Chronique géographique des Pays Celtes - article ; n°1 ; vol.50, pg 69-117
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Description

Annales de Bretagne - Année 1943 - Volume 50 - Numéro 1 - Pages 69-117
49 pages

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Publié le 01 janvier 1943
Nombre de lectures 105
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Chronique géographique des Pays Celtes
In: Annales de Bretagne. Tome 50, numéro 1, 1943. pp. 69-117.
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Chronique géographique des Pays Celtes. In: Annales de Bretagne. Tome 50, numéro 1, 1943. pp. 69-117.
doi : 10.3406/abpo.1943.1818
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1943_num_50_1_1818DES PAYS CELTES
UN PRÉCURSEUR MÉCONNU : BACHELOT DE LA PILAIE
(1786-1856).
Le naturaliste fougerais Bachelot de la Pilaie (1) n'était
pas absolument inconnu. Le Larousse le signale et une place de
Port-JoinVille (Vendée, Ile d'Yeu) porte son nom. Mais on ne
citait de lui que ses recherches sur Terre-Neuve et quelques
communications à des Congrès archéologiques. On ignore même
où et comment il est mort (2). Les recherches conjuguées du
Dr Vourch (de Plomodiern) et de M. Le Goaziou, libraire à
Quimper, ont permis de retrouver, de cet auteur, un ouvrage
monumental dont on ne connaît qu'un seul exemplaire, conservé
à la Bibliothèque royale de Bruxelles : Etudes archéologiques et
géographiques (Bruxelles, Librairie de Deprez-Parent, 15, rue
de la Violette, 1850). M. Le Goaziou a pu faire prendre une
copie dactylographiée de cet ouvrage. L'intérêt en est prodigieux.
Si, sur quelques points (les étymologies, entre autres), de la
Pilaie a fait preuve de quelque témérité, dans l'ensemble il se
révèle comme un observateur extrêmement perspicace, tant
en archéologie, qu'en botanique, en géographie physique et
humaine et en folklore. Le récit abonde en traits de mœurs
sur les paysans bretons sous la Restauration, car, pour explorer
les mégalithes, il logeait à l'auberge et chez l'habitant et faisait
des séjours prolongés dans de petits villages.
Nous relevons des pages particulièrement fines sur l'aspect
des localités (Saint-Joachim, Lanvéoc, Saint-Nic, Sainte-Marie-
du-Menez-Hom, Telgruc, Brasparts, etc.), sur l'érosion des sols
déboisés, sur l'influence du vent sur la végétation, sur les vieilles
foires du Menez-Hom, sur les voies romaines, notamment autour
(1) Orthographe de l'état-civil. Il a signé ses ouvrages : Baron de la Pylaie.
(2) Voir D* Marcel Baudouin, Un grand Fougerais, Baehelol de la Pilaie. Fougères,
imprimerie moderne Saflray, 1936, 31 pages. ,
70 CHRONIQUE
de Corseul, sur les faluns de Saint-Juvat et de Saint-Grégoire
qu'il semble bien être le premier à avoir signalé, sur l'usage des
engrais marins, sur les clôtures (il note bien la différence de
nomenclature entre l'IUe-et-Vilaine où elles sont appelées haies
et la Basse-Bretagne où on les nomme fossés, chose qui n'a,
croyons-nous, jamais été redite; voir ci-après l'article: Vocabul
aire des Champs bretons), sur la pêche; nous lisons des critiques
judicieuses sur le figuré de relief dans la carte de Cassini, sur
la façon dont sont libellées les indications sur les bornes kil
ométriques; etc. Mais ne résistons pas au plaisir de citer les
deux passages suivants, où l'auteur a fait preuve d'un esprit
géographique moderne en signalant deux faits qui, après lui,
tombèrent dans l'oubli, et furent redécouverts ces dernières
années seulement par M. R. Musset (3).
a Au sud-ouest de ce dernier (Méné-Bré) on remonte la butte de
Goariva qui lui est supérieure, s'élevant à 311 m. 63 cm. Elle se
trouve sur la limite même du département du Finistère, à peu
de distance au sud du Guerlesquïn, et par conséquent au nord
de Carhaix.
» Cette dernière hauteur appartient à la partie orientale des
montagnes d'Arhès, dont le point culminant est au sud-ouest de
La Feuillée : c'est le sommet qu'on appelle Tossen-Cador ou
Terguen-Cador et qu'on a francisé par le nom de Toussaines sur
les cartes que publie le gouvernement. Ce sommet est le point
le plus élevé de nos petites Alpes armoricaines : il a 384 m. de
hauteur. Il est voisin du piton que l'on appelle la butte Saint-
Michel,. plus connu, quoique un peu moins élevé. Celui-ci est peu
éloigné du chétif bourg de Saint-Rivoal ».
a En examinant cette localité (Saint-Laurent) au bord du grand
plateau duquel s'élèvent les sommets du Ménéhom, il est aisé de
reconnaître, par la continuité de chaque colline qui borde la vallée
de Laber jusqu'à la rivière de Châteaulin, il est aisé de reconnaître,
dis-je, que c'était par cette même vallée que la rivière se rendait
primitivement dans le vaste bassin de la baie de Douarnenez. La
direction de ce bas fond cadre bien mieux, en effet, avec celle de
la partie adjacente du bassin de la rivière que le nouveau lit
(3) Le texte nous en avait été communiqué par M. Elicio Colin, Directeur de
la Bibliographie Géographique annuelle qui, le premier, nous signala, L'intérêt de
cet ouvrage.
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\ DES PAYS CELTES 71
qu'elle s'est creusé postérieurement en se recourbant au nord à
travers les chaînes des hauteurs montueuses de Landévennec. Ce
serait alors, selon moi, que Jes eaux diluviennes, aux derniers
moments de leur abaissement auraient formé cet atterrissement
en forme de barrage transversal dans la grande vallée et que le
petit fleuve se serait tout reporté sur la rade de Brest. »
André Meynier.
DEUX MANUELS DE GÉOGRAPHIE BRETONNE
1. Abbé Henri Poisson, Géographie de la Bretagne. Lafolye-
de Lamarzelle, éditeurs, 2, place des Lices, Vannes, 1942, 54 pp.
2. M. Gautier et A. Carnec, Le département des Côtes-du-Nord
(La , Géographie par l'observation), Delalain, éditeur, Paris,
s. d. (1943), 16 pp., préface de M. André Meynier.
t. — Voici, à ma connaissance, le premier manuel de géogra
phie de la Bretagne à l'usage de nos écoliers. Réjouissons-nous
de voir entrer dans nos préoccupations pédagogiques le souci
de faire mieux connaître les petites patries provinciales et
d'illustrer d'exemples proches les grandes leçons de la géographie.
Mais lamentons-nous aussi : l'essai de Pabbé Poisson, quelque
bienveillance que l'on apporte à son examen, est fort décevant,
et il vaudrait mieux pour nos élèves ignorer délibérément la
Bretagne que l'étudier de cette manière.
Je veux bien oublier le désappointement que le plan de
l'ouvrage et sa conception même m'ont causé. On attendait la
mort de la géographie départementale. Or le manuel, malgré
les promesses de son titre, fait encore la part belle aux dépar
tements : après l'étude du Bassin de Rennes vient celle de l'IUe-
et-Vilaine; après le Penthièvre, le Goëlo et le Trégor, on examine
le département des Côtes-du-Nord, Les cinq départements
bretons défilent ainsi, chacun après la « région naturelle » qui
lui correspond le mieux, ou le moins mal. On imagine les redites
qu'un tel plan provoque.
Mais cela n'est rien. L'ouvrage serait encore convenable, car
il est presque luxueusement édité, s'il ne renfermait une impres- CHRONIQUE GÉOGRAPHIQUE 72
Sionnante série d'erreurs, les unes menues, les autres monst
rueuses. Il n'est possible que d'en citer quelques-unes.
• II en est qui ne concernent pas seulement la Bretagne, mais
la géographie tout court. On trouve à Nantes, nous dit l'Abbé
Poisson, des manufactures de caoutchouc importé. . . de l'Afrique
du Nord. Le Massif armoricain, haut de 1.400 mètres à l'époque
primaire, a été rongé et aplani par... les gelées. Les teilleries (sic)
de lin du Trégorrois ont fabriqué dans le passé... des toiles.
Erreurs, mais aussi incertitudes redoutables du vocabulaire
géographique : la température de la Bretagne, nous dit-on, est
humide. Que voilà un néfaste enseignement de la géographie,
qui désapprend leur langue à nos écoliers !
La Bretagne est maltraitée. L'abbé Poisson n'a pas regardé
une carte quand il nous dit que « le relief de la Bretagne comprend
deux lignes de hauteurs, l'une parallèle à la Manche (anticlinal
du Nord), l'autre parallèle à l'Atlantique (synclinal du Sud) » (1).
Le point culminant de la Montagne Noire serait le Menez-Hom.
Pour les besoins de la cause, la carte du relief (page 7) redresse
vers le nord-ouest la montagne à la recherche de son point
cu

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