Deux stèles de Thèbes  - article ; n°1 ; vol.26, pg 554-570
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Deux stèles de Thèbes - article ; n°1 ; vol.26, pg 554-570

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1902 - Volume 26 - Numéro 1 - Pages 554-570
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1902
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Wilhelm Vollgraff
Deux stèles de Thèbes
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 26, 1902. pp. 554-570.
Citer ce document / Cite this document :
Vollgraff Wilhelm. Deux stèles de Thèbes . In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 26, 1902. pp. 554-570.
doi : 10.3406/bch.1902.3373
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1902_num_26_1_3373DEUX STELES DE THEBES
(PI. VII-VIII).
Les deux stèles funéraires que nous publions ici se trouvent
au musée de Thèbes. La première, celle de Mnason (pi. VII),
y est entrée vers la fin de Tannée 1900. Elle provient de Kazi,
c'est à dire de la nécropole située au bord de la roule de Thes-
pies. Elle est endommagée dans le haut. La seconde, celle de
Rhynchon (pi. VIII), a été trouvée en Octobre 1890, dans la
ville même, encastrée dans le mur d'un moulin. Elle est brisée
en quatre morceaux qui se rajustent. La pierre dans laquelle
sont taillés les deux monuments est le calcaire noir à grain
serré qui se rencontre dans le mont Ktipas sur la route de
Thèbes à Chalcis. La stèle de Mnason mesure lra· xOra-.67x
0ra-205; celle de Rhynchon lm07x0ra-71 x0ml9. Les deux
pierres portent des dessins au pointillé ; sur la stèle de Rhyn
chon les lignes pointillées semblent avoir été reprises au burin.
La surface de la pierre est polie, à l'exception du champ enca
drant les figures, qui est piqueté. Nos planches reproduisent des
dessins faits d'après des calques et contrôlés sur les originaux,
la photographie étant impuissante à rendre un dessin très fin
sur fond noir, qui est souvent difficile à percevoir même pour
l'œil (1). Les deux stèles représentent des hoplites chargeant
à la lance sur un terrain accidenté L'un des deux, jeune
homme aux cheveux bouclés, aux joues couvertes d'un léger
duvet, s'élance en avant, la lance en arrêt et attachée au poi-
(1) Si les stèles, au lieu d'être couchées par terre dans un des hangars
' pierre du petit des musée enfants, de Tbèbes, étaient où remontées elles sont et d'ailleurs placées mal dans à l'abri le Musée des coups national de
d'Athènes, on eût pu sans doute imaginer un procédé de reproduction méca
nique qui paraîtrait préférable à celui que nous avons employé. Nous certi
fions du moins que l'auteur des dessins, M. Bagge, s'est acquitté très con
sciencieusement de sa tâche. DEUX STÈLES DE THEBES 555
gnet par une lanière de cuir. L'autre est un homme barbu,
dans la force de l'âge, au nez busqué et aux traits individuels;
le bras ramené en arrière, la main tournée en dehors et le
pouce vigoureusement appuyé sur les doigts fermés pour don
ner plus de solidité à la prise, il est représenté au moment
même où il va frapper l'ennemi. Les deux guerriers sont ar
més du bouclier rond ; le bras gauche, qui est passé dans
Γ δχχνον, tient aussi l'épée, qui, pour l'empêcher de tomber,
si la main venait à la lâcher, est attachée à un bracelet en
serrant le poignet. Le bouclier de Rhynchon est décoré à l'i
ntérieur : on y voit Bellérophon sur" Pégase planant au dessus
de la Chimère. Les deux hommes sont coiffés du casque co
nique ; celui de Rhynchon est ceint d'une couronne de laurier.
crépides,"
Rhynchon seul est chaussé de tandis que Mnasonest
représenté pieds nus. Les deux hommes sont vêtus différem
reins'
ment: Mnason a l'exomis ceinte autour des et attachée
sur l'épaule gauche, de façon à laisser l'épaule droite découv
erte, tandis que Rhynchon porte une chlamyde flottante agraf
ée sur la poitrine et ornée de broderies qui représentent des
branches de laurier et de petits dauphins. Le fronton de la
stèle de Rhynchon est décoré d'un groupe de deux person
nages entouré de palmettes et d'une fleur de lotus ; c'est un
jeune garçon qui prend une leçon de chant avec un cithariste.
Un rang d'oves court des deux côtés du champ piqueté, au
dessus de deux piliers qui soutiennent l'architrave, la figure
du guerrier étant placée dans un édicule à fronton.
Les deux figures sont aujourd hui très peu apparentes, ce
qui explique qu'elles ont pu passer longtemps inaperçues. Tel
n'était cependant pas l'aspect des stèles dans l'antiquité ; elles
. étaient peintes et probablement couvertes d'une couche de-
couleur qui ne laissait nulle part apparaître la pierre même.
Les dessins qui sont seuls conservés ne sont que les croquis
• que le peintre a jetés sur la pierre avant de commencer à ap
pliquer la couleur, lin effet, s'il en élait autrement, les des
sins, même neufs, n'eussent été qu'imparfaitement visibles.
Les silhouettes noires des figures se fussent seules détachées DEUX STÈLES DE THEBES 556
sur le fond rendu gris par le piquetage, du moins pour au
tant qu'elles· fle dépassent pas les limites du cadre, tandis que
tous les traits si ténus qui se trouvent à l'intérieur des con
tours eussent été pour ainsi dire perdus pour l'œil du spec
tateur. On peut dire qu'il eût fallu une loupe pour voir les
détails du groupe de Bellérophon avec la Chimère ou de ce
lui du vieillard avec le jeune homme. Or, si l'on admet que
nous avons affaire à des tableaux sur pierre, on accordera éga
lement que la peinture devait être complète, car on ne conçoit
guère la couleur noire du calcaire apparaissant par places
entre les tons vifs de* la peinture. Les traits des dessins que
nous voyons et qui servaient à guider la main du peintre
n'étaient donc pas destinés à être vus, une fois les monuments
terminés. Dès lors deux questions demandent à être résolues.
Pourquoi l'artiste s'est-il donné la peine de graver laborieu
sement les dessins qu'il a dû commencer par ébaucher au
crayon blanc sur la surface polie des stèles? Et pourquoi a-
t-il pris soin de piqueter le champ qui encadre les figures?
L'explication ne peut être cherchée que dans les nécessités
engendrées par les procédés techniques dont il se servait. Si
le peintre a fixé et rendu indélébile le croquis préalable, c'est
que cela était indispensable pour la réussite de l'œuvre; s'il
a piqueté une partie de la surface de la stèle, c'est qu'il en
tendait la traiter différemment des autres parties. Or nous
savons que les Grecs pratiquaient deux genres de peinture
sur pierre, la peinture en détrempe et l'encaustique. Les deux
méthodes sont mal connues, vu la rareté des documents uti
lisables et l'insuccès des quelques analyses chimiques qu'on
a tenté de faire. La dernière surtout, qui est l'art de peindre
avec des couleurs fondues à base de cire, rie semble nous être,
connue que par les textes. M. Blumner(l) pense que nous
n'avons pas un seul documentcertain de la peinture à l'encau
stique θα doit cependant à Bôtticher (2) une observation i
ngénieuse, qui répand quelque lumière sur la façon dont on
(1) Technologie, IV, p. 453, n. 2.
(2) Teklonik, p. 58 suiv. STÈLES DE THÈBES 557 DEUX
préparait les marbres, selon qu'on désirait y appliquer des
couleurs à. base de cire ou simplement des couleurs délayées
d'eau. Il constata que le rouge employé si souvent par les
marbriers attiques pour badigeonner le fond des stèles sculp
tées et qui ne contient pas de cire, était toujours appliqué sur
une surface spécialement piquée à cet effet De là à conclure
que c'est sur la pierre polie que se pratiquait l'encaustique,
il n'y a qu'un pas. L'observation faite par Botticber sur les
stèles attiques explique également d'une façon excellente ce
que nous voyons sur les stèles de Tbèbes Nous inclinons
donc à croire que, sur ces dernières, les figures et les acces
soires étaient peints à l'encaustique en couleurs brillantes,
mais que l'artiste avait renoncé à employer un genre de pein
ture aussi laborieux (1) pour le fond de teinte uniforme qui'
était destiné à donner du relief aux personnages. On com
prend aussi de la sorte, pourquoi le peintre a rendu ses pre
miers croquis ineffaçables: c'est

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents