Au sujet du parti communiste
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International Council Correspondence, Vol. 1, no. 7, juin 1936. Rédigé en anglais sous le pseudonyme de John Harper, abrégé en J.H.

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Anton Pannekoek Au sujet du parti communiste 1936 (International Council Correspondence, Vol. 1, no. 7, juin 1936. Rédigé en anglais sous le pseudonyme de John Harper, abrégé en J.H). uPendant la Première Guerre mondiale, des petits groupes ont émergé dans tous les pays, convaincus que la révolution prolétarienne naîtrait des difficultés que connaissait alors le capitalisme et prêts à en assumer la direction. Ils devaient prendre le nom de communistes, – appellation qui n'avait pas été employée depuis 1848 – afin de se démarquer des partis socialistes traditionnels. Parmi ces groupes se trouvait le parti bolchevique, dont le centre était alors en Suisse. Tous s'unirent à la fin de la guerre contre les partis socialistes qui soutenaient la politique belligérante des gouvernements capitalistes et qui représentaient la fraction soumise de la classe ouvrière. Les partis communistes se rallièrent ainsi les éléments les plus jeunes et les plus combatifs de la classe ouvrière. Contrairement à la théorie selon laquelle la révolution ne peut avoir lieu que dans un pays capitaliste prospère, les communistes déclarèrent que le marasme économique déclencherait la révolution et mobiliserait les forces de la classe ouvrière. Ils réfutèrent de même le point de vue socialdémocrate qui veut qu'un parlement choisi au suffrage universel constitue une juste représentation de la société et la base d'un régime socialiste. Ils affirmèrent, après Marx et Engels, que la classe ouvrière ne pouvait atteindre son but qu'en s'emparant ellemême du pouvoir et en instaurant sa dictature, en refusant à la classe capitaliste toute participation au gouvernement. Par opposition au parlementarisme, ils demandèrent la création de soviets – ou conseils ouvriers – qui s'inspiraient du modèle russe. En novembre 1918, un puissant mouvement communiste apparut dans l'Allemagne vaincue. Composé des Spartakistes et autres groupes qui s'étaient constitués clandestinement pendant la guerre, il fut écrasé au mois de janvier suivant par les forces contrerévolutionnaires du gouvernement socialiste allemand. Ainsi fut enrayé le développement d'un parti communiste allemand puissant et indépendant, animé de l'esprit d'un prolétariat avancé. Ce fut donc au parti communiste russe que revint e la tâche de diriger les groupes d'obédience communiste qui se formaient à travers le monde. La IllInternationale, dirigée depuis Moscou, rassembla tous ces groupes. La Russie se trouva ainsi au centre de la révolution mondiale, et les intérêts de l'Union soviétique devinrent ceux des ouvriers communistes du monde entier et les idéaux du bolchevisme russe furent repris par les partis communistes des pays capitalistes. La Russie, attaquée par les gouvernements capitalistes d'Europe et d'Amérique, les attaqua en retour en appelant la classe ouvrière au combat au nom de la révolution mondiale – une révolution qui devait avoir lieu dans l'immédiat, et non dans un lointain avenir. Si le prolétariat ne pouvait être gagné au communisme, il fallait au moins qu'il s'oppose à la politique des gouvernements capitalistes : les partis communistes entrèrent donc dans les parlements et dans les syndicats afin de les transformer en organes d'opposition. L'appel à la révolution mondiale constitua le grand cri de ralliement. Il fut entendu dans tous les coins du monde, en Europe, en Asie, en Amérique, par tous les peuples opprimés, et les travailleurs se soulevèrent, guidés par l'exemple russe, conscients que la guerre avait ébranlé le capitalisme jusque dans ses tréfonds et que les crises économiques ne pouvaient que l'affaiblir davantage. Ils ne représentaient encore qu'une minorité, mais la masse des travailleurs veillait et tendait l'oreille avec sympathie du côté de la Russie. Si elle hésitait encore, c'est que ses dirigeants parlaient des Russes comme d'un peuple arriéré, et que la presse capitaliste dénonçait les atrocités du régime soviétique dont elle prédisait l'effondrement rapide et inévitable. Ces calomnies indiquent à quel point l'exemple russe fut craint et détesté dans les sociétés capitalistes. Une révolution communiste étaitelle possible ? La classe ouvrière pouvaitelle prendre le pouvoir et triompher du capitalisme en Angleterre, en France et en Amérique ? Certainement pas, car elle n'était pas assez puissante. Seule l'Allemagne pouvait, à l'époque, envisager une telle possibilité. Qu'auraitil fallu faire ? La révolution communiste, la victoire du prolétariat, ne peut s'accomplir en quelques années, mais au terme d'une longue période de soulèvements et de luttes. La crise du capitalisme pendant la guerre ne fut que le point de départ de cette période, et c'est alors que la tâche du parti communiste était de construire pas à pas la force de la classe ouvrière. Le chemin peut paraître long mais il n'y en a pas d'autre. Or ce n'est pas ainsi que les dirigeants bolcheviques entendaient la révolution mondiale. Ils la voulaient immédiatement. Pourquoi ce qui avait réussi en Russie ne réussiraitil pas dans les autres pays ? Les travailleurs étrangers n avalent qu'à suivre l'exemple de leurs camarades russes.
Alors que la classe ouvrière russe comptait à peine un million de travailleurs sur une population de cent millions d'habitants, quelque dix mille révolutionnaires, regroupés dans un parti puissamment organisé, avaient su prendre le pouvoir et gagner l'appui des masses en défendant un programme qui servait leurs intérêts.
Les bolcheviks estimaient que tous les partis communistes existants dans le monde, qui étaient composés des fractions de la classe ouvrière les plus conscientes, les plus avancées et lesplus capables et qui étaient dirigés par des hommes intelligents, pourraient de même accéder au pouvoir, si seulement la masse des travailleurs voulait bien les suivre. Les gouvernements
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