Esquisse d une histoire de la biologie chinoise, des origines jusqu au IVe siècle. - article ; n°1 ; vol.10, pg 1-37
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Esquisse d'une histoire de la biologie chinoise, des origines jusqu'au IVe siècle. - article ; n°1 ; vol.10, pg 1-37

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Description

Revue d'histoire des sciences et de leurs applications - Année 1957 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 1-37
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Dr Nguyen Tran Huan
Esquisse d'une histoire de la biologie chinoise, des origines
jusqu'au IVe siècle.
In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1957, Tome 10 n°1. pp. 1-37.
Citer ce document / Cite this document :
Nguyen Tran Huan Dr. Esquisse d'une histoire de la biologie chinoise, des origines jusqu'au IVe siècle. In: Revue d'histoire des
sciences et de leurs applications. 1957, Tome 10 n°1. pp. 1-37.
doi : 10.3406/rhs.1957.3594
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0048-7996_1957_num_10_1_3594J
Esquisse d'une histoire de la biologie chinoise
des origines jusqu'au IVe siècle
C'est à dessein que dans cette courte étude sur la Biologie
chinoise, nous nous cantonnons dans la période qui va du commenc
ement de l'histoire officielle jusqu'au ive siècle de notre ère.
Nous savons bien que prétendre résumer en quelques pages l'histoire
des sciences biologiques et médicales de cette Chine qui est, à
elle seule, un monde clos et très complexe, est un travail trop audac
ieux. C'est pourquoi, dans les pages qui suivront, nous cherchons
plutôt à dégager d'abord la ligne générale d'évolution de la pensée
biologique chinoise au cours des premiers temps, et à brosser ensuite
un tableau succinct des faits les plus marquants de cette histoire.
Point n'est besoin de dire qu'il faut connaître les grandes lignes
de l'histoire chinoise — l'histoire événementielle s'entend.
Les sinologues actuels sont d'accord pour considérer que la
vraie histoire officielle chinoise ne commence qu'à partir de la
deuxième moitié du ixe siècle avant J.-C, avec l'avènement de
la dynastie des Tcheou. On aimait autrefois à faire remonter cette
histoire jusqu'à 3 000 ans avant J.-C. Mais les documents et les
fouilles archéologiques récentes ne peuvent le permettre. On est
d'avis que la science biologique a existé en Chine depuis bien
longtemps. Comme dans la science grecque, les idées biologiques
étaient des plus rudimentaires en Chine, dans ces premiers temps.
Et si nous en croyons L. Ambard (1), « la biologie est née de la
nécessité de combattre les maux dont nous souffrons, elle est née
de la médecine et de la chirurgie, au sens où tout le monde l'entend».
Il n'est donc pas étonnant qu'il en soit de même en Chine où la
(1) La biologie in Histoire du monde de Cavaignac, Paris, De Boccard, 1930, p. 10.
Voir la bibliographie à la fin de l'article. REVUE D HISTOIRE DES SCIENCES 2
dure réalité des choses est encore plus marquée, le peuple chinois
ayant son berceau dans la grande boucle du fleuve Hoang Ho (1).
Le climat y était rude et les conditions de vie beaucoup plus diffi
ciles que sous le ciel méditerranéen. Il est donc normal que les
Chinois comme les autres peuples à leur origine, aient cherché à
parer au plus pressé. Leur biologie pouvait se résumer en une
somme de connaissances médicales propres à guérir. Sans exagé
ration, nous pouvons dire que cette science biologique n'est qu'une
thérapeutique à base végétale. C'est pourquoi l'histoire de la
médecine chinoise en ces temps n'est qu'une masse de données
et de principes souvent empiriques, avec quelques idées maîtresses
faisant partie d'ailleurs d'un système philosophico-religieux très
cohérent, qui cherchait à expliquer le monde matériel et le macro-
cosme tout entier et dont nous aurons l'occasion de parler un peu
plus loin.
Le Chinois primitif a dû donc, sans s'en rendre compte, faire
œuvre de biologiste pour se défendre contre la Nature et a été
dans la nécessité d'observer les êtres qui l'entouraient, pour se
protéger et subsister. Chacune de ses activités lui fournissait des
connaissances d'ordre biologique, fondées sur l'observation et
bientôt sur l'expérimentation. En même temps se posaient à son
esprit les problèmes les plus généraux : la question de la Vie et de
de la Mort, l'être vivant et la matière brute... Il s'efforçait de résou
dre toutes ces énigmes et les quelques solutions qu'il trouvait sont
forcément teintées d'influences religieuses. Cela peut se voir
reflété dans les récits folkloriques chinois des temps anciens.
Et cette période légendaire a duré en Chine quelque deux millé
naires. On a toutes les peines du monde à discerner, dans cette
masse de faits religieux, la part de vérité qui revient à la science
pure. Pourtant, de ce fonds populaire multiséculaire, s'est dégagé
peu à peu la biologie scientifique. Nous passons donc rapidement
sur l'origine de la médecine chinoise qui débuterait aux environs
de l'an 2838 avant J.-C, avec le règne de l'empereur Chen Nong,
ce roi considéré par les anciens médecins chinois comme le premier
vulgarisateur de la science médicale et de la biologie végétale.
D'après les légendes laissées dans les livres d'histoire tels que le
Che Ki de Se Ma Tsien ou le Hoai Nan Tse, il aurait goûté chaque
(1) Tous les mots chinois employés dims cet article se trouvent réunis dans un index
pp. 35-37, avec les caractères originaux en regard des transcriptions rangées par ordre
alphabétique. BIOLOGIE CHINOISE DES ORIGINES AU IVe SIÈCLE 3 LA
jour cent espèces d'herbes différentes et discerné soixante-dix
poisons. Un historien des sciences en Chine s'est déjà posé la
question de savoir comment Chen Nong, en tant qu'homme,
a pu survivre en goûtant ainsi, quotidiennement soixante-dix
poisons. Les légendes ne répondent pas à cette épineuse question.
On sait seulement que, non content de survivre à ces expériences
in vivo, il a encore été le premier herboriste chinois qui a établi
le livre de base de médecine végétale.
Après lui, vint un autre grand empereur du nom de Houang
Ti qui avait comme ministres les grands médecins Ki Po et Lei
Kong. Houang Ti est un empereur semi-légendaire qui aurait
régné aux environs des années 2697-2598 avant J.-C. La légende
a voulu qu'il fut un grand pacificateur, ayant maté de nombreuses
révoltes et créé de nombreuses institutions qui assurèrent au pays
une certaine stabilité administrative. Pour ce qui concerne la
Médecine, il continua l'œuvre de Chen Nong, compléta son herbier
et institua une commission médicale présidée par Ts'ang Hie et
composée de quelques grands médecins tels que Yu Fu, auquel
on attribue la création de la pathologie interne ; Lei Kong, connu
pour avoir étudié le pouls ; Tsiu Tai Ki, le maître de Ki Po, qui
aurait composé le Livre de médecine interne (Nei King) présenté
sous la forme d'une longue conversation entre l'empereur et lui ;
Ma Che Hoang, collaborateur de Ki Po, et renommé pour être le
premier vétérinaire connu en Chine. La légende raconte qu'un
jour un dragon tomba du ciel et le suivit pas à pas. Nullement
effrayé, notre vétérinaire constata tout de suite que l'animal
avait l'air plutôt bien malade. Il disait alors à ses élèves : « Puisque cet
animal me suit, c'est parce qu'il sait que je peux le guérir. » De
fait, il fit quelques piqûres sous les lèvres du dragon et lui donna
à boire une tisane. La bête fut guérie, et en guise de reconnaissance,
le souleva et le fit monter au ciel avec elle...
Si nous mentionnons toutes ces histoires plus ou moins invrai
semblables, c'est parce que nous croyons, comme Montaigne,
« qu'en ce genre d'études des histoires, il faut feuilleter sans
distinction toutes sortes d'auteurs et vieils et nouveaux, et barra-
gouins et Français pour y apprendre les choses de quoi diver
sement ils traitent ». Les historiens des sciences de la Chine
actuelle, ne croient pas plus que nous, que ces empereurs, qui
vécurent en ces temps si reculés, aient déjà pu composer des livres
de pharmacopée et goûter en un jour tant de poisons différents REVUE D HISTOIRE DES SCIENCES
sans être incommodés. Encore doit-on se demander si ces « poisons »,
notés dans tous les livres d'histoire, sont vraiment des
dans l'acception actuelle du terme, sans compter que la plupart
des œuvres qui relatent l'existence de ces rois étaient compulsées
par des médecins ferven

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