Bondo Gerbo de Bullis. Les rapports économiques entre Pise et la Sardaigne à la fin du XIIIe siècle vus à travers l activité d un homme d affaires pisan - article ; n°2 ; vol.88, pg 501-534
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Bondo Gerbo de Bullis. Les rapports économiques entre Pise et la Sardaigne à la fin du XIIIe siècle vus à travers l'activité d'un homme d'affaires pisan - article ; n°2 ; vol.88, pg 501-534

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1976 - Volume 88 - Numéro 2 - Pages 501-534
Jean-Michel Poisson, ~~«Bondo Gerbo de Bullis». Les rapports économiques entre Pise et la Sardaigne à la fin du XIIIe siècle vus à travers l'activité d'un homme d'affaires pisan~~, p. 501-534. On assiste au cours du XIIIe siècle à un déplacement du commerce pisan vers l'Ouest de la Méditerranée, qui donna aux rapports économiques avec la Sardaigne une place prépondérante. Bondo Grerbo de Bullis aristocrate et homme d'affaires, participe à cette activité entre 1275 et 1318, à partir de Pise, de Cagliari, puis de Naples. Marchand et banquier, celui-ci nous donne l'image des transformations qui s'opèrent dans l'activité commerciale de Pise au début du XIVe s. alors que la Sardaigne quitte son aire d'influence, malgré l'esprit d'entreprise de ses marchands, dont Bondo témoigne et illustre l'intérêt que montre une partie de l'aristocratie pisane pour les affaires, et les contacts plus étroits qu'elle entretient avec le ~~popolo~~.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 69
Langue Catalan
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean-Michel Poisson
Bondo Gerbo de Bullis. Les rapports économiques entre Pise et
la Sardaigne à la fin du XIIIe siècle vus à travers l'activité d'un
homme d'affaires pisan
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 88, N°2. 1976. pp. 501-534.
Résumé
Jean-Michel Poisson, «Bondo Gerbo de Bullis». Les rapports économiques entre Pise et la Sardaigne à la fin du XIIIe siècle vus
à travers l'activité d'un homme d'affaires pisan, p. 501-534.
On assiste au cours du XIIIe siècle à un déplacement du commerce pisan vers l'Ouest de la Méditerranée, qui donna aux
rapports économiques avec la Sardaigne une place prépondérante. Bondo Grerbo de Bullis aristocrate et homme d'affaires,
participe à cette activité entre 1275 et 1318, à partir de Pise, de Cagliari, puis de Naples. Marchand et banquier, celui-ci nous
donne l'image des transformations qui s'opèrent dans l'activité commerciale de Pise au début du XIVe s. alors que la Sardaigne
quitte son aire d'influence, malgré l'esprit d'entreprise de ses marchands, dont Bondo témoigne et illustre l'intérêt que montre une
partie de l'aristocratie pisane pour les affaires, et les contacts plus étroits qu'elle entretient avec le popolo.
Citer ce document / Cite this document :
Poisson Jean-Michel. Bondo Gerbo de Bullis. Les rapports économiques entre Pise et la Sardaigne à la fin du XIIIe siècle vus à
travers l'activité d'un homme d'affaires pisan. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 88,
N°2. 1976. pp. 501-534.
doi : 10.3406/mefr.1976.2365
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1976_num_88_2_2365PISE ET LES ÎLES
BONDO GERBO DE BULLIS
LBS EAPPOETS ÉCONOMIQUES ENTEE PISE ET LA SAEDAIGNE
À LA FIN DU XIIIe SIÈCLE
VUS À TEAVEES L'ACTIVITÉ D'UN HOMME D'AFE AIEES PISAN
PAR
Jean-Michel Poisson
L'expédition victorieuse des flottes réunies de Pise et de Gênes entre
1015 et 1016 contre le chef musulman Mugahid, est la première manifes
tation de l'intérêt porté par Pise à la Sardaigne. Intérêt avant tout écono
mique, étant donné l'importance des ressources naturelles de l'île, riche
en sel, métaux et produits agricoles, étant donné également sa position
géographique, à proximité du porto pisano, étape sur la route des Baléares,
de la Catalogne. Au cours des XIIe et XIIIe siècles, la domination pisane
sur l'île, concurrencée par celle de la cité ligure, se généralisa, favorisée
entre autres par les concessions de terres de la part des juges sardes à des
établissements ecclésiastiques ou à la Commune de Pise, et prit un véritable
caractère de colonisation. L'exploitation en était organisée par les monast
ères ou par des gens de conditions les plus diverses, venus de Pise ou de
son contado. Comme l'a montré David Herlihy, on assiste dans la première
moitié du XIIIe siècle à un déplacement du commerce pisan vers l'Ouest
de la Méditerranée, qui donna aux rapports économiques avec la Sardaigne
une place prépondérante, l'exploitation de l'île s 'accompagnant d'une
intense activité commerciale et intéressant une grande partie des mar
chands pisans, jusqu'au XIVe siècle *.
La bataille de la Méloria en 1285, qui vit la destruction par les Génois
d'une grande partie de la flotte pisane, est considérée par la plupart des
historiens comme la fin de la puissance maritime de Pise, ayant pour con-
1 D. Herlihy, Pisa nel Duecento, Pise, 1973, chapitre 10. JEAN-MICHEL POISSON 502
séquence, sur mer, une hégémonie génoise dans la Tyrrhénienne, et sur
terre, permettant à Florence de devenir la principale place commerciale
toscane. Pourtant, cette opinion doit être tempérée dans le sens où, comme
l'écrit D. Herlihy, « anche la battaglia della Meloria, quantunque fosse
stata un disastro per i mercanti pisani in generale, favorì questo sposta
mento verso occidente del commercio pisano, in quanto danneggiò le vecchie
case mercantili più delle nuove » 1. Et il est intéressant de voir comment la
« nouvelle génération » de marchands pisans sût, malgré le blocus génois,
maintenir des liens économiques étroits avec la Sardaigne. « Malheureuse
ment, écrivait Yves Kenouard, faute de documents, nous ne savons quasiment
rien des hommes d'affaires pisans. Nous les rencontrons à Naples, à Cagliari,
à Palerme, en Catalogne, en Syrie, à Constantinople, surtout à Alexandrie
et à Tunis où ils ont une situation privilégiée. Mais aucun fonds d1 archives
pisan ne permet les recoupements indispensables pour bien saisir leurs
procédés et leur méthodes au temps de leur apogée2-».
Cette situation n'est pas très différente pour la fin du XIIIe siècle,
pour laquelle la rareté des archives notariales pisanes, comparée par exemp
le à celles de Gênes ou de Florence, ne permet pas une vue d'ensemble
complète et précise des activités commerciales de Pise. Pourtant, quel
ques études ont été consacrées à différents marchands, et ont montré en
particulier leurs liens avec la Sardaigne 3. Nous avons eu l'occasion de
trouver aux Archives d'Etat de Pise une série de documents inédits4,
1 Ibidem, p. 204
2 Y. Eenouard, Les hommes d'affaires italiens du Moyen-Age, Paris,
1968, p. 66.
3 Voir en particulier: F. Artizzu, Neri da Riglione, borghese di Cagliari,
dans Studi in onore di A. Fanfani, volume III, Medioevo, Milan, 1962, pp. 1-17;
M. Tangheroni, Gli Alitata. Una famiglia pisana del Medioevo, Padoue, 1969;
A. Boscolo, Una famiglia del contado pisano a Villa di Chiesa: i Soldant, dans
Ricerche storiche ed economiehe in memoria di Corrado Sarbagallo, volume III,
Naples, 1970.
4 La liste et l'analyse des documents dont nous nous sommes servis pour
eette étude sont données dans l'Appendice I. Il s'agit de 40 actes dont 30 inédits,
conservés dans l'Archivio di Stato di Pisa (ASP), et contenus dans les fonds de
VOpera della Primaziale, et le Beai Acquisto Rondoni. Nous avons choisi de
transcrire les noms propres (sauf les noms de famille comme de Bullis ou de
Stateris) en Italien, pour deux raisons: la diversité des graphies pour un même
nom selon les documents, et le fait que certains personnages, déjà connus par
l'historiographie, apparaissent dans la bibliographie sous cette forme. Toutes
les dates ont été rapportées au style commun. Les références aux documents sont
indiquées selon le numéro qu'ils portent dans le Catalogo Generale, sauf pour
les fonds suivants: Alitata, Comune, Spedali. BONDO GEKBO DE BULLIS 503
concernant un marchand pisan dont l'activité se déroule de 1275 à 1318
et est essentiellement tournée vers la Sardaigne 1.
La carrière commerciale de Bondo Gerbo de Bullis est intéressante
à trois points de vue principaux : elle se déroule entre la Méloria et la perte
de la Sardaigne, à la suite de la conquête aragonaise (1325-26), période
considérée comme le début du déclin de la puissance économique et poli
tique de Pise; en second lien, c'est une activité qui comprend des opéra
tions à la fois commerciales et financières, et qni concerna surtout la
Sardaigne; enfin, l'appartenance de cet homme d'affaires à une famille
importante de la noblesse, illustre bien l'intérêt que montre une partie
de l'aristocratie pisane pour les affaires, et les contacts plus étroits qu'elle
entretient avec le Popolo.
* * *
II ne semble pas douteux que la famille de Bullis (nommée par la
suite Buglia ou Delle Bolle) appartienne à la consorteria des Gua-
landi, comme les Bocci et les Maccaione 2 : c'est un exemple ca
ractéristique de ces branches détachées du tronc familial originel,
dont on ne sait si elles sont le fruit de l'établissement en ville
de certains membres venus du contado, ou de la fusion entre l'ancienne
souche et des familles citadines d'origine non noble 3. L'origine du nom,
en tout cas, semble attachée à un droit sur les sceaux (ou bulles), comme
c'est le cas de façon certaine pour la consorteria de Stateris, pour les poids
et mesures 4. Nous voyons apparaître pour la première fois des membres
de cette famille en 1155, en la personne de Adtholinus filius Bolli 5, et
1 L'ac

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