Évaluation de la concurrence généralisée intergroupes : un outil matriciel - article ; n°1 ; vol.65, pg 57-72
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1993 - Volume 65 - Numéro 1 - Pages 57-72
Input-output matrices and structural analysis are applied to the analysis and forecast of consequences of offensive actions in the case of multiproduct multimarket large firms.
Les matrices entrées-sorties et l'analyse structurale sont appliquées à l'analyse et à la prévision des conséquences des actions offensives dans le cas de groupes industriels multiproduits et multimarchés.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis De Mesnard
Évaluation de la concurrence généralisée intergroupes : un outil
matriciel
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 65. 3e trimestre 1993. pp. 57-72.
Abstract
Input-output matrices and structural analysis are applied to the analysis and forecast of consequences of offensive actions in the
case of multiproduct multimarket large firms.
Résumé
Les matrices entrées-sorties et l'analyse structurale sont appliquées à l'analyse et à la prévision des conséquences des actions
offensives dans le cas de groupes industriels multiproduits et multimarchés.
Citer ce document / Cite this document :
De Mesnard Louis. Évaluation de la concurrence généralisée intergroupes : un outil matriciel. In: Revue d'économie industrielle.
Vol. 65. 3e trimestre 1993. pp. 57-72.
doi : 10.3406/rei.1993.1488
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1993_num_65_1_1488Louis de MESNARD
Professeur à l'université de Dijon
EVALUATION DE LA CONCURRENCE
GÉNÉRALISÉE INTERGROUPES :
UN OUTIL MATRICIEL
INTRODUCTION
Le cas de l'oligopole (plusieurs firmes sur un seul marché avec un seul pro
duit) est bien connu. Le cas de plusieurs firmes produisant plusieurs
duits sur plusieurs marchés est nettement moins exploré et nécessite probablement
une formalisation lourde assortie d'hypothèses nombreuses. Il conduit nécessai
rement à la prise en compte de la notion de groupe industriel.
En effet, les modèles de duopole et d'oligopole classiques supposent qu'il y a
un seul bien homogène, produit par un ensemble de firmes de tailles diverses. Dans
le duopole, que l'on adopte le point de vue de Cournot (le niveau de la production
des concurrents est supposé inchangé) ou celui de Bertrand (le niveau des prix des est supposé fixe), il y a hypothèse de symétrie entre les acteurs. Cette
hypothèse est maintenue dans l'oligopole classique, comme le montre le modèle
de Cowling- Waterson [Cowling and Waterson 1976] [Rainelli 1989] [Schmalensee
1989] [Bernard et Torre 1991]. Dans le modèle de Stackelberg, au contraire, une
asymétrie est introduite (la firme dominante fixe la quantité qu'elle produit, la
firme dominée considère comme donnée cette quantité) [Boyer et Moreaux 1987].
Ceci conduit d'une part à la notion de frange concurrentielle, preneuse de prix,
et d'autre part à la notion de situation dominante et de firme dominante [Encaoua,
Geroski et Jacquemin 1984] [Geroski et Jacquemin 1984]. On peut alors dire que
la réaction des firmes est liée à leur taille. Les grandes firmes réagissent à toute
action des concurrents importants d'autant plus que leur taille, c'est-à-dire leur
propre pouvoir de monopole, est grande. On peut donc ne retenir que des grandes
firmes, dites firmes significatives, pour analyser l'essentiel du comportement d'un
oligopole. Par ailleurs, les firmes ne produisent pas un seul bien : on doit tenir
compte des productions multiples. Ces éléments conduisent naturellement à intro
duire la notion de groupe industriel.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 65, 3e trimestre 1993 57 Le champ concurrentiel d'un groupe est constitué d'un ensemble de triplets pro
duits/marchés géographiques/ fonctions, indissociables, difficilement discernables
et separables. En effet, un même produit peut satisfaire des fonctions différentes
sur un même marché géographique ; ou encore, il peut satisfaire la même fonc
tion sur des marchés géographiquement séparés, et donc exister sur plusieurs mar
chés. C'est toute l'économie qui participe à cet enchevêtrement, et c'est ce qui
fait la complexité de la stratégie marketing. Citons F. Bidault [Bidault 1988] :
« Dès lors qu'une entreprise est engagée simultanément dans plusieurs domai
nes d'activités, la stratégie prend une autre dimension. Il faut non seulement for
muler une stratégie pour chaque activité, mais aussi exprimer des choix stratégi
ques entre les différentes activités ».
La firme multiproduit est incluse dans un ensemble de champs concurrentiels,
un par produit, par marché géographique, par fonction. La firme multiproduit
ne peut pas raisonner séparément sur chaque champ, parce que les mêmes firmes
concurrentes peuvent apparaître dans les différents champs concurrentiels, et à
des degrés divers. Une même firme peut même être son propre concurrent.
La concurrence est donc multiforme et peut s'exercer sur plusieurs champs
concurrentiels à la fois : l'action d'un groupe j dans un marché m lui permet de
se renforcer et de résister à d'un groupe j' sur un m', ce jeu se
déroulant nécessairement en dynamique. Un groupe, attaqué sur un marché géo
graphique pour l'un de ses produits, peut répondre pour un autre produit sur le
même marché géographique, ou sur un autre marché géographique pour le même
produit, ou sur les deux à la fois (1).
Finalement, il faut croiser les groupes, les marchés géographiques et les pro
duits. Ainsi, une concurrence localisée sur un produit ou un marché peut s'éten
dre à plusieurs produits ou plusieurs marchés et à plusieurs groupes. Il y a globali
sation et complexification de la concurrence intergroupes : on la qualifiera de
concurrence généralisée. Contrairement au cas de la firme simple, la stabilisation
sera beaucoup plus dif fiele à trouver, et la concurrence risque de se prolonger
davantage. Et il est évident que la concurrence peut se multinationaliser rapide
ment pour atteindre une dimension internationale.
Comme tout action vis-à-vis d'un concurrent sur un champ peut donner une
réaction sur ce même champ ou sur tout autre champ, y compris dans un domaine
de faiblesse de l'attaquant, qui peut donc perdre indirectement plus qu'il n'a gagné
directement dans son action. Une conclusion logique, même si elle est difficil
ement acceptable, est que la prudence doit être de mise pour une grande entreprise,
qui est enserrée dans un jeu de contraintes multiples. Elle doit donc analyser so
igneusement son environnement concurrentiel en définissant la concurrence géné
ralisée à laquelle elle fait face.
(1) Compte tenu de l'aspect opérationnel de l'outil proposé, la notion de groupe semble plus pert
inente ici que la notion de firme multiproduit.
58 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 65, 3e trimestre 1993 du modèle d'oligopole, nous nous intéresserons donc aux groupes industAu-delà
riels (2), qui commercialisent plusieurs produits différents, sur des marchés dif
férents, en préférant adopter une autre voie que celle de la modélisation classique
pour utiliser les outils de l'analyse structurale. Notre but n'est pas d'analyser quel
sera le comportement de chacun de ces groupes, mais d'évaluer l'ampleur potent
ielle de la réaction des autres groupes à leur propre action, sans déterminer le
niveau réalisé ni les modalités concrètes de cette réaction. On mènera donc un ra
isonnement ex-ante et non plus ex-post, afin de répondre aux questions suivantes.
Quelles sont les conséquences lointaines qu'une action offensive d'un groupe peut
avoir sur l'ensemble des autres groupes et sur lui-même ? Quel est le chemine
ment de cette réaction, les délais, etc. ? La réaction d'un groupe à une action sur
un produit se transmet-elle sur un autre produit ou vers un autre marché dans
lequel le produit est aussi commercialisé ? Quelle est l'ampleur de la transmission
et donc de la lutte intergroupes (3) ? Il faut ainsi formaliser le raisonnement sui
vant, bien connu en stragégie d'entreprise : si un groupe mène une action sur un
produit, il s'attend à ce que tous les groupes, concernés par ce produit d'une
manière importante, réagissent sur ce produit et sur d'autres produits, ce qui entraî
nera la réaction d'autres groupes, etc.
C'est l'objectif du modèle que nous proposons, en le basant sur une matrice
de réaction, représentative d'une structure d'échanges intergroupes (4). Cette struc
ture sera donnée et fixe (5). C'est sur elle qu'il sera possible de mettre en œuvre
les outils de l'analyse structurale.
I. — FORMALISATION D'UN CHAMP CONCURRENTIEL EN TERMES
DE MATRICES
II faut bien noter qu'il n'y a qu'un seul type d'acteurs : les groupes, qui agis
sent et réagissent, pour des produits ou sur des marchés.
(2) Sur le comportement des groupes, voir [&#

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