Discussion sur le thème n° 3 : De la ville ouverte à la ville fermée, la crise du III siècle - article ; n°1 ; vol.3, pg 309-317
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Revue archéologique de Picardie - Année 1984 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 309-317
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Publié le 01 janvier 1984
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Langue Français

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Discussion sur le thème n° 3 : De la ville ouverte à la ville
fermée, la crise du III" siècle
In: Revue archéologique de Picardie. N°3-4, 1984. pp. 309-317.
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Discussion sur le thème n° 3 : De la ville ouverte à la ville fermée, la crise du III" siècle. In: Revue archéologique de Picardie.
N°3-4, 1984. pp. 309-317.
doi : 10.3406/pica.1984.1454
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_0752-5656_1984_num_3_1_1454REVUE ARCHÉOLOGIQUE DE PICARDIE H» 3-4 1984
DISCUSSION SUR LE THÈME N° 3 :
DE LA VILLE OUVERTE A LA VILLE FERMÉE
LA CRISE DU IIIe SIÈCLE
Ch. GOUDINEAU
Les questions qui se posent, à mon sens, sont les suivantes. Nous avons entendu
depuis hier — et je me permettrais d'élargir un tout petit peu le problème en ne me
concentrant pas seulement sur les villes du IIIe siècle — un certain nombre de communic
ations sur des villes et sur des agglomérations de la Gaule Belgique. Il a été regretté
ce matin, et, je crois, à juste titre, que ce faisant nous évitions un peu la problématique
entre villes et campagnes. Je crois que la présence de R. Agache ici va nous permettre
dans un instant peut-être de compléter un petit peu certaines des lacunes de nos deux
premières journées.
Personnellement, je suis frappé par deux ou trois choses. La première ce sont à
l'évidence des déséquilibres. Aussi bien ce qu'a dit Miss Wightman que les communicat
ions que nous avons entendues sur Reims et sur Metz, mettent en évidence que nous
avons, selon les axes qui ont été décrits, et qui sont les axes bien connus depuis le sud
vers les zones des légions, un axe privilégié qui a donné naissance, non seulement à
des phénomènes commerciaux qu'on ne peut pas mettre en doute, mais aussi à un
phénomène qui est bien connu et qui a été très bien décrit, notamment par l'école de
Cambridge, à savoir que ces phénomènes commerciaux sont la première étape d'un
ré investissement dans la terre qui produit les véritables notables qui eux font vivre les
villes. Il est trop facile de mettre l'accent sur le fait que telle ou telle ville est commerç
ante ou ne l'est pas. Le problème que les économistes défendent, aussi bien pour
l'époque moderne que pour l'époque antique (et il ne faut pas malgré tout négliger
totalement les économistes, ce ne sont pas tous des gens sans intérêt), c'est que le
commerce est une première étape qui amène un certain nombre de personnes à se
donner les moyens de faire ensuite vivre autrement, et peut-être de manière plus
fondamentale, des communautés. Cela nous l'avons vu pour Reims, pour Metz et pour
Trêves et il faut bien dire que tout ce qui nous a été montré ne fait que confirmer les
vues que nous avions.
Le deuxième point, c'est que, peut-être, nous avons mésestimé légèrement l'impor
tance d'un certain nombre de centres, dont nous voyons par des fouilles, qui devraient,
à mon sens, être développées, qu'ils avaient peut-être une importance plus grande
qu'on ne voulait bien leur accorder habituellement. Cette importance, malgré tout, il
faut la replacer dans les limites qui manifestement sont les leurs. Je ne crois pas per
sonnellement, au terme de ces exposés, que les villes que nous avons vues, qui sont
des villes qui jouaient un rôle administratif, aient eu le poids, comme Maurin le faisait
remarquer hier, de bien d'autres villes de Gaule. Et c'est sur ce phénomène qu'il faut
309 nous interroger. Le déséquilibre est-ouest que Miss Wightman a très bien mis en lumière
ce matin, c'est un qui est très clair. La question est de savoir pourquoi et
comment l'explication peut être à l'heure actuelle proposée. Et c'est là qu'il faut se
tourner vers les spécialistes de la campagne : on peut se demander notamment s'il n'y
a pas dans cette Gaule Belgique des pesanteurs économiques liées au fait que les
légions sont sur le Rhin (contrairement aux habitudes qui dans le midi grâce à une tra
dition urbaine ou proto-urbaine très forte ont entraîné les élites vers la ville) qui ont fait
que les grands propriétaires sont en grande partie demeurés sur leurs terres. Toutes ces
villae du Nord de la Gaule que nous ne voyons guère dans le Midi (ou de manière très
différente) n'ont-elles pas justement un rôle prédominant ? C'est, je pense, peut-être le
problème majeur de toute cette Gaule Belgique. Laissons de côté le grand axe : il est
évident. Les critères que l'on peut lui appliquer ce seront toujours des critères cumulatifs
et de tels ne permettent absolument pas de faire des distinctions ou des dif
férences.
Nous pouvons faire des cartes de répartition des mosaïques, des reliefs, des peint
ures, ce sont forcément toujours les mêmes. Elles ne font qu'accentuer les phénomènes,
donc elles n'ont pas un intérêt d'explication ; e//es ne font que renforcer des choses et
des choses que l'on connaît. La question donc qu'il faut nous poser c'est le problème
de fond. C'est le problème non pas "ville en face d'une autre ville", ce n'est pas le
problème "ville administrative en face d'une ville économique". Ces choses-là sont
faciles à définir puisque des villes économiques, ce sonf quelques exceptions que l'on
repère très facilement, ne serait-ce, comme l'a montré Duthoit, qu'avec la carte des
Sévirs Augustaux. Le problème est comment expliquer que cette Gaule Belgique ait
connu un phénomène d'urbanisation que j'ai qualifié dans La Ftance urbaine de
"médiocre" — peut-être aujourd'hui dirais-je de "modeste" — par rapport à d'autres
parties de la Gaule. Cela ne s'explique pas simplement par les villes, cela s'explique
par tout un contexte. Ce sont ces villae que vous découvrez et que vous fouillez, ce
sonf peut-être des vici sur lesquels il faut aussi porter un intérêt plus fort qu'on ne l'a
fait qui peuvent nous donner des clés.
E. WIGHTMAN
Pour ce qui est de l'école de Cambridge, je crois qu'actuellement cette école est
divisée. Il y a une branche qui est plus pure que l'autre, plus "évangéliste", qui nie
tout à fait le fait que l'on crée par le commerce des richesses appréciables. C'est-à-dire
qu'elle nie le lien entre commerce et richesse considérable et investissement dans la
terre. Je ne puis personnellement suivre cette idée. Peut-être Ch. Goudineau et moi-
même sommes-nous d'accord pour dire qu'il a été possible de créer la richesse à partir
du commerce et de l'investir dans la terre. Il reste une question à laquelle on doit
répondre, avec quoi a-t-on commencé à faire du commerce ? Parce que je crois bien
que dans le monde antique il était assez difficile de créer la richesse à partir de rien.
Je suis tout à fait d'accord qu'il faudrait regarder les campagnes ; c'est d'ailleurs à partir
de mes études sur les campagnes que je suis arrivée à la conviction qu'il existait rée
llement un déséquilibre entre les deux parties de la Gaule Belgique. A ce point de la
discussion, je crois bien qu'il faut passer la parole à R. Agache parce que je me suis
fiée en partie à ses données qui indiquaient qu'il y avait beaucoup de villae dans la
Somme qui semblaient s'arrêter avant la fin du II9 siècle ou au début du IIIe siècle et
ainsi qu'à d'autres exemples donnés par P. Léman qui constatait le même phénomène.
Du côté Trévire on ne constate aucune évidence de ce phénomène. Les villae et les
nécropoles survivent plus longtemps dans l'est que dans l'ouest mais il est toujours
possible que les datations soient à revoir.
310 E. WILL
Je voudrais me permettre de faire une remarque incidente bien que ma compétence
soit peut-être relative. Le tout joue sur la formule de Miss Wightman de "créer de la
richesse" qui est une formule très actuelle. On ne sait pas exactement qui créait de la
richesse et ce qui crée de la richesse. Je vois que pour le III9 siècle nous ne sommes
pas beaucoup plus avancés. Extérieurement parlant et avec certains indices, on pourrait
penser que du côté de Trêves, il y avait des a

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