Considérations générales sur l établissement d une carte du réseau routier en Armorique ancienne et observations particulières sur une carte des voies romaines de la Cité des Vénètes - article ; n°2 ; vol.62, pg 300-332
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Considérations générales sur l'établissement d'une carte du réseau routier en Armorique ancienne et observations particulières sur une carte des voies romaines de la Cité des Vénètes - article ; n°2 ; vol.62, pg 300-332

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Annales de Bretagne - Année 1955 - Volume 62 - Numéro 2 - Pages 300-332
33 pages

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Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 92
Langue Français
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Extrait

Monsieur Pierre Merlat
Considérations générales sur l'établissement d'une carte du
réseau routier en Armorique ancienne et observations
particulières sur une carte des voies romaines de la Cité des
Vénètes
In: Annales de Bretagne. Tome 62, numéro 2, 1955. pp. 300-332.
Citer ce document / Cite this document :
Merlat Pierre. Considérations générales sur l'établissement d'une carte du réseau routier en Armorique ancienne et
observations particulières sur une carte des voies romaines de la Cité des Vénètes. In: Annales de Bretagne. Tome 62, numéro
2, 1955. pp. 300-332.
doi : 10.3406/abpo.1955.1988
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1955_num_62_2_1988notices d'archéologie armoricaine 300
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'ÉTABLISSEMENT
D'UNE CARTE DU RÉSEAU ROUTIER
EN ARMORIQUE ANCIENNE
ET OBSERVATIONS PARTICULIÈRES
SUR UNE CARTE DES VOIES ROMAINES
DE LA CITÉ DES VÉNÈTES
Un des problèmes les plus irritants auquel on se heurte
lorsqu'on veut étudier l'Armorique ancienne, est celui des
voies de communication utilisées pendant la période gallo-
romaine. Les patientes recherches des érudits du XIXe siè
cle et des débuts du XXe ont, en effet, permis de retrou
ver de nombreux témoignages de l'occupation du sol à
cette époque (agglomérations urbaines, établissements ru
raux et villas, fana celtico-romains, simples vestiges disper
sés consistant essentiellement en briques et en tuiles ou en
céramique diverse, indigène ou importée, etc.). Les décou
vertes fortuites de sites anciens ou d'objets de tous genres
attestant une romanisation assez avancée de la péninsule
armoricaine complètent chaque jour davantage le schéma
qu'ils nous en ont laissé, de sorte qu'on peut déjà entrevoir
la possibilité de dresser des cartes archéologiques faisant
ressortir les différentes zones d'habitat.
Mais il ne semble pas qu'on puisse encore pleinement
comprendre les modalités et les raisons du peuplement de
l'Armorique romaine. Car si l'on doit dès à présent rejeter
avec certitude toute affirmation tendant à établir qu'elle
n'était peuplée que sur les côtes et que l'intérieur du pays
était un désert (1), il n'en est pas moins vrai qu'il est encore
difficile d'expliquer pourquoi telle région semble témoigner
d'une occupation du sol plus dense que telle autre. Cela
tient probablement en grande partie au fait qu'aucune
(1) Cf. mes remarques dans AB, LX, 1953 (1954). p. 413 et s. D'ARCHÉOLOGIE ARMORICAINE 301 NOTICES
étude globale du réseau routier gallo-romain d'Armorique
n'a élé tentée depuis fort longtemps (2), alors que, comme
l'a si bien établi M. A. Grenier, la route est, dans toute l'an
cienne Gaule, le trait d'union vital entre les différentes com
munautés humaines (3).
Pourtant de substantielles observations de détail ont été
faites depuis la fin du XIXe siècle, mais, sauf exceptions par
ticulières, elles n'ont pas toujours été suffisamment raccor
dées au problème général. Il en résulte par conséquent que
l'étude est à reprendre d'ensemble, ce qui n'est pas sans
présenter de très grosses difficultés, ne serait-ce que parce
que les documents itinéraires et cartographiques que nous
a laissés l'antiquité, se réduisent, pour la Bretagne, à la
seule Table de Peutinger (4), qui, d'ailleurs, en dehors des
voies de Haute-Bretagne, ne reproduit qu'un seul tracé me
nant d'Angers-Juliomagiis à Gesocribate-Brest ? par Nantes,
Vannes et Carhaix ; à quoi il convient d'ajouter aussi le fait
que jusqu'à présent on n'a découvert dans la partie pénin-
(2) La dernière tentative en date fut, si je ne m'abuse, présentée
par R. Kerviler, Etude crit. sur la géogr. de la pénins. armor. au
commenc. et à la fin de l'occupât, rom., dans Assoc. brei. (session de
1873), 1874, Mém., p. 29 et s., chap. II, § 2, p. 84 à 134. — Cf. éga
lement la bibliogr. donnée pour la province bretonne considérée dans
son ensemble par A. Grenier, Man. d'arch. g.-rom., VI, p. 426-7. —
Quant à la carte dessinée par K. Kretschmer pour le CIL XIII, Pars
5 (carte n° 2 : Galliae Belgicae et Galliœ Lugdunensis pars septen-
trionalis), elle est, malgré sa date de publication récente (1943),
établie d'une façon tout à fait arbitraire et ne peut rendre aucun
service. Elle ne comporte, pour ce qui nous intéresse ici, que l'indi
cation d'une voie Nantes-Gesocribate ? par Surzur, Theix, Vannes,
Plumergat, Guénin, Bieuzy, Séglien et sans doute Vorgium = Carhaix
(encore le nom de Vorgium est-il, en l'absence de toute localisation
précise du site, mal placé) et d'une voie Vannes-Rennes, par Elven,
dont le tracé est en grande partie faussé par une trop grande schémat
isation et par le fait qu'on a voulu le faire passer par les bourgs sur
le territoire desquels ont été retrouvés les milliaires, alors qu'en réalité
les lieux réels de découverte en sont souvent assez éloignés et, qui
plus est, que ces emplacements sont eux-mêmes parfois assez éloignés
des voies' antiques dont ils proviennent. Enfin cette carte ignore tout
des travaux qui ont été faits en Bretagne sur les voies romaines et
ne correspond pas à ce qu'on attend d'une carte de réseau routier,
même si celle-ci ne doit reproduire que les grands itinéraires.
(3) A. Grenier, op. cit., passim et p. 1-2.
segm* (4) Cf. I, A; Edit. C. Jullian, de la Table dans Rev. de Peutinger et. anc, XIV, par 1912, E. Desjardins, pi. I et II, segm. 1869,
I, 1 et 2. NOTICES D'ARCHÉOLOGIE ARMORICAINE 302
sulaire du pays qu'un nombre de bornes milliaires relativ
ement restreint, dont certaines n'ont pas été retrouvées in
situ et qui ne sont pas toutes épigraphes.
L'entreprise n'est cependant pas désespérée et la preuve
en est que depuis Bizeul, maintes enquêtes ont été fort s
érieusement menées pour essayer de retrouver sur le terrain
la trace des voies romaines d'Armorique, d'en déduire cer
tains itinéraires et, plus rarement, d'en présenter un sché
ma graphique (5). Le travail n'est donc pas à reprendre à
partir de zéro, d'autant plus que nos prédécesseurs, venus
à l'archéologie par goût plus que par profession, mirent tout
leur zèle à multiplier les prospections, n'épargnant ni leur
peine, ni leur argent. Ils bénéficièrent d'ailleurs sur nous
d'un certain nombre d'avantages non négligeables. Ils ex
ploraient, en effet, un domaine encore peu exploité, où toute
découverte apportait un important supplément d'informat
ion; ils vivaient, en outre, à une époque où l'on n'était pas
rebuté par l'obligation de parcourir à pied de longs trajets
et où le défrichement, la culture et les grands travaux de
voirie et d'urbanisme n'avaient pas encore bouleversé dé
finitivement ou irrémédiablement détruit de nombreux
vestiges du réseau routier gallo-romain jusque là épargnés
par le temps et les hommes ; ils effectuaient enfin leurs r
echerches à une époque où était encore vivace dans les cam
pagnes la tradition concernant les itinéraires anciens, alors
que de nos jours les derniers souvenirs de cette sorte sont
en passe de disparaître (6).
Cependant, lorsqu'on lit les publications des chercheurs
du XIXe siècle, on ne peut pas manquer d'être frappé par
certains caractères qu'elles ont en commun. D'une façon
générale, en effet, les repères topographiques qu'elles nous
offrent, sont indiqués de façon trop vague pour qu'on puisse
être certain de les identifier sur le terrain et même sur la
carte d'Etat-Major; on nous cite tel village ou tel bourg
(5) Cf. par ex. R. Kerviler, l. c., carte 3 en fin de vol.
(6) II m'est arrivé personnellement assez souvent d'interroger sans
succès des cultivateurs de Bretagne et de m'entendre dire : « Mon
père aurait sans doute pu vous renseigner, mais il est mort ». D'ARCHÉOLOGIE ARMORICAINE 303 NOTICES
proches d'une voie donnée, sans préciser suffisamment la
distance et l'orientation; on d

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