Aux origines de la médecine vétérinaire : le traité d autourserie de Grimaldus et sa pharmacopée - article ; n°36 ; vol.18, pg 145-157
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Aux origines de la médecine vétérinaire : le traité d'autourserie de Grimaldus et sa pharmacopée - article ; n°36 ; vol.18, pg 145-157

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Description

Médiévales - Année 1999 - Volume 18 - Numéro 36 - Pages 145-157
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr An Smets
Aux origines de la médecine vétérinaire : le traité d'autourserie
de Grimaldus et sa pharmacopée
In: Médiévales, N°36, 1999. pp. 145-157.
Citer ce document / Cite this document :
Smets An. Aux origines de la médecine vétérinaire : le traité d'autourserie de Grimaldus et sa pharmacopée. In: Médiévales,
N°36, 1999. pp. 145-157.
doi : 10.3406/medi.1999.1456
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medi_0751-2708_1999_num_18_36_1456Médiévales 36, printemps 1999, pp. 145-157
AnSMETS
AUX ORIGINES DE LA MEDECINE VETERINAIRE
LE TRAITÉ D'AUTOURSERIE DE GRIMALDUS
ET SA PHARMACOPÉE*
Tout au long du Moyen Âge, la chasse a été un des loisirs préférés des
classes sociales les plus élevées. Les animaux chasseurs, qu'il s'agisse de chiens
ou d'oiseaux rapaces, étaient d'une telle valeur qu'on les entourait de beaucoup
de soins et que les grands seigneurs avaient souvent un personnel spécialisé
dans leur service pour s'en occuper. Afin de conserver les connaissances et les
expériences que possédaient ces hommes, il s'est développé toute une tradition
de littérature de chasse, ou littérature cynégétique ' .
Pendant longtemps on a cru que les premiers traités cynégétiques, écrits
en latin, remontaient au xir siècle. En effet, G. Tilander a donné à sa publication
de trois traités cynégétiques de cette époque Dancus rex, Guillelmus falconarius
et Gerardus falconarius le sous-titre « les plus anciens traités de fauconnerie
de l'Occident»2. Toutefois, en 1984 B. Bischoff3 a surpris les spécialistes de
l'histoire de la chasse en publiant « l'Anonyme de Vercelli », traité de fauconn
erie qui peut être daté des années 924-960. En outre, il existe un second ouvrage
de volerie probablement antérieur au xif siècle, à savoir le Liber acciptrum de
Grimaldus. Jusqu'à présent, ce traité a largement échappé à l'attention des
médiévistes4. Son ancienneté et son souci du détail en font cependant un texte
de grande importance pour la connaissance des premières étapes de la littérature
* Cet article est basé sur le mémoire de D.E.A. (Le traité d'autourserie de Grimaldus. Ms. 184
(288) de la Bibliothèque municipale de Poitiers), que nous avons présenté en 1996 à l'Université de
Poitiers sous la direction de Mme Laurence Moulinier et M. Martin Aurell, que nous voudrions remerc
ier ici pour leur aide. Nos remerciements s'adressent également à M. Baudouin van den Abeele, qui
n'a jamais ménagé son temps et ses efforts pour nous aider. La publication intégrale du mémoire,
avec l'édition du texte, est prévue chez l'éditeur Jacques Laget à Nogent-le-Roi, dans la collection
Bibliotheca cynegetica.
1. Pour un aperçu complet de la littérature de chasse médiévale, voir B. van den Abeele, La
littérature cynégétique, Turnhout, 1996 (Typologie des sources du Moyen Âge occidental, 75).
2. G. Tilander, Dancus rex, Guillelmus Falconarius, Gerardus Falconarius : Les plus anciens
traités de fauconnerie de l'Occident, Lund, 1963 (Cynegetica, IX).
3. B. Bischoff, « Die alteste europâische Falkenmedizin (Mitte des zehnten Jahrhunderts) »,
dans Id., Anecdota Novissima, Stuttgart, 1984, p. 171-182.
4. Le seul auteur qui ait vraiment étudié ce texte est Baudouin van den Abeele (cf. note sui
vante). D'ailleurs, dans La fauconnerie au Moyen Âge. Connaissance, affaitage et médecine des oiseaux
de chasse d'après les traités latins, Paris. 1994, p. 21, il exprime son étonnement devant l'absence
d'études sur ce manuscrit, qui est pourtant mentionné dans plusieurs publications (cf. annexe I : biblio
graphie). A. SMETS 146
cynégétique en Europe. Si le texte avait récemment été pris en compte dans la
thèse de Baudouin van den Abeele sur les traités de fauconnerie latins du
Moyen Âge, où il était transcrit et présenté de façon nuancée, son exploitation
proprement dite restait à entreprendre. Dans cet article, nous voudrions étudier
un aspect particulier du traité, à savoir la richesse de la materia medica.
Le liber acciptrum de Grimaldus
Le texte latin, conservé à Poitiers, médiathèque François Mitterrand6, 184
(288), aux f 70-73v°, constitue une collection d'une trentaine de remèdes pour
soigner des autours (accipitres1 ). Il s'agit donc d'un traité d'autourserie, et non
de fauconnerie. On peut en effet utiliser différents oiseaux pour la chasse au
vol. Parmi les rapaces diurnes, il faut faire une distinction entre la famille des
accipitridés, les oiseaux de bas vol, et celle des falconidés, les oiseaux de haut
vol . Les éperviers et les autours appartiennent à la première catégorie et étaient
surtout employés dans les contrées germaniques, alors que l'on préférait le
faucon dans l'Europe romane.
À première vue, les recettes du traité de Poitiers ne suivent pas d'ordre
logique. Certaines maladies sont même discutées dans plusieurs chapitres, sans
qu'il existe le moindre renvoi entre ces différentes occurrences9. Voici les noms
des maladies en français, suivis du numéro du chapitre (ou des chapitres) dans
le(s)quel(s) ces maux sont traités10: le dégoût (1-2-27), la lèpre (3), l'oiseau
blessé (4), le choléra (5), la fièvre (6), le sang dans les fientes (7), une excrois
sance ou un trouble respiratoire (8), l'oiseau affaibli (9), la pituite (10-1 1-21-22),
l'oiseau qui se mange les plumes de la cuisse (12), la soif (13), une inflammation
à la tête (14), l'oiseau qui se tient immobile (15), l'oiseau qu'il faut soigner de
l'intérieur (16), la nourriture de l'autour (17), les aphtes (18), un trouble res
piratoire (19), la craie (20), la corne (23-24), les poux (25), la crampe (26), un
calendrier de diète (28), les teignes (29) et une dernière recette, sans nom de
maladie (30).
Les remèdes du traité de Grimaldus sont assez élaborés, c'est-à-dire qu'ils
contiennent un assez grand nombre de substances. En outre, il arrive réguli
èrement que l'auteur propose différentes solutions pour un même mal, lesquelles
sont généralement reliées entre elles par item (pour l'exemple d'un tel remède,
voir l'annexe III).
5. B. van den Abeele, Les traités de fauconnerie latins du Moyen Âge, (thèse de doctorat),
4 vol., Université catholique de Louvain, Faculté de philosophie et lettres, 1990-1991. Une partie des
résultats a été publiée dans Id., La fauconnerie au Moyen Age, op. cit.
6. Auparavant : Bibliothèque municipale.
7vMême si le terme accipiter désigne actuellement l'autour, il faut souligner qu'il a connu au
Moyen Âge des acceptions diverses, variant selon les époques et les régions (de « oiseau rapace »
pendant l'Antiquité classique jusqu'à « autour » ou « épervier » chez Frédéric II, dans son De arte
venandi cum avibus, et dans les traités plus tardifs). Pour plus d'informations sur l'évolution du terme,
voir B. van den Abeele, La fauconnerie, op. cit., p. 75-79.
8. La distinction entre les oiseaux de bas vol et ceux de haut vol est expliquée avec clarté par
J. Benoist, « La chasse au vol. Techniques de chasse et valeur symbolique de la volerie », dans La
chasse au Moyen Âge: actes du colloque de Nice (22-24 juin 1979), p. 117-118. Elle remonte à
l'époque médiévale.
9. La répétition de fastidium (chap. 1-2 et chap. 27) et de pipitam/pituitam (chap. 10-11 et
chap. 21-22) est un des indices que Grimaldus s'est peut-être fondé sur différentes sources pour com
poser son traité.
10. Le traité latin ne contient pas de table du contenu, mais à partir des initiales dans le texte
il est possible de diviser celui-ci en 29 sections, plus un trentième chapitre qui a été ajouté plus tard. LE TRAITÉ D'AUTOURSERIE DE GRIMALDUS 147
Une autre caractéristique du texte est la fréquence et la diversité des indi
cations de mesure : uncia, libra, coclear, siliqua, scripulum, etc. De même,
l'auteur indique souvent la posologie, en distinguant soigneusement les quant
ités de médicament à administrer le premier jour et les jours suivants.
Malgré l'élaboration des recettes, on ne trouve que peu de traces du travail
de Grimaldus dans les ouvrages postéri

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