Mètis. Anthropologie des mondes grecs anciens - Année 1996 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 181-194Des cavaliers comme «beaux gosses» (pp. 181-194) Les très aristocratiques cavaliers athéniens sont «bons à montrer», ils constituent, dans les cortèges officiels, la plus belle des attracions. La sublimation de la frise du Parthénon en est le témoignage le plus éclatant. Cependant, quand ces «beaux gosses» entraient en action, lors des opérations militaires de l'armée citoyenne, leur comportement ne semble pas avoir été conforme à l'idéal hoplitique; leurs méthodes retorses les rapprochent des psiloi plutôt que des citoyens lourdement armés qui se battaient de front et en rangs serrés. Le paradoxe de la pièce d'Aristophane est précisément que, dans la gestuelle et la chorégraphie du chœur des cavaliers, pourtant bien guerrières, comme dans les évocations d'exploits militaires que le poète met dans leurs bouches, rien ne semble rappeler leurs véritables méthodes de combat. Les cavaliers aristophanesques, malgré leur jeunesse, sont des anti-éphèbes par excellence et s'identifient volontiers aux marathonomaques, paradigmes de bravoure hoplitique. C'est précisément ce qui leur permet de combattre le Paphlagonien, cet avatar comique de Cléon qui, bien qu'adulte, a tout d'un «chasseur noir». C'est aussi ce qui permet à ces jeunes aristocrates de ne pas entrer en conflit avec le Peuple, vieillard sénile que leur action contribuera à faire rajeunir à la fin de la pièce. 14 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.