Augustin Belloste (1654-1730), de la chirurgie militaire à la thérapeutique mercurielle - article ; n°331 ; vol.89, pg 369-380
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Augustin Belloste (1654-1730), de la chirurgie militaire à la thérapeutique mercurielle - article ; n°331 ; vol.89, pg 369-380

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2001 - Volume 89 - Numéro 331 - Pages 369-380
Augustin Belloste (1654-1730), de la chirurgie militaire à la thérapeutique mercurielle.
Né en 1654 à Paris, Augustin Belloste exerce de 1686 à 1696 la chirurgie dans différents hôpitaux militaires des Alpes, notamment lors de la guerre de Piémont-Savoie. En 1696, il est appelé à Turin comme premier chirurgien de Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours (1644-1724), douairière puis altesse royale, poste qu'il occupera jusqu'en 1724. A. Belloste fait remonter à 1681 la première utilisation des pilules mercurielles purgatives de sa composition, qui porteront ensuite son nom. En 1696, il publie son célèbre ouvrage Le Chirurgien d'hôpital dans lequel il évoque brièvement son expérience de la thérapeutique mercurielle. Il faut attendre 1725 pour trouver dans sa Suite du chirurgien d'hôpital un chapitre intitulé «Traité du mercure» qui connaîtra un grand succès et sera réimprimé de manière spécifique longtemps après sa mort. A. Belloste y détaille notamment la toxicité du mercure, les indications de ses pilules, et leur mode d'action hypothétique.
Augustin Belloste (1654-1730), from military surgery to mercurial therapeutics.
Augustin Belloste's scientific work is presented in this article.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Marie Le Minor
Pascal Clair
Augustin Belloste (1654-1730), de la chirurgie militaire à la
thérapeutique mercurielle
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 89e année, N. 331, 2001. pp. 369-380.
Résumé
Augustin Belloste (1654-1730), de la chirurgie militaire à la thérapeutique mercurielle.
Né en 1654 à Paris, Augustin Belloste exerce de 1686 à 1696 la chirurgie dans différents hôpitaux militaires des Alpes,
notamment lors de la guerre de Piémont-Savoie. En 1696, il est appelé à Turin comme premier chirurgien de Marie-Jeanne-
Baptiste de Savoie-Nemours (1644-1724), douairière puis altesse royale, poste qu'il occupera jusqu'en 1724. A. Belloste fait
remonter à 1681 la première utilisation des pilules mercurielles purgatives de sa composition, qui porteront ensuite son nom. En
1696, il publie son célèbre ouvrage Le Chirurgien d'hôpital dans lequel il évoque brièvement son expérience de la thérapeutique
mercurielle. Il faut attendre 1725 pour trouver dans sa Suite du chirurgien d'hôpital un chapitre intitulé «Traité du mercure» qui
connaîtra un grand succès et sera réimprimé de manière spécifique longtemps après sa mort. A. Belloste y détaille notamment la
toxicité du mercure, les indications de ses pilules, et leur mode d'action hypothétique.
Abstract
Augustin Belloste (1654-1730), from military surgery to mercurial therapeutics.
Augustin Belloste's scientific work is presented in this article.
Citer ce document / Cite this document :
Le Minor Jean-Marie, Clair Pascal. Augustin Belloste (1654-1730), de la chirurgie militaire à la thérapeutique mercurielle. In:
Revue d'histoire de la pharmacie, 89e année, N. 331, 2001. pp. 369-380.
doi : 10.3406/pharm.2001.5248
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2001_num_89_331_5248369
Augustin Belloste (1654-1730),
de la chirurgie militaire
à la thérapeutique mercurielle
par Jean-Marie Le Minor * et Pascal Clair **
Si les pilules mercurielles purgatives de Belloste restent actuellement
bien référencées ', leur inventeur, Augustin Belloste, est quant à lui
encore trop méconnu ; pourtant, sa vie singulière, son exceptionnelle
destinée, et son uvre méritent sans conteste d'être approfondies.
La vie et la carrière d'Augustin Belloste
La formation
Né à Paris en 1654, Augustin Belloste se destine très tôt à la chirurgie.
Il est notamment formé par le chirurgien parisien Thomas Paris qui mourra
le 5 août 1702 2 : « Ces considérations & un principe de charité m'ont obli
gé de faire part au public de ce qui m'a été enseigné dans ma jeunesse par
un Maître Chirurgien de Paris, aussi grand par son savoir que par ses émi-
nentes qualités. Son nom était M. Paris, Docteur en Médecine de la Faculté
de Reims, de longue robe & Professeur. » (Suite du chirurgien
d'hôpital, p. 282). A. Belloste se rend très jeune en Italie ; en 1678, il se rend
ainsi à Venise en passant par Turin et Rome ; en 1681 et 1682, il réside à
Turin.
Communication présentée à la séance de la Société d'histoire de la pharmacie du 2 décembre 2000
* Institut d'anatomie normale, Faculté de médecine, 67085 Strasbourg
** Pharmacie centrale des Armées, BP 2533, 45038 Orléans Cedex 1
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, XLIX, N° 331, 3e TRIM. 2001, 369-380. 370 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
De 1686 à 1696 : le « chirurgien major des hôpitaux de l'armée du Roi en
Italie »
Augustin Belloste s'engage alors comme chirurgien des armées. Il est
nommé chirurgien-major dans plusieurs hôpitaux militaires des Alpes, à la
frontière du Dauphiné 3.
De 1686 à 1690, A. Belloste est chirurgien-major de l'hôpital du Roi à Lucerne,
rattaché à l'armée du duc de Savoie Victor-Amédée II (1666-1732). Le duché de
Piémont-Savoie était alors fidèle à l'alliance française ; Victor-Amédée II avait
épousé, en 1684, Anne-Marie d'Orléans (1669-1728), fille de Philippe d'Orléans
(1674-1701), frère de Louis XTV, dit Monsieur, et d'Henriette d'Angleterre.
En 1690 s'ouvrent la guerre de Piémont-Savoie ; en effet, à la suite de la
Ligue d'Augsbourg (1686) et de diverses tensions politiques, le duc de
Savoie vient de changer de camp. Le duché de Savoie est envahi, et occupé
par l'armée française à partir d'août-septembre 1690. Victor-Amédée II perd
contre la France la bataille de Staff arde (août 1690), puis la bataille de
La Marsaille (octobre 1693). Durant cette guerre, de 1690 à 1696, A. Belloste
est successivement en poste dans les hôpitaux militaires de Pignerol
(Pinerolo), Briançon, et Oulx. La guerre de Piémont-Savoie prend fin en
1696, à la suite du traité de Turin (19 juillet), secrètement négocié entre
Victor-Amédée II et Louis XIV. Cet accord franco-piémontais sera entériné
par le traité général de Ryswick conclu en septembre et octobre 1697.
En 1696, la guerre terminée, A. Belloste publie son ouvrage : Le Chirurgien
d'hôpital, paru à Paris chez Laurent d'Houry 4 ; son dessein « n'a pour but que
la gloire de Dieu, l'avantage des blessez & la perfection de la Chirurgie »
(Préface), et il y présente l'intérêt d'un traitement doux, mesuré, et rationnel
des plaies. Cet ouvrage, dont l'analyse a été présentée par ailleurs5, connaîtra
un très grand succès et sera traduit en italien, en allemand, et en anglais ; il
sera réédité en 1705, 1715, et de manière posthume en 1734.
De 1696 à 1724 : le « Premier chirurgien de S.A.R. Madame douairière de
Savoie » à Turin
Augustin Belloste va alors s'installer à Turin, comme il l'écrit : « Après la
Paix faite l'an 1696, j'eus l'honneur d'être demandé pour remplir la place de
l'illustre M. Thouvenot, qui était de son vivant, premier chirurgien de
Madame Royale » (Suite du chirurgien d'hôpital, p. 21).
A. Belloste va ainsi occuper à Turin, pendant près de trente ans, le poste de
premier chirurgien auprès de Marie- Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours (1644-
1724), fille de Charles-Amédée de Savoie (1624-1652), duc de Nemours. Ayant
épousé Charles-Emmanuel II de Savoie (1634-1675), elle assure, à la mort de ce AUGUSTIN BELLOSTE (1654-1730) 371
dernier, la régence au nom de son fils Victor- Amédée II né en 1666, et reste fidèle
à l'alliance française. En 1684, après son mariage avec Anne-Marie d'Orléans
(1669-1728), nièce de Louis XTV, déjà évoqué, Victor-Amédée H (1666-1732)
devient duc de Savoie, et sa mère Marie- Jeanne-Baptiste prend le titre de douair
ière. En 1713, Victor-Amédée II devient roi de Sicile, et de 1718 à 1730 roi de
Sardaigne, et sa mère est alors Altesse Royale.
De 1724 à 1730 : les dernières années à Turin
En 1724, Marie- Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours meurt à l'âge de
80 ans. Augustin Belloste est alors lui-même âgé de 70 ans. Il restera à Turin
jusqu'à sa mort en 1730, et paraît avoir poursuivi ses fonctions auprès de
Victor-Amédée II de Savoie, qui mourra en 1732.
En 1725, A. Belloste, « Premier Chirurgien de feue Madame Royale
Douairière de Savoye », publie un nouvel ouvrage intitulé Suite du chirurgien
d'hôpital, paru à Paris toujours chez Laurent d'Houry, ouvrage dédié à Victor-
Amédée H, roi de Sardaigne 6 ; il sera réédité de manière posthume en 1733.
Augustin Belloste meurt à Turin le 15 juillet 1730.
Les débuts de la thérapeutique mercurielle de A. Belloste (1681-1696)
Les données concernant les débuts de la thérapeutique mercurielle dévelop
pée par Augustin Belloste proviennent essentiellement de ses propres mentions
publiées à la fin de sa vie dans la Suite du chirurgien d'hôpital en 1725.
A. Belloste fait remonter à 1681 sa première utilisation de pilules mercurielles
selon une préparation originale personnelle ; il était alors âgé de 27 ans. Il propose
ce traitement de manière relativement fortuite dans le cadre d'une maladie véné
rienne, et en donne la relation suivante : « L'an 1681 étant à Turin, un jeune Abbé
me fit confidence, qu'après un acte impur il avait 

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents