Eléments d analyse des systèmes d innovation dans le domaine biovégétal : flexibilité et coûts de transaction - article ; n°1 ; vol.51, pg 33-51
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Eléments d'analyse des systèmes d'innovation dans le domaine biovégétal : flexibilité et coûts de transaction - article ; n°1 ; vol.51, pg 33-51

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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1990 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 33-51
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Joly
Eléments d'analyse des systèmes d'innovation dans le domaine
biovégétal : flexibilité et coûts de transaction
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 51. 1er trimestre 1990. Organisation et dynamique industrielle. pp. 33-51.
Citer ce document / Cite this document :
Joly Pierre. Eléments d'analyse des systèmes d'innovation dans le domaine biovégétal : flexibilité et coûts de transaction. In:
Revue d'économie industrielle. Vol. 51. 1er trimestre 1990. Organisation et dynamique industrielle. pp. 33-51.
doi : 10.3406/rei.1990.1302
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1990_num_51_1_1302PIERRE-BENOIT JOLY
INRA Grenoble
ÉLÉMENTS D'ANALYSE DES SYSTÈMES
D'INNOVATION DANS LE DOMAINE
BIO VÉGÉTAL : FLEXIBILITÉ ET COÛTS
DE TRANSACTION
INTRODUCTION
Dans les développements récents de la théorie de la décision, la prise en compte
de l'incertitude conduit à privilégier les notions de flexibilité et d'apprentissage.
On sait en effet que, dans les situations d'information croissante, l'agent peut être
conduit à reporter une décision irréversible afin de bénéficier des gains d'infor
mation. Il peut également mettre en place une capacité d'innovation destinée à
une maîtrise stratégique de l'information visant à élargir la gamme des options
disponibles.
Dans les deux cas, la poursuite d'un objectif défini au départ perd de son import
ance. La primeur est accordée au fait que, de séquence en séquence, l'état de
l'information et les ensembles de décisions alternatives évoluent. Pourtant, les
implications théoriques sont très différentes. Dans le premier cas, comme le mont
rent par exemple les modèles à valeur d'option, on peut à la limite rester dans
le cadre standard de la rationalité substantielle. Par contre le second cas soulève
essentiellement des questions concernant la nature des procédures qui constituent
le support de processus d'apprentissage. Ces questions renvoient aux stratégies
d'organisation et doivent être traitées en terme de rationalité procédurale.
Ainsi, rien d'étonnant à ce qu'on constate aujourd'hui une certaine convergence
entre les théories de l'innovation et les théories des organisations.
La présente contribution se situe dans cete perspective. A partir de l'exemple
des biotechnologies végétales, on analyse tout d'abord la question de l'internali-
sation des recherches. Dans la situation actuelle de transition technologique, le
développement des relations partenariales permet en effet de s'engager dans des
processus d'apprentissage tout en limitant les risques d'irréversibilité. L'analyse
en terme de coûts de transaction suggère quelques éléments concernant la viabil
ité de cette forme d'organisation (première partie).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 51, 1« trimestre 1990 33 cette problématique doit être dépassée. Le problème analytique cenCependant,
tral n'est pas l'opposition firme/marché mais le fonctionnement de ce qu'on peut
appeler les « marchés organisés ». L'analyse empirique et l'approche théorique
convergent pour reconnaître l'importance centrale des « objets techniques nor
malisés », véritables intermédiaires entre différents cadres de référence. On mont
re que cette dynamique de normalisation est appelée à jouer un rôle central dans
l'émergence des biotechnologies. Elle conduit également à s'interroger sur le sta
tut des investissements spécifiques et soulève donc des questions centrales du point
de vue de l'économie industrielle (deuxième partie).
I. — INTÉGRATION VERTICALE OU ORGANISATION EN RÉSEAU :
UNE ANALYSE DES SYSTÈMES D'INNOVATION
DANS LE BIOVÉGÉTAL
1.1 L'évolution de l'environnement économique dans les biotechnologies végétales
II ne s'agit pas de réaliser ici une analyse de l'évolution de l'industrie des semences
mais de rappeler quelques résultats qui ont été largement exposés par ailleurs (Ducos
& Joly (1987)).
1. Les différents outils des biotechnologies n'auront un impact significatif dans
l'industrie des semences qu'à partir de l'an 2000. Par rapport au métier et aux
techniques de l'industrie des semences, elles provoquent une véritable rupture tec
hnologique qui peut se résumer par l'opposition entre la culture de l'agronome et
celle de la biologie moléculaire. Cependant, les biotechnologies ne se substituent
pas à la sélection végétale. Elles constitueront de nouveaux outils complémentaires.
2. Dans ce domaine, il est très difficile d'utiliser la distinction traditionnelle entre
les recherches fondamentales et les recherches appliquées. Pour reprendre l'expres
sion de Roqueplo (1983), on observe une interprétation entre la recherche de con
naissances objectives (attribut de la science) et la recherche d'efficacité (attribut
traditionnel de la technique). Phénomène nouveau, il arrive très fréquemment que
les chercheurs de l'industrie publient des articles dans des revues scientifiques ou
participent à des colloques. Pourquoi s'étonner quand on sait que de nombreux
laboratoires industriels ont été créés par des universitaires de renom. Réciproque
ment, les articles scientifiques sont fréquemment cités lors du dépôt des brevets :
les travaux de Wyatt & Collins (1988) montrent qu'un brevet portant sur un pro
cédé de génie génétique cite en moyenne 8,8 articles dont plus de 80 °7o ont été
publiés dans des revues de recherche fondamentale (classe 4 de la classification
internationale CHI). Induisant un phénomène d'hybridation des activités au sein
des laboratoires (hybridation entre activités scientifiques, finance et commerce),
cette caractéristique pose des problèmes nouveaux en terme d'organisation du
système d'innovation.
3. Anticipant largement la valorisation des recherches, de nombreux groupes indust
riels ont mené une politique active d'entrée dans l'industrie des semences. Cette
politique se manifeste par de nombreuses acquisitions d'entreprises semencières.
Ces acquisitions ont un impact limité en terme de restructurations industrielles
puisque les 10 premiers groupes réalisent moins de 20 °7o des ventes mondiales.
Elle se manifeste également par un investissement important dans les recherches
biovégétales. Aujourd'hui, une dizaine de groupes industriels ont un budget de
34 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 51, 1» trimestre 1990 recherche compris entre 15 et 20 millions US$ par an. Parallèlement, un nombre
significatif d'Entreprises Spécialisées dans les Biotechnologies (ESB) se consacrent
au végétal. Les recherches dans ce domaine sont donc caractérisées par une divers
ité des acteurs.
4. Le développement de relations partenariales est également remarquable. Parce
qu'il est basé sur des contractuelles privées, ce phénomène est par essence
difficilement observable. Le repérage tel qu'il ressort des contrats annoncés par
la presse professionnelle est donc très incomplet. Depuis 1987, 71 contrats ont
été annoncés. Les enquêtes directes effectuées prêtent à penser qu'il faudrait cor
riger ce chiffre par un facteur de 4 ou 5. Les contrats de recherche constituent
une large majorité des relations observées. On doit distinguer deux types d'accord
de recherche :
a) les accords horizontaux : ils sont passés par des firmes identiques du point
de vue des capacités technologiques et des savoir-faire. L'objectif est alors d'évi
ter les duplications et de regrouper les efforts afin de constituer des ensembles
dépassant la taille critique. Ces accords sont particulièrement développés dans le
cadre des programmes communautaires (BRIDGE, EUREKA, ECLAIR...) ;
b) les accords verticaux qui sont passés entre firmes possédant des actifs comp
lémentaires. L'objectif est alors d'internaliser les effets externes (« spil
lovers »),... et d'intégrer l'information et les phénomènes d'apprentissage.
Dans l'industrie des semences, le second type d'accord est largement dominant.
Non seulement il cristallise les questions essentielles concernant le développement
des biotechnologies mais éga

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