISABETH DENIAUX
À PROPOS DES HERENNII DE LA RÉPUBLIQUE
ET DE L'ÉPOQUE D'AUGUSTE
II est difficile de retracer l'histoire d'une gens quand, dès la République,
son nom s'est répandu dans une grande partie de l'Italie et dans le monde
romain1. La méthode prosopographique ne permet des conclusions assurées
que pour l'étude d'un gentilice dont la dispersion géographique est peu
importante ou qui est remarquable par sa rareté. Or le nom Herennius est un
nom très répandu à Rome sous la République et sous l'Empire. L'origine du
nom Herennius est osque; elle doit être cherchée, selon H. Rix, dans le pré
nom osque heir ens2. Le gentilice latin ainsi que le gentilice étrusque hereni
en sont dérivés, alors que le gentilice herine est le prénom osque utilisé dans
la langue étrusque comme gentilice. Dès l'époque républicaine, ce nom était
diffusé non seulement en Italie, mais aussi dans les provinces; il semble que
les Herennii aient participé aux mouvements d'émigration qui affectèrent dif
férentes parties du monde romain dès le IIe siècle av. J.-C. Cette extension de
la gens Herennia est confirmée d'ailleurs par l'étude d'E. Badian3, étude faite
sur les Indices du Corpus des Inscriptions concernant l'Espagne, la Narbon-
naise, l'Afrique. Pour mesurer la manière dont l'influence des gentes diri-
1 Messieurs C. Nicolet et J.-M. David ont bien voulu lire cet article et me trans
mettre leurs remarques à son sujet; je les en remercie vivement.
2 H. Rix, Das etruskische Cognomen, Wiesbaden, 1963, p. 289. Cf. aussi, après les
études de Mommsen, celles de W. Schulze, Zur Geschichte lateinischer Eigennamen,
Berlin, 1904, p. 82 et 282, de E. Vetter, Handbuch Italischen Dialecte, I, Heidelberg,
1953, p. 94 et 346, de E. T. Salmon, Samnium and the Samnites, Cambridge, 1967, p. 54.
3 E. Badian, Foreign Clientelar 264 - 70 Β. C, Oxford 1958, p. 309. Sur l'émigra
tion romaine et italienne sous la République, cf. A. M. Wilson, Emigration from Italy in
the republican age of Rome, Manchester, 1966. Nous disposons aussi de deux études à
caractère prosopographique : le livre de J. Hatzfeld, Les trafiquants italiens dans l'Orient
hellénique, Paris, 1919, donne les noms de plusieurs membres de cette famille dans le
bassin oriental de la Méditerranée; l'article d'E. Gabba, Le origine della guerra sociale
dans Athenaeum, 1954, p. 54 sq. est très utile aussi, cf. spécialement le chapitre X,
Sull'emigrazione romano-italica in Spagna nell'I I sec. a.-C. 624 ELISABETH DENIAUX
géantes de la fin de la République s'était répandue dans ces provinces, il
avait considéré la plus ou moins grande extension de leur gentilice, ce qui lui
semblait, à juste titre, être un indice des dimensions de leurs clientèles. Or le
nom Herennius est mentionné 45 fois (plus 2 fois incertaines) en Espagne, 10
fois (plus une fois incertaine) en Gaule, 17 fois (plus 2 fois incertaines) en
Afrique; telle est la diffusion considérable d'un gentilice qui n'avait, au Ier
siècle av. J.-C, donné que très peu de consuls à la République. Partant de la
constatation que le mot Herennius était beaucoup plus fréquent en Italie
qu'à Rome, E. Badian conclut que c'est l'émigration des Herennii, émigration
qu'on ne peut dater avec précision, qui a généralisé le gentilice dans les pro
vinces occidentales, et non le patronage d'un magistrat romain.
Les Herennii de la République et de l'époque d'Auguste recensés dans la
Real-Encyclopädie sont au nombre de 224; plusieurs autres ne sont connus
que par l'épigraphie5. Une enquête menée à partir de ces noms sous la Répub
lique et à l'époque d'Auguste permet de poser la question des limites de
l'utilisation de la méthode prosopographique pour l'étude d'un même gentil
ice.
Avant d'examiner le détail des noms des Herennii, il faut souligner
qu' Herennius a d'abord été utilisé comme prénom dans l'aire linguistique
osque où il trouve son origine; des individus portant le prénom Herennius
sont connus dans le Samnium et en Campanie. D'après Tite-Live, un Heren
nius Pontius, ancien général samnite, conseillait aux Samnites et surtout à
son fils, général en exercice, la modération au moment de la victoire sur les
Romains à Caudium en 321 av. J.-C.6. Herennius est, avec Minius Cerrinius1, le
fils de la prêtresse campanienne Pacula Annia; tous trois sont, d'après Tite-
Live, des ardents propagateurs des rites bacchiques en Italie au début du IIe
siècle av. J.-C.8.
Herennius a aussi été employé comme surnom. Le plus ancien Herennius
connu dans l'Orient hellénique a peut-être porté ce surnom9. Vers 170 av.
4 Cf. article Herennius, RE n°s 1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15,18,19,27,34,41,46,51;
cf. aussi RE suppl. III, coll. 1123 S M. Herennius Picens, n° 34.
5 Cf. infra.
6 T. L, IX, 15, 4.
7 Le nom de Cerrinius est attesté à Pompéi à l'époque républicaine; on connaît un
M. Cerrinius M. F. cité parmi les magistri vici et compiti, CIL I2 581 = D 6375 = ILLRP
763.
s Culte qui fut ensuite interdit, cf. T. L, XXXIX, 13, 9, et le sénatus consulte de
Bacchanalibus, CIL F, 581 = ILLRP 511.
'' Geschichte des Griechischen und Makedonischen Staaten, t. Ill, Gotha, 1903, p. 38
(S.G.D.I. n° 1339). À PROPOS DES HERENNII DE LA RÉPUBLIQUE ET DE L'ÉPOQUE D'AUGUSTE 625
J.-C, un Γούος Δαζοϋπος Ρέννιος de Brindes fut honoré d'un décret de proxé-
nie par la confédération des Épirotes. B. Niese, qui a commenté cette inscript
ion, a rapproché ce nom de celui d'un habitant de Brindisi que Tite-Live
appelle L. Ramnius, mais Appien Έρεννίος, très important personnage, qui
était l'hôte des généraux romains, des ambassadeurs étrangers et même des
rois princeps Brundisii Ramnius fuit; hospitio quoque et duces romanos omnes,
et legatos exterarum quoque gentium insignes, praecipue regios accipiebatw. A
Rome, il vint dénoncer la proposition que lui avait faite le roi de Macédoine
Persée, lors d'un séjour à sa cour et qui n'était rien moins que de se charger
d'empoisonner certains de ses hôtes, ceux des généraux romains que Persée
lui désignerait par lettre; l'identification de Niese est séduisante, mais
contestée aujourd'hui par P. Cabanes qui accepte le nom de Rennios";
cependant l'inscription porte Rennios comme cognomen et non comme
nomen; or le mot Herennius peut être utilisé comme cognomen^2. Mais le cas
est douteux, car on sait que le gentilice Ramnius ou Rammius est attesté en
Italie du Sud à l'époque républicaine13 alors que le gentilice Herennius ne
l'est pas, semble-t-il, dans l'épigraphie de Brindisi. Plus tard, à l'époque
d'Auguste, des Herennii avaient sans doute acquis des terres en Epire et en
Mac&

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