Etudes khmères. Les membres de la famille royale du Cambodge et leurs titres d après l ordonnance de S. M. An Duon - article ; n°2 ; vol.48, pg 563-579
18 pages
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Etudes khmères. Les membres de la famille royale du Cambodge et leurs titres d'après l'ordonnance de S. M. An Duon - article ; n°2 ; vol.48, pg 563-579

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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1957 - Volume 48 - Numéro 2 - Pages 563-579
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Bitard
IX. Etudes khmères. Les membres de la famille royale du
Cambodge et leurs titres d'après l'ordonnance de S. M. An Duon
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 48 N°2, 1957. pp. 563-579.
Citer ce document / Cite this document :
Bitard Pierre. IX. Etudes khmères. Les membres de la famille royale du Cambodge et leurs titres d'après l'ordonnance de S. M.
An Duon. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 48 N°2, 1957. pp. 563-579.
doi : 10.3406/befeo.1957.1438
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1957_num_48_2_1438ÉTUDES KHMÈRES
LES MEMBRES
DE LA FAMILLE ROYALE DU CAMBODGE
ET LEURS TITRES
d'après l'ordonnance de S. M. AŇ DUOŇ
par
Pierre BITARD
Adhémard Leclère, Résident de France au Cambodge, publiait en 1900 une
brochure intitulée Cambodge : Le Roi, La Famille ray aie et les Femmes du Palais^.
Il se proposait de faire connaître к la famille royale du Cambodge. ... sa hiérar
chisation, son organisation à l'intérieur, les titres des princes, des princesses, des
reines, des femmes du roi, des servantes et des suivantes qui sont attachées soit à
la personne du roi, soit à celle de la reines (2).
Malheureusement les descriptions données par Â. Leclère se révèlent inexactes à
l'étude. L'auteur a classé arbitrairement les faits sociaux qu'il observait, pour les
faire entrer de iorce dans des catégories qu'il déterminait lui-même , en vue d'arriver
à une construction pyramidale, harmonieuse, satisfaisante à l'œil, mais fausse.
Comme il lui arrive rarement de citer ses sources, la vérification des faits qu'il
nllègue est presque toujours impossible. Or, il se trouve, pour une fois que dans son
élude sur la Famille royale, l'auteur dévoile incidemment l'une de ses sources1^ :
•<■ Au-dessous de la reine-mère, il y a les reines ou principales épouses du roi.
îfl. Ces principales épouses sont au nombre de trois. Les anciennes coutumes,
la loi de l'antiquité, donnaient : à la première le titre de Préas akkâmuhésey ; à la
seconde, celui de Préas mâhésey; et, à la troisième, le titre de Préas tépi. Une
ordonnance de Angk-Duong, de laquelle je n'ai pu savoir la date, a maintenu le
titre de Préas âkkamCihésey pour la reine principale, et donne aux deux reines qui
la suivent le litre de Mongkol tévi et de Tévi mongkol-n^. Il semble même, à lire
Leclère, qu'il y aurait eu deux ordonnances de S. M. An Duon sur le même sujet, ce
qui semble improbable. «Il (S. M. An Duoù) a fixé, d'abord à quatre, le nombre des
Усак préas ménéang auxquelles il donnait un titre particulier, puis, revenant sur sa
décision, il a statué qu'il n'y aurait plus qu'une Уеак préas ménéang, . . v Que
i1) Saigon, Imprimerie-Librairie Claude et C'e. Dans mes citations, je conserverai l'orthographe
donnée par A. Leclère. Pour l'ordonnance de S. \í. Aň Duoň. par contre, j'utiliserai la tran
scrip tion de M. F. Martini.
'*> P. 6.
;3> p. i'i.
4> p. 10.
36. PIERRE B1TARD 564
l'auteur n'a-t-il donné simplement la traduction de ces ordonnances, plutôt que de
les commenler à sa manière!
L'élude de Lecière a sans doute utilisé dos ordonnances antérieures et des sources
orales (récils de vieux dignitaires). Mais elle a pris aussi pour base cette ordon
nance de S. M. An Duoii dont j'ai eu la chance de retrouver la trace.
En l'an 2З99 «■ buddhasakâraji, S. M. Aň Duon, après avoir réuni une commiss
ion de leltrés, promulguait par ordonnance un nouveau recueil des termes royaux,
ceux dont on faisait usage à la Cour jusqu'à cette date ayant été profondément
altérés par suite de la décadence de l'étude du pâli et du sanscrit au xixe siècle
au Cambodge. Ce vocabulaire était suivi d'un texte en neuf articles plus un préam
bule, fixant le titre et les appellations à donner aux membres de la Famille royale.
Une édition complète de celte ordonnance a élé donnée en 19З1 à l'Institut
bouddhique par S. A. R. le Prince Sudd haras W. Une nouvelle édition de ce
texte, datée de 1 9/1З i2^ , présente avec la première une seule différence : les
termes de la langue royale figurent face aux mots de la langue vulgaire auxquels
ils correspondent, et le classement suit l'ordre alphabétique cambodgien des mots
en langue vulgaire. Ces deux éd i lions donnent in fine le même texte en neuf articles
relatif aux titres de la Famille royale.
Comme S. M. Au Duoů est décédée en i860, soit 3 ans après la promulgation
de cette ordonnance (il régnait depuis 18A7), on peut donc penser que ce texte
établissant les titres de la Famille royale, rédigé après 10 ans de règne, n'a
vraisemblablement pas été modifié par la suite et que c'est bien de lui que s'est
inspiré A. Lecière. Il est donc possible de corriger ce que Lecière a dénaturé jadis,
et de donner un aperçu plus exact de la manière dont les épouses du roi du Cam
bodge, ses enfants, et les membres de la Famille royale reçoivent le titre qui
détermine leur rang dans une société hiérarchisée à l'extrême, telle qu'était la
Cour du Cambodge, il y a un siècle, avant le Proleclorat français. L'esprit de ces
règles est d'ailleurs encore observé à la Cour du Cambodge.
Nous nous proposons donc de donner une traduction de l'ordonnance de
S. M. An Duon et de présenter ensuite un tableau permettant de comparer les
indications données par A. Lecière avec celles de l'ordonnance.
к Sa Majesté Hariraksaramai3), roi du Cambodge, connaissant le vocabulaire royal
qu'on a conservé jusqu'à maintenant, dit : ^Si le Roi régnant^ prend une prin
cesse'5) quelle qu'elle soit, comme reine : si la mère et le père (de la princesse) ont
W Крит Rajasapada réuni par Samtec brah maha brahmm muni Dyeň; Samtec brah mahá
raj dhamm An; Samtec brah mahà bimal dhamm Pan; Anak okfw subhâdhipati Ma; Anak oknâ
pràjnâdhipali Kêv; Anak okna suttanta prljá Kan; Cau baňa sumedhâdhipati Suk. Phnom-penh,
Imprimerie nouvelle A. Portail (19З1).
M Sans lieu de publication. Par les soins de S. A. R. Sudharas et de la commission suivante :
le Brah inahâ brahmm muni Û; le Brah bhikkhu dhammasiri Suvann; le Brah vara vohâr Kêv;
l'Acâry Mut; le Mahà Din-Hvvt. Ce livre a é1é réédité en 1 953.
О Titre de S. IVJ . A11 Duoň. Le texte de cette ordonnance figure aux pages 35 à Да de la pre
mière édition, et aux pages (15 à 79 des deux autres éditions. Le recueil Rajasapada est daté de :
9e 10e 2З99 de jour la buddhasakarâja, de décade, la lune à la décroissante citadelle 1779 mahàsakarâja, de du L'ttung mois de màn Cetr, 1219 jai. Г culasakarâja après-midi , (soit à .'! heures, 1807 a. année d.), le du dimanche, Serpent,
<4) Poe ksatr jà stec dra'n ràjy.
<6) Stec ksatrî. LES MEMBRES DE LA FAMILLE ROYALE DU CAMBODGE ET LEURS TITRES 565
donné leur consentement M, il faut l'appeler comme cen; s'il (le Roi) la prend de
lui-même^, il faut l'appeler comme cela. S'il prend une femme qui n'est pas
princesse ^), alors il faudra l'appeler comme ceci ou comme cela.
«Pour toutes ces raisons Sa Majesté я pensé qu'on ne pouvait pas déterminer
l'appellation (de son épouse). Mais après que le Maître de la Terre (i> a fixé le nom,
et s'il y a eu une cérémonie royale ^ de telle ou telle sorte, alors on peut lui donner
son appellation.
к Aussi a-t-il promulgué ce décret royal (6), à conserver comme modèle : pour
établir (l'épouse du Roi) dans une dignité quelle qu'elle soit, il faut qu'il y ait un
brevet en or(7) et diverses cérémonies brahmaniques (8' atin que cela constitue la
Loi traditionnelle, l'usage royal, qu'on suivra.
«■Article 1er. — Si le Maître de la Terre prend une princesse quelconque comme
épouse t9) et qu'il y ait la cérémonie brahmanique d'offrande de l'eau du parasol et
de la conque marine (l0', sur le trône royal Í11!, avec le Maître de la Terre : alors
cette princesse est appelée : p-Samtec bra h aggamahesïn ou «Samtec brah âggama-
hesï4, suivant le brevet en or.
rS'il y a la cér

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