Bath et ses bains au Moyen Âge - article ; n°43 ; vol.21, pg 55-69
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Médiévales - Année 2002 - Volume 21 - Numéro 43 - Pages 55-69
Bath and its waters in the Middle Ages - The hot springs of Bath, well-known from ancient times, were abundantly exploited in the Middle Ages. This study sets out to recall the important modifications made to the Roman baths in the mediaeval era and the role of the infrastructure of the baths in the development of the town.
Les sources thermales de Bath, connues depuis l'antiquité, ont été abondamment exploitées au Moyen Âge. L'étude se propose de rappeler les importantes modifications apportées aux bâtiments romains durant la période médiévale et le rôle des infrastructures thermales dans le développement de la ville.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Barry Cunliffe
Monsieur Didier Boisseuil
Bath et ses bains au Moyen Âge
In: Médiévales, N°43, 2002. pp. 55-69.
Abstract
Bath and its waters in the Middle Ages - The hot springs of Bath, well-known from ancient times, were abundantly exploited in the
Middle Ages. This study sets out to recall the important modifications made to the Roman baths in the mediaeval era and the role
of the infrastructure of the baths in the development of the town.
Résumé
Les sources thermales de Bath, connues depuis l'antiquité, ont été abondamment exploitées au Moyen Âge. L'étude se propose
de rappeler les importantes modifications apportées aux bâtiments romains durant la période médiévale et le rôle des
infrastructures thermales dans le développement de la ville.
Citer ce document / Cite this document :
Cunliffe Barry, Boisseuil Didier. Bath et ses bains au Moyen Âge. In: Médiévales, N°43, 2002. pp. 55-69.
doi : 10.3406/medi.2002.1556
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/medi_0751-2708_2002_num_21_43_1556Médiévales 43, automne 2002, p. 55-70
Barry CUNLIFFE
BATH ET SES BAINS AU MOYEN AGE
La cité de Bath occupe une position centrale dans l'Ouest de
l'Angleterre, là où la rivière Avon creuse une profonde vallée dans les
plateaux calcaires des Cotswold. Dès les premiers temps préhistoriques,
le site fut important, et à la fin de l'âge du bronze ou au premier âge de
fer, dominé par la place forte de Bathampton au sud, puis à l'âge de fer
moyen, par la puissante défense de Little Solsbury au nord. Toutefois,
c'est avec l'arrivée des Romains en 43 ap. J.-C. que le site prit de
l'ampleur et devint une importante base de commandement militaire sur
la route frontalière (la « Fosse Way ») qui joignait Londres à la côte
méridionale. Une fois l'armée partie, en l'espace d'une décennie, la
région devint l'une des plus prospères de la Britannia l.
Le point de passage s'effectuait à l'endroit où la vallée était étroite,
juste au nord d'un coude escarpé (voir figure I). Au creux de ce coude,
trois sources chaudes et naturelles jaillissaient et se répandaient en deux
ruisseaux dans la rivière principale. Les sources furent fréquentées dès
l'époque préhistorique, mais à l'époque romaine, elles furent au centre
d'un vaste sanctuaire, dédié au culte de la divinité locale appelée Sulis
Minerva 2.
Les eaux thermales sont d'origine météorique ; elles proviennent des
pluies tombées il y a environ 10 000 ans sur les Mendip Hills à près
d'une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Bath. Profitant du
1. Pour un aperçu général de l'histoire de Bath, voir B. CUNLEFFE, The City of
Bath, Gloucester, 1986; pour une description des installations romaines, voir
B. CUNLIFFE, Roman Bath Discovered, Gloucester, 2000.
2. Geoffroy de Monmouth y fait allusion dans son histoire des rois de Bretagne :
voir de Monmouth, Histoire des rois de Bretagne, L. Mathey-Maille éd.,
Paris, 1993, p. 58 [ndt]. 56 B. CUNLIFFE
système faille, elles se sont infiltrées dans le terrain calcaire jusqu'à
4000 mètres, atteignant des températures comprises entre 64 et 96 °C,
sortant par les mêmes failles jusque dans la station 3.
Les caractéristiques de ces sources sont différentes. La source prin
cipale appelée « Bain du Roi » (King's Bath spring) atteint actuellement
un débit de près d'un million de litres par jour et une température cons
tante de 46 °C. Les deux autres sources, celle du « Bain Chaud » (Hot
Bath spring) et du « Bain de la Croix » (Cross Bath spring) sont d'un
débit moindre et sortent, respectivement, à 49 et 40 °C.
Jusqu'à l'époque romaine, il semble que les sources aient été
captées, mais durant le règne de Néron, d'importants édifices furent
bâtis et les eaux furent canalisées. Au « Bain du Roi » fut édifié un réser
voir lié à un drain, ainsi qu'un mur de deux mètres de haut. La plupart
du temps, l'ouverture de ce drain était fermée par une pièce de bronze,
l'eau thermale débordant du réservoir se déversait dans un bain placé
juste au sud. Ce réservoir fut soigneusement dessiné, de façon à ce que
les sédiments portés par la force du courant soient retenus et que l'eau
qui chute depuis le sommet soit claire et n'encrasse pas les conduits. Il
était nécessaire d'ôter périodiquement la pièce de bronze pour que le
courant chasse les sédiments accumulés par un large canal, jusqu'à la
rivière 4.
Le « Bain de la Croix » était différemment constitué. Il était contenu
à l'intérieur d'une piscine découverte de forme ovale, reliée à un canal
de déchargement. Il se peut que l'eau ait aussi servi à alimenter des
bains voisins dont on n'a pas retrouvé trace. On sait très peu de choses
quant à l'aménagement de la source du « Bain Chaud » ; il est vraisem
blable qu'elle était close d'une manière ou d'une autre et que le flot
thermal desservait une série de bains plus au sud 5.
Les aménagements réalisés à l'époque romaine conditionnèrent les
usages ultérieurs, comme le démontre l'étude du « Bain du Roi » où les
structures et les restes archéologiques sont bien conservés et interprétés
(voir figure II). Au début de l'époque romaine, le réservoir se trouvait
3. Pour une présentation détaillée de l'hydrologie et de la géologie des sources,
voir G. A. KELLAWAY éd., Hot Springs of Bath. Investigations of Thermal Waters of the
Avon Valley, Bath, 1991, tout particulièrement les chapitres 7 à 9. Un résumé pratique de
ce travail se trouve dans G. A. Kellaway, « The Geomorphology of the Bath Region »
dans B. Cunliffe, P. Davenport, The Temple ofSulis Minerva at Bath, 1. The Spring,
Oxford, 1985, p. 4-8.
4. La structure du réservoir romain est décrite dans B. Cunliffe, P. Davenport,
op. cit., p. 37-45.
5. Pour les données archéologiques concernant le «Bain de la Croix», voir
P. Davenport, Archeology in Bath, Excavations 1984-1989, Oxford, 1999, p. 37-59. BATH ET SES BAINS AU MOYEN ÂGE 57
BATH
RECONSTRUCTION OF THE PRE-ROMAN ENVIRONMENT
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Figure I B.CUNLIFFE 58
dans une cour intérieure du temple, tout à côté de l'entrée principale de
l'établissement de bain, le réservoir fut complètement intégré dans une
pièce voûtée de maçonnerie. L'accès s'effectuait par une petite porte
dans le mur nord, mais les fidèles pouvaient voir la source à travers une
série d'arcades qui perçaient la paroi sud, séparant la pièce du réservoir
du hall d'entrée de l'établissement de bain. Cette structure se maintint
au-delà de la période romane, mais le système de drainage se détériora
et l'eau débordant dans la partie centrale, se transforma en marécage.
Un peu plus tard, les voûtes s'effondrèrent, remplissant le réservoir de
débris, alors que les murs semblent s'être maintenus.
Un poème anglo-saxon, appelé « les ruines » — conservé dans une
collection de manuscrits connus sous le nom de « Livre d' Exeter »
(Exeter Book) — donne quelques indications sur la période saxonne.
Datant du vme siècle, c'est la première description des vestiges de
l'établissement romain que nous ayons :
Merveilleuse est la maçonnerie brisée par les Parques... les bâtiments élevés par
les géants s'effritent. . . les toits se sont effondrés. . . les tours sont en ruine. . . Aussi
les cours intérieures demeurent-elles désertes, tandis que la structure du dôme
avec ses arches rouges perd ses tuiles. On trouvait là des cours de pierre, et un jet
d'eau chaude jaillissait en flux bouillonnants. Le mur enveloppait dans son sein
lumineux tout l'espace contenant les flots d'eau chaude des bains.
La description correspond si bien à ce que les fouilles archéologi
ques nous révèlent de cette période qu'il est tentant de croire que le
poète a vu les res

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