Du papyrus à l’hypertexte - Essai sur les mutations du texte et de la lecture
259 pages
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Description

Cette étude porte sur les mutations et les évolutions qui sont en train de modifier les formes de la transmission textuelle.

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Publié le 16 septembre 2011
Nombre de lectures 169
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

Christan Vandendorpe Du papyrus à l’hypertexte Essai sur les mutatons du texte et de la lecture Cet ouvrage a été publié grâce à une subventon de la Fédératon canadienne des sciences humaines et sociales, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. L’auteur remercie les Collectons spéciales des bibliothèques de l’Université d’Otawa et de Queen’s University (Kingston), qui lui ont généreusement ouvert leurs trésors. © Boréal (Montréal) La Découverte (Paris) 1999 ISBN 2-89052-979-7 Cete éditon électronique reproduit presque exactement l’éditon originale. Licence GFDL pour la version électronique seulement. Table des matères Pr ésen t a ton 9 Au c ommencemen t é t ait l’ éc out e 13 É crit e t fx a ton de la pensée 17 Puissance du signe écrit 19 É critur e e t or alit é 23 Normes de lisibilit é 27 Linéarit é e t t abularit é 39 V er s la t abularit é du t e xt e 49 Con t e xt e, sens e t e f e t 69 Filtr es de lectur e 83 T e xtualit é : f orme e t sub s t ance 87 Artcula tons t e xtuelles 93 Ins t ances énoncia tv es 97 De l’ in t er actvit é au lang ag e hor s jeu 103 V arié t és de l’h ypert e xt e 113 Con t e xt e e t h ypert e xt e 123 Des limit es de la lis t e 127 V er s une s yn t a x e de l’h yperfcton 131 Lectur e de l’ imag e 139 L ’ écriv ain e t les imag es 149 Mon t ée du visuel 153 Du poin t e t des soupir s 157 Op. cit. 163 Lectur e in t ensiv e e t e xt ensiv e ou les dr oits du lect eur 167 R epr ésen t a tons du livr e 173 St abilit é de l’ écrit 179 Spa talit é de l’ écrit e t c on tr ôle du lect eur 181 Le CD-R OM : un nouv eau pap yrus ? 189 R e t our à la pag e 193 Nouv elles dimensions du t e xt e 199 Mé t aphor es de la lectur e 203 Mieux g ér er les h yperliens 209 Fr on tèr es du livr e 211 Lect eur , usag er ou c onsomma t eur de signes? 217 Je clique, donc je lis 223 En tr e c ode x e t h ypert e xt e 231 Bibliogr aphie 249 Pourquoi premier chapitre? Il serait aussi bien partout ailleurs. D’ailleurs, je dois avouer que j’ai écrit le huitème chapitre avant le cinquième, qui est devenu ici le troisième. Charles Nodier, Moi-même Présentaton usque vers la fn des années soixante-dix, on pouvait encore Jcroire que l’ordinateur n’aurait d’efet que sur les domaines scientfque et technique. On se rend compte aujourd’hui que cet appareil et les technologies qui l’accompagnent sont en train de révolutonner la façon même dont notre civilisaton crée, emma - gasine et transmet le savoir. À terme, cete mutaton transforme - ra l’outl le plus précieux que l’homme ait inventé pour construire ses connaissances et élaborer son image de soi et du monde: le texte. Et comme celui-ci n’existe qu’en foncton de la lecture, les mutatons du premier auront des répercussions sur la seconde, de même que celles de la seconde entraîneront nécessairement la mise en place d’autres modes de textualité. On ne lit pas un hypertexte comme on lit un roman, et la navigaton sur le Web procure une expérience diférente de la lecture d’un livre ou du journal. C’est à ces bouleversements qui touchent tous les plans de notre civilisaton qu’est consacré cet ouvrage. Celui-ci s’inscrit au croisement de travaux de plus en plus nombreux qui portent sur l’histoire de la lecture (Charter , Cavallo, Manguel, Quignard, etc.), l’hypertexte (Aarseth, Bolter, Landow, Laufer, etc.), l’ordre de l’écrit (Christn , Ong, Derrida), la “ fn ” du livre et la médiolo - gie (Debray). CHRISTIAN VANDENDORPE La problématque abordée posait inévitablement la ques - ton du “ format ” ou, si l’on préfère, du média. Fallait-il opter pour un livre ou pour un hypertexte? Même si l’absence de maturité de ce dernier justfe en dernière analyse le recours au support papier pour cet ouvrage, il pouvait paraître inconséquent de ré- féchir à l’aide d’outls anciens sur un phénomène aussi important pour notre civilisaton que la révoluton numérique et hypertex - tuelle. Quelle serait la valeur d’un point de vue qui ne serait étayé par aucune expérimentaton? Le lecteur ne pourrait-il pas soup - çonner l’essayiste d’être biaisé à l’égard du nouveau média, de mener un combat d’arrière-garde ou de prêcher pour sa chapel- le? Par honnêteté intellectuelle, autant que par esprit de recher- che, l’essentel de la présente réfexion a donc été d’abord rédigé à l’aide d’un outl d’éditon hypertextuelle développé à cete fn et dont les fonctons se sont rafnées au fur et à mesure que se précisaient les besoins. Ce n’est qu’à l’étape fnale de la rédacton que les pages ainsi créées ont été intégrées dans un traitement de texte et retravaillées en vue d’une publicaton imprimée. Une telle démarche était nécessaire pour éprouver de première main les conséquences du choix d’un média sur l’organisaton interne et sur le contenu même de la réfexion proposée ici. Si le livre a d’emblée une foncton totalisante et vise à saturer un domaine de connaissances, l’hypertexte, au contraire, invite à la multplicaton des hyperliens dans une volonté de sa - turer les associatons d’idées, de “ faire tache d’huile ” plutôt que de “ creuser ”, dans l’espoir de retenir un lecteur dont les intérêts sont mobiles et en dérive associatve constante. Chaque concept convoqué à l’intérieur d’un hypertexte est ainsi susceptble de consttuer une entrée distncte qui, à son tour, pourra engen - drer de nouvelles ramifcatons ou, plus justement, de nouveaux rhizomes. Il faut ajouter à cela que, par sa nature, un hypertexte est normalement opaque, à la diférence du livre qui présente des repères multples et constamment accessibles. Il en découle que la dynamique de lecture est très diférente d’un média à un autre. Alors que la lecture du livre est placée sous le signe de DU PAPYRUS À L’HYPERTEXTE   la durée et d’une certaine contnuité, celle de l’hypertexte est caractérisée par un sentment d’urgence, de discontnuité et de choix à efectuer constamment. En fait, chaque lien hypertextuel remet en queston l’éphémère contrat de lecture passé avec le lecteur : celui-ci poursuivra-t-il sa quête en cliquant sur l’hyper- mot ou abandonnera-t-il? Cete dynamique de la lecture entraîne forcément des répercussions sur la mise en texte, tant le scripteur a tendance à moduler sa réfexion sur la forme antcipée d’atenton qui lui sera accordée. Dans le cas qui nous occupe, le passage du format hypertexte au format livre a engendré des regroupements consi- dérables et une plus grande cohérence des points de vue, l’éli- minaton d’un bon nombre de redondances et des modifcatons d’ordre énonciatf dans les renvois internes. Toutefois, l’ouvrage est sans doute encore fortement marqué par la forme première sous laquelle il a été conçu. Au lieu d’être organisé selon une structure arborescente, il se présente sous la forme de blocs de texte, qu’on peut aussi voir comme des chapitres, ou mieux en- core comme des entrées ofertes à la réfexion — ce qui rappro - che cete entreprise du genre de l’essai. La version hyper textuelle contenait de nombreux liens d’une page à une autre, ce qui per- metait au lecteur de suivre le fl associatf le plus approprié. Pour la version papier, il a évidemment fallu renoncer à cete logique associatve, ce qui a rendu plus aigu le problème de l’agencement des entrées. L’ordre chronologique ne convenait pas, du fait que la plupart de celles-ci ne relèvent pas d’une perspectve historique. Un ordre logique n’était pas plus évident, car plusieurs points de vue s’entrelacent ici. Fallait-il alors choisir l’ordre alphabétque? Depuis plus de huit siècles, c’est celui qui indique au lecteur qu’il n’y a pas d’ordre imposé, comme dans les dictonnaires. Mais il serait inexact de croire que les chapitres de ce livre sont indépen- dants les uns des autres. En fait, il a été possible de les regrouper en diverses grappes en foncton des thématques abordées, entre lesquelles on découvrira une contnuité certaine et qu’il est donc recommandé de lire de façon séquentelle. CHRISTIAN VANDENDORPE10 Le lecteur pourrait aussi choisir de naviguer à partr de l’index, en explorant d’abord les entrées les plus denses. De même, sous la forme de l’hypertexte, les pages qui présentent le plus d’afnités entre elles sont celles qui possèdent le plus d’hy - permots pointant réciproquement de l’une à l’autre. On verra ainsi que l’entrée “ tabularité ” est la plus importante. S’il y a un fl conducteur dans cet ouvrage, c’est bien là qu’il faut le cher - cher, et dans le concept opposé qu’est la linéarité. En spatalisant l’informaton, le texte tabulaire permet à l’œil de se poser où il veut et au lecteur d’aller directement au point qui l’intéresse. À ce concept sont étroitement liées les notons de codex et de volumen, et naturellement celle d’hypertexte. L’ensemble de cet ouvrage est évidemment dominé par la queston de la lecture, qui est abordée sous les divers angles du sens et de l’efet, du contexte, de la lisibilité, des fltres cognitfs et des automatsmes. La façon dont on conçoit la lecture détermine aussi, en derniè- re analyse, la mise en forme du texte et la part de contrôle que l’auteur accepte de donner au lecteur ou qu’il choisit de se réser- ver. Sur ce plan, l’ordinateur a le pouvoir de bouleverser radicale- ment la donne établie par des millénaires de culture écrite. Un écueil auquel se heurte le projet poursuivi ici, et qui explique aussi la forme éclatée de cet ouvrage, est l’impossibi- lité de catégoriser les multples incarnatons que peut prendre le texte, d’en embrasser l’infnie diversité. Voilà déjà plus de deux siècles, les auteurs de l’Encyclopédie, tâchant de défnir cet objet informe qu’est le livre, croyaient pouvoir en proposer les catégo- ries suivantes. Par rapport à leurs qualités, les livres peuvent être distngués en: - livres clairs et détaillés, qui sont ceux du genre dogmatque [...] - livres obscurs, c’est-à-dire dont tous les mots sont tr
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