Chronique géographique des Pays Celtes - article ; n°2 ; vol.53, pg 131-188
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Annales de Bretagne - Année 1946 - Volume 53 - Numéro 2 - Pages 131-188
58 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

André Meynier
Chronique géographique des Pays Celtes
In: Annales de Bretagne. Tome 53, numéro 2, 1946. pp. 131-188.
Citer ce document / Cite this document :
Meynier André. Chronique géographique des Pays Celtes. In: Annales de Bretagne. Tome 53, numéro 2, 1946. pp. 131-188.
doi : 10.3406/abpo.1946.1843
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1946_num_53_2_1843CHRONIQUE GÉOGRAPHIQUE
DES PATS CELTES
publiée sous la direction de André MEYNIER
Année 1946
SOMMAIRE
Marie-Charlotte Saint-girons. — Du nouveau sur la rade de
Brest (2 figures).
Marcel Gautier. — Champagnes et mèchou (1 figure).
André Guilcher. — Le finage des champs dans le cartulaire
de Redon.
Suzanne Denizeau. — La population du canton nord-est de la
ville de Rennes (2 figures).
Odette Davoust. — Evron (Mayenne).
Marie-Charlotte Saint-Girons. — Un village de pêcheurs :
Camfrout (Finistère) (1 figure). ^
Odette Davoust. — Les petites industries de la région d'Evron.
Valentine Piquet. — Une commune rurale aux portes de Rennes :
Cesson-Sévigné.
Marie-Louise Breton. — Reprise de l'usage des amendements
marins autour de la baie de Morlaix. Breton. — La vie maritime dans la baie de
Morlaix (1 figure).
A. Guilcher, S. Guigné, J. Angelin, A. Besnier, J. Guilhot.
— Etat de quelques ports bretons au début de 1946.
A. Meynier. — Divers : Géographie physique; géographie
humaine. 132 CHRONIQUK GÉOGRAPHIQUE
CHRONIQUE GÉOGRAPHIQUE DES PAYS CELTES
DU NOUVEAU SUR LA RADE DE BREST
La compénétration intime de la terre et de la mer dans la
rade de Brest a frappé bien des géographes, qui l'ont proposée
comme type de ria. En effet, un simple coup d'œil sur une carte
permet de noter la correspondance des baies et des estuaires,
la profondeur des chenaux dans le prolongement des vallées.
La rade de Brest a déjà été étudiée (1); mais il nous semble que
quelques points importants n'ont pas été signalés.
La région est formée par le soubassement très dur, de gneiss
de Brest au nord et des quartzites de Plougastel au centre et
au sud-ouest (voir fig. 1). Autour de la baie de Roscanvel
affleurent des roches plus récentes et plus tendres (grauwackes
du Faou : d 2, et schistes de Rostellec : d 6) en une forme gros
sièrement en arc de cercle. En face, près de la pointe de l'Armo-
rique, affleurent ces mêmes roches, également en arcs de cercle
emboîtés, à convexité tournée vers l'est. Quelques languettes de
ces roches tendres (d 6) ont subsisté également plus au sud, à la
surface des schistes de Porsguen (d 3). Il s'agit là évidemment
d'un brachysynclinal de roches tendres. De même, dans le fond de
la baie du Poulmic, les grès de Gahard et les grauwackes du Faou
recouvrent les quartzites de Plougastel et affectent la forme
d'un arc de cercle convexe vers le sud-ouest. Aucun terrain
d'âge correspondant n'apparaît le long de la côte opposée,
mais il est très raisonnablement permis de penser que ces diffé
rents terrains ont été submergés lors de la montée des eaux.
Il s'agit là, également, d'une zone brachysynclinale de roches
tendres enserrées entre des roches dures. Remarquons que ces
(1) L. Collest, Géologie probable du fond de la rade de Brest et de ses environs-
Bull. Soc. Oêol. et Min. de Bretagne, II, fasc. 3, 1921, p. 354-373. — R. MtrssET,
La vallée de l'Aulne, de Châteauneuf-du-Faou à l'embouchure, Ibid. VIII, 1927,
p. 81-90; Id., La formation du réseau hydrographique de la Bretagne occidentale.
Ann. de Oêo., 1934 ; Id., Les rias fossiles de la côte occidentale de la Bretagne. de Géo., 1926, p. 360-362. — A. Vacher, La rade de Brest et ses abords,
Ibid., 1919, p. 208-226. DES PAYS CELTES 133
zones correspondent à des baies dans le dessin de la côte sud,
baies que l'on avait précédemment cherché à expliquer par le
tracé d'anciens méandres.
D'autre part, au sud de la vallée de l'Elorn et du Goulet,
les roches dévoniennes sont truffées de filons de Kersanton et
de microgranulite ; les filons ont influé de deux façons sur l'évo
lution morphologique de la région (fig.l). Ils ont d'une part
t* -f -r 1 ::&::. z rdc 5 V 1/ V A "iXn.1 5 -V'Jr. - 6
Fig. 1.
CARTE GÉOLOGIQUE SIMPLIFIÉE DE LA RADE DE BREST
1 : limite des brachysynelinaux. 2 : roches tendres du dévonien moyen
et supérieur. 3 : schistes de Porstguen. 4 : quartzites de Plougastel
(roche dure). 5 : schistes de St-Lô. 6 : gneiss de Brest. 134 CHRONIQUE GÉOGRAPHIQUE
opposé une résistance certaine à l'érosion continentale qui a
précédé la submersion et sont restés en relief : ainsi l'île Longue,
gros blocs de microgranulite. Mais l'on n'a pas remarqué suf
fisamment que les filons se frayent plus aisément un passage dans
les zones faibles de l' écorce terrestre et affectent rarement les
blocs compacts. Dans la rade de Brest, le bloc de terrains anciens
au nord, n'a pas de filons, c'est une portion stable, rigide, de l'é-
corce terrestre. De même les quartzites de Plougastel dans la
presqu'île du même nom, et celle de Quélern, à part quelques
exceptions d'importance négligeable, constituent les assises
solides de la région; au Contraire, les terrains tendres, les parties
visibles des brachy synclinaux ont eu leurs roches disloquées par
les failles et crevées par les filons éruptifs. Ce sont donc des zones
faibles. Il en est de même du sud de la presqu'île de Plougastel.
Nous proposons donc d'ajouter aux explications classiques
données sur la formation de la rade une double considération
tectonique : deux brachysynclinaux de roches tendres, affaiblis
par un lacis de fractures et de filons, ont été évidés par l'érosion
continentale, plus aisément que le massif du Léon et que les
qu'îles de Crozon et de Plougastel.
L'évolution du réseau hydrographique qui a procédé à cet
évidement peut également être révisée, d'après les cartes marines
et le tracé des vallées sèches dans la presqu'île de Crozon (fig. 2).
Deux chenaux profonds parcourent la rade : l'un prolonge
l'Elorn; l'autre plus sinueux, fait suite au cours de l'Aulne.
Sur eux viennent se greffer des chenaux secondaires. Musset a
émis l'idée d'un cours originel de la rivière de Kerhuon en sens
contraire du courant actuel, du sud au nord par conséquent,
allant rejoindre l'Aber-Benoît. Il est possible d'étendre cette
hypothèse à la Penfeld dont la source serait celle de la rivière
de Quélern, celle-ci en effet coule du sud au nord et non du nord
au sud comme l'a écrit Vacher. En effet, si l'hypothèse de Vacher
était juste, la fosse sous-marine prolongeant la rivière de Quélern
serait en aval, c'est-à-dire à l'ouest. Or il n'en est rien. La fosse
au contraire est située à l'est orientée du sud ouest au nord-est DES PAYS CELTES 135
(fig. 2). De plus, la vallée de Quélern s'élargit nettement de l'ouest
à l'est.
Mais ce système hydrographique évolue rapidement, certains
affluents creusent en roches tendres, d'autres en roches dures.
Fig. 2. CARTE DES PROFONDEURS DE LA RADE DE BREST
(les flèches indiquent les vallées sèches et leur pente actuelle).
Si vraiment la rivière Quélern s'est écoulée par la Penfeld,
la ligne de partage des eaux entre la Manche et l'Atlantique a
passé par l'île Longue et la presqu'île de Plougastel, donc en plein
cur du brachysynclinal : et ceci expliquerait sa fragilité et
la facilité avec laquelle elle a été brisée par une érosion régressive
d'un affluent de la Penfeld.
D'autre part le sud du Goulet est en roches tendres (schistes
briovoriens) contrastant avec les roches dures qui l'encadrent. 136 CHRONIQUE GÉOGRAPHIQUE
La création d'un réseau adapté à la lithologie (Elorn-Goulet)
devait assurer facilement la prééminence à une rivière N.-E.-
S.-O. sur les cours d'eau s'écoulant péniblement dans les
roches cristallines du Léon.
Aussi, comme nos prédécesseurs, nous sommes persuadées
que la forme contournée de la rade de Brest dérive d'un jeu de
captures qui aurait progressivement détourné vers le Goulet
des rivières se dirig

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