«Bene fundata est supra firmam petram». Mutations et interférences stylistiques à la cathédrale de Saragosse - article ; n°1 ; vol.95, pg 11-24
15 pages
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«Bene fundata est supra firmam petram». Mutations et interférences stylistiques à la cathédrale de Saragosse - article ; n°1 ; vol.95, pg 11-24

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Description

Revue de l'Art - Année 1992 - Volume 95 - Numéro 1 - Pages 11-24
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 120
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Philippe Araguas
«Bene fundata est supra firmam petram». Mutations et
interférences stylistiques à la cathédrale de Saragosse
In: Revue de l'Art, 1992, n°95. pp. 11-24.
Citer ce document / Cite this document :
Araguas Philippe. «Bene fundata est supra firmam petram». Mutations et interférences stylistiques à la cathédrale de
Saragosse. In: Revue de l'Art, 1992, n°95. pp. 11-24.
doi : 10.3406/rvart.1992.347961
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rvart_0035-1326_1992_num_95_1_347961Philippe Ar aguas
Bene fimdata est supra firmam petram
Mutations et interférences stylistiques
la cathédrale de Sarasosse
Mutation technique et stylistique ou
mutation fonctionnelle La Parroquieta
La notion de prise de conscience acceptation
ou de refus un nouveau style est une des ques
tions qui nourrissent la réflexion des historiens de
art moderne et contemporain la querelle des
Anciens et des Modernes la bataille Hernani
celle du Sacre ou les salons des exclus de tout
acabit sont autant épisodes qui mettent en jeu
les partisans ou les adversaires un nouveau style
de faire de voir ou de penser Dans histoire de
art du Moyen Age on se contente de constater
des changements plus ou moins brusques sans être
le plus souvent en mesure estimer les capacités
eurent les contemporains en apprécier en
accepter ou en refuser la nouveauté Que la re ments thique que mentale naissance qui par la complété tielle de impropre milles fortement si évolution son ne présentation du image classification début fut elle plus apparaissent dont une réductrice mudejar terme rattacher définir indispensable peut moins La interroger profondément en est ailleurs adjonction histoire ou la réalisée cathédrale vie un où du donc fit de fut architecturales donner construction moins Il comme opérèrent au la XVe une les fig marqué exercice modifié des efforcés ce est siècle le plupart laquelle sommaire XIVe de comme stylistique quinzième contours selon vaste monument lui résultat nécessaire styles tout originale évidents un architecture de du elle siècle historiographie affectée Nul rendre par sens deux de les Saint-Sauveur église particulièrement édifice par ces un aucune la occidentaux est de préciser introduction principes ses ne par fin soit dont est peu Mais changements succession siècle travées une des priori nombreux son ou pour par halle cons saurait étalée du dont une convenu quelques grands volonté aussi individualité réduit ne cette reconstruction nous inéluctables une même la sur cela achevée dont nef urs le de laisse il sur transformation contester certains On approche convient chevet obsédée nous des de tâtonnements est indispensable basilicale architecture moments du siècle préexistante sur qui Saragosse le des de expression grandes peut un pas considérer son décor style en consiste sommes les siècles roman édifice fonda points par ou être au cette 1550 ainsi donc tour mo aus Re go qui fa est de la
naissance carolingienne soit née une volonté dé
libérée des pouvoirs de se rattacher une esthétique
antiquisante une exigence spirituelle ait été la
source laquelle allèrent puiser les tenants un style
austère ou les champions de la resplendissante clarté
de architecture gothique au début du douzième
siècle ne modifie guère cerre appréhension li
néaire de évolution de architecture occidentale
Dans rous les cas les attitudes de refus sont dif
ficiles mesurer les résistances Chartres pour
évidentes elles apparaissent maintenant sem
blent avantage relever de la pesanteur et de la
force inertie de traditions locales que de refus
délibérés les polémiques sur la part déterminante
du hasard et de la nécessité dans émergence du
style gothique dans le domaine capétien dans le
deuxième quart du XIIe siècle montrent combien
il est difficile de mesurer quel point les contem- onr eu ou non conscience de ce qui nous construire et de décorer il est convenu appe de terre vernissée Pour rendre compte de la porains
apparaît comme un bouleversement fondamental2 ler mudejar4 complexité de ce sabir architectural on peut évo
Tous les auteurs accordent pour reconnaître quer le pragmatisme des hommes du Moyen Age Dans le domaine ibérique quelques remarques
dans le chevet de la cathédrale de Saragosse et no le sens de économie qui leur fait souvent préférer du plus grand intérêt ont été récemment formulées
tamment dans le mur extérieur de la Parroquieta la conservation éléments démodés leur subs sur tout ce qui touche ces problèmes par Fer
fig un des secteurs les plus attractifs de la titution un goût quelque peu pervers né de la fré nando Marias selon lui il ne semble pas il
cathédrale une des uvres capitales du mudejar quentation quotidienne de villes et de monuments ait eu au quinzième siècle acceptation
aragonais incontestable originalité de cette hétérogènes ou une prétendue incapacité assu consciente ou de rejet du mudejar en tant que
construction séduit sans surprendre un amateur mer une vision globale de espace rien de tout style architectural bien défini mais bien plutôt
coutumier des étranges amalgames de art ibéri cela ne saurait notre avis écarter idée que la utilisation pragmatique éléments divers emprun
que et nul médiéviste ne songerait au nom de surprise émerveillement ou amer sentiment du tés un passé où entremêlent éléments païens
unité de style indigner du voisinage un che scandale durent émouvoir les quelques regards sen romains et hispano-arabes Je partage sa vision des
vet en pierre de taille de tradition cisterclenne- sibles qui pouvaient se poser dans la deuxième choses pour le long seizième siècle il étudie
hispano-languedocienne6 un somptueux mur moitié du XIVe siècle sur ce grand chantier mais je voudrais la nuancer pour ce qui est de la
tapissé azulejos de facture sévillane et du rem- réception du mudejar en Aragon au XIVe siècle Aucun récit de voyageur aucune chronique
plage flamboyant en stuc de grandes baies gothi en présentant quelques observations sur la cathé aucun journal un bourgeois de Saragosse ne
ques que surmonte un crénelage de fantaisie dont drale du Saint-Sauveur de Saragosse au moment permet malheureusement de connaître ne serait-ce
la brique sombre sertit des disques et des étoiles de son histoire où émerge cette autre modalité de une réaction isolée face cette introduction
scandaleuse de matériaux et de motifs décoratifs
nouveaux et dans une certaine mesure étrangers
dans la part la plus précieuse le chevet de édifice
le plus prestigieux de la capitale de Aragon7 Un
premier effort doit donc être fait pour mesurer le
degré innovation que constitue le mur mudejar
de la Parroquieta
Le chever fig 2) mis en place dans les années
1180 constitue une belle manifestation de art des
constructeurs et des sculpteurs romans Construit
en belle pierre de taille et richement décoré in
térieur il présente extérieurement une abside se
mi-circulaire flanquée de part ec autre une
absidiole de même tracé suivie une de plan
carré Les baies sont couvertes arcs en plein-cin-
rres ou très légèrement brisés fortement ébrasées
elles sont ornées un décor simple mais soigné
impostes archivoltes colonertes et chapiteaux
sculptés Cet ensemble homogène et majestueux
fur modifié dans la seconde moitié du quatorzième
siècle la destruction des parties supérieures des
absides romanes et leur surélévation en brique
doption un mur polygonal surmontant abside et Illustration non autorisée à la diffusion absidioles de tracé semi-circulaire le recours un
décor purement géométrique de bandes de briques
en ressaut constituaient un bouleversement consi
dérable du parti architectural8 Mais on ne se
contenta pas de cela et la décision prise dans les
années 1370 par évêque Pedro Lopez de Luna
de raser absidiole de pierre carrée du bras nord
du transept et de construire son emplacement
le massif parallélépipède de brique de la chapelle
Saint-Michel dite la Parroquieta peut apparaître de
nos jours encore comme une véritable provocation
Il est difficile de savoir quelle pu être attitude des
contemporains face ce geste architectural de
vêque il nous semble cependant une inscription
portée sur le mur même de la Parroquieta témoigne
pour le moins une certaine préoccupation égard
de ce brusque changement de style

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