Cumes, l Étrurie et Rome à la fin du VIe siècle et au début du Ve siècle. Un aspect des premiers contacts de Rome avec l hellénisme - article ; n°1 ; vol.69, pg 7-44
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Cumes, l'Étrurie et Rome à la fin du VIe siècle et au début du Ve siècle. Un aspect des premiers contacts de Rome avec l'hellénisme - article ; n°1 ; vol.69, pg 7-44

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1957 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 7-44
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 76
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Bernard Combet-Farnoux
Cumes, l'Étrurie et Rome à la fin du VIe siècle et au début du Ve
siècle. Un aspect des premiers contacts de Rome avec
l'hellénisme
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 69, 1957. pp. 7-44.
Citer ce document / Cite this document :
Combet-Farnoux Bernard. Cumes, l'Étrurie et Rome à la fin du VIe siècle et au début du Ve siècle. Un aspect des premiers
contacts de Rome avec l'hellénisme. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 69, 1957. pp. 7-44.
doi : 10.3406/mefr.1957.7409
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1957_num_69_1_7409L'ETRURIE ET ROME ,
A LA FIN DU VIe SIÈCLE ET AU DÉBUT DU Ve SIÈCLE
UN ASPECT DES PREMIERS CONTACTS DE ROME
AVEC L'HELLÉNISME
PAR
M. B. Combet Farnoux
Membre de l'École
Au lendemain de la Révolution de 509, quand Rome, pressée par
le puissant souverain de Clusium, Porsenna, essaie de remédier à la
famine menaçante, elle cherche à acheter du blé au pays des
Volsques, dans les marais Pontine et à Cumes1. Plus tard, sous le
consulat de Titus Geganius et de Publius Minucius (492-491), au
moment où les luttes incessantes contre les Latins et les peuples
montagnards des abords de Rome, plus encore les troubles consé
cutifs à la sécession de la plèbe, eurent ruiné les récoltes et inte
rrompu les travaux agraires, Rome une fois de plus chercha à s'a
pprovisionner en blé près des cités de Grande-Grèce, à Cumes et
jusqu'en Sicile2. Rares sont les renseignements de cette sorte à
1 Cf. Liv. II, 9, 6 : « Annonae in primis habita cura, et ad frumentum
comparandum missi alii in Volscos, alii Gumas. »
Cf. Dion. Hal. V, 26, 3 : εις δέ τήν Καμπανίδα Κύμην καΐ τας έν τφ Πω-
μεντίνφ πεδύρ πόλεις άποστεϊλαι πρέσβεις άξιώσοντας αύτας σίτου σφίσιν
έξαγωγήν έπιτρέψαι.
2 Cf. Liv. Il, 34, 3, 4 : « Ventumque ad interitum servitiorum utique
et plebis esset, ni consules providissent, dimissis passim ad frumentum
sectandum non in Etruriam modo dextris ab Ostia litoribus laevoque per
Volscos mari usque ad Cumas, sed (quaesitum) in Siciliana quoque : adeo
finitimorum odia longinquis coegerant indigere auxiliis. Frumentum
Gumis cum coemptum esset, naves pro bonis Tarquiniorum ab Aristo-
demo tyranno, qui hères erat, retentae sunt... »
Cf. Dion, Hai, VII, 1, 3 : ταΰτα ή βουλή μαθοϋσα πρέσβεις διεπέμπετο wm
8 Β. COMBET FARNOUX
l'endroit des rapports de Rome avec les Grecs à haute époque dans
l'antique tradition annalistique romaine, et, s'il est fait quelque
mention d'un contact avec les cités helléniques, la critique moderne
est tentée de voir dans ces informations fragmentaires et épiso-
diques l'effet d'interpolations rejetant à date trop élevée des évé
nements plus tardifs. Il est d'usage de faire à la Rome des temps
archaïques un horizon trop rétréci : que Polybe affirme là conclu
sion d'un traité de commerce entre Rome et Carthage aux premiers
jours de la République, on tient volontiers la date de 509 pour ana
chronique1. Les influences extérieures, hormis celle de la civilisa
tion étrusque, pourtant elle-même fortement hellénisée, auraient
eu peu de prise sur la Rome archaïque, et c'est à époque tardive
déjà, au ive siècle, quand Rome entra en contact direct avec la
Campanie, qu'elle aurait connu l'influence hellénique.
Au ve siècle, Rome dut faire figure de pauvre cité, elle parait alors
échapper au domaine de la civilisation étrusque, contrainte de dé
fendre son territoire proche contre ses voisins latins, et de faire face
aux incursions des peuplades montagnardes. La tradition annal
istique, déformée sans doute, qui nous est parvenue par Tite-Live
προς Τυρρηνούς καΐ Καμπανούς καΐ το χαλούμενον Πωμεντΐνον πεδίον σίτον
6σον αν δύναιντο πλείστον ώνησομένους.
Cf. Dion. Hal. VII, 2, 1 et 3 : ol μέν οδν έπί Σικελίας πλέοντες πρέσβεις
χειμωνι χρησάμενοι κατά θάλατταν καΐ κύκλω τήν νησον περιπλεΐν άναγκασ-
Οέντες χρόνιοί τε κατήχθησαν προς τον τύραννον...
6μοια δέ τούτοις συνέβη παθεΐν καΐ τοις εις τήν Ίταλιωτιν άφικομένοις
Κύμην.
1 Cf. Polybe III, 22, 4 : είσΐ δ' αϊ συνθηκαι τοιαίδε τινές" « επί τοις δε
φίλίαν είναι 'Ρωμαίοις καΐ τοις 'Ρωμαίων συμμάχοις και Καρχηδονίοις καΐ
τοις Καρχηδονίων συμμάχοις... »
Cf. J. Η. Thiel, A history of roman sea-power before the second punie
tvar, p. 6, note 10. — Gf. R. L. Beaumont. The date of the first treaty be
tween Rome and Carthage. Dans /. R. S., XXIX, 1939, p. 74-86. — Cf.
R. Besnier, L'état économique de Rome de 509 à 264 av. J.-C. Dans Revue
historique de Droit français et étranger, 1955, n° 2, p. 195-226. Sur la
question, voir plus particulièrement p. 217 à 226 et la bibliographie de la
note 34, p. 218. l'ÉTRURIE ET ROME A LA FIN DU VIe SIÈCLE 9 CUMES,
et Denys d'Halicarnasse, nous donne de ce temps de repli et de
luttes sans gloire une -idée que confirme souvent la pauvreté dès
trouvailles archéologiques correspondant à cette période. Au
ve siècle, la prépondérance étrusque est tenue en échec : devant
la poussée des peuples montagnards venus de l'intérieur, peut-être
autant que face à la réaction des cités hellènes de Grande-Grèce,
l'aire de la civilisation étrusque se restreint en Italie centrale, et
Rome mène une existence obscure pleine de périls. Au vie siècle, au
contraire, Rome dut prospérer comme les autres cités d'Ëtrurie
maritime : la Rome de la fin de l'époque royale est réputée ville
étrusque. Nous sommes en droit de contester le caractère franche
ment étrusque de la Ville des temps archaïques, si nous considérons
le peu de traits étrusques qu'elle garde par la suite, mais nous ne
pouvons nier qu'elle ait vécu directement sous l'influence de la
civilisation étrusque, qui prospéra dans les cités maritimes proches
de Rome, telles Caeré, Tarquinies et Vulci. Ces villes d'Êtrurie
maritime n'ont cessé d'être au contact du monde grec, dont l'i
nfluence ne dut pas seulement s'exercer par l'intermédiaire de la
Grande-Grèce. Caeré, Tarquinies, Vulci, Véies, Faléries, Terni, et
même Chiusi au cœur de l'Italie centrale, ont fourni un matériel
céramique d'origine hellénique d'un style beaucoup plus ancien
que les poteries découvertes dans les tombes les plus antiques de
la nécropole de Cumes 1. Les premiers liens commerciaux entre les
Grecs et l'Êtrurie paraissent antérieurs à la fondation de l'établi
ssement grec réputé traditionnellement le plus ancien en Occident,
Cumes. Les cités d'Ëtrurie maritime semblent avoir non seulement
importé les produits de la céramique grecque, mais encore accueilli
des potiers grecs : le souvenir nous est conservé par la tradition
d'artistes grecs qui se seraient installés en Étrurie au milieu du
1 Cf. Alan Blakeway, « Demaratus ». A study in sortie aspects of the
earliest hellenisation of Latium and Etruria. Dans /. R. S., t. XXV,
année 1935, p. 129. 10 Β. COMBET FARNOUX
viie siècle. Un Corinthien, Démaratos, apparenté à l'aristocratique
famille des Bacchiades, aurait fait sa fortune en commerçant régu
lièrement avec les cités d'Étrurie maritime ; quand Cypsélos, vers
657, s'empara de la tyrannie à Gorinthe, Démaratos se serait exilé
et installé à Tarquinies où il comptait de nombreux amis1. Des po
tiers corinthiens, Eucheiros, Diopos et Eugrammos, l'auraient suivi
à Tarquinies2. Une tradition vivace rattachait d'un autre côté
Démaratos aux derniers souverains de Rome : établi à Tarquinies, y aurait épousé une Étrusque de famille noble, et de
cette union seraient issus deux fils. Le plus jeune d'entre eux,
Lucius Tarquinius Priscus, désigné sous le nom de Lucumon par
Tite-Live, alla se fixer à Rome où il devint roi. On a contesté cette
tradition qui fait descendre d'un émigré corinthien la dynastie
étrusque des derniers rois de Rome, et il est loisible d'y voir seul
ement une fable, invention tardive de l'historiographie grecque dési-
1 Cf. Polybe VI, 2, 10 : "Οτι Λεύκιος ό Δημάρατου του Κορινθίου υιός
εις 'Ρώμην ώρμησε, πιστεύων αύτφ τε και τοις χρήμασι...
Gf. Dion. Hal. Ill, 46, 3, 4 et 5 : Κορίνθιος τις άνήρ δνομα Δημάρατος
έκ της Βακχιάδων συγγενείας έμπορεύεσθαι προελόμενος έπέπλευσεν εις την
Ίταλίαν όλκάδα τε οίκεί

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