De Gaulle et la candidature britannique aux communautés européennes - article ; n°1 ; vol.13, pg 131-142
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Histoire, économie et société - Année 1994 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 131-142
Abstract General de Gaulle was not radically inimical to Britain's entry into the Common market ; the making of his policy in this matter only took place gradually. The successive stages are analyzed, particularly on the occasion of the meetings which de Gaulle had with Prime Minister Macmillan, at Champs (june 1962) and Rambouillet (december). The «veto» of January 1963 was the product of the international context — the failure of the Fouchet plan, the anglo-american agreement on Polaris missiles, the Cuba crisis — and of the relationship at the time between the U.S.A. and Europe. The second British application for admission and the second «veto» (1967) are then examined ; a serious deterioration in relations between Britain and France resulted and was illustrated by the «Soames affair». This paper carefully qualifies and explicits a policy which was not at all monolithic.
Résumé Le Général de Gaulle n'était pas a priori formellement hostile à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun ; sa politique ne s'est élaborée que progressivement. Les diverses étapes de cette élaboration sont retracées à travers les entrevues entre de Gaulle et le Premier ministre Macmillan, à Champs (juin 1962) et à Rambouillet (décembre). Ce fut le contexte international — échec du plan Fouchet, accord anglo-américain sur les Polaris, crise de Cuba — et l'ensemble des relations euro-américaines, qui conduisirent au «veto» de janvier 1963. La seconde candidature britannique et le second veto (1967) sont ensuite examinés, ainsi que la détérioration des rapports franco-britanniques (affaire Soames). Un soin particulier est apporté à nuancer et préciser une politique qui ne fut pas monolithique.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Françoise de La Serre
De Gaulle et la candidature britannique aux communautés
européennes
In: Histoire, économie et société. 1994, 13e année, n°1. pp. 131-142.
Résumé Le Général de Gaulle n'était pas a priori formellement hostile à l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun
; sa politique ne s'est élaborée que progressivement. Les diverses étapes de cette élaboration sont retracées à travers les
entrevues entre de Gaulle et le Premier ministre Macmillan, à Champs (juin 1962) et à Rambouillet (décembre). Ce fut le
contexte international — échec du plan Fouchet, accord anglo-américain sur les Polaris, crise de Cuba — et l'ensemble des
relations euro-américaines, qui conduisirent au «veto» de janvier 1963. La seconde candidature britannique et le second veto
(1967) sont ensuite examinés, ainsi que la détérioration des rapports franco-britanniques (affaire Soames). Un soin particulier est
apporté à nuancer et préciser une politique qui ne fut pas monolithique.
Abstract General de Gaulle was not radically inimical to Britain's entry into the Common market ; the making of his policy in this
matter only took place gradually. The successive stages are analyzed, particularly on the occasion of the meetings which de
Gaulle had with Prime Minister Macmillan, at Champs (june 1962) and Rambouillet (december). The «veto» of January 1963 was
the product of the international context — the failure of the Fouchet plan, the anglo-american agreement on Polaris missiles, the
Cuba crisis — and of the relationship at the time between the U.S.A. and Europe. The second British application for admission
and the second «veto» (1967) are then examined ; a serious deterioration in relations between Britain and France resulted and
was illustrated by the «Soames affair». This paper carefully qualifies and explicits a policy which was not at all monolithic.
Citer ce document / Cite this document :
de La Serre Françoise. De Gaulle et la candidature britannique aux communautés européennes. In: Histoire, économie et
société. 1994, 13e année, n°1. pp. 131-142.
doi : 10.3406/hes.1994.1734
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1994_num_13_1_17342. DE GAULLE ET LA CANDIDATURE BRITANNIQUE
AUX COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
par Françoise de LA SERRE*
Résumé
Le Général de Gaulle n'était pas a priori formellement hostile à l'entrée de la Grande-Bretagne
dans le Marché Commun ; sa politique ne s'est élaborée que progressivement. Les diverses étapes de
cette élaboration sont retracées à travers les entrevues entre de Gaulle et le Premier ministre
Macmillan, à Champs (juin 1962) et à Rambouillet (décembre). Ce fut le contexte international —
échec du plan Fouchet, accord anglo-américain sur les Polaris, crise de Cuba — et l'ensemble des
relations euro-américaines, qui conduisirent au «veto» de janvier 1963. La seconde candidature
britannique et le second veto (1967) sont ensuite examinés, ainsi que la détérioration des rapports
franco-britanniques (affaire Soames). Un soin particulier est apporté à nuancer et préciser une politique
qui ne fut pas monolithique.
Abstract
General de Gaulle was not radically inimical to Britain's entry into the Common market ; the
making of his policy in this matter only took place gradually. The successive stages are analyzed,
particularly on the occasion of the meetings which de Gaulle had with Prime Minister Macmillan, at
Champs (june 1962) and Rambouillet (december). The «veto» of January 1963 was the product of the
international context — the failure of the Fouchet plan, the anglo-american agreement on Polaris
missiles, the Cuba crisis — and of the relationship at the time between the U.S.A. and Europe. The
second British application for admission and the second «veto» (1967) are then examined ; a serious
deterioration in relations between Britain and France resulted and was illustrated by the «Soames
affair». This paper carefully qualifies and explicits a policy which was not at all monolithic.
Pour avoir refusé de participer, dès l'origine, à des institutions où sa présence
était pourtant souhaitée, la Grande-Bretagne a longtemps vu sa politique extérieure
dominée par la recherche de relations avec les Communautés européennes. Parallèl
ement celles-ci ont parfois souffert, dans leur progression et leur développement, de la
fixation quasi-obsessionnelle ressentie par certains Etats-membres sur l'avenir des re
lations entre la Communauté et le Royaume-Uni. Dans les refus successifs opposés,
en 1963 puis en 1967, à l'entrée de la Grande-Bretagne dans les Communautés, le
* Directeur de recherche à la Fondation Nationale des Sciences Politiques (CERI). Professeur à l'Institut
d'Etudes Politiques de Paris.
N.D.L.R. Ce texte, présenté d'abord aux journées internationales de 1990, «De Gaulle en son siècle», a été
publié dans le tome V des Actes de ce colloque (L'Europe, pp. 192-202). Nous remercions vivement la
Fondation Charles de Gaulle pour l'autorisation de le réimprimer. 132 HISTOIRE ECONOMIE ET SOCIETE
rôle joué par le général de Gaulle a été déterminant, au point de faire apparaître le pro
blème de l'élargissement comme une affaire essentiellement franco-britannique.
Après avoir manifesté réticences et hostilité à l'égard des premières tentatives
d'intégration européenne, après avoir voulu torpiller le Marché Commun naissant par
la proposition d'une grande zone de libre-échange, la Grande-Bretagne manifeste, en
1961, le souhait d'adhérer aux Communautés européennes. Parce qu'il est soucieux
d'associer le Royaume Uni à l'essor économique des Six et parce que la CEE peut
fournir un nouveau cadre à l'influence britannique, le gouvernement conservateur
d'H. Macmillan décide de demander les conditions auxquelles la Grande-Bretagne
pourrait rejoindre la Communauté.
Quelles sont alors les réactions françaises ? Dans la genèse de la position du
général de Gaulle quelques repères semblent pouvoir être établis. En premier lieu (et
comme l'atteste la conférence de presse du 5 septembre 1961), il semble qu'il n'y ait
pas eu, de la part du Général, et contrairement à ce qui a été parfois écrit, d'opposition
radicale, a priori, à l'élargissement de la Communauté au Royaume Uni. Tout porte à
croire au contraire que la doctrine française en la matière s'est élaborée progressive
ment et que les difficultés soulevées en Grande-Bretagne même, par la perspective de
l'adhésion, ont longtemps paru suffisantes au chef de l'Etat français pour rendre loin
taines et improbables les chances d'un élargissement de la CEE à ce pays. Compte
tenu de l'hostilité déclarée existant au sein des deux principaux partis, du manque
d'enthousiasme de l'opinion publique, des multiples exceptions formulées par les Ang
lais au début de la négociation, l'entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché Com
mun n'est pas apparue comme un problème exigeant, dès le départ, une position tran
chée. Aussi la réponse française aux demandes anglaises a-t-elle été, dans un premier
temps, indirecte et articulée autour de deux éléments. Tout d'abord une acceptation de
l'ouverture des négociations (sur la base d'une interprétation de l'article 237 du Traité
de Rome différente de celle qui prévaudra lors de la seconde candidature en 1967).
Ensuite une insistance particulière mise par Paris à obtenir que la construction euro
péenne telle que l'envisage le gouvernement français ne souffre aucun retard du fait
des négociations engagées avec le Royaume-Uni. Ni dans ses aspects politiques, ce
qui signifie la poursuite et l'accélération des conversations sur l'Union politique
amorcées en février 1961 (Plan Fouchet). Ni dans ses aspects économiques, ce qui
implique le renforcement du Marché Commun agricole par l'adoption (en janvier
1962) d'un certain nombre de règlements, puis du régime financier provisoire,
l'acceptation de ces textes par les Britanniques étant présentée comme le test décisif de
la conversion du Royaume-Uni à l'Europe.
La rencontre de Champs ( 1 -2 juin 1 962)
Dans cette élaboration progressive de la position du général de Gaulle, la ren
contre de Champs avec le Premier ministre britannique constitue un

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