Edouard Belin et la télévision - article ; n°3 ; vol.18, pg 265-281
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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1965 - Volume 18 - Numéro 3 - Pages 265-281
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Soulard.
Edouard Belin et la télévision
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1965, Tome 18 n°3. pp. 265-281.
Citer ce document / Cite this document :
Soulard. Robert. Edouard Belin et la télévision. In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1965, Tome 18 n°3.
pp. 265-281.
doi : 10.3406/rhs.1965.2426
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1965_num_18_3_2426Edouard Belin et la télévision
La télévision a pris au cours du dernier demi-siècle une place
prépondérante et de ce fait suscite une abondante littérature.
Uniquement axée sur les réalisations actuelles, celle-ci ne traite que
rarement de l'aspect évolutif de cette technique, se contentant
alors d'un rapide survol résumant l'histoire à deux ou trois dates le
plus souvent récentes.
La mort d'Edouard Belin survint en mars 1963, à une époque où
nous étudiions en détail les origines de la transmission d'images à
distance. Dans ce temps Mme Dansette, fille du regretté inventeur,
voulut bien remettre les archives de son père au Musée des Tech
niques du Conservatoire National des Arts et Métiers. Nous classions
ces pièces par spécialité et dans l'ordre chronologique, mais ceci
nous montrait rapidement que les articles écrits alors sur Edouard
Belin faisaient preuve d'une certaine méconnaissance de ses travaux
et de leur place dans le contexte de la recherche technique.
Les archives de Belin constituant des documents de premier
ordre pour la plupart inédits, nous avons jugé utile d'en publier de
très larges extraits. Ainsi sera résumée une évolution que nous ne
chercherons d'ailleurs pas à situer de façon détaillée par rapport
aux autres inventeurs. Ceci nous conduirait rapidement à une
véritable histoire de la télévision, ce qui est en dehors de notre
propos. Nous nous contenterons, en matière de prologue, de fixer
quelques dates de cette histoire, dates que nous estimons essent
ielles pour la bonne compréhension des travaux de Belin.
Il nous est arrivé fréquemment de poser la question : « A quelle
date est née la télévision ? » Les réponses ont pour la plupart
oscillé autour de 1933, ce qui est normal si l'on considère les origines
du développement commercial de la télévision. A cette époque, la
majeure partie des installations employaient encore le disque de
Nipkow conçu en 1884 (1) pour des études sur la télévision. Dès
(1) P. Nipkow, brevet allemand n° 30105 du 6 janvier 1884. REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES 266
cette période nettement plus reculée, les chercheurs étaient nom
breux et certaines revues de vulgarisation scientifique avaient même
des rubriques quasi permanentes de télévision. En fait, il est
certain que l'homme chercha à transmettre à distance des images
animées dès qu'il fut en possession d'un moyen de transformer la
lumière en courant électrique d'intensité proportionnelle à celle de
la lumière. La cellule photo-électrique au sélénium fut découverte
fortuitement en 1873 par Willoughby Smith et c'est en 1876 que
l'Allemand Siemens (1) montra que cette invention pouvait recevoir
des applications. En 1875, Carey (2) avait préconisé son emploi,
mais il semble bien que le premier appareil destiné à la télévision ait
été celui réalisé en 1877 à Ardres, dans le Pas-de-Calais, par
Constantin-Marie Senlecq (3). A sa suite et surtout après la publi
cation de ses travaux en 1878-1879, tous les chercheurs essayèrent
d'employer la cellule au sélénium. A partir de 1907, les cellules
photo-électriques à gaz récemment découvertes commencèrent à
être employées, mais dès 1908, Campbell-Swinton (4) montra la
nécessité d'utiliser les balayages par faisceaux cathodiques. En 1925,
Zworykin créait l'iconoscope, complément du tube cathodique mis
au point par Braun en 1897.
Ce petit rappel historique n'a pas la prétention d'être complet.
De 1877 à 1930, il est possible de citer plusieurs projets ou réal
isations chaque année, mais les dates et moyens que nous avons
donnés succinctement permettent de situer les courants évolutifs
au milieu desquels vont se placer les travaux d'Edouard Belin en
matière de télévision.
Ces recherches peuvent se séparer en deux parties. La première
s'étend sur la période 1896-1910 et porte sur la mise au point d'appar
eils appelés « Télégraphoscopes ». Ce travail est fait à partir du
2 janvier 1904 sous le contrôle d'une « Association en participation
pour le Télégraphoscope ». La seconde se situe entre 1920 et 1930 et
porte surtout sur des points particuliers. C'est alors le travail d'une
équipe où nous trouvons les noms par ailleurs célèbres de Ogloblinski,
Holweck et Chevallier.
(1) The Year book of facts in science and the arts for 1876, Londres, James Masson,
1877, pp. 116 et 165.
(2) G. R. Carey, Design and Work, 26 juin 1880.
(3) Senlecq, d'Ardres, Le télectroscope, 27 p., 1 pi., 1880.
(4) Nature, 18 juin 1908. EDOUARD BELIN ET LA TÉLÉVISION 267
I. — Les télégraphoscopes
Le « Télectroscope » que C. M. Senlecq réalisa en 1877, comme les
appareils qu'étudièrent ses successeurs, se heurtèrent tous à des
difficultés d'analyse et c'est sur ce point que travailla entre 1881
et 1900 la plus grande partie des chercheurs. Il convient de citer
parmi eux Nipkow, Weiller et Brillouin.
Dans la première partie de ses travaux, Edouard Belin n'apporta
pas de solutions nouvelles et ses différents télégraphoscopes seront
en fait extrêmement proches du télectroscope de Senlecq.
Un mémoire de juillet 1902 intitulé : Le problème de la transmis
sion à distance des images réelles en un temps négligeable et par voie
purement physique : le télégraphoscope (1), nous révèle le principe
d'un premier montage dont aucun élément mécanique ne semble
avoir été conservé.
Pour bien comprendre pourquoi Edouard Belin pense a priori à
des méthodes photographiques, il faut se souvenir que sa famille le
destinait au barreau alors que la photographie et la mécanique
l'attiraient. En 1894, année de son second baccalauréat, il fit
breveter un appareil photo appelé opisihéno graphe. En 1897, il
obtint de partir à l'École Impériale et Royale des Arts Graphiques
de Vienne (Autriche) et en sortit en 1899.
Le mémoire de 1902 situe en 1896 l'éveil de l'intérêt de Belin
pour la télévision. Il l'écrit en ces termes (2).
En 1896, après avoir assisté à une des premières expériences publiques
du cinématographe de M. Lumière, l'idée nous vint de recourir à la chrono-
photographie pour résoudre le problème de la vue à distance par une
série d'images se succédant en un temps plus court que celui de la
perception de l'œil. La question se trouvait ainsi résumée à celle-ci :
transmettre à distance des images optiques réelles en un temps plus court
que celui de la perception de l'œil.
Au mois d'août de la même année, nous conçûmes le projet dont voici
les grandes lignes.
Un cinématographe enregistreur imprime une pellicule photographique
sensible recouverte de gélatine bichromatée. Sous l'action d'un puissant
jet d'eau chaude, l'image se développe rapidement et présente un relief
d'autant plus sensible que la partie correspondante de l'original est plus
(1) Centre de Documentation d'histoire des techniques : fonds Ë. Belin, section
Télévision 1902.
(2) Ibid. 268 revue d'histoire des sciences
lumineuse. La pellicule ainsi développée passe entre une plaque métallique
portant un électro-aimant réuni à l'un des pôles d'un circuit électrique et
une pointe métallique pressée contre la pellicule par un ressort anta
goniste et reliée à l'autre pôle du même circuit.
Une pellicule recouverte de cire et de noir de fumée se déroule entre
un buttoir [sic] et une pointe métallique montée sur l'armature d'un
électro-aimant placé sur le circuit de l'appareil transmetteur.
Cette pellicule passe ensuite dans un cinématographe projecteur.

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