Aperçu sommaire sur les recherches archéologiques du Limes romain et paléobyzantin des Portes de Fer - article ; n°1 ; vol.90, pg 425-463
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Aperçu sommaire sur les recherches archéologiques du Limes romain et paléobyzantin des Portes de Fer - article ; n°1 ; vol.90, pg 425-463

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1978 - Volume 90 - Numéro 1 - Pages 425-463
Djurdje Boskovic,~~ Aperçu sommaire sur les recherches archéologiques du Limes romain et paléobyzantin des Portes de Fer~~, p. 425-463. Les recherches archéologiques exécutées entre 1964 et 1970 par l'Institut Archéologique de Serbie en collaboration avec plusieurs autres institutions scientifiques, ont jeté une nouvelle lumière sur la section du Limes romain et paléobyzantin des Portes de Fer. Les forteresses du Limes, - les castra, les castella, les tours de vigilance, sont accompagnés parfois par de petites suburbia. La plupart du temps on est arrivé à connaître leur nom romain et paléobyzantin. Elles sont reliées entre elles par la voie romaine qui longe le fleuve, terminée par Trajan à la fin même du Ier siècle. Découpée dans le rocher cette voie, avec le canal creusé par le même empereur en aval du pont jeté sur le fleuve, constitue un ensemble qui a rendu (comme il est dit dans une inscription nouvellement découverte de Trajan), le Danube navigable sur toute sa longueur.
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Djurdje Boskovic
Aperçu sommaire sur les recherches archéologiques du Limes
romain et paléobyzantin des Portes de Fer
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 90, N°1. 1978. pp. 425-463.
Résumé
Djurdje Boskovic, Aperçu sommaire sur les recherches archéologiques du Limes romain et paléobyzantin des Portes de Fer, p.
425-463.
Les recherches archéologiques exécutées entre 1964 et 1970 par l'Institut Archéologique de Serbie en collaboration avec
plusieurs autres institutions scientifiques, ont jeté une nouvelle lumière sur la section du Limes romain et paléobyzantin des
Portes de Fer.
Les forteresses du Limes, - les castra, les castella, les tours de vigilance, sont accompagnés parfois par de petites suburbia. La
plupart du temps on est arrivé à connaître leur nom romain et paléobyzantin. Elles sont reliées entre elles par la voie romaine qui
longe le fleuve, terminée par Trajan à la fin même du Ier siècle. Découpée dans le rocher cette voie, avec le canal creusé par le
même empereur en aval du pont jeté sur le fleuve, constitue un ensemble qui a rendu (comme il est dit dans une inscription
nouvellement découverte de Trajan), le Danube navigable sur toute sa longueur.
Citer ce document / Cite this document :
Boskovic Djurdje. Aperçu sommaire sur les recherches archéologiques du Limes romain et paléobyzantin des Portes de Fer. In:
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 90, N°1. 1978. pp. 425-463.
doi : 10.3406/mefr.1978.1153
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1978_num_90_1_1153DJURDJE BOSKOVIC
APERÇU SOMMAIRE
SUR LES RECHERCHES ARCHÉOLOGIQUES
DU LIMES ROMAIN ET PALÉOBYZANTIN
DES PORTES DE FER
C'est avec un bien grand plaisir que j'ai accepté l'invitation d'exposer
brièvement devant les membres et les hôtes de l'École française de Rome
certains résultats des recherches archéologiques du Limes romain et paléo
byzantin sur le Danube, dans la région des Portes de Fer, du Djerdap1. Je
rends ainsi, me semble-t-il du moins, un peu la dette à la collaboration fruc
tueuse que nous avons commencé - l'École française de Rome, le Louvre et
l'Institut archéologique de Serbie - déjà depuis plusieurs années à Sirmium
et qui ouvre des perspectives aux recherches futures de plus en plus larges
et prolongées. D'ailleurs Sirmium, lui aussi, ne se trouve-t-il pas, au point de
vue stratégique, englobé dans le Limes danubien? D'autre part pour nous, à
l'Institut archéologique, le Limes ne se réduit pas seulement à une mince
ligne de défense de la frontière romaine, mais comprend bien une large cein
ture de contact entre la culture matérielle et spirituelle de la Méditerranée
et celle des peuples barbares, dont l'embrassement engendra la culture euro
péenne postérieure au Moyen-âge, et même, en dernière conséquence, notre
propre culture contemporaine.
Il est évidemment impossible de nous arrêter en ce moment à toutes les
questions qui se posent quand on se trouve devant un problème si complexe.
Voilà pourquoi nous ne nous bornerons ici qu'à traiter la question du Limes
militaire d'une région réduite à une longueur d'environ 120 km (cf. carte).
Cette section du Limes fut explorée par l'Institut archéologique en colla
boration avec plusieurs autres institutions scientifiques et spécialisées2,
entre 1964 et 19703.
1 Le présent texte a été exposé à l'École française de Rome, le 8 novembre 1976.
2 Entre autres, surtout : la Chaire d'archéologie à la Faculté de Philosophie de
l'Université de Belgrade, le Musée National et le Musée de la Ville de Belgrade, autant
que les musées de Negotin, de Vrsac, de Bor, de Pozarevac, de Nis, de Svetozarevo etc.
3 Sentant l'importance de la région des Portes de Fer l'Institut a déjà auparavant
donné l'initiative et a commencé ses premières recherches en 1956-1958 et 1962-1963. DJURDJE BOSKOVIC 426
La décision de construire un grand barrage sur le Danube, non loin en
amont de Kladovo en Yougoslavie et de Drobeta-Turnu Severin en Roumanie
nécessita, en 1964, la formation d'une Commission républicaine chargée
d'organiser des recherches indispensables - archéologiques, ethnologiques,
géologiques et autres - ainsi que de prendre soin de la protection et de la
présentation des monuments historiques que l'on trouve, à découvert ou mis
au jour par les fouilles, sur ce territoire4. L'action de la Commission se déve
loppa dans le cadre des travaux des sous-commissions, dont l'une spécialisée
pour les recherches archéologiques. L'organisation même des recherches de
ce genre fut confiée à l'Institut archéologique de Serbie5. Celui-ci mobilisa
pour le travail autant ses propres cadres qu'un nombre imposant de spécial
istes, - archéologues, architectes, historiens de l'art, conservateurs et autres.
Vingt-deux équipes travaillèrent durant sept ans sur une cinquantaine de
chantiers de fouilles, parmi lesquels vingt-sept de l'époque antique. Ce fut
alors probablement le plus vaste chantier archéologique de l'Europe6.
Les résultats ne pouvaient manquer.
Tout d'abord, nous connaissons maintenant en entier la structure de ce
secteur danubien du Limes romain et byzantin, englobé dans le système du
Limes européen, et sa fonction essentielle qui, nous le verrons, ne fut pas
seulement militaire.
La conception de cette structure est claire.
On se trouvait dans une gorge étroite qui, par endroit, se rétrécit en
forme de canyon découpé dans la chaîne des Carpathes par les eaux du
Danube (fig. 1), tourmentées par des grands rapides et des tourbillons pro
fonds et dangereux. Les rives, formées parfois par des rochers hauts et escar
pés (fig. 3-5), n'étaient accessibles qu'aux embouchures de quelques petites
rivières et des ruisseaux, où se forment des amphithéâtres naturels, quelque
peu plus larges et spacieux. C'étaient les points les plus sensibles : de là seu
lement, une fois le Danube traversé, on pouvait pénétrer plus profondément
dans l'arrière-pays. Il fallait donc fortifier en premier lieu ces endroits par
des fortifications plus ou moins grandes. Les castra, fortifications plus spa
cieuses, dans lesquelles pouvaient stationner un nombre plus important de
4 La Commission, formée par des représentants de nombreuses institutions inté
ressées aux questions posées, travailla sous la présidence du prof. L. Trifunovic, alors
directeur du Musée national à Belgrade.
5 L'Institut forma lui aussi une Commission interne, constituée par les chefs des
chantiers des fouilles, qui déploya son action sous la présidence de l'auteur du présent
texte.
6 On y dépensa la somme qui correspond à environ 600.000 dollars. LE LIMES DES PORTES DE FER 427
militaires, furent disposées, de manière à défendre les cols formés par des
rivières au cours quelque peu plus longs. Ainsi, en partant déjà de Belgrade,
- Singidunum, - on passe, avant d'arriver au canyon des Portes de Fer, par
les castra de Margum - à l'embouchure de la Morava - et de Viminatium - à
l'embouchure de la Mlava - grand centre des légions qui défendaient cette
partie de Limes de la Mésie Supérieure.
C'est à Lederata que l'on contrôlait le passage romain des eaux encore
tranquilles du Danube, grâce aux deux fortifications disposées sur les deux
rives que l'on peut faire commencer le Limes des Portes de Fer, car c'est de
là que le fleuve, aux eaux encore tranquilles et larges, commence à côtoyer,
sur sa rive gauche le massif des Carpathes. C'est d'ailleurs justement Leder
ata qui présente le chantier le plus en amont, exploré par l'Institut7.
De là, en descendant la rive droite du Danube, on trouve deux autres
fortifications un peu plus importantes - surtout au point de vue stratégique,
- Pincum (Veliko Gradiste) - à l'embouchure de Pek, et Cuppae (Golubac),
où commence, à vrai dire, le premier grand rétrécissement du fleuve.
Puis, plus loin encore, trois castra :
Novae (Cezava); Taliata (Veliki Gradac), avec, non loin, une fortification
complexe à l'embouchure de la Porecka reka (rivière de Porec); enfin Pont
es, qui défendait l'approche du pont construit par Trajan au commence
ment même du IIe siècle.
Entre ces grandes fortifications on trouve,

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