Documents linguistiques du Gévaudan - article ; n°1 ; vol.77, pg 5-57
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1916 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 5-57
53 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1916
Nombre de lectures 71
Langue Catalan
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Extrait

Clovis Brunel
Documents linguistiques du Gévaudan
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1916, tome 77. pp. 5-57.
Citer ce document / Cite this document :
Brunel Clovis. Documents linguistiques du Gévaudan. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1916, tome 77. pp. 5-57.
doi : 10.3406/bec.1916.451122
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1916_num_77_1_451122DOCUMENTS LINGUISTIQUES
DÛ GÉVAUDAN
La dénomination de « pays de Grévaudan » s'appliquait sous
l'ancien régime au territoire du diocèse de Mende1, qui lui-même
correspondait à la cité romaine des Gabales. Cette région, très
diverse au point de vue naturel2, a joui d'une constante unité
politique, parce que l'évêque s'y était constitué un pouvoir tem
porel féodalement indépendant3. C'est en 1161 seulement qu'il
entre avec le roi de France en rapports qui sont fixés définitiv
ement par l'acte de « paréage », conclu en 1307 entre Philippe le
Bel et Guillaume Durand, neveu du Spéculateur. Le territoire
de l'ancien diocèse de Mende a passé presque en entier dans le
département de la Lozère, la ville de Saugues et quatorze
paroisses voisines en furent distraites à peu près seules en 1790
pour être attribuées au département de la Haute-Loire4.
1. La carte de Cassini indique les limites de ce diocèse. Comme elles coïn
cidaient avec celles du bailliage de Mende, on trouvera aussi une carte du
Gévaudan dans A. Brette, Recueil de documents relatifs à la convocation
des États-Généraux en 1789, Atlas des bailliages, Paris, 1904 (Collection de
documents inédits), n° 29. Un pouillé détaillé du diocèse de Mende a été publié
en feuilleton du journal le Courrier de la Lozère (1910 et suiv.), par M. l'abbé
Foulquier, sous le titre de Notes biographiques sur le clergé, etc.
2. Elle se divise en trois parties : la montagne (Margeride et Aubrac, ter
rain granitique), le causse (causse de Sauveterre et causse Méjan, terrain
calcaire), les Cévennes (terrain schisteux). Voir article Lozère dans la Grande
Encyclopédie.
3. Voir C. Porée, Les évêques-comtes de Gévaudan (en cours de publication
depuis 1914), dans ses Études d' histoire et d'archéologie sur le Gévaudan, p. 347
et suiv. (feuilles distribuées, en annexe du Bulletin trimestriel de la Société
d'agriculture, industrie, sciences et arts du département de la Lozère, depuis
1908). Sur l'histoire générale du pays, voir Abbé Oilier, Notice historique sur
le Gévaudan, publiée par l'abbé Remize (Mende, 1908).
4. Voir A. Jacotin, Dictionnaire topographique du département de la
Haute-Loire, Paris, 1907 (Dictionnaire lopographique de la France), p. xxin
et xxvii. 6 DOCUMENTS LINGUISTIQUES DU GÉTAUDAN-
Malgré sa situation peu accessible, sa pauvreté et l'absence de
grande cour laïque aussi bien que de centre d'études ecclésias
tiques, le Gévaudan a été pendant le xne siècle et le début du
siècle suivant le siège d'un certain mouvement littéraire ] . Des
seigneurs du pays comme Garin d'Apcher2, Garin le Brun3,
Bernard Sicard4, Marqués5, même des femmes de leur famille,
comme Azalais d'Altierfi, Almois de Châteauneuf, Iseut de Cha-
1. Les ouvrages généraux suivants : H. Vaschalde, Histoire des troubadours
du Vivarais, du Gévaudan et du Dauphiné (Paris, 1889), et J. Barbot, Jon
gleurs et troubadours g&oaudanais (annexe du Bulletin de la Société... de la
Lozère, 1899) sont des livres de simple vulgarisation littéraire.
2. Apcher, comm. de Prunières, cant, du Malzieu, arr. de Marvejols. M. C.
Fabre doit publier prochainement une étude sur ce troubadour et sur son
interlocuteur Torcafol. Voir l'analyse de son travail dans Bulletin historique
'publié par la Société scientifique et agricole de la Haute-Loire, t. 1 (1911),
p. 321-326.
3. Comme l'a vu M. l'abbé Remize (Garin le Brun, dans Bull, de la Soc...
de la Lozère, Chroniques et mélanges, t. I, 1903-8, p. 176), il est probable
que ce troubadour doit en effet être identifié avec le Garinus Bruni, frère de
Guillaume de Randon, qui est cité comme étant déjà mort, non en 1160, ainsi
que le porte la copie de la pièce aux Archives de la Lozère, G 404' , xv, mais
en 1156, suivant l'édition donnée par De Montravel, Jalès, dans Bévue du
Vivarais, t. XV (1907), p. 424, ce que confirme la mention dans J. Raybaud,
Histoire des grands prieurs... de Saint-Gilles, éd. abbé Nicolas, t. II, p. 286
(annexe des Mémoires de l'Académie de Nîmes, VII° série, t. XXVIII, 1905).
Sans doute un autre Garinus Bruni a été relevé par C. Chabaneau dans un
acte daté « vers 1174 », mais cette date est très mal établie par A. Teulet,
Layettes, t. I, p. 107, et il est probable que ce personnage est le même qui est
cité dans les actes déjà relevés de 1156 et 1162 (voir ma généalogie des Randon,
ci-après, p. 7, n. 3). La biographie provençale de Garin le Brun dit que ce trouba
dour était du Velay, mais cela n'est pas un obstacle à l'identification proposée,
car les Randon avaient des possessions dans les trois diocèses voisins de Mende,
Le Puy et Viviers; d'ailleurs, les biographies des troubadours manquent d'exac
titude géographique (voir ci-après, p. 7, n. 2).
4. Ce troubadour était de Marvejols suivant la rubrique de l'unique pièce que
nous avons conservée Ab greu consire (Bartsch, Grundriss, n° 67).
5. Un des membres de la famille de Canillac (cant, de La Canourgue, arr.
de Marvejols), dans laquelle le nom de Marqués était héréditaire. Voir J. An-
glade, Le troubadour Guiraut Riquier, Paris et Bordeaux, 1905 (Bibliothèque
des Universités du Midi, fasc. X), p. 175, n. 1.
6. Altier, cant, de Villefort, arr. de Mende. Voir Ch. Portai, Azalais d'Allier
et Clara d'Anduze, poétesses cévenoles, dans Mémoires de la Société scienti
fique et littéraire d'Alais, t. XXVII (1896), p. 265. Le titre de AUerio est pris
par une famille dont on trouve fréquemment des représentants dans les chartes
du Gévaudan. Dans l'enquête de 1307, connue sous le nom de Feuda Gabalo-
rum (Arch, de la Lozère, G 757, fol. ccxxxvn), R. d' Altier avoue tenir en fief DOCUMENTS LINGUISTIQUES DU GEVAUDAN. /
pieu1 composent alors des poésies2, d'autres tels que Randon3,
Guigue du Tournel4 protègent les troubadours. On a pu sup-
de l'évêque de Mende une partie du château de la Garde-Guérin et du village
du Raschas (comm. de Prévenchères, cant, de Villefort, arr. de Mende). Quant
au château d'Altier, il appartenait aux seigneurs de Randon (voir ci-après,
n. 3). L'un d'eux, Guigue Meschin (1195-1242), prend le titre de dominus de
AUerio en 1242, A. Philippe, La baronnie du Tournel, Mende, 1905 (annexe
du Bull, de la Soc... de la Lozère, 1903-1907), p. 93. Il est donc légitime de
chercher l'identification d'Azalaïs dans l'une et l'autre famille.
1. Châteauneuf-cle-Randon, ch.-l. de cant, de l'arr. de Mende. Chapieu, comm.
de Lanuejols, cant, de Mende. Nous consacrerons prochainement une note à ces
deux trobairiiz dans les Annales du Midi.
2. D'après les biographies des troubadours, Perdigon serait du Gévaudan, de
Lesperon, mais ce village (cant, de Coucouron, arr. de Largentière) ne faisait
pas partie du diocèse de Mende; de même, suivant la même source, Guillaume
Adhémar serait du château de Meyrueis en Gévaudan ; or, cette ville faisait
partie au moyen âge du diocèse de Nîmes.
3. Randon, château ruiné, comm. d'Estables-de-Randon, cant, de Saint-
Amans, arr. de Mende. Voir ma note : Randon protecteur des troubadours,
dans Romania, t. XXXIX (1910), p. 297. Ce personnage n'avait pas d'autre
nom que celui qu'il porte dans les poésies; dans la note 12, pièce de 1218, le
passage cité appartient à la teneur de l'acte de procédure (14 janv. 1327, nouv.
st.) passé entre Garin (et non Guillaume) de Châteauneuf et Guillaume de
Randon, non à celle de la charte de Raimon de Montauban qui y est insérée.
Il faut donc rectifier ainsi la généalogie des Randon au xn6 siècle : Guillaume
de Randon, qui apparaît en 1148, est cité avec sa femme Marie en 1156 (non
1160, voir ci-dessus, p. 6, n. 3) ; il était mort en 1186 (lire qui filius fui au lieu
de qui filius sum). —

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