Esprit libertaire ou servitude volontaire : Les anarchistes et la Révolution - article ; n°1 ; vol.305, pg 477-489
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Description

Annales historiques de la Révolution française - Année 1996 - Volume 305 - Numéro 1 - Pages 477-489
Wolfgang Asholt, Spirito libertario o servitù volontaria : gli anarchici e la Rivoluzione.
Wolfgang Asholt segna tra gli anarchici dell'Ottocento due posizioni riguardo alla Rivoluzione francese : da una parte la condanna della Rivoluzione borghese e giacobina in nome d'una rivoluzione antiautoritaria ideale (Proudhon e gli anarchici francesi della meta del secolo fino alla Comune, gli anarchici russi); dall'altra parte la condanna di ogni rivoluzione in nome della rivolta individuate (Stirner, gli anarchici francesi della fine del secolo).
Wolfgang Asholt, Libertarian Spirit or Voluntary Servitude : the anarchists and the Revolution.
Wolfgang Asholt registers the positions of nineteenth-century anarchists towards the French Revolution : condemnation of the bourgeois and Jacobin revolution in the name of an anti-authoritarian revolutionary ideal (Proudhon and the French anarchists from the middle of the century up to the Commune, Russian anarchists) ; the condemnation of all revolution in the name of individual revolt (Stirner, the French anarchists at the end of the century).
Wolfgang Asholt, Esprit libertaire ou servitude volontaire : les anarchistes et la Révolution.
Wolfgang Asholt repère chez les anarchistes du XIXe siècle deux positions à l'égard de la Révolution française : la condamnation de la révolution bourgeoise et jacobine au nom d'une révolution anti-autoritaire idéale (Proudhon et les anarchistes français du milieu du siècle jusqu'à la Commune, les anarchistes russes) ; la condamnation de toute révolution au nom de la révolte individuelle (Stirner, les anarchistes français de la fin du siècle).
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Wolfgang Asholt
Esprit libertaire ou servitude volontaire : Les anarchistes et la
Révolution
In: Annales historiques de la Révolution française. N°305, 1996. pp. 477-489.
Riassunto
Wolfgang Asholt, Spirito libertario o servitù volontaria : gli anarchici e la Rivoluzione.
Wolfgang Asholt segna tra gli anarchici dell'Ottocento due posizioni riguardo alla Rivoluzione francese : da una parte la
condanna della Rivoluzione borghese e giacobina in nome d'una rivoluzione antiautoritaria ideale (Proudhon e gli anarchici
francesi della meta del secolo fino alla Comune, gli anarchici russi); dall'altra parte la condanna di ogni rivoluzione in nome della
rivolta individuate (Stirner, gli anarchici francesi della fine del secolo).
Abstract
Wolfgang Asholt, Libertarian Spirit or Voluntary Servitude : the anarchists and the Revolution.
Wolfgang Asholt registers the positions of nineteenth-century anarchists towards the French Revolution : condemnation of the
bourgeois and Jacobin revolution in the name of an anti-authoritarian revolutionary ideal (Proudhon and the French anarchists
from the middle of the century up to the Commune, Russian anarchists) ; the condemnation of all revolution in the name of
individual revolt (Stirner, the French anarchists at the end of the century).
Résumé
Wolfgang Asholt, Esprit libertaire ou servitude volontaire : les anarchistes et la Révolution.
Wolfgang Asholt repère chez les anarchistes du XIXe siècle deux positions à l'égard de la Révolution française : la condamnation
de la révolution bourgeoise et jacobine au nom d'une révolution anti-autoritaire idéale (Proudhon et les anarchistes français du
milieu du siècle jusqu'à la Commune, les anarchistes russes) ; la condamnation de toute révolution au nom de la révolte
individuelle (Stirner, les anarchistes français de la fin du siècle).
Citer ce document / Cite this document :
Asholt Wolfgang. Esprit libertaire ou servitude volontaire : Les anarchistes et la Révolution. In: Annales historiques de la
Révolution française. N°305, 1996. pp. 477-489.
doi : 10.3406/ahrf.1996.1990
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1996_num_305_1_1990ESPRIT LIBERTAIRE
OU SERVITUDE VOLONTAIRE :
LES ANARCHISTES ET LA RÉVOLUTION
« II y a une filiation directe depuis les Enragés de 1793 et le Babeuf
de 1795 jusqu'à l'Internationale », ainsi Pierre Kropotkine résume-t-il son
histoire de La Grande Révolution, parue en 1909 (1). Plus d'un demi-siècle
plus tôt, le premier « père de l'anarchie » (Jean Maîtron), Pierre-Joseph
Proudhon, développe une analyse divergente : « la France tout entière fut
révolutionnée pendant les années 89, 90, 91, 92 et jusqu'au 31 mai 1793
[...] à dater de cette époque la France a été rayée de nouveau de la liste
des nations libres ; en changeant de gouvernement, elle n'a plus fait que
changer de tyrannie » (2).
Cette appréciation de La Révolution sociale de Proudhon ne tient pas
seulement compte du coup d'État du deux décembre, comme le reste du
titre de l'ouvrage l'indique, mais elle considère aussi l'expérience de la
révolution de février et surtout des journées de juin 48 et de leurs consé
quences. La Grande Révolution reste donc pendant tout le XIXe siècle un
modèle de référence à double face : on pense et on vit les révolutions selon
1789 et en même temps on se réfère à ses propres expériences révolution
naires quand on pense la Révolution française. Cette attitude générale carac
térise aussi les prises de position des anarchistes et leurs discussions avec
les autres courants revendiquant l'héritage révolutionnaire de 89. Mais tandis
que la bourgeoisie veut, déjà en juin 48 et surtout à partir de l'installation
définitive de la IIIe République, que la Révolution soit terminée, et alors
que les socialistes — que ce soient les quarante-huitards à la manière de
(1) P. Kropotkine, La Grande Révolution, Stock, 1909, p. 743.
(2) P.-J. Proudhon, La Révolution sociale démontrée par le coup d'État du 2 décembre, Bruxelles,
18S2, p. 26.
Annales Historiques de la Révolution Française — 1996 — N° 3 478 WOLFGANG ASHOLT
Louis Blanc ou plus tard les affiliés à l'Internationale — veulent l'accomplir
par la révolution sociale, les points de vue des anarchistes sont plus diffi
ciles à saisir.
D'abord, à partir de quel moment peut-on parler de mouvement anar
chiste? Préparés par l'influence décisive exercée par Bakounine, le milieu
et la culture anarchistes ne se développent en France, ni ailleurs — mis
à part le cas spécifique du Jura suisse — que dans les dernières décennies
du xixe siècle. Les autres « pères » de l'anarchisme, à l'exception de
Proudhon, ne seront donc redécouverts que vers la fin du siècle, et souvent
cette « réception » tardive se prolonge dans la discussion parmi les diffé
rents courants anarchistes eux-mêmes. Mais tous ces précurseurs se sont
définis et ont développé leurs conceptions en se référant aux origines, c'est-
à-dire à 1789 (3).
Parmi les précurseurs de la pensée anarchiste de la première moitié
du xixe siècle, Max Stirner est probablement le seul à réfuter presque enti
èrement la Grande Révolution. Propageant dans son opus maximum,
L'Unique et sa propriété (1844) un anarchisme individualiste — sans
pourtant utiliser cette désignation — il voit dans la Révolution de 1789
beaucoup moins une œuvre de libération que l'instauration d'une hiérarchie
nouvelle, celle de l'ordre bourgeois, autant sinon plus dangereuse, pour
l'émancipation individualiste que la féodalité et l'Ancien Régime. Contre
la révolution qui pour lui est synonyme d'installation de nouvelles institu
tions [« Einrichtungen » (4)], il revendique la révolte (« Empôrung ») qui
fait se redresser (« sich aufrichten ») l'individu. La Révolution de 1789
voulait une certaine (« bestimmte », p. 176) liberté et une liberté définie
serait nécessairement répressive, ne serait-ce que celle limitée par une légis
lation valable pour tout citoyen. La révolution n'abolit donc pas la hiérarchie
sociale : à vrai dire, elle n'est pas révolutionnaire mais réformatrice : une
domination nouvelle (« ein neuer Herr, p. 121) ne fait que remplacer une
ancienne.
Cet individualisme radical n'empêche pas Stirner de faire l'analyse
des changements socio-économiques : pour lui, la bourgeoisie victorieuse a
besoin de l'État pour garantir ses titres fondés sur le droit [« Rechtstitel »
(p. 125)], en première place la propriété, réelle, et symbolique (« Geld und
Geltung »). Sans cet État plus puissant que jamais, œuvre majeure de la
Révolution, la bourgeoisie risquerait de tout perdre parce que « ceux qui
n'ont rien à perdre, les propriétaires » (pp. 125-126) n'ont pas besoin de
cet État-là. C'est à cet endroit que Stirner polémique avec le Proudhon
(3) Sur le même sujet que ma contribution : voir l'excellente étude de C. Coquio : « Les anarchistes
et la Révolution française a la fin du xixe siècle », dans Révolution française, Peuple et Littérature,
pp. 69-81.
(4) Max Stirner, Der Einzige und sein Eigentum, Stuttgart, 1991, p. 354 (cité dans le texte selon
cette édition). ANARCHISTES ET LA RÉVOLUTION 479 LES
de Qu'est-ce que la propriété? Point de référence central dans l'argument
ation de Stirner, Proudhon, avec sa fameuse phrase ne nie pas « la
propriété », mais seulement certaines de ses formes (« dies und jenes
Eigentum », p. 276) ; déjà l'expression « vol » présuppose l'existence de
la propriété quelle que soit sa forme concrète.
En même temps, avec cette formule, Proudhon se révèle un moraliste
dans la pire tradition jacobine : comme pour Saint- Just ou Robespierre,
tout ce qui est amoral est criminel pour lui, que ce soit un manque d'amour
de la patrie (ici il cite le discours de Saint- Just contre Danton du 1 1 germinal)
ou le non-respect de la propriété sociétaire de l'état de nature. Stirner s'érige
contre ce moralisme rigoureux qu'il qualifie de « clérical », pour lui opposer
son idéal d'un égoïsme libertaire : « Chaque êtr

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