Deux contes en breton bas-vannetais - article ; n°1 ; vol.27, pg 89-101
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Deux contes en breton bas-vannetais - article ; n°1 ; vol.27, pg 89-101

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Annales de Bretagne - Année 1911 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 89-101
13 pages

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Publié le 01 janvier 1911
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

Yves Le Diberder
Deux contes en breton bas-vannetais
In: Annales de Bretagne. Tome 27, numéro 1, 1911. pp. 89-101.
Citer ce document / Cite this document :
Le Diberder Yves. Deux contes en breton bas-vannetais. In: Annales de Bretagne. Tome 27, numéro 1, 1911. pp. 89-101.
doi : 10.3406/abpo.1911.1354
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/abpo_0003-391X_1911_num_27_1_1354LE DIBERDER YVES
DEDX CONTES EN BRETON BAS-YANNETAIS
grande Nous obligeance devons les d'une deux contes femme que de Pont-Scorff, l'on trouvera ancienne ci-après cultià la
vatrice : Perrine Daniel, veuve Flécher. Elle a bien voulu nous
dicter patiemment ces deux « histoires » (car le mot sorbien
« conte », lui est inconnu, et elle appelle ses contes « istoé-
rieu ») que nous nous sommes efforcé de noter aussi exacte
ment que possible, évitant de ramener les mots à la forme
adoptée dans la langue littéraire, écrivant le mot tel qu'il
devient en raison de sa situation dans la phrase, mais avec le
souci cependant de nous rapprocher autant que possible de
l'orth,pgraphe du vannetais littéraire tout en apportant à cette
orthographe quelques modifications qui nous ont paru ration
nelles; par exemple, nous n'avons pas indiqué là où il y a
mutation, la présence d'un g initial au mot à l'état isolé par
un h, rompant ainsi avec la tradition vannetaise, fort discutée
d'ailleurs. Par contre, pour faciliter la lecture, nous avons
noté des consonnes que l'on trouve soit dans le mot à l'état
isolé, soit dans la forme littéraire de ce mot, et qui, pour une
raison ou une autre, ne se prononcent pas. Mais ces con
sonnes, nous les avons mises entre parenthèses, toutes les fois
du moins que nous avons remarqué le phénomène indiqué.
Ces textes étant destinés non seulement aux folk-loristes,
mais encore à tous ceux qui s'intéressent à l'étude du breton
usuel, tel qu'il est parlé par des personnes qui ne savent pas
le français, (c'est le cas de Perrine Daniel), notre unique souci
en traduisant ces contes a été de serrer le texte autant que
possible : travail que nous ne nous flattons pas d'avoir mené
à bien. Nous avons placé entre crochets les mots que nous 90 DEUX CONTES EN BRETON BAS-VANNETAIS.
avons dû suppléer ; — entre parenthèses, la traduction plus
littéraje, mais incorrecte, de certains passages; — enfin, entre
guillemets, des expressions employées dans le français popul
aire de Basse-Bretagne et qui souvent rendent exactement
l'expression bretonne correspondante.
Nous nous rendons compte tout le premier des imperfect
ions de notre travail. Mais il nous suffira, nous l'espérons,
pour obtenir l'indulgence des celtistes et des celtisants, de
EN DOW
1. Or uéh e oè on <2) difln ha 'n oè laked i jonj mon(t) te
laerah kanow. Ion ouiè men e oè ôr zulér hag e vezè kanow
ebarh, e séhein ar 'r planch, ha iofl 'n oè hiè guélet. « Ha
me iei on nôz penèk, sur, d'où laerah. »
2. A p'en oè dèbed i goén, ion geméras ôr zah hag e ia
ba 'n hen(t) de vonet. Pe oè ba 'n hent e monet, ion en es
kawedôn difin arèl.
« Ha d'emen e iet, men dén mat ?
— Mé, ha hui ? D'emen e iet hui eue ?
— Me ia mein d'er vourh.
— Ha me ia eue !
— Ni iei hôn dow ansambl.
— Pe 'n em gawêmb hôn dow de zon(t) d'er gér, ni gâwehè
bèroh hôn amzer.
— Ma n'en é ket hir hou konisiofi...!
— A fé ! n'ouianw ket !
— 0 ! Me hani mein ne vo ket gol hir ataw ! Me zo mein
'mone(t) te glah on nebedek kanow ha zo ba ôr zulér adranw.
Me iei me hiènonn, éz ehoalh !
— la, laré en èl, me zo mein 'mone(t) te laerah ôr moutonn.
Ha n' èlein ket mein monet ken e vo oeid en du(d) de gousket.
(1) Comparer avec le fableau d'Estula, Chresto. du Moyen-Age de G. Paris
et Langlois, p. 153, ou : Recueil général et complet des- Fabliaux des XIIIe
et A7V'e siècles, par MM. A. de Montaiglon et G. Raynaud, 4e volume. CONTES EN BRETON BAS'VANNETAIS. 91 DEUX
signaler que nous sommes un not-native-speaker de la langue
bretonne ;, et nous profiterons- de l'occasion qui nous est
offerte d'adresser publiquement l'expression de notre recon
naissance à ceux qui nous ont le plus aidé dans l'étude de
notre langue : MM. Loth, P. Le Roux, et aussi Loeiz Herrieu
et Perrine Daniel. C'est à eux tous que nous devons de pou
voir apporter aujourd'hui cette première contribution à l'étude
d'une des plus bretonnes des matières de Bretagne.
LES DEUX VOLEURS
1. Une fois il y avait un homme qui avait mis son idée à
aller voler des noix. Il savait où il y avait un grenier dans
lequel il y avait des noix à sécher sur la planche, et il les
avait vues. « J'irai quelque nuit, sûrement^ les voler. »
2. Lorsqu'il eut mangé son souper, il prit un sac et se met
en route pour aller [voler]. Lorsqu'il était sur le chemin à
aller, il a rencontré un autre homme.
« Et où allez-vous, mon brave homme ?
— Mais, et vous ? Où allez-vous, également ?
— Je m'en vais moi au bourg.
— Eh ! j'y vais aussi !
— Nous irons tous les deux ensemble.
— Si nous nous trouvions tous les deux à rentrer à la
maison, trouverions plus court notre temps.
— Si votre commission n'est pas trop longue...!
— Par [ma] foi ! je ne sais pas !
— Oh ! La mienne ne sera pas très longue, toujours ! Je
m'en vais chercher quelques noix qui sont dans un grenier
retiré. J'irai tout seul, « facilement assez ! »
— Oui, disait l'autre, je suis [en train] d'aller voler un
mouton. Et je ne pourrai pas y aller d'ici que les gens ne
(2) II est très difficile de distinguer si l'on prononce onn ou oun ou on.
(Vannet. litt. un.) De même pour hon. 92 DEUX CONTES EN BRETON BAS-VANNETAIS.
Kèr er hrow e zo tost d'en ti. Mes, kal e vern ! Moiand zo
d'oumb 'n em ortaz alkent ?
— Mes, ia; mes, ba men ?
— Ba porched en iliz. »
3. En hani oè oei(t) te laerah kanow en oè taped i ganow
bioftn. Ha ma ion digoeit ba porched en iliz de ortaz i ga-
merad. Hag, al ma ariùè ke(t) bionn, ion 'n es em laket de
zèbein kanow. Ha digoéhed er bedeau, oei(t) te zoïinein er hloh
aùi(t) laret skarhein en tavarniow. Ha bôrman, er bedeau er
hlowè e traillein kanow. Ha chete sponted er bedeau.
4. Hag ôr bofam gouh e oè digoei(t) tihi bou(t) marw, mam
er person; bourman, nezen, faute dehon hi hasein d'hi bro d'hi
intèrein. Ha oè re(t) tehon bout hi goarnet ha eih té geton. Ion
gawè hir en amzer hi goarn ba i di. A pe oè laket ba on arh,
e oè kase(t) d'en iliz, ha oè leske(t) dow pé tri déiad énon, dé
ha nôz. Chete er bedeau houn(t), p'en oè klawe(t) draillein
kanow, ion 'n oè kréded e oèi on dra benèk e traillein ar er
boufam. Ha ion galipe(t) te lare(t) t'er person.
5. « Owtrou Person, ouianw ke(t) petra zo ba 'n iliz. Boud
e zo on dra benèk, suremant, e traillein en arh, rak me glowa
en trouz e strakal ! »
Hag er person e oè kam. Ne ièlè ke(t) kerhat.
« Red e vo d'oh me hasein ar hou kein. »
6. Oeid er bedeau hag er zamed ar i souk. Hag er laer
kanow e oè 'taw e tèbein kanow. A pe uélas er bedeau e tonet,
ged on dra du ar i souk, ion gredèi e oèi i gamerad e oè,
hag e oèi er moutonn geton ar i souk. Ha ion e oulenè
geton :
« Lard e ? »
Chete er bedeau houn(t) spontet, ha tôl er person énon.
« Chete ma ion, treut ha lard al e ma ! » CONTES EN BRETON BAS-VANNETAIS. 93 DEUX
soient allés se coucher. Car l'étable est près de la maison.
Mais, peu importe ! Il y a moyen pour nous de nous attendre,
tout de même ?
— Mais oui ; mais où ?
— Dans le porche de l'église. »
3. Celui qui était allé voler des noix eut vite attrapé ses
noix. Et le voilà arrivé dans le porche de l'église à attendre
son camarade. Et, comme il n'arrivait pas vite, il s'est mis
à manger des noix. Et [voilà] arrivé le bedeau, qui allait
sonner la cloche pour signifier de vider les tavernes. Et maint
enant, le bedeau l'entendait — le voleur — briser des noix.
Et voilà le effrayé.
4. Et il était arrivé à une vieille bonne femme, la mère du
recteur, de mourir; maintenant, en cons

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