Argos et les derniers Tèménides - article ; n°1 ; vol.82, pg 588-601
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1958 - Volume 82 - Numéro 1 - Pages 588-601
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Georges Huxley
Argos et les derniers Tèménides
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 82, 1958. pp. 588-601.
Citer ce document / Cite this document :
Huxley Georges. Argos et les derniers Tèménides. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 82, 1958. pp. 588-601.
doi : 10.3406/bch.1958.2356
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1958_num_82_1_2356ARGOS ET LES DERNIERS TÈMÉNIDES
lumière Les fouilles sur le développement récentes de l'École de cette Française cité. Un à nouvel Argos examen ont jeté de une la tradivive
tion littéraire relative à l'histoire des vme et vne siècles paraît un com
plément opportun à l'étude des données archéologiques. Dans l'histoire
grecque les données littéraires sont inséparables de l'archéologie ; la
présente étude a pour but principal de fixer la chronologie d'Argos sous
Phidon et ses successeurs, en associant les résultats des fouilles à la tradition
littéraire.
L'Argos dorienne était déjà une puissance dominante dans le Pélo
ponnèse du nord-est avant le vme siècle. L'Akté argolique fut colonisée
par Deiphontès, gendre de Tèménos (1), et les Doriens colonisateurs
d'Éginc étaient eux-mêmes des Argicns (2). Phalcès, fils de Tèménos,
conquit Sicyone et, dans la génération suivante, des forces doriennes sous
Rhégnidas occupèrent Phlious à partir de Sicyone et d'Argos (3). Les
Doriens de Mégare vinrent probablement d'Argos (4) et il y a lieu de croire
que la Corinthe dorienne est de fondation argienne (5). Bien qu'il ne soit
pas possible de parler d'un empire argien s'étendant à travers l'Argolide
et la Mégaride, les attaches des colonies doriennes avec la cité-mère
restaient étroites. D'après Hérodote la domination des Argiens s'étendait
anciennement le long de la côte est du Péloponnèse et comprenait l'île
de Cythère (6). Il ajoute qu'ils contrôlaient les îles proches du Péloponnèse ;
Argos fut donc de bonne heure une puissance maritime.
Les résultats des fouilles indiquent que la ville atteignit sa plus haute
prospérité durant la deuxième moitié du vme siècle. C'est ainsi non seul
ement que nous trouvons à cette époque une habileté remarquable dans la
(1) Pans., II, 26, 2.
(2) Paus., II, 29, 5.
(3) Pans., II, 13, 1.
(4) Κ. Hanell, Megarische Sludien, Lund 1934, p. 69 sqq.
(5) T. J. Dunbabin, The Early History of Corinlh, J.H.S 68 (1948), p. 63-4. Cf. E. Will,
Korinlhiaka, Paris 1955, p. 289-290.
(6) Hérod., 1. 82. ARGOS ET LES DERNIERS TÈMÉNIDES 589
céramique géométrique, mais nous sommes aussi frappés par la richesse
des trouvailles faites dans les tombes de la période 750-700 : la prospérité
d'Argos au vine siècle contraste avec la pauvreté de la cité au vne (1), et
la rareté des trouvailles de la période protoargienne ne peut pas être
expliquée par les seuls hasards de la fouille. Certes, il n'est pas toujours
permis de conclure que la force politique dérive de la prospérité économi
que ; la prospérité d'Érétrie au vne siècle surprend, étant donnée sa défaite
probable dans la guerre contre Ghalcis (2), et le contraste est saisissant
entre la défaite militaire de l'Allemagne et sa force économique d'aujourd
'hui. Cependant la prospérité d'Argos à la fin du vme siècle est si manifeste
qu'on peut raisonnablement considérer que son pouvoir fut à son apogée
dans la période 750-700 et cette donnée archéologique doit rester présente
à l'esprit durant l'analyse des sources littéraires.
D'après Pausanias les premiers conflits de frontière entre les Lacédé-
moniens et leurs voisins de Messénie commencèrent durant le règne de
Tèléclos (3), grand-père de Théopompos qui vivait dans le dernier quart
du vine siècle au temps de la première conquête de Messénie. Tèléclos
appartient donc au commencement du vme siècle. On lui attribue la con
quête finale d'Amyclées (4) qui donna à Sparte le contrôle de la vallée de
l'Eurotas, et la fondation de Poiaessa, Echeiae, et Tragion (5). Pendant
le règne d'Alcamène, fils de Tèléclos, Argos vint au secours des habitants
de Hélos en guerre contre Sparte (6) ; ils sont appelés Achéens par Paus
anias, et il est fort probable que des éléments non-doriens ont pu survivre
en Laconie jusqu'au vme siècle. Plutôt que de traverser le territoire
Spartiate, les Argiens ont pu leur porter aide par voie de mer, surtout
s'ils contrôlaient Cythère à cette époque. Dans la poésie argienne un
certain Héleios, fils de Persée, est présenté comme le fondateur de Hélos
et la ville fut une fois appelée της Άργείας (7). Il est donc possible que la
cité ait fait partie de l'empire argien au vme siècle ainsi que Cythère et la
côte orientale du Péloponnèse. L'aide donnée aux Achéens par les Argiens
revenait donc à défendre un territoire faisant partie de la sphère d'influence
argienne. La prise de Hélos par Sparte eut lieu en 750 environ, une géné
ration avant Théopompos et la première conquête de Messénie.
Les Éléens avaient voulu aider les Lacédémoniens dans leur guerre
contre Hélos, mais un oracle de Delphes le leur interdit (8), leur enjoignant
de ne pas entrer en guerre et de protéger leur propre sol. Cet oracle post
(1) P. Courbin, Archaeology 9(1956), p. 172-3.
(2) J. Boardman, B.S.A. 47 (1952), p. 1-48. W. G. Forrest, Historia 6 (1957), p. 164.
(3) Paus. III, 2, 6. Cf. Diod., xv.66.3.
(4)III, 2, 6.
(5) [Strabon] vii.4.4. 360., Meineke, II, p. 511.
(6) Paus. III, 2, 7. G. F. Linger. Philologus 29 (1870), p. 260. Cf. Éphore, F.Gr. Hisl. 70 F 117.
(7) Apollod., Bibl. ii.4.5. ii.4.7. Boite, RE VIII, i. col. 201.
(8) Phlégon, F.Gr. Hisl. 257 F 1, 9. H. W. Parke et D. F.. W. Wormell., The Delphic Oracle,
II2 (1956), n° 489. 590 GEORGE HUXLEY
evenium suppose que l'Élide conserva sa neutralité sacrée pendant la
guerre contre Hélos et aussi qu'elle était déjà favorablement disposée
envers Sparte. Il est naturel de conclure qu'autour de 750 Argos et l'Élide
étaient opposées l'une à l'autre. De même les hostilités entre Sparte et
la Messénie impliquent que les Messéniens trouvèrent en Argos un allié
dans leur lutte contre la puissance croissante de Sparte.
Après la chute de Hélos prendrait place la guerre entre Nicandre roi
de Sparte et le roi Ératos d'Argos (1). Nicandre est père de Théopompos
qui mena à bien la conquête de Messénie. Puisque Théopompos vivait
encore au temps de la bataille d'Hysiae en 669 (2), il est impossible qu'il
ait accédé au trône de Sparte avant 725 environ. Son père Nicandre régna
donc pendant le troisième quart du vme siècle. Il reçut l'aide d'Asiné lors
du ravage de l'Argolide, mais quand les Lacédémoniens revinrent chez eux,
les Argiens conduits par Ératos attaquèrent les Asinéens qui s'enfermèrent
derrière leurs murailles ; les Argiens subirent de fortes pertes après un dur
combat durant lequel Lysistratos, un Argien important, fut tué (3). La
ville fut prise et les habitants s'embarquèrent avec les femmes et les
enfants pour le sud du Péloponnèse où les Spartiates leur permirent de
s'installer dans une nouvelle Asiné (4). Le pays des Asinéens fut annexé
par les Argiens qui, après avoir détruit la ville, ne laissèrent debout que
le temple vu par Pausanias à côté duquel ils enterrèrent Lysistratos.
Pausanias ne nous dit pas combien de temps dura la guerre contre
Asiné : il écrit χρόνον μέν τίνα άπο του τείχους ήμύναντο. Mais les lourdes
pertes des Argiens indiquent que la guerre a pu être longue. Les fouilleurs
suédois sont sûrs qu'après la fin de la période du géométrique récent, la
ville resta déserte jusqu'aux temps hellénistiques. S'appuyant sur la
céramique ils datent de 700 la destruction d'Asiné (5). Certains vases trouvés
dans la ville sont d'un type géométrique tardif, qu'on date de peu avant
725 (6) ; ainsi les Argiens prirent Asiné à la fin du règne de

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