Claude Gellé entre Chamagne et Rome. Nouveaux documents sur le peintre et sa famille d après les archives lorraines - article ; n°2 ; vol.94, pg 929-947
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Claude Gellé entre Chamagne et Rome. Nouveaux documents sur le peintre et sa famille d'après les archives lorraines - article ; n°2 ; vol.94, pg 929-947

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Description

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1982 - Volume 94 - Numéro 2 - Pages 929-947
Michel Sylvestre,~~ Claude Gellée entre Rome et Chamagne. Nouveaux documents sur le peintre et sa famille, d'après les archives lorraines~~, p. 929-947. Claude correspond toute sa vie avec sa famille et lui envoit, en 1648, par l'intermédiaire d'un fonctionnaire ducal, de l'argent pour participer à l'acquisition de biens. Né en 1602 ou quelques années après, il n'a donc pu travailler à Bagnaia entre 1613 et 1615 avec Agostino Tassi. Il est le troisième de sept enfants encore vivants en 1621, dans l'ordre de leurs naissances: Jean (né avant 1601, mort avant 1639), Demenge, Nicolas, Denis (né en 1612, mort en 1680), Melchior (mort en 1697), et Jeannon. Anne, sa mère est morte en 1611, tandis que son père, Jean, remarié avec Idatte, meurt avant 1621. Les Gellée, famille aisée de Chamagne, sont alliés aux Trompette. Un membre de cette famille, Henri, conseiller-auditeur de la Cham- (v. au verso) bre des comptes de Lorraine chargé de la correspondance ducale avec empereur pu aider le jeune Claude séjourner dans les pays alle mands Le père de Claude ses frères Jean et Melchior sont plusieurs reprises maires de Chamagne Melchior et Denis ne savent pas signer de leur nom mais Jean semble avoir re une bonne instruction il commer ce avec les Flandres et Italie Selon les inventaires après décès des peintres lorrains séjournant en Italie tels Bermand ou Jean-Georges Gérard transmettent en Lorraine la manière de Claude et celle autres peintres comme Gaspard Dughet
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Sylvestre
Claude Gellé entre Chamagne et Rome. Nouveaux documents
sur le peintre et sa famille d'après les archives lorraines
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 94, N°2. 1982. pp. 929-947.
Résumé
Michel Sylvestre, Claude Gellée entre Rome et Chamagne. Nouveaux documents sur le peintre et sa famille, d'après les archives
lorraines, p. 929-947.
Claude correspond toute sa vie avec sa famille et lui envoit, en 1648, par l'intermédiaire d'un fonctionnaire ducal, de l'argent pour
participer à l'acquisition de biens.
Né en 1602 ou quelques années après, il n'a donc pu travailler à Bagnaia entre 1613 et 1615 avec Agostino Tassi. Il est le
troisième de sept enfants encore vivants en 1621, dans l'ordre de leurs naissances: Jean (né avant 1601, mort avant 1639),
Demenge, Nicolas, Denis (né en 1612, mort en 1680), Melchior (mort en 1697), et Jeannon. Anne, sa mère est morte en 1611,
tandis que son père, Jean, remarié avec Idatte, meurt avant 1621. Les Gellée, famille aisée de Chamagne, sont alliés aux
Trompette. Un membre de cette famille, Henri, conseiller-auditeur de la Cham-
(v. au verso) bre des comptes de Lorraine chargé de la correspondance ducale avec empereur pu aider le jeune Claude
séjourner dans les pays alle mands Le père de Claude ses frères Jean et Melchior sont plusieurs reprises maires de Chamagne
Melchior et Denis ne savent pas signer de leur nom mais Jean semble avoir re une bonne instruction il commer ce avec les
Flandres et Italie Selon les inventaires après décès des peintres lorrains séjournant en Italie tels Bermand ou Jean-Georges
Gérard transmettent en Lorraine la manière de Claude et celle autres peintres comme Gaspard Dughet
Citer ce document / Cite this document :
Sylvestre Michel. Claude Gellé entre Chamagne et Rome. Nouveaux documents sur le peintre et sa famille d'après les archives
lorraines. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes T. 94, N°2. 1982. pp. 929-947.
doi : 10.3406/mefr.1982.2678
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5110_1982_num_94_2_2678MICHEL SYLVESTRE
CLAUDE GELLÉE ENTRE CHAMAGNE ET ROME
NOUVEAUX DOCUMENTS SUR LE PEINTRE ET SA FAMILLE
D'APRÈS LES ARCHIVES LORRAINES
Les artistes lorrains expatriés à Rome au XVIIe siècle sont partis
dans la Ville Éternelle avec la nostalgie de leur patrie lointaine. Ils ont
certes une confraternité avec sa chapelle dans l'église Saint-Louis des
Français puis, après 1622, dans l'église Saint-Nicolas des Lorrains «In
Agone», enfin, près de quinze ans plus tard, dans une église neuve. Mais
c'est aussi par la venue de compatriotes auprès d'eux, par des correspon
dances suivies, que ces artistes lorrains conservent des relations constant
es avec leur famille et avec le duché.
C'est ainsi que le sculpteur Nicolas Cordier, au début du siècle un des
Lorrains à Rome des plus romanisés, a des liens avec la Lorraine jusqu'à
sa mort en 1612, comme l'a montré Mme S. Pressouyre1. Il entretient des
relations épistolaires avec sa mère qui lui envoit de l'argent; il accueille
dans sa maison romaine son confrère Siméon Drouin2; par son testa
ment, il lègue la moitié de sa fortune à sa sœur demeurée dans le duché,
ou, à défaut, à l'hôpital de Saint-Mihiel, ville du Barrois dont il est origi
naire.
Il est d'autres exemples connus, tels ceux de Jean Ledere et Claude
Deruet, peintres qui reçoivent à leur retour en Lorraine, au début des
années vingt, un accueil qui laisse supposer qu'on suivait leur carrière
italienne de près.
1 Sylvia Pressouyre, Un lorrain à Rome au début du XVIIe siècle : Nicolas Cord
ier, sculpteur du pape, dans Les Fondations nationales dans la Rome pontificale,
Actes du colloque de Rome organisé par l'Académie de France et l'École française
de Rome en 1978, 1981, p. 567-581, particulièrement p. 576 sq.
2 Siméon Drouin séjourne 5 à 6 ans en Italie. En 1613, il est «absent et au voya
ge d'Italie ou il est depuis tantost cinq ans, aagé de vingt deux ans» (A.D. 54, 3 E
1331, 20 juillet 1613, f° 120r°-121 v°-texte inédit, à propos de la succession de son
père Florent Drouin, sculpteur lui aussi). En 1615, le 2 juillet, il est à Nancy, par
rain (A.C. de Nancy, GG 83, paroisse Saint-Epvre, Baptêmes, f° 164 v°). Pour les
archives consultées et les abréviations, voir la note 9.
MEFRM - 94 - 1982 - 2, p. 929-947. MICHEL SYLVESTRE 930
Malgré ce que Maurice Barrés faisait autrefois remarquer, pour justi
fier sa thèse de l'enracinement de l'artiste dans sa province, l'art de Clau
de Gellée doit peu à la Lorraine qu'il a quittée jeune et n'a revue qu'un
peu plus d'une année entre 1625 et 16273. Il ne faut chercher l'origine
d'éventuelles influences lorraines dans son art que dans le souvenir de
son enfance à Chamagne pendant laquelle sa mémoire s'est imprégnée
des ors de l'automne lorrain4.
Mais s'il n'y a très certainement que peu ou pas du tout d'influences
artistiques lorraines dans son œuvre, sa longue vie ne se passe pas à
Rome sans qu'il ait à l'esprit, jusqu'à sa mort, la présence de la Lorraine
et celle de sa famille.
Son testament, rédigé le 28 février 1663, les codicilles ajoutés le 24
juin 1670, le 13 février et le 22 novembre 1682 — ce dernier un jour avant
son décès — montrent qu'il est resté tout au long de sa vie en relation
constante avec sa famille lorraine. Certains de ses membres se déplacent
jusqu'à Rome, ainsi ses neveux Jean et Joseph désignés comme exécu
teurs testamentaires en 1682. Et l'on notera qu'un lorrain, l'architecte
François Du Jardin, auteur de la nouvelle église Saint-Nicolas des Lor
rains construite à partir de 1635, est suffisamment intime avec le peintre
pour assister à la rédaction de son testament en 16635, comme Claude
l'avait été avec son compatriote Charles Mellin en 16496.
3 M. Barrés, L'automne à Charmes avec Claude Gellée, dans Œuvres complètes,
XII, Paris, 1968, p. 274-275.
4 René d'Avril, Claude Lorrain and his Home, dans Art and life, février 1920
(vol. XI, n° 8), p. 411-420, s'est ingénié, sans convaincre, à trouver des images de
Chamagne et de ses environs dans les peintures de Gellée. M. J. Thuillier {Claude
Lorrain e i pittori lorenesi in Italia nel XVII secolo, catalogue de l'exposition organi
sé par l'Académie de France à Rome en avril-mai 1982, Rome 1982, p. 277) souli
gne combien sa peinture est romaine et non française.
5 Emilia Dilke-Pattisson, Claude Lorrain (Gelée), sa vie et ses œuvres, d'après
des documents inédits. Suivi d'un catalogue des œuvres de Claude Lorrain conservées
dans les musées et dans les collections particulières d'Europe, Paris, 1884, p. 202-205.
Le testament a été découvert en 1881 par Antonino Bertolotti et publié par lui dans
Artisti francesi in Roma nei secoli XV, XVI e XVII. Ricerche e studi negli archivi
romani, Mantova, 1886, p. 114-117. François Du Jardin, ou plutôt Desjardins, serait
né en 1601 (Henri Lepage, Les archives de Nancy, ou documents inédits relatifs à
l'histoire de cette ville, III, Nancy, 1865, p. 323), donc le contemporain presque
exact de Claude, d'une famille d'architectes qui compte dans ses rangs Didier, maît
re conducteur des bâtiments du comte de Vaudémont François de Lorraine, et ses
fils Claude, Gaspard et Jessé. François pourrait être le fils de l'un d'entre eux (A.D.
54, 3 E 1946, 19 mars 1615, f° 53 r°-v°-texte inédit).
6 J. Thuillier, op. cit., 1982, p. 212. GELLÉE ENTRE CHAMAGNE ET ROME 93 1 CLAUDE
Autres preuves de la continuité des relations de Claude Gellée avec sa
famille, les deux brouillons de lettres que porte à son revers un dessin du
Lorrain conservé à Haarlem. L'un, du 2 juillet 1679, semble-t-il, parle de
ses deux frères Denis et Melchior, l'autre de juillet 1681, indique que ses
neveux ont écrit deux ou trois fois, lui annonçant la mort de Denis, effec
tivement décédé en novembre 16807, comme nous allons le voir.
On ne connaît malheureusement pas d'autre brouillon de lettre ou de
lettre échangée par Claude et sa famille8, et il faut chercher d'un autre
coté des témoignages des relations du peintre avec la Lorraine9.
7 Marcel Röthlisberger, Claude Lorrain. The paintings, I

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