Dédicaces delphiques  - article ; n°1 ; vol.64, pg 60-75
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1940 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 60-75
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Amandry
Dédicaces delphiques
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 64-65, 1940. pp. 60-75.
Citer ce document / Cite this document :
Amandry Pierre. Dédicaces delphiques . In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 64-65, 1940. pp. 60-75.
doi : 10.3406/bch.1940.2660
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1940_num_64_1_2660DELPHIQUES (1) DÉDICACES
(PL VI)
1. — Inv. 6342. Mai 1938. Dans le dallage de l'esplanade Nord du temple
d'Apollon, à cinq mètres à l'Ouest de la niche de l'ischégaon. Base en calcaire de
Saint Élie, cassée en trois fragments qui se raccordent, complète à droite (anathy-
rose) et à l'arrière (poli), brisée à gauche et devant. Haut, complète : 0 m. 305 ;
larg. max. : 0 m. 78 ; prof. max. : 0. m. 73. Sur la face supérieure, deux cavités
rondes (diam. : 0 m. 08), remplies d'une masse de plomb où s'encastraient des
tenons cylindriques (diam. : 0 m. 03).
L'inscription est gravée sur la face supérieure. Haut, des lettres variant de
22 millimètres (O) à 38 millimètres (Ε). Ε à trois branches égales, horizontales,
longues de 28 millimètres ; Θ/ν. Interponction marquée par deux points (un seul
conservé).
Dessin de H. Ducoux (fig. 1).
[τ]οπόλλον[ι][·]άνέθεν
Cette dalle n'était pas isolée : à droite, une autre lui faisait suite ;
à gauche, le début de l'inscription s'étendait soit sur la partie manquante,
soit sur une troisième dalle. Celle qui a été retrouvée portait une statue
de bronze, qui avançait la jambe droite.
Les caractères et le formulaire font remonter cette dédicace à l'époque
des offrandes des Corcyréens, des Argiens et des Liparéens (2), c'est-à-dire
à la première moitié du ve siècle. La face antérieure a été martelée pour
faciliter l'insertion de la pierre dans le dallage ; si l'inscription a été regravée
sur cette face au ive siècle, toute trace en a disparu.
2. — Inv. 6585. Mai 1939.. Dans un mur moderne, en contre-bas de la route,
en face du musée. Calcaire bleuté, très sommairement taillé sur toutes les faces,
(1) L'étude des cinq inscriptions publiées ici, préparée en 1939 en vue d'un mémoire qui devait
être présenté à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a été revue en 1941.
(2) FD, III, 1, 2 et 90 ; BCH, XXXV, 1911, p. 152. ι
I
ι
DEDICACES DELPHIQUES 61
y compris la face antérieure, où seul un bandeau a été soigneusement poli pour la
ligne inscrite. Le bloc, qui paraît complet (ou retaillé) en haut, en bas et à gauche,
est brisé à droite et à l'arrière. Haut. : 0 m. 28 ; larg. max. : 0 m. 43 ;
ép. max. : 0 m. 10.
Beaux caractères du ive siècle ; trait égal partout. Haut, des lettres : 15-17 milli
mètres, Ω aussi arrondi que l'O ; Ξ à trois branches égales, sans haste verticale ;
-r
4-
ι *
ï
4-

■f
±._So _i_. Χ- . 38ο ±
+. 78Ο+ y.
Fig. 1. — Dédicace du ve siècle.
Ν (haste droite décalée de 2 millimètres en haut et en bas par rapport à la haste
gauche) ; Π (haste droite haute de 6 millimètres) (PI. VI, 1) (1).
Νάξξιοι τώπόλ[λονΐ,]
Le redoublement du ξ doit être envisagé comme un fait phonétique,
rare sans doute, mais non sans exemple £2). Ce phénomène se rencontre
(1) M. Alex. Emm. Contoléon, qui a fait transporter au musée de Delphes cette inscription
découverte fortuitement, a bien voulu m'abandonner ses droits à la publication ; je lui en exprime
ici ma gratitude.
(2) Sur la gemination des consonnes dans les inscriptions delphiques, cf. E. Rûsch, Grammatik
d. delph. Inschr., p. 234-243. Sur ce phénomène phonétique en général, cf. Buck, Gr. dialects*,
p. 70 ; K. Brugmann, Griech. Gramm3., p. 131. 62 P. AMANDRY
ailleurs à six reprises, dans quatre textes différents : une fois en Thessalie (1),
une fois à Tégée (2), quatre fois dans deux des trois textes écrits en dialecte
de la Locride Occidentale qui sont parvenus jusqu'à nous (3). Le nombre
trop restreint des exemples ne permet pas de délimiter l'aire d'extension
du phénomène ; cependant, devant l'emploi répété de cette diplographie
dans la Locride Hypocnémidienne voisine de Delphes, on s'étonne moins
de la rencontrer à Delphes (4). Les quatre textes cités datent de la première
moitié du ve siècle ; certes la graphie ξξ, qui répondait vraisemblablement
à une prononciation, locale, a pu se maintenir jusqu'au ive siècle ; cependant
l'hypothèse d'une dédicace archaïque regravée satisfait mieux aux probab
ilités historiques. En effet la consécration par Naxos d'une offrande
nouvelle au ive siècle ne pourrait commémorer que le retour de l'île à
l'indépendance, après l'effondrement de l'empire athénien ; or Naxos est
loin de retrouver alors sa grandeur ancienne ; à Délos même, si elle fait
regraver la dédicace de son colosse, ce n'est qu'au me siècle au plus tôt (5).
Je crois que nous nous trouvons à Delphes en présence d'une dédicace
regravée au ive siècle, comme l'ont été tant d'autres dédicaces du sanctuaire.
On a respecté l'orthographe archaïque, ce qui n'est pas pour étonner, car,
si l'on a quelquefois modifié légèrement le texte des dédicaces en les
regravant, d'autres fois on a reproduit même la forme primitive des
lettres (6).
* Une seule offrande naxienne est connue à Delphes : la colonne du Sphinx.
Dans son état actuel, elle ne porte pas de dédicace. Notre pierre est si
sommairement dégrossie qu'elle tient plus du rocher que de la pierre
taillée. Il y aura lieu, dans l'étude topographique du sanctuaire de Gâ,
de vérifier si cette pierre n'a pu couronner le rocher et supporter la base
carrée de marbre et la base ronde sur laquelle est inscrit le renouvellement
de la promantie des Naxiens. On pourrait supposer que la dédicace a été
(1) IG, IX 2, 257 : έξξανακάδεν.
(2) IG, V 2, 108 : Πολυξξένα.
{3)a)JG, 1X1,334: ψάφιξξιν; b) Solmsen-Fraenkel, Inscr. gr.sel., 46 : δόξξαι, άξξιομάχος,
έξξόλειαν. A propos de cette inscription, Wilamowitz, Sitz. d. preuss. Akad. d. Wiss., 1927,
p. 13, a marqué son étonnement de cette graphie ξ ξ trois fois répétée.
(4) L'influence de la langue du Nord-Ouest, en particulier de l'étolien et du locrien occidental,
sur la langue de Delphes a été récemment étudiée, pour une autre époque (iie et ier siècles av.
J. C), par M. Lejeune, Observ. sur la langue des acles d'affranchissement delphiques.pp. 90-91,
125-126, 130-131, 141-148, 155-157. Cf. Addendum, p. 75.
(5) F. Courby, BCH, XLV, 1921, p. 235.
(6) Par exemple dans la dédicace des Messéniens publiée par G. Daux, BCH, LXI, 1937,
p. 69-70. ·
DÉDICACES DELPHIQUES 63
regravée en même temps qu'on gravait le décret, mais la dédicace paraît
plus ancienne (1).
3. — Inv. 6717. Avril 1939. Entre deux dalles de la voie sacrée, en face de
l'extrémité Ouest du portique des Athéniens.
Angle supérieur gauche d'une dalle de calcaire noir. Complet en haut et â
gauche (faces polies), brisé partout ailleurs. Haut. max. : 0 m. 17 ; larg. max. :
0 m. 23 ; ép. max. : 0 m. 08.
L'inscription comporte le début de deux lignes, séparées par une ligne martelée.
Première ligne à 5 cm. 5 du bord supérieur et à 3 cm. 5 du bord gauche (comme
la ligne martelée) ; troisième ligne à 0 cm. 5 du bord gauche. Haut, des lettres :
2 centimètres ; Λ : 1 cm. 5. Interligne : 2 centimètres environ. Les lettres de la
troisième ligne sont gravées d'un trait moins large, moins profond, les angles sont
moins arrondis et les extrémités moins appuyées ; elles sont légèrement plus
rapprochées (PI. VI, 2).
Σώστρατο[ς]
Βασίλι.σ[σαν ?] - -
Le martelage de la seconde ligne n'a laissé subsister aucune trace des
lettres effacées. Ce martelage n'est pas dû à une erreur de gravure qui
aurait été immédiatement corrigée, car la première et la troisième lignes
ne sont pas de la même main ; l'inscription primitive comportait deux
lignes, qui ménageaient à gauche une marge de 3 cm. 5 ; plus tard, la
seconde ligne

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