Explication du capitulaire de Villis (suite). - article ; n°1 ; vol.14, pg 313-350
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1853 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 313-350
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1853
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Benjamin Guérard
Explication du capitulaire de Villis (suite).
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1853, tome 14. pp. 313-350.
Citer ce document / Cite this document :
Guérard Benjamin. Explication du capitulaire de Villis (suite). In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1853, tome 14. pp. 313-
350.
doi : 10.3406/bec.1853.461811
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1853_num_14_1_461811-га
EXPLICATION
DU
CAPITULAIRE DE F1LL1S.
(Suite1.)
conlaboratu et hostem per 30. pastores, Volumus carigare eorum et 2 unde debent, sciant servitium servire quantum similiter segregare debent segregent, ad ad hoc faciant opus mittunt. tam nostrum, ; per et unde domos ex carra quam omni in
les qui Tresenreuter différentes se font avec espèces veut les animaux, que de services cet article tels dus que ait à le pour l'empereur, service objet des de surtout champs distinguer ceux le
tous tendu une service autre, les que domestique, services. on les attribue chevaux, Or, celui pour à par chacune du qu'une exemple, palais sa espèce et place ne le sont ne service et soit pas son pas tous de pasteur «uerre- mêlée propres C'est avec at à
là, l'explication si l'on y joint de Tresenreuter.une note peu importante sur le mot carra toute '
Anton traduit à peu près de la manière suivante
le par doivent [sans service maisons doute être qu'ils les menés et officiers] par font conducteurs, à la pour séparent, guerre, nous. qu'ils et dans De en même tout sachent fassent le lorsque travail combien la répartition • des les « Qu'ils serfs chars ils en
1 . Voy. plus haut, p. 2o i .
2. Caregate, lre leçon.
IV. {Troisième série.) «i :u4
eiiYoient. » A sa traduction, il ajoute cette note : « Comme le
service était différent ; que 14m faisait ceci et l'autre cela; que
l'un avait beaucoup et l'autre peu de service à faire, l'empereur
demande un état, dans lequel les services soient marqués séparé
ment. » Voici, maintenant, comment je propose de traduire ce
passage : « Nous voulons, dit le roi, que nos intendants mettent
en réserve, de chaque espèce de produit, ce qui est nécessaire
pour notre usage, pendant leur service ; que, de même, ils fassent
mettre en réserve ce qui doit être chargé sur les voitures pour
l'armée, en le prenant tant dans les maisons que chez les pas
teurs ; et qu'ils sachent la quantité de ces réserves (mot à mot :
combien ils mettent pour cela). « Le sens est, comme on le voit,
tout différent; je tâcherai de le justifier, après avoir précisé les
causes du dissentiment.
La difficulté principale consiste dans l'interprétation des mois
conlaboratu, servitium, segregare, unde et carrigari.
Les auteurs dont il est question, après avoir rendu, au § 6,
conlaboratus par produits, l'entendent maintenant du travail,
Arbeit, dans Anton. Ensuite ils supposent que servitium signifie
les différentes manières de servir, les différents services ou tra
vaux, comme s'il y avait opera ou operx, et, rapportant corum à
servi ou plutôt à servus du paragraphe précédent, car le pluriel
n'y est pas, ils entendent les services des serfs. Puis ils donnent
à segregare le sens de distribuer, diviser ; de sorte que segregare
servitium eorum, c'est diviser les serfs d'après leurs genrey de
service. Enfin, Anton, le seul qui ait voulu expliquer la dernière
partie de l'article, traduit, unde carra in hostem carigare debent,
comme s'il y avait, quando carra in ducere debent , en
faisant pastores synonyme de ductores, agitator es (Treibern), et
en conservant au verbe mittunt la signification qu'il a dans la
bonne latinité. Je dois ajouter que l'ensemble de l'article, la
version d'Anton, manque de précision et de clarté, même aux
yeux de ses compatriotes, et qu'il aurait aussi besoin, je crois,
d'un commentaire.
J'en viens maintenant à ma traduction. Ici comme précédem
ment, et comme au § 33 qui va suivre, j'entends par conlabo-
ralus des produits. Le sens de ce terme, je l'ai déjà dit, est fixé
par un grand nombre de passages, entre autres par les §§ 34 et 62,
et par plusieurs passages du Breviarium, dans lesquels, sous le
titre de conlaboratus, sont mentionnés des blés de tonte espèce, 315
des légumes, du sel, du miel, du beurre, du lard, des quartiers
de porc, des fromages et des sommes d'argent % etc. Or, on ne
connaît aucune autre signification pour conlaboratus, et celle que
je combats est purement arbitraire; il me paraît donc impossible
de l'admettre. Il en est de même au sujet de servi tium, qui, dans
notre capitulaire % signifie le service dîme personne à l'égard
d'une autre, jamais les divers genres de servitude. Le verbe
segregare ne voulant pas dire autre chose dans le moyen âge que
dans l'antiquité, j'ai dû le traduire par séparer, mettre à part ou
en réserve, et non par distinguer ou répartir ; car Anton, après
l'avoir traduit par sondern , le traduit ensuite par eintheilen.
Quant au mot wide, on ne le trouve nulle part employé au lieu
de si, cum, quando (wenri); mais il conserve dans notre article le
sens qu'il a souvent dans les meilleurs auteurs, c'est-à-dire le sens
du relatif a quo, a quibus 3. De plus, je ferai observer que, dans
la phrase, unde carra in hostem carigare debent similiter segre-
gent, le régime direct du verbe segregare n'est pas carra, mais unde
carra, c'est-à-dire eas res quibus carra carigare debent [judices].
Il est donc ordonné aux intendants de mettre à part les choses
qu'ils doivent faire charger sur des voitures pour l'armée, et non
de mettre à part ou de répartir, suivant Anton, les voitures
mêmes. On voit que j'attribue à carigare la signification de char
ger ; mais j' 'y suis autorisé par une foule de textes, dontDuCange,
qui toutefois en cite un nombre suffisant, n'a reproduit que la
moindre partie. C'est même, je crois, l'acception la plus ancienne
et la plus commune de ce verbe, qui, personne ne le nie, prend
aussi celle de charrier. Au reste, je n'aurais pas une extrême r
épugnance pour cette dernière, si l'on pouvait l'admettre sans
corriger le texte ; d'autant que le sens de la phrase n'en serait
modifié en aucune manière. Il est de même sans importance de
traduire, à la fin de l'article, mittere par mettre ou par envoyer ;
et, si je préfère l'un à l'autre, c'est uniquement pour conserver à
ce verbe la valeur qu'il a ordinairement dans notre capitulaire 4.
Les mots tarn per domos quam et per pas (ores ne semblent pas
1. Perlz, I, 178-180, dans Irm., II, 301-303.
2. Voy. §§ 3, 10, 23 et 24. Au § 7, servitium semble devoir s'entendre des per
sonnes qui font le service.
3. Voy. les index de César, Cicéron, etc., au mot unde.
4.les §§ 1 , 8, 10, 30, 36, 42, 58, 64. C'est seulement апл §§ 47 et «8, que
mittere paraît avoir la signification A' envoyer.
L> I . 316
pouvoir être entendus autrement que d'un partage fait, tant dans
les maisons que chez les pasteurs. Mais de quelles maisons veut-on
parler, et qu'est-ce que les pasteurs peuvent avoir à faire ici?
Faut-il supposer que les produils, conlaboratus, étaient les uns
fabriqués, les autres déposés dans les bâtiments de la cour, cur-
lis, ou au dehors, dans ies lieux assignés aux pastures, c'est-à-dire
aux colons ou aux serfs préposés aux différentes espèces de trou
peaux? J'avoue que cette explication ne satisfait pas l'esprit, et
que le sens de la phrase eût été beaucoup mieux fixé, si, par
exemple, à la place de domos et de pastures, il y avait eu dans le
texte cellaria, cameras, officinas, spicaria, stabula ou autres
termes équivalents. Et d'ailleurs cet emploi d'un nom de chose,
domos, avec un nom de personne, pastores, les deux noms étant
dépendants du même verbe et régis par la même préposition,
paraît-il former uue expression suffisamment régulière, suff
isamment correcte? Devant pastores ne devrait-on pas plutôt lire
quelque chose comme dominos ou domesticos , qui, d'ailleurs, ne
sont pas possibles ici? Ou bien domos ne semblerait-il pas ap
peler après soi, au lieu de pastores, le mot pasturas ou un autre
mot de cette espèce? Ce sont des objections auxquelles je ne suis
pas en état de répondre, quoique, je le répète, je ne voie pas
une autre manière de traduire ce

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