Études cambodgiennes XXXIX. L épigraphie des monuments de Jayavarman VII - article ; n°1 ; vol.44, pg 97-120
32 pages
Catalan

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Études cambodgiennes XXXIX. L'épigraphie des monuments de Jayavarman VII - article ; n°1 ; vol.44, pg 97-120

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
32 pages
Catalan
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1951 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 97-120
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 119
Langue Catalan
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Georges Cœdès
VII. Études cambodgiennes XXXIX. L'épigraphie des
monuments de Jayavarman VII
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 44 N°1, 1951. pp. 97-120.
Citer ce document / Cite this document :
Cœdès Georges. VII. Études cambodgiennes XXXIX. L'épigraphie des monuments de Jayavarman VII. In: Bulletin de l'Ecole
française d'Extrême-Orient. Tome 44 N°1, 1951. pp. 97-120.
doi : 10.3406/befeo.1951.5040
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1951_num_44_1_5040ÉTUDES CAMBODGIENNES XXXIX
L'ÉPIGRAPHIE DES MONUMENTS
DE JAYAVARMAN VII;
par
G. CŒDÈS
On sait que dans la plupart des grands monuments de Jayavarman VII les noms
des images placées dans les sanctuaires sont inscrits sur un des piédroits de la porte
donnant accès à chacune des chapelles. Ces petites inscriptions, qu'on a longtemps
négligées parce qu'on les croyait postérieures de plusieurs siècles à la construction
des temples et gravées «alors que les traditions anciennes menaçaient de se perdre »W,
sont en réalité contemporaines des édifices et offrent pour la compréhension de ceux-ci
un intérêt certain W.
J'ai déjà publié les inscriptions du Bàyon W. Je vais donner ici celles de Bantây
Kdëi, Ta Prohm, Ta Nei, Práh Khan, Ta Sôm, Bantây Prei, Bantay Thom, Pràsàt
Kralàfi, Bantây Chmàr, après avoir résumé ce qu'elles nous enseignent sur les cultes
pratiqués dans les grandes fondations de Jayavarman VII (*).
О Aymonier, Cambodge, II, p. bkk.
(*) G. Cœdès, La date du Bàyon, in BEFEO, XXVIII, p. 81; Pour mieux comprendre Angkor,
p. 48 et suiv.
(*) BCAI, 19 13, p. 4i et BEFEO, XXVIII, p. io4. Voici quelques corrections qu'il convient
d'introduire dans cette édition :
Inscr. n° 1,1. a-3 : kamrat[en jaga]t çri. . . t ha[r]iharâlaya.
— n° 1. 1-я : k. j. çribâhuwradevao k. j. çri bâhumreçvara. 10,
— n* 2 5 : kamrateň jagat vimâya.
— n° зб : an çri jayacàmpe[çvara] kamralen an çrijayanta.
— n° : remplacer vrah par un petit cercle pointé ®. 97 — n° 28 : cette inscription est gravée sur le pilier sud de l'entrée de la tour centrale,
vestibule 1 a. L'inscription du pilier nord est complètement illisible.
P. 108, n. 1 : au lieu de crdans une inscription de Pràsàt Kèv», lire «dans une inscription de
Práh Vihár».
(*) J'emploie dans les lignes qui suivent les abréviations dont voici la liste :
В : Bàyon. l'K • Práh Khan.
ВС : Bantây Chmàr. PKr: Pràsàt Kralàfi.
BK : Bantây Kdëi. TN : Ta Nei.
BP : Prei. TP : Ta Prohm.
ВТ : Bantay Thom. TS : Ta Som.
BKFEO, XLIV-1. ? 98 G. COËDÈS
Sauf quelques exceptions W, les images sont appelées kamrateň jagat » seigneur de
l'univers я, expression dont l'emploi apparaît pour la première fois en 921 à Kôh
Ker où elle est peut-être simplement la traduction de Tribhuvaneçvara, nom du
linga érigé au sommet de la grande pyramided. C'est au xi* siècle, à partir du
règne de Suryavarman Ie', que se généralisa l'usage de cet appellatif W qui à K6h Ker
était réservé au kamrateň (an) jagat ta râjya et correspondait au composé sanskrit
devarâjya. Ce dernier apparaît dans un calembour de la stèle de Práh Ko (4), et semble
faire allusion à l'institution par Jayavarman II de ce culte du devarâja grâce auquel
ce roi se libéra de la suzeraineté de Java et put se proclamer souverain eakravartin.
C'est peutrêtre ce culte du devarâja = kamrateň jagat ta raja qui popularisa l'em
ploi de l'expression kamrateň jagat comme un équivalent de deva. Quoi qu'il en
soit, cette expression finit par supplanter l'ancien appellatif kamrateň an к mon
seigneur» (5) qui, jusqu'au xe siècle, avait servi à désigner à la fois les dieux,
les rois et les hauts dignitaires. L'expression nouvelle avait l'avantage d'établir
une distinction plus précise entre le monde des hommes et le monde des dieux et
permettait de conférer une promotion, généralement posthume, au prince ou au
dignitaire qui de kamrateň an devenait kamrateň jagat sous l'aspect d'une statue
divine [vrah гпра). Sous le règne de Jayavarman VII, kamrateň jagat est appliqué,
sans distinction aux dieux du panthéon indien^, aux héros légendaires ^, aux
buddhas et aux bodhisattvas , aux images personnelles des morts et des vivants.
Dans les monuments de Jayavarman VII, les images de kamrateň jagat peuvent
être classées en plusieurs catégories, dont la répartition dans les chapelles ne semble
avoir été soumise à aucune règle précise, ou du moins n'apparaît pas clairement à
l'heure actuelle , sauf peut-être au Bàyon P\
1. Les statues isolées qui ne sont mises en relation ni avec un donateur, ni avec
un personnage qu'elles seraient censées représenter : tel est le cas de la grande major
ité des images du Bàyon et de Ta Prohm. Parmi ces statues figurent :
a. Quelques-unes des divinités du panthéon brahmanique, par exemple Brah-
mendradeva (B, 3o), divers aspects de Visnu (PK, О t, О 2, 0 5, О 6, О 7, О 10;
ВС, îa), les déesses Pârvatï (В, 29), Dhâranï (В, До), Çrï et Nârâyanï (ВС, 12);
b. Des représentations du Buddha Bhaisajyaguru (B, 3, 5, 6, 7, 26), et divers
aspects du Buddha ou de Lokeçvara : Sugataràja (TS, 5), Sugata Candrabodhi
(ВТ, i), Tribhuvanamahàbodhi (TN, 6), Tribhuvanasaugateçvara et Tribhuvanasar-
vajfiadeveçvara (TN, 8), Devâtideva (В, З9; TP, 16; PK, С 28), Caturlokanâtha
(PK, E 2), Sarvalokeçvara (PK, С 34), Astamahâbhayaprabhafijaka (PK, С аб),
Jayabuddhamahânâtha, image étroitement associée à Jayavarman VII (B, 3, 6; BG,
12)^; enfin la Prajfiâpâramitâ (BG, 9);
O Vrah (ВС, 9), Vrah Bhagavati Çrï et Vrah BhagavatI Nârâyanï (ВС, la; Sïtâ'
PK, О 3 'et N 3), Vrah Vighneça et Gajarupa (PK, N 4), Vrah Bhagavati О 7). (PK,
(*) G. Cœdès, BEFÈO, XXXI, p. 1 U ; Inscriptions du Cambodge, Í, p. 48 et suiv.
№ Les inscriptions de Râjendravarman et de Jayavarman V n'emploient kamrateň jagat que de
façon exceptionnelle (G. Cœdès, loc. cit., II, p. 56, n. 5).
« Ibid., I, p. 25, note 1.
О Le devarâja est encore appelé kamrateň aň ta ràja dans les inscriptions de Pràsàt Khnà
(BEFËO, XLIII, p. 10), de Ta Kin (ibid., XXVIII, p. i4a) et (une fois) dans la stèle de Sdo*k
Как Thorn (ibid., XLIII, p. 88, С 79).
(*) Visnu sous ses divers aspects (PK, O i, O 5, О б, О 8). Toutefois ВС, ia donne Vrah
kamrateň an Nârâyana.
<7> Bàma, Laksma'na (PK, 45).
» BEFEO, XXVIÍI, p. 96.
(») Sur cette image, cf. BEFEO , XLI, p. a65-a66. ÉTUDES CAMBODGIENNES XXXIX 99
e. Des images d'un caractère strictement local, comme celles qui figuraient dans
les galeries extérieures et les salles-passages du Bàyon (B, i à 7) ou d'un caractère
personnel comme Kambujeçvara (B, 3i), Jayacâmpeçvara(B, 26), Jayadeva(B, 34 ;
TP, 8, 9), Jayeçvara (TP, 6), Jayeçvarï (ВС, 8), Jayaràjadeva (TP, 17), Cakravarti-
râjadeva ( В , 2 2) , Tribhuvanadeva ( TS , 2 ; PK , С 2 1 ) , Tribhuvanadeveçvara ( TN , 8) ,
Tribhuvaneçvara (B, 92), Tribhuvanabhïmeçvara (TN, 2), Vrddheçvara (TS, 3),
Vrddheçvarî (BG, 8), Indradeva et Indradevï (B, i3), Ràjendradevï (B, 16),
Râjendreçvarï (B, 22), Bhûpendradeva et Bhupendreçvarï(BG, 6-7), Vijayendradevï
et Vijayendreçvarî (B, 16), Prthivïndreçvara (TP, i3), Râjatilakeçvarï (TP, 4),
Hrsïkeçvara et Harivançeçvara (TP, 7), Hanseçvara(B, 16). Bien que les inscriptions
ne le disent pas expressément, il est probable que la plupart de ces images étaient
des statues-portraits W. C'est également le cas des images énumérées dans l'inscrip
tion 1 de Bantay Chmàr, dont la grande inscription qui lui fait suite fournit
l'identité (2).
2. Les statues isolées, fondées par des particuliers, dont les noms sont sans rap
port avec ceux des statues : par exemple Samantaprabheçvara et Bhàratïçvarï fondées
par le Khion vala Vnur Phcik (PK , S 5) , Sûryaçakti fondée par le K. A. Çrï Yaçodhara-
varma (PK, N 2); Cf. encore TP, 1 1 ; PK, N 4.
3. Les statues isol&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents