Convention religieuse conclue entre Delphes et Skiathos - article ; n°1 ; vol.63, pg 183-219
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1939 - Volume 63 - Numéro 1 - Pages 183-219
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1939
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Pierre Amandry
Convention religieuse conclue entre Delphes et Skiathos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 63, 1939. pp. 183-219.
Citer ce document / Cite this document :
Amandry Pierre. Convention religieuse conclue entre Delphes et Skiathos. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume
63, 1939. pp. 183-219.
doi : 10.3406/bch.1939.2680
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1939_num_63_1_2680CONVENTION RELIGIEUSE
CONCLUE ENTRE DELPHES ET SKIATHOS (1)
(PI. XLIV-XLV)
Inv. 4809+6369 (2). Stèle de marbre à fronton. Stoichedon (sauf les deux
premières lignes). Inv. 4809 : moitié inférieure droite ; fragment complet à droite,
retaillé en haut et à gauche ; trouvé en 1913, « au nord du temple, vers le milieu
de l'esplanade » (selon le registre du musée). — Inv. 6369 : dix fragments, donnant
la moitié supérieure presque entière et cinq éclats de la moitié inférieure à gauche ;
trouvés en 1938, sous le dallage de l'esplanade nord du temple, devant la chambre
de l'ex-voto de Gratéros (donc non loin du fragment 4809). — Pas de raccord
matériel entre les moitiés supérieure et inférieure. Hauteur actuelle de la stèle
recomposée : 0 m. 75 (partie inférieure non inscrite : 0 m. 15) ; largeur : 0 m. 198
en haut, 0 m. 21 en bas ; épaisseur : 0 m. 075.
Hauteur des lettres : 10 à 13 millimètres ; écartement : 8 à 10 millimètres :
interligne : 6 à 8 millimètres. — Grandes lettres de la première ligne : hauteur,
16 millimètres (n plus petit) ; écartement, 15 millimètres. Trait égal, profond et
épais. Écriture du ive siècle. E, 5, AAj Yt ï.
(1) Ce mémoire devait être présenté en octobre 1939 à l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres ; il était aux deux tiers achevé à la déclaration de guerre ; il a été terminé aux armées,
sans livres. Je le donne à l'impression pour ne pas retarder jusqu'à une date indéterminée la
publication d'un texte important. Cette étude n'aurait pu être achevée, ni imprimée, sans
l'obligeant concours de M. P. Roussel et de M. G. Daux, qui m'a offert de revoir le manuscrit et
de corriger les épreuves.
(2) Le rapprochement des dix fragments nouveaux avec le fragment 4809 a été fait, à l'instant
même de la découverte, par M. P. de La Coste-Messelière. 184 P. AMANDRY
Σ [ κ t, α] Ο ί ω ν 19 [ ρίτώ ι θ εώ-
δά[μωι κα]ί άποίκοις * 20 [ι χ ρ η σ τ ή ρ] ι ο ν έ π ί
τ ά δ[ε] ξύνθεταΔελ- [τ ά ν τ ρ ά π]ε ζ α ν α Ι γ -
φο[ΐς]καίΣκ t α θ ί ο - α κ[α λ λ ι]σ τ ε ύ ο ν τ α
5 ι ς'ε[δ]ωκ α ν π ρ ο μ α ν - κ α[ί τ]ά λλαίερακα-
τ ε ί[α] νκαί ατέλεια τ τ α [π]ά τρ ια'Δελφό-
ν π ά[ν τ]ω ν ν ό σ φ ι π - 25 ς δ έ [π] α ρέχενΣκια-
ε λ α ν[δ]"π ε λ α ν ο ν δ[έ] θ ί ο[ ι]ς ίστ L α τ ό ρ ι -
τον μ[έ ν] δ α μ ό σ t ο ν [ο]ν,ξύ λα,6 ξ ο ς,άλα'θ-
10 σ τ α τ ή[ρ]α α. ί γ ι ν α ΐ - [ε ο ξ ε]ν ίο ι ς δ έ τα ς
ο ν, τ ο ν[δ]έ ί δ ι ο ν δ ύ - [μ ο ί ρ]α ς δ ι δ ό μ ε νκ -
ο ο δ ε λώ'έ ςτοδέρμ- 30 α ί [π ρ]ο δ ιχ ίανκα ι
ατοδαμόσ ι ο ν δ ύ ο ά σ υ[λ ί]α ν ί μ ε ν Σ κ ι -
Ô δ ελ[ώ],τό δ έ ί' δ ι ο ν α τ ί[ο] ι ς'τά[δ]ε έ δ ο ξ -
15 όδελόν'αίκ'έπίφρ- [ε] νΔ[ε]λ φοΐςπάτρ ι -
* μ[ε] ντοΐςΣκιαθ- υκτώπαρ ί η ι, τ ο μ ε - [α]
σύ.ντετρακα- ν δ α μ ό σ ιονσ τ[α]τή - 35 [ ί ] ο ι[ς]
18 [ρ]α α ί[γ ι ν α ι ο ν, τ ο δ]- [τ ί]α[ι]ψ ή φ ω t, κ α ί π λ -
[ε t δ ι ο ν - - -] [έ ο]ν .
(lacune)
L. 3. — ξύνθετα : l'extrémité droite de la barre médiane du ï est nette ; ce ne
peut être un Σ.
L. 22. — La septième lettre est sûrement un Σ, non un K.
L. 36. — L'H de ψήφωι est sûr ; ce ne peut être un A.
TRADUCTION
Pour le peuple et les colons de Skiathos.
Il a été convenu entre Delphiens et Skiathiens ce qui suit :
les Delphiens ont accordé la promanlie et l'exemption de toutes les
taxes, sauf du pélanos ;
pour le pélanos, le pélanos de l'État sera d'un statère éginétique, celui
des particuliers de deux oboles ;
en échange de la peau, pour une affaire publique, ce sera deux oboles,
pour une affaire privée, une obole ;
si l'on se présente à la consultation par les deux fèves, pour une affaire
publique, ce sera un statère éginétique, pour une affaire privée,... DELPHES-SKIATHOS 185 CONVENTION
[si l'on désire consulter l'oracle, on consacrera (?)] au dieu [comme
sacrifice préliminaire (?)1 sur la table sacrée un bouc de choix et les autres
objets consacrés selon la coutume.
Les Delphiens fourniront aux Skiathiens une salle de banquet, du boiSj
du vinaigre, du sel ;
aux Théoxénies (?), ils leur donneront les parts (?) ;
et les Skiathiens auront aussi la prodikie et Yasylie.
Les Delphiens ont décidé que les Skiathiens auraient ces privilèges,
selon l'usage, par quatre cents voix et plus.
Langue, écriture, date
La composition du texte est simple : l'énumération des privilèges,
aussitôt après προμαντεία et ατέλεια, est interrompue par la restriction
apportée à Γ ατέλεια (νόσφι πελανο) ; l'indication du montant du pélanos
entraîne à sa suite l'énumération de toutes les redevances des Skiathiens
et, en contre-partie, des obligations des Delphiens [(Δελφός δέ) ; on est
ainsi ramené naturellement à compléter la liste des privilèges (προδικία
et ασυλία) accordés par les Delphiens. Le style est extrêmement elliptique :
après έδωκαν (1. 5), on ne rencontre plus de verbe (réserve faite pour la
lacune), avant παρέχεν (1. 25) ; les sujets sont parfois sous-entendus : at
κ' έπί φρυκτώ παρίηι (τις), et même (Δελφοί) έδωκαν (1).
En l'absence de toute indication de magistrature, on est réduit, pour
dater ce texte, aux données de la langue et de l'écriture. En citant quelques
lignes du fragment inv.4809 (FD III 5, p. 253), É. Bourguet le considérait
comme plus ancien que le texte 68, fragment de compte des trésoriers,
non daté, mais que, par la place qu'il lui attribue dans la publication,
É. Bourguet rapporte aux années 335-330 ; il faudrait donc, pour notre
texte, remonter vers 350-340.
La langue et la graphie dénotent une époque plus récente que celle
(1) II y a entre έδωκαν à un mode personnel et εμεν, παρέχεν, διδόμεν à l'infinitif une sorte de
rupture de construction qui rapproche ce texte d'une autre loi sacrée de Delphes, contemporaine
(archontat d'Aithidas, entre 354 et 346), publiée par É. Bourguet, FD, III 1, 394 : on y trouve le
même mélange de privilèges et de règlements cultuels ; l'infinitif διδόμεν se rencontre à deux
reprises ; É. Bourguet, désespérant de restituer le début, constatait que, du fait de l'emploi
de l'infinitif, la formule Δελφοί έδωκαν était écartée, et que le décret devait commencer par
εδοξε τδι πόλει, mais que les lettres conservées s'y opposaient; il n'y a plus d'objection à ce
que, malgré les infinitifs, le texte ait commencé brutalement par έδωκαν. P. AMANDRY 186
de la grande inscription des Labyades (1) ou de la loi de Cadys (2) : notam
ment le F et le H comme signe d'aspiration ont définitivement disparu.
Beaucoup de formes sont celles du dialecte delphique usuel : α pour η,
αϊ κα, la préposition apocopée κάτ, τετρακάτιοι, οδελός, les infinitifs en -εν
et -μεν (comme dans la loi amphictyonique de 380 et l'inscription des
Labyades ; au contraire, dans la loi de Gadys, l'infinitif est en -ειν) (3) ;
la forme πλέον est celle des inscriptions les plus anciennes ; la erase τάλλα
est d'usage courant ; cependant, contrairement à l'usage des grands textes
antérieurs, les assimilations ne sont pas faites et les élisions sont rares
(αϊ κ' έπί) (4). Mais, à côté de ces formes locales, d'autres dénoncent une
influence attique : ξύνθετα, ψήφωι, forme étonnante dans une inscription
où α est régulièrement substitué à η, εδοξεν, un des rares cas où le ν éphel-
kystique est employé à Delphes au ive siècle (5) ; ce sont des exemples
de la lutte qui s'engage dès le début du ive siècle entre la κοινή ionienne-
attique et la κοινά du Nord-Ouest (6).
Faut-il aussi attribuer à une influence attique la formule συν τετρακααίαι
ψήφωι ? Le singulier d'un nombre cardinal, employé avec un nom collectif,
ne se rencontre qu'en prose ionienne-attique, chez les historiens, et cet
emploi se limite, à ma connaissance, aux termes militaires : Thuc. I, 62 :
την παρά Περδίκκου διακοσίαν ϊππον ; Hérodote, I, 27 : 'ίππος μυρίη ; X

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