Céramique sigillée du Ier siècle découverte à Carhaix - article ; n°1 ; vol.78, pg 175-195
22 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Céramique sigillée du Ier siècle découverte à Carhaix - article ; n°1 ; vol.78, pg 175-195

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
22 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Bretagne - Année 1971 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 175-195
21 pages

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Yves Eveillard
Céramique sigillée du Ier siècle découverte à Carhaix
In: Annales de Bretagne. Tome 78, numéro 1, 1971. pp. 175-195.
Citer ce document / Cite this document :
Eveillard Jean-Yves. Céramique sigillée du Ier siècle découverte à Carhaix. In: Annales de Bretagne. Tome 78, numéro 1, 1971.
pp. 175-195.
doi : 10.3406/abpo.1971.2608
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1971_num_78_1_2608Jean- Yves EVE1LLARD
Céramique sigillée du 1er siècle
découverte à Carhaix
Chaque fois que Ton évoque le Carhaix gallo-romain, on
se heurte à une énigme qui a suscité tant de discussions
chez les érudits de l'Armorique antique : Quel fut le nom
de cette ville, Vorganium ou Vorgium ? rôle a-t-elle
tenu dans la cité gallo-romaine des Osismes ? (1).
Notre propos n'est pas de ranimer la querelle, mais on
est forcé de constater que, les textes se taisant, l'absence
de fouilles méthodiques sur le site de Carhaix et la diff
iculté d'en pratiquer, laissent planer le mystère. Seules des
trouvailles fortuites, assez fréquentes lorsque des travaux
entament le sous-sol, viennent soulever un coin du voile (2).
C'est à l'une d'entre elles, déjà ancienne, que se réfère la
présente étude. En 1904, E. Charbonnier de Sireuil, devant
les membres réunis de la Société Archéologique du Finis
tère fit le récit d'une découverte dont il venait d'être l'au
teur. En extrayant des substructions pour permettre la mise
en culture, il aperçut près des fondations d'un mur, les
restes d'un « fumier romain » (3). La description qu'il en
donne — rectangle de 3 m sur 2 m — , la présence d'une
grande quantité de coquillages, de déchets de poissons, d'os
sements, de boue, laissent à penser qu'il s'agissait bien
d'une fosse dépotoir creusée à proximité d'une habitation
(1) Une mise au point de la première question a été faite par
P. Merlat, Encore Vorganium et Vorgium, dans An. de Bref., LXII.
1935, p. 181-201, tandis qu'on peut trouver une synthèse récente sur
le Carhaix gallo-romain par M.L. Pape, L'Armorique gallo-romain,
p. 93, dans l'Histoire de la Bretagne, Privât, 1969.
(2) P. Merlat donne une bibliographie concernant les trouvailles
archéologiques faites à Carhaix dans l'article déjà cité p. 200, note 64.
(3) E. Charbonnier, Fouille d'un fumier romain à Carhaix, dans
li.SA.F., XXXI, 1904. p. 77-81. 176 CÉRAMIQUE SIGILLÉE DU Ier SIÈCLE A CARHAIX
antique. Malheureusement, la localisation de cette décou
verte n'est pas autrement précisée, que par la référence à
une trouvaille antérieure, faite dans un champ voisin, elle-
même fort mal localisée. Des recoupements permettent
cependant de situer « le fumier romain de Carhaix » dans
les quartiers suburbains de la ville antique, aujourd'hui
englobés dans l'agglomération moderne. De cette fouille
de sauvetage qu'il ne put mener à son terme, E. Charbonnier
de Sireuil retira une grande quantité de tessons qu'il répart
it en trois catégories : poteries samiennes, c'est-à-dire céra
mique sigillée, poterie noire vernie — probablement de la
terre nigra — et poteries communes. Parmi les céramiques
sigillées l'auteur mentionne un vase entier du potier Lédo-
sien Paternus, des vases à appliques sortis des ateliers de la
même région, et des « morceaux de bols, avec ou sans
dessins ». La collection Charbonnier de Sireuil qui devint
la propriété du Musée préhistorique du Finistère, fut par la
suite déposée au départemental breton de Quimper,
et récemment mise en dépôt provisoire au laboratoire d'ar
chéologie de l'U.E.R. des Lettres et Sciences Sociales de
Brest (4). De cette collection on a isolé à partir de critères
sur lesquels on s'étendra largement, un lot de tessons de
poterie sigillées du Ier siècle. Il s'agira donc d'abord d'une
étude qualitative, nous réservant d'apporter quelques don
nées chiffrées en conclusion. Parmi les 23 tessons examinés,
il n'y avait aucune marque de potier et on se trouve du
même coup privé d'un critère chronologique et d'origine
très commode. Aussi nous avons cru bon de donner une
description précise soutenue par des planches dessinées,
afin de pouvoir établir éventuellement des points de compar
aison avec d'autres sites.
(4) Je tiens à remercier particulièrement MM. Giot, directeur de la
circonscription des Antiquités préhistoriques de Bretagne, du
Musée préhistorique du Finistère et Quiniou, directeur du Musée dépar
temental breton, intermédiaires indispensables et bienveillants pour
cette étude, et R. Sanquer qui a bien voulu m'associer aux travaux
fructueux qu'il conduit depuis le laboratoire d'archéologie brestois. CÉRAMIQUE SIGILLÉE DU 1er SIÈCLE A CARHAIX 177
1. — (Sans n' d'inventaire) (5). — Fragment de frise (6)
d'un bol caréné (Drag 29), de petite taille si l'on en juge
par la hauteur de cette frise (1,5 cm seulement) et la
faible épaisseur du tesson (4 mm). Le vernis est érodé,
d'un rouge légèrement orangé et n'a pas le brillant habituel.
La pâte est tendre. On reconnaît là des caractéristiques de
la période primitive de la Graufesenque, alors que ses
potiers restaient tributaires d'Arezzo et que leur technique
n'avait pas atteint la plénitude de son développement (7).
La lèvre supérieure est légèrement moins large que la lèvre
inférieure. Une guirlande de fleurs crucifères, simples,
posées en sautoir, semblait remplir entièrement la frise.
L'importance respective des lèvres (8) et le décor confi
rment qu'il s'agit d'un produit précoce de la Gaule du Sud
(Tibère-Claude).
2. — (Ch. 1036). — Petit fragment de frise d'un bol caréné
(Drag. 29), paroi assez mince (4 mm), reliefs peu prononcés.
Nous possédons la partie supérieure de la panse, suffisam
ment pour constater que la courbure du vase était douce.
Le décor de la frise quoique très incomplet, se reconstitue
aisément : rinceau volute, décurrent sinistrogyre (c'est-à-
dire rempant de droite à gauche), les volutes se terminant
(ô) Lorsqu'il y avait un numéro d'inventaire, c'est-à-dire dans la
plupart des cas, nous l'avons indiqué entre parenthèse, précédé des
lettres : Ch = Charbonnier.
(6) Pour décrire la forme Drag. 29 nous avons préféré la terminol
ogie frise et panse de l'abbé F. Hennct à celle de F. Oswald et
T.D. Pryce, qui distingue frise supérieure et frise inférieure. Nous
nous excusons encore d'avoir utilisé un vocabulaire très spécialisé,
créé par l'abbé Hermet, mais il faut le reconnaître aussi, très précis
et commode.
(7) Oswald-Pryce, p. 13. J'utiliserai dans les pages suivantes les
abréviations :
Hermet = F. Hermet, La Graufesenque, Paris (1034).
Oswald-Pryce = F. Oswald and T.D. Pryce ; An introduction to the
study of Terra Sigillata, Londres (1920).
Oswald F.T. = F. Oswald. Index of figure-Tvpes on Terra Sigillata,
1936-1937.
Knorr, Rottweil = R. Knorr Siidgallische Terra Sigillata gefiisse
Von Rottweil.
Knorr, T.F. = R. Knorr, Topfer und Fabricken verzierten terra-
Sigillata des ersten Jahrhunderts, Stuttgart, 1919.
(8) Hermet, I. p. 182.
12 êS CERAMIQUE SIGILLEE DU ln SIÈCLE A CARMAIX 3
par des rosaces bien régulières à dix pétales ; la décurrente
est un granité (6 grains), son pédoncule s'insérait séparé
ment sur l'axe du rinceau au sommet des boucles. Un œille
ton à trois cercles concentriques forme un petit décor alésé,
à l'intérieur de chaque boucle du rinceau. Ces lignes perlées
sont à éléments assez espacés, et ce détail, ajouté aux pré
cédents, tendrait à reporter la datation à l'époque primitive
de la Graufesenque (9). Le décor est en effet du style de
Senicio (Tibère-Néron) (10).
3. — (Ch. 1010). — Fragment de frise d'un bol caréné
(Drag. 29), de faible épaisseur (4 mm). Les vernis est érodé
sur les reliefs. Le bourrelet supérieur de la lèvre est deux
fois plus large que le in

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents