Chronique géographique des pays celtes - article ; n°1 ; vol.54, pg 133-178
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Annales de Bretagne - Année 1947 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 133-178
46 pages

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Publié le 01 janvier 1947
Nombre de lectures 9
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

André Meynier
Chronique géographique des pays celtes
In: Annales de Bretagne. Tome 54, numéro 1, 1947. pp. 133-178.
Citer ce document / Cite this document :
Meynier André. Chronique géographique des pays celtes. In: Annales de Bretagne. Tome 54, numéro 1, 1947. pp. 133-178.
doi : 10.3406/abpo.1947.1851
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1947_num_54_1_1851CHRONIQUE GÉOGRAPHIQUE
DES PATS CELTES
publiée sous la direction de André MEYNIER
Année 1947
SOMMAIRE
Y. Loussouarn. La signification géographique des mégalithes.
Marcel Gautier. - Traces de l'invasion bretonne médiévale en
pays Gallo.
François Dobet. Quelques exemples d'ensembles cadastraux
circulaires (6 figures).
Georges Thomas. Landivisiau, capitale du cheval breton.
Jean Lebreton. - L'utilisation des forêts du pays de Rennes
(3 figures).
Odette Davoust. La vie rurale dans le Nord-Evronnais.
Maurice Denizeau. Châteaubriant (1 figure).
X.X. Une pêcherie de requins au Sénégal.
André Meynier. Divers : Géographie physique; géographie
humaine; géographie économique; Irlande. 134 CHRONIQUE GÉOGRAPHIQUE
LES MÉGALITHES :
LEUR SIGNIFICATION GÉOGRAPHIQUE
L'étude des monuments mégalithiques dans leur rapport avec
le sol sur lequel ils s'élèvent ou avec le paysage qui les envi
ronne, en un mot leur étude géographique, présente un intérêt
certain. Des recherches faites à l'ouest de Quimper et dans le
nord de l'Ille-et-Vilaine nous ont fourni les observations su
ivantes :
1) Il existe un lien évident entre certains mégalithes et les
sources, c'est le cas notamment des menhirs et des dolmens. Le
menhir est parfois sur la source même (ex. : à Kerven en Peu
mérit, à 18 kilomètres de Quimper) ou parmi un groupe de sources
(menhir au village de Kéringuy en Peumérit), ou à proximité
d'une source (pierre-longue de la Courpière en Saint-Marcan,
Ille-et-Vilaine), ou encore sur un dos de terrain séparant deux
sources ou deux régions de sources (pierre levée de Saint- Jouan
en Cuguen, Ille-et-Vilaine; menhir détruit de Ménez-Cavarec en
Peumérit, Finistère). Il en est de même des certains dolmens;
celui de Porsgall en Peumérit se trouve à la naissance d'un
vallon sec mais à 80 mètres au S.-E. se trouve également une
source qui coule abondamment en hiver; au village de Vaujour
en Baguer-Pican (I.-et-V.) les ruines d'un dolmen marquent le
début d'une petite vallée où jaillit à 100 mètres au N.-E. une
source donnant naissance à un petit ruisseau qui se dirige vers
le Marais de Dol. Il serait facile de multiplier les exemples.
2) Un monument mégalithique se trouve souvent accompagné
d'un tumulus, il suffit de jeter un coup d'il sur la carte mégal
ithique de la presqu'île de Penmarc'h, dressée par le commandant
Bénard et Th. Monod (Bulletin de la Société archéologique du
Finistère, Année 1921) pour s'en rendre immédiatement compte.
C'est là une remarque importante car le tumulus est un tombeau
ou même un cimetière et cela nous conduit à cette idée qu'il y
avait là autrefois un groupement humain bien assis et qui DES PAYS CELTES 135
enterrait ses morts sur place. De plus l'étude des sites (dos de
terrains, larges pentes douces), la quantité de monuments
rencontrés en Bretagne notamment, le fait que seules des popul
ations sédentaires élèvent des monuments durables nous font
croire que nous nous trouvons en face d'un habitat rural préhis
torique dont il ne subsisterait plus que ce qui était fait pour
défier le temps.
3) L'étude de la carte itinéraire des monuments mégalithiques
de Carnac et de Locmariaquer dressée en 1910 par M. Le Rouzic,
conservateur du Musée Miln à Carnac, nous révèle une telle
densité de mégalithes qu'elle nous fait penser que nous sommes
là en présence d'une véritable métropole urbaine formée de
groupes accolés comprenant chacun menhir, dolmen, tumulus...
4) Entre l'habitat rural et le grand groupe urbain Carnac-
Locmariaquer nous pensons (et l'étude de l'alignement du
Toulinguet en Camaret-sur-Mer, Finistère, nous confirme dans
cette pensée) que des groupements urbains moins importants
existaient là où se voient encore des alignements mégalithiques
importants : presqu'îles de Crozon et de Penmarc'h, etc.).
Ainsi l'étude des monuments mégalithiques pourrait jeter un
jour nouveau sur l'habitat préhistorique. Cet habitat dépendait-il
dans une certaine mesure des sources, c'est ce que des observa
tions postérieures permettront peut-être de préciser d'une façon
plus nette.
Y. Loussouarn.
(Collège moderne, Dol-de-Bretagne, Ille-et-Vilaine.)
TRACES DE L'INVASION BRETONNE MÉDIÉVALE
EN PAYS GALLO
L'on sait depuis Joseph Loth que les noms en ac se localisent
en Rretagne dans la zone limitée à l'est par la ligne qu'atteignit
l'avancée extrême des Bretons aux ixe et xe siècles. A l'est de
cette ligne, les noms en ac sont devenus des noms en ay, ai, é, y
(1) Cf. R. Musset, La Bretagne (Coll. A. Colin, 1937, p. 17-18). 136 CHRONIQUE GÉOGRAPHIQUE
(ex. : Savenac, Savenay). L'évolution phonétique qui s'effectuait
ailleurs a été interrompue, figée par la bretonnisation temporaire
du pays.
Il est d'autres signes, plus ou moins perceptibles, du séjour des
Bas-Bretons dans l'actuel pays gallo. Nous en retiendrons trois :
l'existence de toponymes d'origine celtique en Haute-Bretagne,
l'extension du domaine congéable bien à l'est de la zone à la
quelle on l'a confiné jusqu'alors, certains traits que révèle une
carte de la dispersion du peuplement. Nous limiterons nos
exemples à la région comprise entre les Landes du Mené et les
crêtes qui limitent au sud le bassin de Chateaulin, l'Ellé à l'ouest,
les Landes de Lanvaux au sud, la forêt de Paimpont à l'est et
que nous proposons d'appeler la Bretagne centrale.
L'on a fait remarquer depuis longtemps que les noms en
Plou (Pl, Pieu, Plé), Lan, Tré se rencontrent en dehors de la
Basse-Bretagne. Il suffit de citer Ploubalay, Ploërmel, Plélan,
Langourla, Tremorel. Partout en outre, au milieu des écarts en
ière, ené, ais (ay ou aie), en la Ville, etc., des lieux dits aux
noms singuliers apparaissent.' Certains sont bretons de toute
évidence : Penhouët en Le Cambont et en Loyat par exemple,
le Ménec en Loudéac, Coët-Frot en Plémet. D'autres ont vra
isemblablement la même origine, mais leur physionomie a été
déformée au cours des âges : Cantomheuc (2), Crétudel en Loyat,
Coiquedec en Helléan, Penguol et Tresnel en Plumieux, Coues-
nehuan, Couesquelan en Ménéac, Quimganp, Cainguen en
Loudéac et en Trévé, en négligeant les Ker de dates et d'origine
variées et souvent douteuses (3).
Moins frappante, mais non moins probante, est l'extension
vers l'est du domaine congéable, forme de propriété que l'on
donne toujours comme spécifiquement basse-bretonne et dont
on a trop dit qu'elle ne se rencontrait pas en pays gallo. Or le
domaine congéable ne fut pas inconnu en Haute-Bretagne.
Il y eut un usement de Porhoët dont le ressort, étendu sur les
(2) Dit Castel-Méheust au début du xixe siècle (Arch. Municip. de Loyat. Délib.
du Conseil de Fabrique).
(3) Cf. A. Guilcher, Le mot « Ker » [Mém. de la Soc. Hist. et Archiv. de Bretagne,
t. xxvi, 1946, p. 35-48). DES PAYS CELTES 137
juridictions de Josselin, La Chèze et la Trinité, se restreignit avec
les démembrements successifs du Porhoët. On le signale à
Lanouée, La Croix Helléan, Mohon, Guillac, La Trinité (4).
D'autre part, le domaine congéable existait encore à Loudéac
au xvme siècle et toutes les terres d'Uzel sont sous ce régime
dans un aveu de 1543. Il n'est peut-être pas excessif d'en
conclure que les domaines congéables du pays gallo sont anté
rieurs au recul des Bretons, c'est-à-dire, au plus tard, au
xne siècle.
Enfin, une carte de la dispersion du peuplement dans la Bre
tagne centrale, établie pour chaque commune en tenant compte
de sa superficie, du rapport entre la population éparse et la
population totale, du nombre des écart

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