Étude archéologique - article ; n°1 ; vol.21, pg 1-42
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Gallia préhistoire - Année 1978 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 1-42
42 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

M Michel Allard
I. Étude archéologique
In: Gallia préhistoire. Tome 21 fascicule 1, 1978. pp. 1-42.
Citer ce document / Cite this document :
Allard Michel. I. Étude archéologique. In: Gallia préhistoire. Tome 21 fascicule 1, 1978. pp. 1-42.
doi : 10.3406/galip.1978.1580
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1978_num_21_1_1580LE GISEMENT AURIGNACIEN DE GOHAUD
A SAINT-MICHEL-CHEF-CHEF (Loire-Atlantique)
I
ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUE
par Michel ALLARD
Préambule: tableau sommaire de V Aurignacien dans la basse vallée de la Loire.
L'Aurignacien, dont les témoins sont rares. dans les Pays de la Loire, est cependant
l'une des cultures du Paléolithique supérieur les mieux représentées sur ce territoire.
En réalité, c'est la basse vallée de la Loire et la frange côtière voisine, peut-être en tant
que voies de passage, mais également à cause de leur climat plus doux, favorable sans doute
au développement de nombreuses espèces, qui semblent surtout \ avoir attiré - certains
groupes humains prédateurs. C'est du moins ce que tend à montrer la répartition des sites
d'habitat de ce secteur (fig. 1).
Si l'on excepte la station un peu particulière de Saulges en Mayenne, les gisements
aurignaciens actuellement connus dans cette région sont en effet tous répartis le long de
la vallée de la Loire ou en bordure de mer. De l'amont vers l'aval, c'est d'abord en Maine-
et-Loire le gisement de Grand'Claye à Mûrs-Érigné près d'Angers, qui reste à étudier et
ne peut être défini pour l'instant de façon très précise. Néanmoins, cette station de plein air
est susceptible d'apporter beaucoup à notre connaissance de l'Aurignacien régional. A
Chalonnes-sur-Loire, le gisement de Gandais (ou cote^ 66), apparemment épuisé, serait
attribuable à l'Aurignacien supérieur. Tout près de là, à l'abri de Roc-en-Pail sur la même
commune, quelques outils attestent également une présence aurignacienne. Le département
de Loire-Atlantique a lui aussi livré trois petites stations : celle de Pierre-Meslière (ancienne
ment L'Étranglard) à Saint-Géréon a surtout fourni un outillage moustérien, mais également
des pièces typiquement aurignaciennes. Celle de Bois-Milet en bordure de mer sur la
commune des Moutiers-en-Retz correspond apparemment à un Aurignacien assez ancien.
Gallia Préhistoire, Tome 21, 1978, 1. MICHEL ALLARD
1 Carte de la région de la basse Loire avec l'emplacement des gîtes aurignaciens actuellement connus. 1 : Grand'
Claye, Mûrs-Érigné (49) ; 2 : Gandais, Chalonnes-sur-Loire (49) ; 3 : Roc-en-Pail, Chalonnes-sur-Loire (49) ; 4 :
Pierre Meslière, Saint-Géréon (44) ; 5 : Le Bois-Milet, Les Moustiers-en-Retz (44) ; 6 : Gohaud, Saint-Michel-Chef-Chef
(44) ; 7 : découverte de quelques burins busqués et pièces diverses sur l'emplacement d'un nouveau gisement possible
à Saint-Nazaire (44). Tous ces gisements, sauf celui de Roc-en-Pail, ancien abri sous roche, correspondent à des gîtes
de plein air.
2 Localisation du gisement de Gohaud à Saint-
Michel-Chef-Chef, avec coupe topographique sommaire
de la bande côtière correspondante. Coupa AB
Enfin le petit gisement de Gohaud à Saint-Michel-Chef-Ghef, le dernier en date, est celui
auquel seront plus particulièrement réservées les lignes suivantes.
La chronologie présumée de la plupart de ces gisements, fondée essentiellement sur
la comparaison d'études typologiques et parfois statistiques d'outillages, laisse penser
qu'au début du Paléolithique supérieur et durant le Wiirm III, l'occupation aurignacienne DE GOHAUD AURIGNAGIEN
3 Localisation de la zone fouillée sur le plan cadastral de Saint-Michel-Chef-Chef avec indication de nivellement.
de cette contrée, déjà relativement septentrionale, aurait été discontinue et se serait sans
doute manifestée surtout au cours de réchauffements climatiques.
Caractères généraux du site paléolithique de Gohaud.
A 1200 m environ au n.-o. du clocher de Saint-Michel-Chef-Chef, le site paléolithique
de Gohaud occupe une position élevée (27 m) à 350 m seulement de l'océan par rapport à
la courbe de niveau zéro des cartes marines. Il est situé à peu près à égale distance du
village dont il porte le nom et du lieu-dit La Source (fig. 2). Cadastre BS 71 (fig. 3); coor
données Lambert II, zone centrale : X = 259,67; Y = 253,07.
Actuellement, en cet endroit, la pente moyenne du terrain de 8 % ouvre vers l'ouest
un vaste horizon d'abord côtier depuis Saint-Nazaire au nord jusqu'au Pouliguen plus
à l'ouest et ensuite marin jusqu'à la pointe de Port-Giraud au sud-ouest. C'est donc toute
la baie de la Loire qui, en contrebas vers l'ouest, sert de toile de fond au site. S'il est probable
qu'au Wûrm III l'embouchure du fleuve était située plus en aval qu'actuellement, il n'a pas
été possible jusque là, compte tenu des mouvements verticaux du socle, qui semblent
avoir récemment affecté cette zone, d'en reconstituer la paléogéographie quaternaire. Quoi
qu'il en soit, des indices sérieux d'outillage lithique apparemment très similaire, découverts
de l'autre côté de l'embouchure de la Loire à Saint-Nazaire, tendent à montrer qu'au Paléo
lithique supérieur la Loire, à cet endroit, n'était pas un obstacle absolu et qu'il existait 4 MICHEL ALLARD
des rapports sans doute assez directs entre les deux rives. Nous manquons cependant
encore d'éléments de comparaison et de gisements pour y évaluer l'importance de l'occupa
tion humaine à cette époque. Néanmoins comme les vestiges aurignaciens sont actuellement
connus en plusieurs points de la côte, il est permis de supposer que d'autres gisements
plus littoraux ont pu être enfouis ou détruits lors de mouvements marins transgressifs.
Historique des recherches.
C'est en 1969 que le Dr Tessier, médecin à Tharon, nous fît part de ses trouvailles
paléolithiques, dans une ancienne vigne à l'ouest du village de Gohaud. A cette époque
le terrain venait d'être remis en pâturage. Mais quelques années auparavant, les labours
sortaient régulièrement du sol des silex à forte patine blanchâtre sur une aire restreinte
d'une dizaine de mètres de diamètre. Parmi les objets recueillis, la présence de plusieurs
burins busqués laissait déjà entrevoir l'âge aurignacien du matériel. Sur l'avis de l'inventeur
et en raison du caractère exceptionnel de tels indices dans cette région, la Direction des
Antiquités préhistoriques décida d'entreprendre quelques recherches sur le site1. Celles-ci,
compte tenu de la nature des lieux, visaient d'abord à retrouver et à délimiter le secteur
apparemment restreint d'où provenaient les silex paléolithiques récoltés en surface, puis
à évaluer la richesse archéologique des terres remaniées en vue de leur éventuelle exploita
tion ultérieure. A cette époque, l'hypothèse d'un niveau intact paraissait impensable car
le terrain, très pierreux en surface, montrait de nombreux débris de schistes, de phtanites
et de quartz fîlonien, provenant manifestement d'un socle rocheux peu profond et déjà
fortement entamé par les labours. En revanche on pouvait espérer récupérer un matériel
paléolithique certes remanié mais peut-être suffisamment abondant pour permettre une
étude statistique valable. Une campagne de sondages s'imposait donc.
Le Dr Tessier, ayant indiqué approximativement les limites de la zone où il avait effectué
ses récoltes, conseilla l'emplacement des premiers sondages. Les recherches commencèrent
donc avec le sondage SI, d'un mètre carré, qui justifia nos craintes en réduisant pratique
ment à néant les chances de découvrir un matériel archéologique en place : en effet l'excava
tion descendit jusqu'au socle après avoir traversé plus de 50 cm de terrain remanié. La
coupe montrait nettement une couche superficielle d'environ 20 à 25 cm d'épaisseur
homogénéisée par des labours fréquents et constituant un sol argilo-détritique peu évolué
à gros éléments de schistes, de quartz fîlonien et de phtanites. Immédiatement au-dessous
apparaissaient les traces d'un charruage unique très profond e

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