Crise, mutations techniques et transformations des rapports des groupes au territoire - article ; n°1 ; vol.47, pg 113-124
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Crise, mutations techniques et transformations des rapports des groupes au territoire - article ; n°1 ; vol.47, pg 113-124

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1989 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 113-124
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Gilly
Crise, mutations techniques et transformations des rapports des
groupes au territoire
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 47. 1er trimestre 1989. pp. 113-124.
Citer ce document / Cite this document :
Gilly Jean-Pierre. Crise, mutations techniques et transformations des rapports des groupes au territoire. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 47. 1er trimestre 1989. pp. 113-124.
doi : 10.3406/rei.1989.1290
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1989_num_47_1_1290mutations techniques et Crise,
transformations des rapports
des groupes au territoire
Jean-Pierre GILLY
Professeur à l'Université de Toulouse-2
LEREP
La question des rapports des groupes à l'espace infra-national, et notamment
celle de leur impact sur les systèmes productifs locaux, a fait l'objet d'un certain
nombre de travaux. En particulier les recherches conduites par le LEREP ont abouti
à l'élaboration d'une méthodologie d'analyse de cet impact qui apparaît comme
fortement différenciée selon les activités productives, le mode d'organisation interne
et la stratégie globale des groupes. Les mutations technologiques et productives
qui accompagnent la crise, conduisent ces derniers à adopter de nouveaux com
portements prenant en compte, de manière croissante, la variable spatiale. En par
ticulier, les processus territorialisés de création de technologies qui s'organisent
aujourd'hui au sein des technopoles, invitent à reconsidérer la nature des rapports
des groupes à leur environnement spatial. Au schéma d'analyse considérant ce
dernier comme structuré et maîtrisé par les groupes, doit être subsituée une appro
che moins mécaniste prenant en compte les spécificités de certains espaces écono
miques localisés (comme les technopoles) et leur capacité de rétroaction sur l'orga
nisation et la stratégie des groupes.
L'introduction de concepts méso-économiques tels que ceux de groupe et de
système productif local, et leur intégration dans une approche de changement tech
nologique du type de celle développée par J.-L. Gaffard (1), nous a permis d'avan
cer dans l'analyse de ces phénomènes.
1. — LES RAPPORTS DES GROUPES A L'ESPACE : UNE APPROCHE
MÉSO-ÉCONOMIQUE
Analyser les rapports noués par les groupes avec l'espace implique que soient
d'abord définis le concept de groupe et celui d'espace.
a) Selon une première approche, à caractère juridico-institutionnel, nous défi
nirons un groupe comme un ensemble de sociétés reliées entre elles par un système
de relations financières hiérarchisées sous l'égide de la société-mère. Ces relations
financières, qui matérialisent des rapports de pouvoir, confèrent à cette dernière
le pouvoir économique qui s'exerce sur l'ensemble des sociétés du groupe (y comp
ris des sociétés contrôlées minoritairement).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 47, T' trimestre 1989 113 société-mère, centre de décision unique, assure fondamentalement la foncLa
tion financière (mobilisation et allocation des capitaux) qui, dans le groupe, est
séparée des autres fonctions. En cela, la structure de groupe se différencie de celle
de la Grande Entreprise traditionnelle. Ainsi a-t-on pu dire (2) que la société-mère
réalisait la valorisation financière (c'est-à-dire l'accumulation privée du groupe),
les filiales la marchande, les établissements la valorisation productive.
La spécificité d'un groupe ne saurait donc se limiter à sa définition intitution-
nelle : la stratégie financière de développement caractérise ainsi la prééminence
de la fonction dans le mode de fonctionnement du groupe. En même
temps, l'organisation en groupe de sociétés apparaît comme la structure la mieux
adaptée pour agréger, inter-relier et mettre en cohérence un ensemble d'unités éc
onomiques dotées de compétences multiples, dans le cadre d'une stratégie globale
(à dominante financière ou à dominante productive), fixée par le système dir
igeant qui exerce le pouvoir économique (3). Et c'est à ce niveau central (celui de
la société-mère) que peuvent être saisies les articulations entre organisation juridico-
financière et organisation technico-productive qui fondent la capacité du groupe
à fusionner stratégie financière et stratégie productive. Se trouvent ainsi définis
et délimités l'autonomie relative des unités constitutives du groupe, leurs parts
respectives dans le projet d'ensemble (ou stratégie globale), les relations qui les
unissent au sein de l'organisation interne du groupe et, par voie de conséquence,
leur potentiel d'articulation avec l'environnement spatio-économique.
Si fondamentalement l'approche ci-dessus du groupe ne saurait être remise en
question, le déroulement de la crise oblige à la nuancer dans la mesure où des
relations inter-firmes d'un type nouveau (accords entre groupes, liens groupes-
milieux innovateurs) se développent depuis quelques années. La crise, en effet,
impose aux groupes de nouvelles structures de coûts caractérisées par un accroi
ssement relatif des coûts d'organisation interne vis-à-vis des coûts de transaction
(4,5) externe par les marchés. Ainsi, à la logique d'internalisation des activités
et de concentration financière qui a prévalu durant la croissance se combine
aujourd'hui une logique de coopération (n'impliquant pas de relations financiè
res) visant à réduire les risques et les coûts d'innovation et de production.
En tout état de cause, le groupe reste l'acteur dominant de la structuration finan
cière, technique et industrielle des systèmes productifs — qui se con
crétise par l'établissement d'un complexe mouvant de relations intra et inter-firmes-
polarisées entre la coopération et la concurrence.
b) La notion d'espace renvoie à de nombreuses approches tant théoriques
qu'empiriques. Celle que nous considérons ici est au carrefour de deux approches
économique et intitutionnelle entretenant entre elles des rapports pouvant deve
nir contradictoires.
• L'approche consiste à introduire les logiques territoriales ins
crites dans des rapports politiques et développées par des appareils administrat
ifs, plus ou moins dépendants de l'État Central, et aux prérogatives spati
oéconomiques diversifiées et hiérarchisées, d'ailleurs parfois concurrentes : munic
ipalités, départements, régions,... ministères, DATAR,... structures d'aménagem
ent,... CCI. On peut ainsi définir à l'intérieur du territoire national des territoi
res régionaux, départementaux, communaux.
114 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 47. T" trimestre 1989 Au niveau infra-national, les logiques territoriales propres au système institu
tionnel français présentent deux caractéristiques principales. Elles tendent tout
d'abord à la mise en cohérence des tissus socio-économiques locaux par la mise
en place d'interfaces et de structures de coopération entre les acteurs techniques,
économiques, sociaux, objectif qui ne va pas sans contradictions ni conflits, liés
à leur multiplicité même et à leur dépendance vis-à-vis de la sphère politique. Par
ailleurs, elles participent à la médiation et à la mise en rapport des sociétés locales
avec l'État central (6).
• L'approche économique est centrée sur le concept de système productif (7) :
complexe articulé d'unités productives caractérisé par un principe de hiérarchisa
tion et par un principe de cohérence. Par hiérarchisation, nous signifions que les
rapports entre unités productives (*) sont asymétriques c'est-à-dire s'inscrivent tou
jours dans des rapports de domination-dépendance (qui n'excluent pas certaines
formes de coopération), renvoyant en définitive au concept de pouvoir économiq
ue. Par cohérence, nous entendons la capacité, toujours relative, d'un système
productif à se reproduire à travers un ensemble stabilisé d'interdépendances
technico-économiques mais aussi socio-économiques (rapports firmes/main-
d'œuvre, essentiellement).
Le déploiement géographique des systèmes productifs permet alors d'introd

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents