Appel en faveur des noirs émancipés dans les Etats-Unis : discours prononcé le 25 juin 1865, dans le Temple de Toulouse
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Appel en faveur des noirs émancipés dans les Etats-Unis : discours prononcé le 25 juin 1865, dans le Temple de Toulouse

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, APPEL FAVEUR DES NOIRS ÉMANCIPÉS DANS LES ÉTATS-UNIS. DISCOURS PRONONCÉ LE 25 JUIN 1865, DANS LE TEMPLE DE TOULOUSE, PAR G. DE FÉLÏCE. Auteur de l'Histoire des Protestants de France. PARIS, MEYRUEIS,CH. GRASSART I. CHERBUL1EZ. LIBRAIRE LIBRAIRE LIBRAIRE, , , rue de Rivoli , 17i. rae de la Paix, 3. rue de la Monnaie , 10. 1865. , APPEL ÉMANCIPÉSFAVEUR DES NOIRS DANS LES ÉTATS-UNIS- DISCOURS PRONONCÉ LE 25 JUIN 1805, DANS LE TEMPLE DE TOULOUSE, PAR G. DE FÉLICE, Auteur de YHistoire des Protestants de France. PARIS €H. MEYRUEIS GRASSART, J. CHERBULIEZ, j LIBRAIRE, L1RRAIRE LIBRAIRE, , rue de Rivoli 174. rue de la Paix, li. , me de la Monnaie, 10 186;; . Ce discours est publié sur la demande Comitédu de la Société des Livres religieux de Toulouse, qui tient à devoir comme à honneur de concourir , selon ses moyens , à l'œuvre de répara- tion de chanté réclaméeet par la situation présente des nou- veaux affranchis de l'Amérique. Une souscription est ouverte en faveur des esclaves : chez MM. Louis Borel, agent de change,libérés hôtel de la Poste aux lettres Mather frères , négo-; Saint-Etienne Courtois, banquiers,ciants, faubourg ; membres correspondants du Comité contre l'esclavage APPEL DES NOIRS EMANCIPESFAVEUR DANS LES ETATS-UNIS FrèresMes , viens plaider auprès de vous par-La cause que je l'espère, à votre cœur, comme elle parle aulera, je fortifier votre sympa-mien.

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,
APPEL
FAVEUR DES NOIRS ÉMANCIPÉS
DANS
LES ÉTATS-UNIS.
DISCOURS PRONONCÉ LE 25 JUIN 1865, DANS LE TEMPLE DE TOULOUSE,
PAR
G. DE FÉLÏCE.
Auteur de l'Histoire des Protestants de France.
PARIS,
MEYRUEIS,CH. GRASSART I. CHERBUL1EZ.
LIBRAIRE LIBRAIRE LIBRAIRE,
, ,
rue de Rivoli , 17i. rae de la Paix, 3. rue de la Monnaie , 10.
1865.,
APPEL
ÉMANCIPÉSFAVEUR DES NOIRS
DANS
LES ÉTATS-UNIS-
DISCOURS PRONONCÉ LE 25 JUIN 1805, DANS LE TEMPLE DE TOULOUSE,
PAR
G. DE FÉLICE,
Auteur de YHistoire des Protestants de France.
PARIS
€H. MEYRUEIS GRASSART, J. CHERBULIEZ,
j
LIBRAIRE, L1RRAIRE LIBRAIRE,
,
rue de Rivoli 174. rue de la Paix, li.
, me de la Monnaie, 10
186;;.
Ce discours est publié sur la demande Comitédu de la Société
des Livres religieux de Toulouse, qui tient à devoir comme à
honneur de concourir , selon ses moyens , à l'œuvre de répara-
tion de chanté réclaméeet par la situation présente des nou-
veaux affranchis de l'Amérique.
Une souscription est ouverte en faveur des esclaves
: chez MM. Louis Borel, agent de change,libérés
hôtel de la Poste aux lettres Mather frères , négo-;
Saint-Etienne Courtois, banquiers,ciants, faubourg ;
membres correspondants du Comité contre l'esclavageAPPEL
DES NOIRS EMANCIPESFAVEUR
DANS
LES ETATS-UNIS
FrèresMes ,
viens plaider auprès de vous par-La cause que je
l'espère, à votre cœur, comme elle parle aulera, je
fortifier votre sympa-mien. Il s'agit d'exciter ou de
millions de noirs qui, éman-thie en faveur de quatre
d'hier sur le sol américain , et appelés tout àcipés
les plus critiques , à secoup , dans les circonstances
le régime de la liberté, manquent en grandsuffire sous
d'abri, de vêtements,nombre d'instruments de travail,
pain.et même de
l'accomplissementL'àme s'élève et se dilate dans
nomsIci, comme le prouvent lesd'une telle mission.
Paris, point de sépa-membres du Comité formé àdes
sur le terrain religieux.ration ni de dissentiments
libres-penseurs..protestants, israélites,Catholiques,misè-main en face de si poignantesdonné lase sont
lacommun re-ont compris qu'ils avaient enres : ils
de l'humanité et du malheur.ligion de la justice ,
causesoutenir cettepeut se féliciter aussi deOn
France et l'Amé-Français. Il existe entre ladevant des
d'armes que le tempsune ancienne fraternitérique
des deux côtésOn se souvient ,n'a pas fait oublier.
été dé-national al'Atlantique que notre drapeaude ,
Etats-Unis côtéchamps de bataille des àployé sur les
pèresque le sang de nosde la bannière étoilée, et
l'indépen-s'est mêlé à celui des premiers soldats de
aidant aujourd'hui les Américains dansdance. En
seronsl'affranchissement des noirs, nousl'œuvre de
glorieuses traditions, et nous resserreronsfidèles à ces
intéresseentre nos deux grands pays une alliance qui
la civilisation du monde entier.la paix et
interrogezPrêtez-nous donc une oreille attentive ;
nos paroles et veuillevotre conscience en écoutant ;,
Celui sans la bénédiction duquel l'homme ne peut
sainte entreprise !rien nous venir en aide dans cette,
I.
IlsCommençons par un rapide exposé des faits. ne
Les esclaves de l'Amé-sont pas suffisamment connus.
rique étaient si loin ! Leur véritable condition était
sienveloppée d'un si grand silence, d'une obscurité
profonde ! n'est-il pas rare d'entendre dire froi-Aussi
sur d'autresdement à des personnes très-éclairées
matières : les esclaves comme ilsQue ne laissait-on
bonsétaient? Ils vivaient en travaillant, et avec de
maîtres ils heureux.pouvaient êtredonc tout ce qu'impliquait le régimeVoyons de
et dans ce sujet , comme en toutesl'esclavage ; cho-
trouvera le meilleurses, il se que auxiliaire de la
charité , c'est la vérité.
Mais avant d'aller plus loin , faisons nos réserves :
anciens propriétaires d'esclaves dans le sudLes de
vaincusl'Amérique sont et malheureux. Pitié pour
leur défaite ! et respect à leur infortune ! Ne les ju-
trop sévèrement. Ilsgeons pas avaient été élevés dans
l'atmosphère de l'esclavage : l'habitude leur en dé-
guisait le crime et l'horreur. En dégradant leurs sem-
blables ils étaient eux-mêmes dégradés
, ; et , comme
l'a dit la servitudeon , est une chaîne dont l'un des
anneaux était attaché au cou de l'esclave , et l'autre
à celui du maître.
Les planteurs du Sud ont montré d'ailleurs un mâle
courage et une constance à toute épreuve. En soute-
nant par les armes leur propriété-homme , combien
d'entre eux croyaient défendre la cause même du
droit de la libertéet !
Mais cet acte de justice accompli, il faut être sin-
cère car la grande; morale ne doit jamais être sacri-
fiée à la petite.
Représentons-nous d'abord ces marchés de bétail
humain si longtemps ouverts, dans toutes les villes
Ondu Sud. traîne le vieillard et l'enfant,y l'homme
et la femme élevés , dressés par d'habiles spéculateurs
pour être vendus au plus offrant. C'est une industrie
comme une autre , avec cette différence qu'elle s'ap-
plique non à des animaux mais, , à des êtres hu-
mains.
Là point d'égard pour les liens, sacrés de mari et— —6
mère fils et de fille. Cesde femme , de père et de , de
même, si chers et si doux, sont inconnus, ounoms
famille les noirs :doivent l'être. Il n'y a pas de pour
famille entraverait et déprécierait la marchandiseune
des planteurs.
L'encan s'ouvre. Les esclaves sont examinés, véri-
de la hausse et de la baisse,fiés, soumis aux variations
et deéchangés , livrés dispersés au gré du vendeur
,
l'acheteur , comme des bêtes de somme.
complètement àUne fois payé, l'esclave appartient
son nouveau maître : corps , intelligence , cœur, con-
science et âme. Ce n'est plus un être humain : c'est
une machine humaine, un outil vivant, une chose.
« »Le corps? Ma chair n'est pas à moi, disait un
noir avec une naïveté déchirante , en mettant la main
fait,sur sa poitrine. Si le maître , tout compte trouve
qu'il lui est avantageux d'abréger les jours de l'esclave
en le surchargeant de travail , il n'y a rien à dire :
profitsc'est une simple affaire de et pertes.
L'esprit? Défense d'enseigner à lire à l'esclave, au-
ensuite peine de fla-trefois sous peine de mort , sous
loi très-gellation ou de prison : c'était la loi , et une
logique. Pourvu que le noir fût capable de cultiver le
coton ou la canne à sucre que devait-il savoir de
,
plus? Un esclave pensant, raisonnant par lui-même,
c'était une entrave et une menace.
mar-Le cœur? Il était nécessairement entré dans le
ché. Pour l'esclave, la voix du sang devait se taire
devant le droit supérieur de propriété. S'il eût disposé
de ses affections comme l'entendait, tout le systèmeil
aurait été ébranlé dans base.sa
La conscience? l'hommeAutant il est obligatoire à,
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libre de se faire une conscience , autant il était dé-
l'esclave d'en avoir une. S'il, eût dit : Je peuxfendu à
jusque-là et au delà non que serait devenue laobéir ,
souveraineté du propriétaire?
L'âme enfin ? Il n'y avait de religion pour l'esclave
mieuxque dans la mesure où elle assurait son obéis-
sance; plus loin, elle lui était interdite. Si l'esclave
libresavait pu entretenir de communications avec
Dieu, il aurait eu dans le ciel un Maître plus fort que
celui de la terre, et tout le système, encore une fois,
périr.était exposé à
Je supprime quelques-uns des traits les plus révol-
tants. Il a des scènes que Dieu a vues, que le soleily
milieua éclairées au des peuples qui se nomment
chrétiens , et que le serviteur de Christ n'ose pas ra-
conter.
Dites, après cela, que les esclaves pouvaient être
Oui, la conditionheureux! à de descendre complète-
ment à l'état de la brute mais grâces à; Dieu , c'est,
impossible. Le Créateur ne permet point d'effacer
jusque-là, dans la créature qu'il faitea à son image,
le sacré caractère de la personne humaine (1).
Ah ! si nous avions pu voir de nos yeux la misé-
rable condition des esclaves peser dans nos mains le,
poids leurs chaînes,de entendre leurs gémissemen

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