Découverte à Troyes sous Louis XV d un trésor de monnaies d or romaines - article ; n°31 ; vol.6, pg 113-137
26 pages
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Découverte à Troyes sous Louis XV d'un trésor de monnaies d'or romaines - article ; n°31 ; vol.6, pg 113-137

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Description

Revue numismatique - Année 1989 - Volume 6 - Numéro 31 - Pages 113-137
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 60
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Hélène Huvelin
Découverte à Troyes sous Louis XV d'un trésor de monnaies
d'or romaines
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 31, année 1989 pp. 113-137.
Citer ce document / Cite this document :
Huvelin Hélène. Découverte à Troyes sous Louis XV d'un trésor de monnaies d'or romaines. In: Revue numismatique, 6e série -
Tome 31, année 1989 pp. 113-137.
doi : 10.3406/numi.1989.1941
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1989_num_6_31_1941HUVELIN* Hélène
DÉCOUVERTE À TROYES SOUS LOUIS XV
D'UN TRÉSOR DE MONNAIES D'OR ROMAINES1
(PL VIII)
Résumé. — Le 22 mai 1726 un trésor de 212 aurei, de Néron à Septime-Sévère, était
mis au jour à Troyes (Aube). Les documents conservés à la Bibliothèque nationale et
aux Archives de l'Aube permettent de retracer l'historique de cette trouvaille et de
faire le catalogue de 129 pièces dont certaines (22) peuvent, peut-être, encore subsister
au Cabinet des Médailles.
Fin mai 1726 un trésor de monnaies d'or romaines était découvert à
Troyes. Trois semaines plus tard un rapport officiel fait à Paris2, le
16 juin, et adressé à Monsieur de Gaumont3, intendant des Finances,
par Monsieur Leleu, procureur du Roi en la Chambre des domaines,
nous donne un récit circonstancié de cette trouvaille : «le nommé
Martin Boutard travaillant à une vigne sise vers le faubourg St-
Jacques de la ville de Troyes4, le 22 mai dernier, sur les neuf à dix
heures du matin, trouva un pot de terre grisâtre, environ deux pieds
enterré, dans lequel il y avait 21 15 pièces d'or de la largeur d'un petit
Hard, mais un peu plus épaisses, représentant plusieurs figures
d'empereurs et d'impératrices avec des devises différentes, les noms
des empereurs et impératrices, le temps du consulat et des
inscriptions latines [. . .] il en porta 56 à la Monnaie, en donna 45 au
* 25 rue du Ruisseau, 75018 Paris.
1. Une version résumée de cet article a été publiée dans le BSFN, 1988, p. 377-379.
2. Lettre adressée à Monsieur de Gaumont par Leleu, le 16 juin 1726, Archives du
Cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale, année 1726.
3. Gaumont (Jean-Baptiste de), 1663-1750. Intendant des Finances du 22 mars 1722
à novembre 1734.
4. Au lieu-dit Les Falets ou Fallets.
5. En réalité 212 (voir infra).
Revue numismatique, 1989, 6e série, XXXI, p. 113-137. 114 HÉLÈNE HUVELIN
Sieur Dufour, marchand, en trois fois et il en remit 110 au Sieur Salé6,
chanoine et archidiacre de Troyes et [. . .] ledit Sieur Salé les ayant
portées au chapitre, elles y furent partagées entre les chanoines
comme trouvées dans un fonds qui leur appartenait.»
Les archives de l'Aube conservent la minute de l'information faite
par le sieur Paillon, conseiller du roi en sa province et élection de
Troyes, commissaire nommé par Messieurs les Trésoriers de France
pour enquêter sur la découverte de monnaies d'or faite à Troyes7.
Cette enquête fut menée à Troyes les 13, 14 et 17 juin 1726.
Comparurent entre autres, le directeur de la Monnaie, Mathieu
Renard de Petiton, le sieur Nicolas Dufour, marchand, conseiller en la
cour de l'échevinage et le sieur Jean Lejeune, curé de la paroisse de
Saint-Nizier. La déposition de Martin Boutard dit «Landormy» est
naturellement la plus longue, elle couvre dix feuillets, et nous apporte
certaines précisions ainsi que des détails pittoresques. Ainsi le pot de
terre grise que brisa la houe de l'inventeur avait la forme d'un gros
citron. C'est dans son chapeau que Boutard rapporta chez lui le pot et
son contenu. Arrivé à la maison il s'enferma dans la «chambre haute»
pour recenser son magot. Il avait déjà dénombré 108 pièces quand sa
femme et son beau-frère se firent ouvrir la porte et ensemble ils en
comptèrent encore 104. Après quoi ils cherchèrent, son beau-frère et
lui, à connaître la valeur de leur trouvaille, tout en essayant d'en
dissimuler l'importance, se méfiant de tous et même l'un de l'autre. Il
serait trop long de reprendre ici tout le récit de leurs tribulations.
Toujours est-il que trois jours à peine après la découverte, un lot de
56 pièces avait été acquis, à son juste prix semble-t-il, par le directeur
de la Monnaie. Le sieur Dufour pour sa part en avait reçu, en
plusieurs fois, 45 et les avait payées sur les mêmes bases que la
Monnaie. Quant aux 110 pièces que Martin Boutard avait tenté de
sauver en les confiant au sieur Lejeune, curé de Saint-Nizier, croyant
les mettre ainsi en lieu sûr, elles se retrouvèrent entre les mains du
sieur Salé, chanoine de Saint-Pierre, qui refusa de dédommager son
vigneron «ayant touché à peu près la moitié». Mais toutes les
monnaies ne devaient rester que peu de temps en possession de leurs
nouveaux propriétaires, que ce soit le directeur de la Monnaie, le sieur
Dufour ou les chanoines du chapitre de la cathédrale. En effet, ayant
été avisé dès le 27 mai, par Paillon, son subdélégué à Troyes, tout à la
fois de la découverte et de sa dispersion entre plusieurs mains, César
Charles Lescalopier8, intendant de la province et de la frontière de
6. Ou Salle ou encore Sallet.
7. Arch. dép. de l'Aube, С 1035.
8. Lescalopier (César, Charles), 1671-1753. Nommé intendant de Champagne en
1711. TRÉSOR DE MONNAIES D'OR ROMAINES 115 UN
Champagne se transporta sur-le-champ en la ville de Troyes pour y
rassembler ce trésor. Cependant, durant son séjour, il ne put obtenir
restitution des 110 monnaies dont les chanoines de Saint-Pierre
s'étaient emparé et fut obligé de se contenter de rapporter à Châlons
les 101 pièces saisies à la Monnaie et chez Dufour auxquelles s'en
adjoignit une autre qui lui fut remise ultérieurement9 après avoir été
retrouvée dans le ruisseau, devant la maison du sieur Legrain (sans
doute perdue là par Boutard ou par son beau-frère).
D'autre part le registre des délibérations capitulaires de l'église
Saint-Pierre10 indique que, lors de la séance du 26 mai 1726, le syndic
du chapitre «ayant mis sur le bureau cent dix médailles d'or trouvées
dans la première vigne de Falets, appartenant à cette église» il fut
décidé de les distribuer «au profit de cette église, à tous ceux des
Messieurs [. . .] alors présents, ce qui a été fait sur-le-champ».
Dès le 7 juin sommation fut faite aux chanoines de Saint-Pierre, à
la requête de Messieurs les Trésoriers Généraux de France, requête
confirmée le 13 par lettre de Monsieur l'Intendant, d'avoir à
rassembler les médailles qu'ils s'étaient partagées «car telle est
l'intention de sa Majesté»11.
Les chanoines n'avaient pas attendu cette confirmation et dès le
8 juin ils remettaient les pièces à l'évêque de Troyes qui, le 10, les
envoya à Monseigneur l'ancien évêque de Fréjus en le priant de les
présenter au Roi de sa part et de celle du chapitre et de lui «marquer
les besoins pressants de cette église»12. Rappelons que l'ancien évêque
de Fréjus n'était autre qu'André-Hercule de Fleury qui avait été
précepteur de Louis XV dont il devint ministre précisément au mois
de juin de cette même année 1726.
Ainsi quinze jours après sa découverte, le trésor, divisé en deux
lots, était entre les mains des représentants du roi pour être acheminé
vers le cabinet royal.
Lescalopier avait fait dresser l'inventaire des 102 pièces qu'il fit
porter, suivant l'ordre du roi, en juillet 1726, à Monsieur le Comte de
Morville13, secrétaire d'État des Affaires étrangères et membre de
l'Académie Française, par son jeune fils Gaspard, César, Charles
Lescalopier14 et il subsiste au Cabinet des Médailles de Paris une
«Notice de 102 médailles envoyées au Roy par Monsieur Lescalopier,
intendant de Champagne au mois de juin 1726»15.
9. Lettre adressée par Lescalopier à Monsieur de Gaumont. Châlons, 17 juillet 1726.
Archives du Cabinet des Médailles, année 1726.
10. Arch. dép. de l'Aube, Délibérations capitulaires, G 1308, fol. 155 v".
11. Ibid., fol. 158 r»

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