Crime et châtiments dans l Espagne inquisitoriale. Essai de typologie délictive et punitive sous le dernier Habsbourg et le premier Bourbon - article ; n°3 ; vol.10, pg 429-435
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Crime et châtiments dans l'Espagne inquisitoriale. Essai de typologie délictive et punitive sous le dernier Habsbourg et le premier Bourbon - article ; n°3 ; vol.10, pg 429-435

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Histoire, économie et société - Année 1991 - Volume 10 - Numéro 3 - Pages 429-435
Abstract Evoqued here, is the genesis of a research project conducted within the context of a doctoral thesis, using the secret Archives of the Spanish Inquisitorial Tribunals and our applied scientific method and personal approach. Following the serial study of a compilation of handwritten accounts of «autos de íe particulares» held between 1660 and 1730 by the Castilian Tribunals, we have divided and classified by proportional percentages the crimes represented and the exact relationship between a given punishment and a given crime. Furthermore, thanks to a large number of valuable data taken from information sheets, we have been able to retrace the socio-professional and personal profile of the convicted, with particular importance placed on the Crypto-judaizers, this group representing over 70% of the whole. The wealth of annex documents, particularly the tribunal's correspondences and preserved trial records, has permitted us to piece together what the convicted went through before and after the trials of faith and to determine the impact of the inquisitorial experience upon the individual's existence.
Résumé Nous évoquons ici la genèse d'une recherche menée - dans le cadre de la Thèse de Doctorat d'Etat - à travers les Archives Secrètes du Tribunal d'Inquisition d'Espagne, et quelle fut, pour ce faire, notre démarche scientifique et personnelle. Partant de l'étude sérielle d'une compilation de relations manuscrites d'autodafés particuliers, célébrés entre 1660-1730 par les tribunaux castillans, nous avons mesuré les proportions relatives des délits représentés, le rapport précis entre la faute jugée et le châtiment infligé. Nous avons, par ailleurs, grâce aux nombreuses et précieuses données de ces fiches signalétiques, retracé le profil socio-professionnel et personnel des condamnés, en privilégiant le groupe des crypto-judaïsants, qui représentent plus de 70% de l'ensemble. Une importante documentation annexe, notamment la correspondance des tribunaux et les procès conservés, nous a permis de reconstituer l'expérience vécue par le condamné en amant et en aval du procès de foi, de saisir le poids de ce «vécu inquisitorial» dans le destin individuel.
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait

Michèle Escamilla-Colin
Crime et châtiments dans l'Espagne inquisitoriale. Essai de
typologie délictive et punitive sous le dernier Habsbourg et le
premier Bourbon
In: Histoire, économie et société. 1991, 10e année, n°3. pp. 429-435.
Citer ce document / Cite this document :
Escamilla-Colin Michèle. Crime et châtiments dans l'Espagne inquisitoriale. Essai de typologie délictive et punitive sous le
dernier Habsbourg et le premier Bourbon. In: Histoire, économie et société. 1991, 10e année, n°3. pp. 429-435.
doi : 10.3406/hes.1991.1614
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1991_num_10_3_1614Résumé
Résumé Nous évoquons ici la genèse d'une recherche menée - dans le cadre de la Thèse de Doctorat
d'Etat - à travers les Archives Secrètes du Tribunal d'Inquisition d'Espagne, et quelle fut, pour ce faire,
notre démarche scientifique et personnelle. Partant de l'étude sérielle d'une compilation de relations
manuscrites d'autodafés particuliers, célébrés entre 1660-1730 par les tribunaux castillans, nous avons
mesuré les proportions relatives des délits représentés, le rapport précis entre la faute jugée et le
châtiment infligé. Nous avons, par ailleurs, grâce aux nombreuses et précieuses données de ces fiches
signalétiques, retracé le profil socio-professionnel et personnel des condamnés, en privilégiant le
groupe des crypto-judaïsants, qui représentent plus de 70% de l'ensemble. Une importante
documentation annexe, notamment la correspondance des tribunaux et les procès conservés, nous a
permis de reconstituer l'expérience vécue par le condamné en amant et en aval du procès de foi, de
saisir le poids de ce «vécu inquisitorial» dans le destin individuel.
Abstract Evoqued here, is the genesis of a research project conducted within the context of a doctoral
thesis, using the secret Archives of the Spanish Inquisitorial Tribunals and our applied scientific method
and personal approach. Following the serial study of a compilation of handwritten accounts of «autos de
íe particulares» held between 1660 and 1730 by the Castilian Tribunals, we have divided and classified
by proportional percentages the crimes represented and the exact relationship between a given
punishment and a given crime. Furthermore, thanks to a large number of valuable data taken from
information sheets, we have been able to retrace the socio-professional and personal profile of the
convicted, with particular importance placed on the Crypto-judaizers, this group representing over 70%
of the whole. The wealth of annex documents, particularly the tribunal's correspondences and preserved
trial records, has permitted us to piece together what the convicted went through before and after the
trials of faith and to determine the impact of the inquisitorial experience upon the individual's existence.CRIME ET CHATIMENTS DANS
L'ESPAGNE INQUISITORIALE.
ESSAI DE TYPOLOGIE DELICTIVE ET PUNITIVE
SOUS LE DERNIER HABSBOURG
ET LE PREMIER BOURBON
par Michèle ESCAMILLA-COLIN*
Résumé
Nous évoquons ici la genèse d'une recherche menée - dans le cadre de la Thèse de Doctorat d'Etat -
à travers les Archives Secrètes du Tribunal d'Inquisition d'Espagne, et quelle fut, pour ce faire, notre
démarche scientifique et personnelle. Partant de l'étude sérielle d'une compilation de relations
manuscrites d'autodafés particuliers, célébrés entre 1660-1730 par les tribunaux castillans, nous avons
mesuré les proportions relatives des délits représentés, le rapport précis entre la faute jugée et le
châtiment infligé. Nous avons, par ailleurs, grâce aux nombreuses et précieuses données de ces fiches
signalétiques, retracé le profil socio-professionnel et personnel des condamnés, en privilégiant le
groupe des crypto-judaïsants, qui représentent plus de 70% de l'ensemble. Une importante
documentation annexe, notamment la correspondance des tribunaux et les procès conservés, nous a
permis de reconstituer l'expérience vécue par le condamné en amant et en aval du procès de foi, de
saisir le poids de ce «vécu inquisitorial» dans le destin individuel.
Abstract
Evoqued here, is the genesis of a research project conducted within the context of a doctoral
thesis, using the secret Archives of the Spanish Inquisitorial Tribunals and our applied scientific
method and personal approach. Following the serial study of a compilation of handwritten accounts of
«autos de íe particulares» held between 1660 and 1730 by the Castilian Tribunals, we have divided
and classified by proportional percentages the crimes represented and the exact relationship between a
given punishment and a given crime. Furthermore, thanks to a large number of valuable data taken
from information sheets, we have been able to retrace the socio-professional and personal profile of
the convicted, with particular importance placed on the Crypto-judaizers, this group representing over
70% of the whole. The wealth of annex documents, particularly the tribunal's correspondences and
preserved trial records, has permitted us to piece together what the convicted went through before and
after the trials of faith and to determine the impact of the inquisitorial experience upon the individual's
existence.
La thèse que je soumets ici à votre jugement1, tente de dégager une double typo
logie - du délit et de la peine - dans l'Espagne inquisitoriale de Charles II à Philippe V.
Elle repose - pour l'essentiel - sur une triple série de documents du fonds
«Inquisition» des Archives Nationales d'Espagne conservé à Madrid.
* Exposé de soutenance Paris-Sorbonne 21 janvier 1991. 430 HISTOIRE ECONOMIE ET SOCIETE
1) Une série de registres intitulés «Desterrados de Corte» (soit : Interdits de sé
jour...) rassemblant quelque trois mille cinq cents condamnés ayant figuré en auto
dafé, par décision d'un des douze tribunaux castillans. Ils constituent le noyau dur de
notre étude.
2) La série de vingt registres de correspondance adressée par les tribunaux au
Conseil d'Inquisition, dont chaque pièce, soigneusement annotée, porte en marge les
principaux éléments de la réponse. Ces missives m'ont permis, je crois, d'éclairer,
d'étoffer, de situer. . . nombre de cas consignés sur les registres de la premère série.
3) Un ensemble, enfin, de documents divers : allant des lettres (ou simples notes)
éparses aux procès, en passant par les «relations de cause», allant des guides jur
idiques en usage dans les tribunaux de province aux copies de décrets regroupés en
gros volumes dans les Archives du Conseil d'Inquisition.
La première série - les «Libros de Desterrados» - est, en dépit de l'intitulé, une
compilation de «relations» d'autodafés particuliers, adressées à Madrid après chaque
célébration, par le tribunal concerné. Chaque relation, manuscrite, à usage strictement
interne, est en fait la liste des personnes ayant figuré à la «cérémonie» : un outil de
travail, donc, sans rhétorique, une série de rubriques systématiques mettant
policièrement en fiche les condamnés.
Cet ensemble invitant à l'analyse quantitative, dans le cadre précis du procès
abouti ayant débouché sur l'exhibition en autodafé particulier, nous l'avons - dans un
premier temps - traité en ce sens. En distinguant deux directions :
1) L'information portant précisément sur le délit enregistré et la peine imposée a
permis, je crois, de mesurer avec exactitude, pour la période donnée :
- D'une part, la proportion des délits représentés.
- De l'autre, le rapport entre le «crime» et le châtiment.
2) Par ailleurs, les coordonnées d'identification de chaque personne ainsi
«fichée», permettent d'esquisser le profil socio-professionnel, et même physique, des
condamnés. Nous avons alors détaché, logiquement, le groupe des cryptojudaïsants
(qui représentent 71% de l'ensemble), et les autres en contrepoint.
A l'issue de cette analyse quantitative, et sous la pression des condamnés, deve
nus si familiers qu'ils ont «investi» une partie de ma vie, s'imposèrent d'autres pe
sées.
Grâce aux séries complémentaires j'ai essayé, au-delà des chiffres, de saisir les
principaux aspects de X expérience inquisitoriale, vécue par le condamné en amont et
en aval de l'autodafé. De l&#

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