ETUDE ADRC 2004
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Description

ETUDE ADRC 2004
Parc de salles et
Diffusion des films
Evolutions 2003


1. Diffusion des films et parc de salles
2. Territoires cinématographiques et types de salles
3. Carrières de films par type de salles











Etude ADRC sur les évolutions en 2003 de la diffusion et de l’exploitation des films en salles
Données CNC de fréquentation des salles et des films de l’année 2003

Etude réalisée par Jean-Michel Gévaudan ADRC 2004
Synthèse

Quelles sont les conséquences des évolutions structurelles du parc de salles pour
l’accessibilité des films ?
Comment se répercute, entre les différents types de salles (Art et Essai, généraliste non Art
et Essai, multiplexe), un contexte économique défavorable, comme celui de 2003 où la
fréquentation était en recul sensible ?
Comment vivent les films en fonction des types de salles qui composent la diversité du parc
français ? Des affinités entre types de films et types de salles peuvent-elles être repérées ?
La prédominance stratégique et économique d’un type de salles nuit-elle à la diversité des
films ?
Plus généralement, quelles sont les différentes réalités, parfois opposées, qui composent une
globalité économique statistiquement connue, et qui constituent par ailleurs cette
« diversité » dont l’ensemble des professionnels se félicitent en France ?

Voici des questions que l’ADRC contribue à formuler en fonction des réalités économiques
qu’elle observe de manière permanente en ...

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Extrait

  
ETUDE ADRC 2004
Parc de salles etDiffusion des filmsEvolutions 2003
1. Diffusion des films et parc de salles2. Territoires cinématographiques et types de salles3. Carrières de films par type de salles
           Etude ADRC sur les évolutions en 2003 de la diffusion et de l exploitation des films en sallesDonnées CNC de fréquentation des salles et des films de lannée 2003 Etude réalisée par Jean-Michel Gévaudan ADRC 2004  
Synthèse Quelles sont les conséquences des évolutions structurelles du parc de salles pourlaccessibilité des films ?Comment se répercute, entre les différents types de salles (Art et Essai, généraliste non Artet Essai, multiplexe), un contexte économique défavorable, comme celui de 2003 où lafréquentation était en recul sensible ?Comment vivent les films en fonction des types de salles qui composent la diversité du parcfrançais ? Des affinités entre types de films et types de salles peuvent-elles être repérées ?La prédominance stratégique et économique dun type de salles nuit-elle à la diversité desfilms ?Plus généralement, quelles sont les différentes réalités, parfois opposées, qui composent uneglobalité économique statistiquement connue, et qui constituent par ailleurs cette« diversité dont lensemble des professionnels se félicitent en France ?» Voici des questions que lADRC contribue à formuler en fonction des réalités économiquesquelle observe de manière permanente en intervenant quotidiennement dans la diffusion etlexploitation des films. Des questions qui traduisent des préoccupations de nombreuxacteurs des divers secteurs dactivité concernés par les missions et le travail de lagence. Desquestions dont les éléments de réponse ne sont pas tous disponibles dans les statistiquesglobales habituellement accessibles.Cest pourquoi lADRC a réalisé une étude spécifique de données dactivité choisies,sélectionnées, propres à manifester ces réalités économiques diverses. Les principaux enseignements en sont : .La diffusion des films se hiérarchise en fonction des localités et des salles stratégiquementdominantes, jugées par les distributeurs comme commercialement incontournables. Ellecontinue de se concentrer au niveau de ces villes-clés dont le parc de salles sest sensiblementaccru avec le développement des multiplexes, absorbant un nombre toujours plus importantde copies. Ce surinvestissement sur les villes les plus importantes seffectue en grande part audétriment de laccès aux films de toutes les autres localités..Ainsi, laccroissement du nombre de copies sur de très nombreux films ne signifiegénéralement pas, à léchelle du territoire, une accessibilité accrue sur ces films dans leurpremière période dexclusivité, mais leur sur-exposition sur ces villes-clés..Dans un contexte de recul général de fréquentation, celui de lannée 2003, les salles qui ontmanifesté la meilleure résistance dans les « territoires cinématographiques » étudiés ont étéles salles classés Art et Essai. Dans le même temps, 50% du parc multiplexes de ces territoiresétudiés a connu une baisse de fréquentation plus importante que la moyenne nationale..Ce sont les zones géographiques les plus proches du centre métropolitain de chaqueterritoire qui ont connu les meilleurs évolutions, au détriment des zones plus éloignées..On peut observer des affinités entre type de salles et type de films : ainsi les filmsrecommandés Art et Essai voient leur carrière être majoritairement réalisée par les sallesclassées Art et Essai, y compris quand ils sont largement diffusés (plus de 300 copies) ; ainsiles multiplexes sont dautant plus prédominants dans la carrière des films non recommandésArt et Essai que ceux-ci sont plus largement diffusés..Le champ de plus grande concurrence entre les trois types de salles (classées Art et Essai,généralistes non Art et Essai, multiplexes) sobserve sur les films recommandés Art et Essaide diffusion large dont lexploitation est ainsi systématiquement partagée entre ces types desalles.
 
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Présentation   Autres points de vue : des réalités autresIntervenant quotidiennement au sein des activités de diffusion et dexploitation des films,agissant autant auprès des distributeurs que des exploitants pour un meilleur accès aux films,lADRC constitue un lieu dobservation en quelque sorte privilégié de certaines réalitéséconomiques de ces secteurs.Cest pourquoi lagence sest proposée détudier plus précisément les domaines de cesactivités économiques dans lesquelles elle intervient, sur le « terrain ». Cette démarchesopère en accord, tant avec les pouvoirs publics qui, dès sa réforme de 1999, avait réaffirmélintérêt de cette fonction dexpertise critique de lADRC dans ses champs de compétence,quavec les professionnels des divers secteurs concernés par ses missions, y compris lescollectivités territoriales avec lesquelles elle travaille régulièrement.Des données de ces activités économiques sont ainsi repérées, précisées et analysées parlagence afin de détailler des statistiques habituellement globalisées, afin den étudier lesvariations et les diversités qui composent les réalités et évolutions établies.Il nous est apparu que lannée 2003, année de recul sensible de la fréquentation dans un cyclede progression, constituait à priori une période particulièrement intéressante pour étudier cesvariations dans lévolution, notamment structurelle, de la diffusion et de lexploitation desfilms.Cette étude dont nous rendons compte ici se base donc sur des données dactivités 2003 quinous ont été transmises par le CNC dont nous remercions le service des études qui a accueilliavec bienveillance notre projet.Province, contraintes de laccès aux films, différences deterritoires, de salles, de filmsPar cette étude, lADRC travaille notamment à repérer les conditions delaccessibilité structurelle des films, un des curs de métier de lagence, à analyser la vie économiqueconcrète des films, dune part à travers les différents types de salles qui constituent ladiversité du parc français, mais aussi en fonction dune typologie des films essentiellementdéterminée par lampleur de leur diffusion. Létude comporte trois volets : > La diffusion des films, et leur accessibilité, en fonction du parc de salles> La fréquentation de territoires cinématographiques et de leurs différents types de salles> Les carrières de différents types de films selon les types de sallesCette étude porte délibérément sur« la province ».Pour la bonne et simple raison quil sagit de vastes territoires comprenant de très nombreuseset diverses salles, générant une activité économique moins visible, et donc sensiblementmoins connue dans sa diversité justement, que les salles parisiennes ou de quelques banlieues,plus proches des professionnels impliqués, et observées, elles, individuellement, et enpermanence (Ciné-chiffres, presse professionnelle ou autre). 
 
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Il nous paraît primordial en effet, pour la meilleure connaissance des réalités économiquesconcernées, que quelques établissements parisiens ne constituent pas lessentiel du paysagecinématographique visible.Données, échantillons et méthodesLes données de fréquentation de lannée 2003 traitées dans létude de lADRC ont ététransmises par le CNC, au niveau de son service des Etudes, sur la base dune demande faitepar lagence. Lutilisation de ces données est évidemment soumise aux conditions deconfidentialité simposant à des informations ayant trait à des sociétés ou salles précises. Ilny est donc fait mention que de types de salles, analysées comme telles, et non de sallesindividuellement identifiées. De cette manière, sont par exemple comparées les fréquentationsde parc de salles Art et Essai et de parc multiplexes sur des films précis.Il ne sagit pas ici de statistiques globales concernant toutes les salles de France, tous lesfilms, et les territoires en 2003. Cette étude propose dautres points de vue et analyses dedonnées dactivité 2003 existantes, « provinciales », données choisies selon deséchantillonsconstitués pour leur pertinence en rapport avec les domaines danalyse. Elle chercheprécisément à observer la variété et la diversité au-delà des statistiques globalisantes.Ces analyses et points de vue peuvent être généralisés (selon certaines conditions, notammentpour continuer à comparer ce qui est comparable) et devenir récurrents pour constituer desoutils dévaluation « qualitatifs » de certaines évolutions économiques. Hors les questions deméthode, fondamentales, se posent évidemment celle des moyens (temps et personnelsnécessaires essentiellement) permettant dopérer ce travail.Pour chacun des trois volets-champs de cette étude, des échantillons ont donc étépréalablement constitués afin détudier des données précises, dans un périmètre défini,permettant dopérer des comparaisons pertinentes. Pour lesterritoires cinématographiques :34territoires provinciaux (liste en annexe)regroupant640 établissementsreprésentant 64%de lafréquentation « province » en 2003  (un territoire cinématographique est une aire géographique large, centrée sur une métropole - sorte de« capitale cinématographique » du territoire en question - comprenant un ensemble de localités plus ou moinséloignées de ce centre, dont on émet lhypothèse quelles peuvent être influencées par lévolution de cette« capitale »). Pour la diffusion des films selon le parc de salles : ont été étudiés, localité par localité, lesplans de diffusion de 70 films(liste en annexe) sortis en 2003, répartis en4 tranches dediffusion: moins de 80 copies France, de 80 à 150 copies, de 150 à 300 copies, et de 300 à500 copies environ. Pour les carrières de films selon le type de salles : ont été étudiés lesrésultats (total desentrées, et moyenne des entrées par séance) de55 filmsdans27 unités urbaines(voir listes) se caractérisant par le fait quelles comprennent toutes les3 types détablissementétudiés :Art et Essai, généraliste (non classé AE) et multiplexe ;[les résultats retenus sont ceux qui ont été réalisés dans des établissements concurrents de type différents dunemême unité urbaine sur le même film ; sont ainsi comparés, pour chaque film, les totaux des résultatsadditionnés par type détablissement. Les films sont regroupés selon leur ampleur de diffusion (copies) en 5catégories : films recommandés Art et Essai de diffusion réduite (- de 80 copies), AE de diffusion moyenne (80-300), AE large (+ de 300), films de diffusion large (+ de 300, non AE), et enfin « XL » de très large diffusion(plus de 500 copies France, qui comprend quelques films recommandés AE ]
 
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Résumé de létudeDe cette étude de lADRC, qui fait lobjet dune édition spécifique, nous pouvons dores etdéjà mettre en avant quelques constats (ci-après se trouvent des extraits des contenus de cetteétude). 1. Concentration de la diffusion des films au détriment deleur accessibilitéLanalyse des plans de diffusion des 70 films étudiés montre que la diffusion des filmscontinue de se concentrer au niveau des localités et des salles stratégiquement dominantes,jugées par les distributeurs comme commercialement incontournables.On le sait, le parc des villes les plus importantes sest sensiblement accru, pour lessentiel parlimplantation de multiplexes.Ces salles des « villes-clés » absorbent ainsi, pour des films diffusés jusquà 400-500 copies,la majeure partie des copies mises en place par les distributeurs pour la sortie de leursfilms.En 2003, pour des films diffusés jusquà 300 copies, ce parc des villes-clés absorbait enmoyenne de 75% à 83% des copies distributeurs sur la première semaine de sortie, uneconcentration qui peut atteindre 90% des copies sur certains films. Or ces villes-clésreprésentent sur le territoire 16% des unités urbaines équipées de salles de cinéma.Et si lon considère les films diffusés avec 300 à 500 copies, cest de 46% à 69% de cescopies qui sont absorbées par les villes-clés.Aussi, quand il est régulièrement dit que le nombre de copies sest fortement accru depuisquelques années, conviendrait-il dajouter que cet accroissement répond en partie, et souventen bonne part, aux besoins supplémentaires des villes, et des établissements, dont lesdistributeurs « ne peuvent se passer » (pour diverses raisons). Linflation de copies nest doncpas automatiquement synonyme dune accessibilité accrue des films pour la grande majoritédu « reste » des salles (autres que celles des villes-clés) sur le territoire.Une hiérarchie de diffusion se renforce, quel que soit le film, jusquà devenir intangible. Lecinéma, dans sa période dexclusivité,de plus en plus courte il est vrai, se concentre ainsigéographiquement, notamment dans des zones de forte attraction commerciale. Etlaccessibilité de la plupart des films se réduit pour un « reste du territoire » où se situent unemajorité de nos concitoyens et des unités urbaines équipées.Bien entendu, il peut être économiquement aberrant, et surtout pas souhaitable pour sonmeilleur accès à un public « large » et diversifié, que tout film bénéficiant dun minimum denotoriété inonde instantanément le territoire, à limage dun « blockbuster ».Mais la sur-diffusion, sur-exposition, sur-exploitation des films dune envergure commercialeminimale, dans les localités stratégiques, se traduit, on le sait, sauf exceptions, par descarrières en salles de plus en plus éphémères, y compris en termes de notoriété de ces films,aussi vite oubliés quexploités.Et dès lors, cette inflation dune exclusivité « dopée » se traduit par un deuxième tempsdexploitation des films, pour toutes les autres localités et salles, de plus en plus aléatoire etdifficile, des localités et des salles pouvant apparaître dès lors comme économiquement nonpertinentes pour les distributeurs.Laccessibilité dans le temps, toujours possible évidemment, ne compense pas, hélas,laccessibilité dans lespace de la première période dexclusivité, de plus en plus éphémère.
 
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Ainsi, cette stratégie de la rentabilisation maximale et la plus rapide, au niveau deséquipements commercialement dominants, sur-valorise des propositions de films aptes à êtreperformantes dans cette compétition (car dautres films arrivent toujours). Et lon saitquune grande majorité de films sortent plus ou moins laminés, y compris encore une foisdans le désir de spectateurs potentiels, de cette brève période dexclusivité ultraconcurrentielle. 2. Territoires et diversité des salles : quand lexigencepermet de mieux résisterLa fréquentation en 2003 de 34 territoires provinciaux constitués pour cette étude a étéanalysée, dune part selon 3 zones de ces territoires (la commune constituant la métropole-capitale du territoire, les communes limitrophes intégrées dans lunité urbaine, et enfin lescommunes plus éloignées du territoire), et dautre part selon les 3 types détablissement actifsdans ces territoires (salles classées Art et Essai, salles généralistes non classées Art et Essai, etmultiplexes).  Alors que la fréquentation nationale recule de 2002 à 2003 de 5,4%, une majorité des 34territoires étudiés, soit 62%, ont connu une évolution plus défavorable, dont 29% uneévolution très défavorable (baisse de plus de 8%).Ce sont les zones les plus éloignées des métropoles-capitales des territoires qui connaissentla moyenne dévolution la plus défavorable avec un recul de 8,23%. Le recul des deuxautres zones sétablit, en moyenne, à 5,84% pour les communes capitales, et 5,18% pour lescommunes limitrophes.Cest le parc des salles classées Art et Essai qui a, en moyenne sur ces 34 territoires, lemieux résisté au recul de la fréquentation avec une baisse limitée à 3,23%. Dans unemajorité des territoires étudiés, 56%, ce parc a connu une évolution plus favorable que lamoyenne nationale, et même dans 21% des territoires, a enregistré une progression defréquentation de 2002 à 2003, hors création de salles.Le parc multiplexes a connu, sur ces territoires, une baisse légèrement plus importante avec3,47%. Il faut noter que dans 50% des territoires étudiés, le parc multiplexes a connu unebaisse plus forte que la moyenne nationale de 5,4%. Enfin, dans 6% seulement de cesterritoires, toujours hors création, il a enregistré une progression de fréquentation.Cest le parc des salles généralistes qui a connu lévolution la moins favorable avec un reculde fréquentation de 12,48% , et dans 82% des territoires étudiés, il a enregistré la plusmauvaise évolution des trois types de salles.Ce sont donc les établissements classés Art et Essai qui, dans les 34 aires géographiquesétudiées, ont le mieux résisté à un contexte économique défavorable, se traduisant par unrecul de la fréquentation nationale de 5,4%. Cest dans la zone des communes-capitales queleurs résultats sont les plus favorables, suivi de celle des communes limitrophes, la zone deslocalités les plus éloignées connaissant par contre un recul supérieur à la moyenne nationale.A linverse, les salles dites généralistes ont constitué les premières « victimes » dune tellecrise de fréquentation, et de manière très nette, tout particulièrement dans les zones descommunes-capitales, puis des communes les plus éloignées.Concernant les multiplexes, il faut noter que, malgré leur position éminemment dominante,notamment quant à laccès aux films - rien ne leur étant, dans ce domaine, généralementrefusé (à linverse dautres types de salles) - dans la moitié des territoires provinciaux étudiés,ce parc a connu une baisse de fréquentation plus importante que la moyenne nationale. Dans28% des cas, il a même connu une baisse dau moins 10%.   
 
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3. Où il est question daffinités entre les films et lessalles Les carrières de 55 films - en termes dentrées totales réalisées, et de moyenne des entrées parséance - ont donc été comparées selon le type détablissement dans lequel ils ont été exploités(classé Art et Essai, généraliste non classé Art et Essai, et multiplexe). Les unités urbainesdont les résultats ont été retenus, dans un panel de 27 villes de province, sont celles où le filmconsidéré a été exploité conjointement par des établissements de types différents.Ainsi les comparaisons de résultats des films entre types de salles seffectuent dans uncontexte commun, homogène, permettant la comparaison.Par ailleurs, les 55 films ont été retenus pour cette comparaison parce quils avaient justementété exploités par des établissements de type différent, le panel devant comprendre à la fois desfilms français, et dautres nationalités, notamment des Etats-Unis.Ces films ont été répartis selon deux catégories objectives, recommandés Art et Essai ou pas,et selon 5 contextes « stratégiques », également objectifs car déterminés par lampleur de leursortie nationale en termes de nombre de copies (voir précédemment).Il faut noter cependant que pour deux films de très large diffusion (plus de 500 copies), maisrecommandés Art et Essai,GANGS OF NEW YORKetKILL BILL 1, il a été choisi de lesqualifier selon leur positionnement stratégique (films « XL ») - car à lévidence cest celui quia déterminé leur exploitation et carrière en France - plutôt que de les classer avec les autresfilms AE de diffusion large. La comparaison des carrières de films, analysées en fonction des types de salles, manifestelévidence de laffinité de films, voire de types de films, avec des types de salles. Il faut encoreune fois préciser que ces résultats concernent, pour chaque film, des exploitations conjointesde salles de type différent dans les mêmes unités urbaines.Ainsi, ce sont les salles Art et Essai qui réalisent majoritairement, ou très majoritairement,les carrières des films recommandés Art et Essai, y compris de diffusion large, c'est-à-direavec plus de 300 copies.La part des autres salles dans la carrière de ces films progresse avecleur ampleur de diffusion, les films AE voyant ainsi leur exploitation se partagervéritablement sur les 3 types de salles, avec plus de 30% de leur carrière effectuée dans les 3types, à partir dune diffusion large, avec cependant, en moyenne, toujours une partprépondérante de la carrière réalisée par les salles AE. Quelques films Art et Essai, de diffusion large ou très large, ont connu des carrières auprofil similaire à des films non Art et Essai de large diffusion, leur statut Art et Essai ayantété largement occulté par leur stratégie et positionnement, commercialement offensifs.Ce sont les multiplexes qui réalisent majoritairement, ou très majoritairement, les carrièresdes films non Art et Essai de diffusions les plus larges.La part moyenne des salles généralistes sur les films non AE de large diffusion, de 32%,passe en dessous de 30% sur les films de très large diffusion, au bénéfice des multiplexes.Si lon considère les entrées réalisées par séances, les salles AE réalisent les meilleuresperformances sur toutes les catégories de films AE, les multiplexes réalisant les moinsbonnes performances sur ces films.Concernant les films non AE de large diffusion, les multiplexes réalisent les meilleuresperformances. Les salles AE sont très légèrement supérieures aux salles généralistes pourles films diffusés entre 300 et 500 copies, et juste inférieures pour les films diffusés avecplus de 500 copies. 
 
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Pour la plupart des films AE exploités dans les 3 types détablissements, ce sont donc lessalles AE qui assurent la majeure partie de leurs carrières en salles. Leur rôle économique estdonc de toute première importance pour lensemble de ces films, y compris de moyenne oularge diffusion commeELEPHANT, FRIDA, GOOD BYE LENIN, LES TRIPLETTES DEBELLEVILLE, RESPIRO, LES INVASIONS BARBARES.Accès aux films  ConcurrencesLanalyse des carrières de films permet de repérer un champ de concurrence entre lesdifférents types de salles, constitué par les films Art et Essai.Les relations de concurrence dans ce champ se renforcent à mesure que saccroît lampleur dediffusion de ces films, corollaire évidemment de leur importance commerciale. Létude delADRC montre quecest sur les films AE de diffusion large, au-delà de 300 copies, quecette concurrence est la plus vive, ces films étant systématiquement partagés entre lestrois types de salles. Alors que les multiplexes, économiquement dominants, sont quasi constamment inclus danslexploitation dexclusivité des films recommandés Art et Essai, y compris de diffusionmoyenne et même réduite parfois, les salles AE elles, de fait, parce quil leur faut défendreavant tout une identité et une cohérence de programmation, sont évidemment loin dêtreprésentes sur lensemble des films de large diffusion non AE.Pour les quelques films recommandés AE de diffusion massive, ainsi que létude létablit,leur carrière en salles est fondamentalement déterminée par leur stratégie de diffusion et nonpar leur statut Art et Essai, même si les salles AE réalisent sur ces films une exploitationvéritable.Ainsi, les salles AE sont concurrencées systématiquement dans ce qui constitue à la foisleur domaine de prédilection et de compétence, et leur champ de pertinence économique.Cette concurrence est structurelle, et particulièrement contraignante car elle est le fait destructures dexploitation économiquement et stratégiquement dominantes (accès aux films,part de marché). Une des caractéristiques intrinsèques des multiplexes est en effet deconcentrer loffre de films sur une aire géographique étendue, et de multiplier cette offre parle nombre décrans pour mieux gérer lincertitude, le risque inhérent à toute offre de produitculturel (consommation aléatoire essentiellement déterminée, pour faire court, par un « désir »mobile, voire volatile, incertain et précaire).Il y a là évidemment un enjeu de toute première importance : non seulement les sallesArt et Essai sont économiquement essentielles à une diversité étendue du cinéma, maiselles doivent également, pour leur viabilité économique, accéder régulièrement aux filmséconomiquement les plus importants quelles estiment nécessaire, légitime et pertinentde programmer. Les performances réalisées, en entrées par séances, sur les films les pluslargement diffusés quelles ont programmés, renforcent la légitimité de cette nécessité.Ces salles, immergées dans un environnement social et culturel avec lequel elles interagissenten permanence, savent par ailleurs pertinemment que leurs publics sont pluriels, y compris lesplus « cinéphiles », et quelles doivent en ce sens rester généralistes, même si elles défendentpied à pied, et développent, une identité indispensable dont cette étude montre quelleconstitue un de leurs meilleurs atouts économiques.             
 
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EXTRAITS de létude ADRC 1. Diffusion des films et parc de salles POIDS DES VILLES-CLES DANS LA DIFFUSION DES FILMS Plans de diffusion de films sortis en 2003 DIFFUSION et PARC DE SALLES - MOYENNES400
350300250
200
150
100
50
Copies distributeurCopies Villes-clésVilles-clésAutres villes
0Films à moins de 80 Films de 80 à 150 copies Films de 150 à 300 copies Films de 300 à 500 copiescopies
Cet histogramme établit la comparaison entre dune part des nombres de copies mises en place par lesdistributeurs à la sortie des films étudiés (total des copies distributeur, et parmi elles le total des copiesabsorbées par les seules villes-clé), et dautre part les nombres de villes alimentées par ces copies (villes-clés etvilles autres que les villes-clés).MOYENNES - MAXIMA - MINIMA *  disCtroibpiues Cies Villes-clés Villes-clés Autres villes teur op desservies desservies moy max mini moy max mini moy max mini moy max miniMoins de80 copies5276 194368 133351 111025 180 à 150copies114147 8991129 736288 492344 5 150 à 300copies216297 153163241 9199134 725394 18300 à 500copies367554 308212255 173133154 92155299 100             * données des échantillons constitués pour 4 tranches de films, soit 70 films au total
 
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% Salles AE% Généralistes% Multiplexes
2. Carrières de films et types de sallesExploitation conjointe de films dans les villes étudiées MOYENNES DES ENTREES - Egalités d'exploitation80%70%60%50%40%30%20%10%0%Films A E diff Films A E diff Films A E diff large Films diff large Films X Lréduite moyennePart des entrées réalisées par chaque type de salles sur les films Salles AE Ent/SéMOYENNES ENTREES/SEANCES - Egalités d'exploitationGénéralistes Ent/SéMultiplexes Ent/Sé6050403020100Films A E diff Films A E diff Films A E diff large Films diff large Films X Lréduite moyenneNombre de spectateurs par séances pour chaque type de salles  
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 Exploitation conjointe de films dans les villes étudiéesFILMS AE Diff large - Entrées - Egalités d'exploitation70%60%50%40%30%20%10%0%
Part des entrées réalisées  
FILMS AE Diff large - Entrées/séances - Egalités d'exploitation454035302520151050
Spectateurs par séances
 
% Salles AE% Généralistes% Multiplexes
Ent/Sé AEEnt/Sé GéEnt/Sé Mul
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