Chapitre VII : La sculpture en pierre - article ; n°1 ; vol.9, pg 307-337
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Description

Bulletin de correspondance hellénique. Supplément - Année 1984 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 307-337
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jean Marcadé
Chapitre VII : La sculpture en pierre
In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 9, 1984. pp. 307-337.
Citer ce document / Cite this document :
Marcadé Jean. Chapitre VII : La sculpture en pierre. In: Bulletin de correspondance hellénique. Supplément 9, 1984. pp. 307-
337.
doi : 10.3406/bch.1984.5777
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0304-2456_1984_sup_9_1_5777CHAPITRE VII
LA SCULPTURE EN PIERRE
par Jean MARCADÉ
La fouille de l'Antre corycien a livré quelques restes du mobilier cultuel en pierre
qui avait été disposé au fil des siècles dans les aménagements de la grotte : autels,
ex-voto ou sculptures décoratives.
Plusieurs morceaux de plaque en marbre blanc peuvent provenir du revêtement
d'un autel rectangulaire (fîg. 1) :
1. Inv. 8710. Élément (fait de 8 pièces recollées ensemble) d'un panneau mouluré à sa
partie supérieure ; h. max. cons. : 41 cm ; larg. max. : 39,5 ; ép. du champ : 3,8 en bas, 3,6 en
haut sous la moulure ; ép. max. à la moulure : 5,8.
Au revers, sur le dessus et sur la tranche gauche seule conservée, sont de nombreuses
traces d'outils, pointes diverses et gradine. La moulure est un talon surmonté d'un listel. La
plaque était peut-être peinte, mais les mouchetures sombres que l'on voit aujourd'hui ne sont
qu'accidentelles.
De la même plaque ou d'une plaque d'épaisseur identique et présentant en haut le
même profil, on a un débris de la moulure supérieure (long. : 6 cm), deux fragments jointifs
du champ (grandes dimensions : 20 cm et 14) et un autre (12,5 cm χ 7,5) qui garde un peu
d'une tranche dressée.
Comme petits objets, signalons un autel brûle-parfum et deux œufs en marbre
(fig. 2) :
2. Inv. 8699. Autel miniature à corps cylindrique ; h. cons. : 8,5 cm ; diam. inf. : 6,5.
Seule subsiste la moulure du socle ; le haut manque.
3. Inv. 8698. Œuf en marbre ; h. : 6,5 cm ; diam. max. : 5. Dans la cassure qui a endom
magé la plus petite extrémité, on voit le fond d'un trou pour une tige métallique.
4. Sans n°. Moitié d'un petit œuf en marbre analogue au précédent ; h. : 4,3 cm ; diam.
max. : 3,5. 308 JEAN MARCADÉ [BCH Suppl IX
Fig. 1. — Plaque 1 : a, face; b, revers (1:6).
Fig. 2. — De gauche à droite : fragment de bras 16 ; autel brûle-parfum 2 ; œufs en pierre 3 et 4 (3:5).
L'œuf est une offrande qu'on adresse volontiers aux puissances chthoniennes ;
cette forme d'ex-voto n'est pas inattendue dans l'Antre corycien.
Nous insisterons davantage sur les sculptures proprement dites. Statues et
statuettes, accompagnées ou non d'une inscription dédicatoire, étaient dressées tantôt
directement sur le rocher naturel de la grotte préalablement aplani ou creusé en SCULPTURE EN PIERRE 309 1984]
Fig. 3. — Base 5 (1:5).
cuvette, tantôt sur une base travaillée à part (voir plus bas, p. 339-344). Sans revenir
sur les emplacements encore reconnaissables dans l'Antre, voici deux témoins qui
ont été portés au musée de Delphes :
5. Inv. 8709. Bloc de concrétions dans lequel est creusée une cuvette d'encastrement
pour la plinthe d'une statuette ; long. max. : 40 cm ; larg. max. : 27 ; ép. max. : 13 (fig. 3).
L'encastrement, profond en moyenne de 2 cm, affecte la forme d'un trapèze dont les
angles seraient arrondis (longs côtés : 17 et 19 cm ; petits côtés : 11,5 et 13).
6. Inv. 8708. Morceau d'une petite base en marbre bleuté ; long. max. cons. : 11,5 cm ;
larg. 10,3 à 10,8 ; ép. moyenne : 4 cm.
Le lit de pose est piqueté, les faces antérieure, postérieure et latérale sont assez bien
dressées, mais pas un angle n'est vraiment droit ; sur le dessus, on voit des traces d'outil non
effacées. La cuvette d'encastrement, arrondie et peu profonde (± 1 cm) s'ouvre sur la face
dressée la plus longue ; elle mesure 6x9 cm.
Les débris des œuvres elles-mêmes sont plus ou moins importants et plus ou
moins significatifs*; on en jugera ci-après.
7. Inv. 8877. Petite tête dédalique en calcaire blanc friable ; h. max. cons. : 4 cm ; larg.
max. : 3,2 ; ép. max. : 2,5 (fig. 4).
Le dessus du crâne est entamé par une épaufrure ; tout l'épidémie du fragment est très
érodé ; le corps, séparé par la cassure qui passe en oblique à mi-hauteur du cou, n'a pas été
retrouvé.
Dans la vue de profil, la ligne du front au-dessus du nez amorce une courbe sur le tracé
de laquelle se retrouve plus bas le dessous charnu du menton bref ; en revanche l'arrière de la JEAN MARCADE [BCH Suppl IX 310
Petite tête 7 : a, profil droit; b, face (1:2).
tête est pratiquement plat. De face, le visage est large aux tempes, puis s'amenuise — «enove »,
si l'on peut dire — jusqu'au menton ; sous l'arc des sourcils, les yeux globuleux sont détachés
par le sillon qui les contourne ; on devine encore l'incision droite de la bouche. Les cheveux
redressés au-dessus du front dégagé haut sont peignés en arrière ; les parotides, qui semblent
avoir été guillochées, encadrent solidement, à l'avant de la nappe dorsale, rétrécissement du
cou.
La matière et la très petite échelle de cette sculpture font penser aux figurines
en calcaire du sanctuaire de l'acropole de Gortyne1. De fait, une comparaison est au
moins possible avec les fragments nos 11 et 12 de G. Rizza, et les caractères que l'auteur
dégage pour le groupe IV de l'ensemble de son matériel plastique2 (où les terres cuites
sont évidemment les plus nombreuses) se retrouvent sur notre document. Ce sont
ceux du dédalisme finissant. Le schéma triangulaire du visage a évolué vers un
contour largement ovoïde, la ligne antérieure des cheveux moins stricte s'est éloignée
des sourcils, et la face projetée en avant est désormais bien dégagée de la masse des
cheveux. A remarquer dans notre cas le volume plein, bombé comme s'il avait été
obtenu au moule, sur lequel sont indiqués les détails du visage : la même impression
a été notée par G. Rizza pour les têtes de Gortyne n08 264 et 265, mais elle est encore
beaucoup plus nette ici et peut faire penser à une influence du goût anatolien.
Date proposée : vers 625 av. J.-C.
8. Inv. 8696. Buste d'une petite statue féminine archaïque en poros blanc ; h. cons. :
24 cm ; larg. max. : 18 ; ép. max. : 12 (fig. 5 et 6).
La face est érodée ; au-dessus du front, la chevelure est épaufrée, d'autres éclats superf
iciels affectent le sein gauche, l'avant de l'épaule gauche au-dessus de l'aisselle, et la partie
antérieure du biceps gauche. Dans la cassure inférieure qui passe à la hauteur de l'estomac et
interrompt les deux bras, deux trous de goujon ronds attestent une réparation antique.
(1) G. Rizza et V. Santa Maria Scrinari, // Santuario sull'acropoli di Gortina (1968), p. 155-157 ;
L. Adams, Orientalizing Sculpture in soft Limestone from Crète and Mainland Greece (= BAR Suppl. 42, 1978),
p. 19-29.
(2) G. Rizza, op. cit., p. 232-238 (« gruppo quarto, ο tardo dedalico »). SCULPTURE EN PIERRE 311 1984]
Κώ-:*
Fig. 5. — Buste 8 : a, face; 6, dos; c, cassure inférieure (1:2,8).
Vue de profil, la poitrine pointe très nettement en avant. Le vêtement, d'ailleurs, est
féminin. Le personnage, dont les bras sont l'un et l'autre abaissés, porte une robe ajustée dont
on voit à la base du cou l'échancrure ronde. Sur le haut des bras, est indiquée à partir de
l'aisselle une limite de tissu qui tourne et s'abaisse en direction du dos. Comme on le constate 312 [BCH Suppl IX
Fig, 6. — Buste 8 : a, trois-quarts à droite ; 6, trois-quarts à gauche ; c, profil droit; d, profil gauche (1:3) SCULPTURE EN PIERRE 313 1984]
à l'arrière pour le bras droit, la région du coude collé au corps était nue : il ne saurait donc
s'agir d'un épiblèma dédalique agrafé par-dessus le péplos3 ; du reste, aucune superposition
n'est sensible à l'avant et une ligne continue raccorde l'emmanchure au contour du buste ;
la robe est simplement une manière de « péplos à manches »4.
Le cou est large et court. La tête, coiffée de cheveux bouffants et encadrée par le débor
dement latéral épais de la nappe dorsale, présente de face un visage « en U »5, étiré entre les
plans étendus des joues vers l'arrondi du menton. L'effacement des reliefs du nez, des
pommettes et des lè

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