Chiffres et modes de répartition de la flotte grecque à l Artémision et à Salamine - article ; n°1 ; vol.76, pg 384-441
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Chiffres et modes de répartition de la flotte grecque à l'Artémision et à Salamine - article ; n°1 ; vol.76, pg 384-441

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1952 - Volume 76 - Numéro 1 - Pages 384-441
58 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jules Labarbe
Chiffres et modes de répartition de la flotte grecque à
l'Artémision et à Salamine
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 76, 1952. pp. 384-441.
Citer ce document / Cite this document :
Labarbe Jules. Chiffres et modes de répartition de la flotte grecque à l'Artémision et à Salamine. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 76, 1952. pp. 384-441.
doi : 10.3406/bch.1952.2460
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1952_num_76_1_2460CHIFFRES ET MODES DE RÉPARTITION
DE LA FLOTTE GRECQUE
A L'ARTÉMISION ET A SALAMINE
La bibliographie des guerres médiques remplirait aujourd'hui un
volume entier. Dans ce vaste domaine, que l'on peut aborder de plusieurs
côtés, professionnels et amateurs ont multiplié leurs recherches. Cependant,
si nombreuses que soient les études accumulées, les problèmes d'effectifs
n'ont cessé d'y demeurer à l'arrière-plan ; c'est aux tactiques
qu'est régulièrement échue la part royale. Soit qu'on ait accepté les chiffres
transmis, soit qu'on les ait tenus pour controuvés, jamais on ne les a rejetés
ni défendus avec le même zèle que l'on mettait à discuter, par exemple,
la topographie de Salamine et ses incidences sur la bataille.
Le but du présent article est de déterminer l'étendue des forces navales
grecques — plus spécialement, athéniennes — qui furent engagées contre
Xerxès en 480 avant J.-G. et de reconstituer, à cette occasion, les diff
érentes phases de leur affectation stratégique. En effet, maints chiffres
partiels, importants pour la vérification des chiffres globaux, ne le sont
pas moins pour l'intelligence des partages, regroupements et mouvements
variés que les Confédérés imposèrent à leur flotte. Signaler toutes les
données numériques des anciens ; les expliquer et en réduire les contra
dictions apparentes ; prouver que, par le biais de calculs réputés ingrats,
on peut arracher certains textes à un injuste discrédit et jeter une lumière
nouvelle sur les événements : voilà à quoi prétendent les pages qui suivent.
Hérodote, notre témoin principal, fournit deux relevés de contingents
grecs, l'un pour l'Artémision, l'autre pour Salamine (1) ; il y sépare soigneu-
(1) Hdt.,VIII, 1-2; 43-48. ■
!
RÉPARTITION DE LA FLOTTE GRECQUE A l'aRTÉMISION ET A SALAMINE 385
sèment les trières des pentécon tores. Dégagés de leur gangue littéraire,
présentés dans leur nudité arithmétique, ramenés à un même type de
classement, ces relevés seront plus facilement utilisables. En les associant
dans un tableau comparatif, on donne à la recherche son point de départ
le plus logique et au lecteur une base de référence dont il ne pourrait se
passer sans inconvénient.
Artémision Salamine
trières pentéc. trières pentéc.
Athéniens 127 — 180 —
Corinthiens 40 — 40 —
Mégariens 20 — 20 —
Chalcidiens 20 — 20 -r-
Éginètes 18 — 30. —
Sicyoniens 12 — 15
Lacédémoniens 10 — 16 —
Épidauriens 8 — 10 —
Érétriens . . 7 — 7 —
Trézéniens 5 — 5 —
Styriens 2 — 2 —
Céiens 2 2 2 2
Locriens Opontiens ^- 7 — —
Hermioniens — — 3 — ■
Ambraciotes , — — 7 —
Leucadiens.. — — 3 —
Naxiens — — 4 —
Cythniens — — · 11
Crotoniates — — 1 —
Méliens — — — 2
Siphniens. — — — 1
Sériphiens — — — 1
Somme arithmétique 271 9 366 7 hérodoléenne 271 — 378 ' —
Le catalogue ci-dessus sera interprété et complété au cours de l'exposé,
où l'on va distinguer trois parties : I. La campagne de l'Artémision ; II. Les
premières pertes et leur compensation ; III. La structure des forces navales
grecques à Salamine. 386 J, LABARBE
I. — LA CAMPAGNE DE L'ARTÉMISION
Hérodote fixe à 271 le nombre des trières rassemblées à l'Artémision (1).
Le renseignement, qui se fonde sur un rigoureux détail des contingents
fournis, n'appelle aucune défiance de principe. Le moment auquel l'historien
le rapporte est celui où les Perses, venant du cap Sépias, amenèrent leur
flotte aux Aphètes ; il vaut pour les heures qui précédèrent le premier
combat (2). On ne doit donc pas inclure dans les 271 les 53 trières attiques
arrivées le lendemain. Celles-ci sont nécessairement en sus (3). Sans leur
appoint, la contribution des Athéniens était de 127 trières — ou de 147.
en englobant les 20 qu'ils avaient prêtées aux Chalcidiens (4) — et Plutarque
peut la caractériser comme presque supérieure à toutes les autres réunies (5).
Avec leur appoint, elle atteignait 180 trières — ou 200 — et, déjà, prenait
l'ampleur qu'elle passe pour avoir eue plus tard à Salamine (6).
(1) Hdt.,VIII,2.
(2) Les Grecs qui, selon Hérodote (VIII. 4). virent les Barbares arriver aux Aphètes (οδτοι
οι καΐ επ' Άρτεμίσιον 'Ελλήνων άπικόμενοι) ne peuvent être que ceux dont il a dressé la liste
plus haut (VIII, 1) et qu'il a désignés (VIII, 2), avant sa parenthèse sur l'octroi du commandement
suprême, par la locution οί στρατευόμενοι έπ' Άρτεμίσιον.
(3) Hdt.. VIII, 14. — La nécessité de l'addition 271 + 53 a généralement été reconnue ;
cf., cependant, la critique adressée à .1. Kromayer par Fr. Miltner (dans RE, suppl. V [1931],
col. 868).
(4) Hdt., VIII, 1.
(5) Plut., Thém., 7, 3 : (les Athéniens) πλήθει των νεών σύμπαντας όμοϋ τι τους άέλλους
ύπερέβαλλον (127 trières athéniennes pour 144 trières des autres Grecs). Dans cette proposition,
le mot τι a une valeur restrictive (en quelque sorte, pour ainsi dire), comme le montre bien le
passage parallèle d'Aelius Aristide [Oral., II, p. 252 Dindorf) : ύπερέβαλον μέν 'Αθηναίοι τω
πλήθει τών νεών σχεδόν πάντας.
(6) C'est parce que 127 + 53 font exactement 180 que [K.] J. Beloch refuse de croire
Hérodote [Die Bevôlk. d. griech. - rôm. Welt, Leipzig, 1886, pp. 510-511 ; Griech. Gesch.2, II,
2 [1916], pp. 66-67). — Sur la phobie du chiffre rond chez Beloch et d'autres qui, a priori, tiennent
tout chiffre de ce genre pour suspect, on se reportera aux considérations de W. W. Tarn (The
Fleel of Xerxes, dans JHS, 28 [1908]. p. 218, n. 62). Tarn pense avec raison que les cités de quelque
importance devaient tendre volontiers, dans la fixation des effectifs mis en ligne, vers des nombres
ronds ou aisément divisibles, propres à faciliter une répartition éventuelle en sub-squadrons.
A l'Artémision, — le détail a fâcheusement été négligé par Beloch, — les Athéniens engageaient
une 181e trière, placée en avant-poste (cf. la suite de l'analyse). La présence de cette unité
excédentaire peut être justifiée par la théorie même à laquelle elle semble faire un léger accroc :
pp. 418-419. — Parlant de 200 trières que les Athéniens équipèrent dans la guerre contre Xerxës,
έν τφ προς Ξέρξην πολέμω, Ëpaminondas, chez Diodore (XV, 78, 4), pense apparemment aux
combats de l'Artémision. Car il met en regard 10 trières des Lacédémoniens, à qui les Athéniens
étaient subordonnés : Λακεδαιμονίους δέκα ναΰς παρεχομένοις ύποτετάχθαι. Or, à Salamine,
Sparte alignera 16 unités. D'autre part, le problème du commandement suprême était résolu dès
le début de la guerre : cf. Hdt., VIII, 3. (Une référence à Salamine rentre malgré tout dans le
cadre des possibilités, mais il y a peu de chances en sa faveur : voir p. 436, n. 2). RÉPARTITION DE LA FLOTTE GRECQUE A l'aRTÉMISION ET A SALAMINE 387
Des chiffres un peu différents apparaissent ailleurs : 280 au lieu de 271,
50 au lieu de 53, 140 au lieu de 127 chez Diodore de Sicile, 300 au lieu de 271
chez Démosthène et Cornélius Népos. Mais ils semblent n'avoir eu d'autre
origine qu'une certaine grossièreté dont leurs garants s'accommodaient en
matière de compte, et ils confirment les données d'Hérodote bien plus
qu'ils ne s'y opposent (1). Quand, dans son discours Sur les symmories,
Démosthène fait état de 200 trières grecques et de 100 trières athéniennes,
il est encore fidèle à la même tradition, quelque étrange que cela paraisse :
en effet, 200 et 100 n'ont pas chez lui de valeur absolue, mais doivent être
interprétés comme les term

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