Exploration archéologique dans le département de Constantin (Algérie). — Ruines romaines an nord des Monts de Batna (suite et fin) - article ; n°1 ; vol.14, pg 501-609
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Exploration archéologique dans le département de Constantin (Algérie). — Ruines romaines an nord des Monts de Batna (suite et fin) - article ; n°1 ; vol.14, pg 501-609

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1894 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 501-609
109 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1894
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Stéphane Gsell
H. Graillot
Exploration archéologique dans le département de Constantin
(Algérie). — Ruines romaines an nord des Monts de Batna
(suite et fin)
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 14, 1894. pp. 501-609.
Citer ce document / Cite this document :
Gsell Stéphane, Graillot H. Exploration archéologique dans le département de Constantin (Algérie). — Ruines romaines an nord
des Monts de Batna (suite et fin). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 14, 1894. pp. 501-609.
doi : 10.3406/mefr.1894.6812
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1894_num_14_1_6812EXPLORATION ARCHEOLOGIQUE
DANS LE DÉPARTEMENT DE CONSTANTINE (ALGÉRIE)
IL
RUINES ROMAINES
AU NORD DES MONTS DE BATNA
I.
Plaines de Soriana et de Zana.
Au nord-ouest de la ville de Batna s'étend un massif mon
tagneux dont le point culminant, le Djebel Touggour, atteint
2094 mètres d'altitude (1068 mètres au-dessus de Batna). La
lisière septentrionale du massif limite au sud les belles plai
nes de Soriana et de Zana, élevées de 8 à 900 mètres au-dessus
du niveau de la mer. Les terres y sont très bonnes, quoiqu'un
peu légères; elles conviennent à la culture des céréales et se
prêtent également bien à l'élevage du bétail. Dans l'antiquité,
les oliviers étaient très cultivés sur les pentes. La montagne
elle-même était sans doute entièrement boisée; aujourd'hui en
core, on y voit de magnifiques forêts de cèdres et de chênes,
dont l'exploitation devrait être une des richesses du pays. Il y
a dans toute cette région des sources abondantes ; on en trouve
à Zana, à Aïn Taga, à Sériana, à Aïn el Ogla et au-dessus de
Djerma (Aïn Djerma, Aïn Tagergourt). Celle de Sériana débite
en temps ordinaire une centaine de litres par seconde. Une au
tre, à quatre kilomètres plus au sud, donne naissance à l'oued
MÉLANGES d'aRCH. ET d'hIST. XIVe ANN. 34 502 RUINES ROMAINES
el Ketami, qui passe à l'est du village. Entre Soriana et Zana,
les eaux de l'Aïn Titaouin vont alimenter le Chott Zana. Le
village de Sériana, qui domine la plaine d'environ cent mètres,
est abrité à l'est par deux mamelons, et à l'ouest et au sud
par le massif môme (Djebel Assaidi, 1423 mètres; Dj. bou Ilf,
1260 m.; Dj. Mtaras, 1392 m.). Le climat y est sec et très
sain. Au contraire, à Zana, qui est en plaine et près d'un chott,
la fièvre sévit tout l'été; mais il est fort probable que les Ro
mains avaient su rendre l'endroit salubre en drainant le sol.
A trois kilomètres à l'ouest de Zana, entre le Djebel Zana
au nord-est et le Djebel Sidi el Hadj à l'extrême pointe septen
trionale du massif de Batna, s'ouvre un col qui donne passage
à la route du Bellezma et du Hodna (1); c'est un des chemins
les plus fréquentés entre le Tell et le désert. D'autre part, à
une douzaine de kilomètres au sud-sud-ouest de Zana et dans
la partie occidentale du massif, s'élève le Djebel Mestaoua (2),
aplati en forme de table, avec des falaises à pic, et pourvu
d'une source près de son sommet: on a là une forteresse natu
relle incomparable, et qui bien souvent a servi de refuge aux
indigènes contre les Arabes, contre les Turcs, et en dernier lieu
contre les Français; il en fut sans doute de même dans les temps
plus anciens.
De l'autre côté du massif, au nord ?des plaines de Sériana
et de Zana, s'étalent les chotts ou lacs salés: Chott Zana, Chott
Saboun, Chott Ghadaine. C'est, de l'ouest à l'est, une suite de
marécages dont les eaux saumâtres communiquent entre elles et
vont s'écouler, par l'étroit et long canal de l'oued Saboun, dans
le Chott Tinecilt. Mais si la région des chotts est bien moins
étendue de ce côté qu'au nord de l'Aurès et au sud-est de Sétif,
elle y est tout aussi malsaine. L'air est pesant et enfiévré, l'eau
(1) Voir le chapitre suivant.
(2) II atteint 1625 mètres d'altitude. AU NORD DES MONTS DE BATNA. 503
à peine potable; les puits (biar) sont d'ailleurs aussi rares que les
sources. La terre, couverte d' efflorescences salines, ne porte guère
que du thym et de l'halfa. On y fait paître les moutons; les
Romains y cultivaient aussi l'olivier.
On peut croire qu'avant l'occupation romaine la population
indigène fut assez dense au nord du massif de Batna : elle
avait tout avantage à s'établir sur un plateau dont une grande
partie était fertile, qui servait de passage aux caravanes, et où
la défense était aisée. Il y a des tombeaux indigènes aux environs
de Zana et au pied du Djebel Merzkene, entre le Chott Ga-
daine et le Chott Saboun; nous avons copié à Sériana une ins
cription libyque (1).
Les Romains paraissent avoir occupé fortement la région
dès le second siècle après Jésus-Christ. Les soldats de la III* Au
gusta qui, après avoir terminé leur temps de service, s'établis
saient aux alentours de Lambèse, furent attirés par la richesse
du pays de Zana. Le pouvoir impérial avait intérêt à les encou
rager; bien qu'il semble que Diana soit restée ville ouverte, ses
habitants rendaient le service de .surveiller le col du Bellezma ;
toutes ces familles de vétérans pouvaient au besoin contenir les
tribus indigènes qui vivaient autour du Djebel Mestaoua. Diana
Veteranorum était, dans la direction de l'ouest, un avant-poste de
Lambèse. Aussi semble-t-il que dès le règne de Trajan elle
fut constituée en commune (2). Dans la seconde moitié du IIe
siècle et dans la première moitié du IIIe elle était très pros
père, comme l'atteste la beauté de ses ruines. — A dix-huit
(1) Nous avons fait remarquer ( Mélanges, 1898, p. 466, n. 2) que
ces monuments, quand bien même ils dateraient de l'époque romaine,
n'en témoigneraient pas moins de l'existence dans le pays d'une po
pulation indigène antérieure aux Romains.
(2) Nous avons dit {Mélanges, 1893, p. 469) que le camp de Lamb
èse nous paraît remonter au règne de Trajan. ■
504 RUINES ROMÀIXES
kilomètres au sud-est s'était élevée une autre ville, placée sous
la dépendance administrative de Diana. Elle s'appelait Laraig-
giga; c'est aujourd'hui le village de Sériana-Pasteur. Là aussi
vivaient de nombreux vétérans. Il y avait en outre dans la partie
de la plaine qu'on peut rattacher à la région des chotts un
certain nombre de hameaux ; ils devaient être peuplés d'indigè
nes, car les inscriptions y sont rares; ils formaient comme la
banlieue de Diana et de Lamiggiga.
D'assez nombreuses routes parcouraient le pays. Nous avons
parlé, dans une précédente étude (1), de la grande voie antique
de Lambèse à Constantine, qui gagnait presque en ligne droite
le défilé dit Poum el Assab, traversait à l'ouest la plaine d'El
Mander, passait à Tadutti (Oum el Asnam) et se continuait dans
la direction du nord-nord-est. Un peu au nord-est de Fesdis,
une autre route s'en détachait sur la gauche : les vestiges en
sont nettement reconnaissables, et son tracé n'est pas douteux.
Elle franchissait le défilé de Djerma, passait à Lamiggiga et
longeait la montagne jusqu'à Diana. C'est la route de Tébessa
à Sétif par Lambèse, mentionnée sur l'Itinéraire d'Antonin (2):
Latnbese
Diana . . . mpm. XXXIII
Noua Petra „ XIIII
Gemellas. . „ XXII
Sitifi. ... „ XXV
La distance indiquée entre Lambèse et Diana (33 milles = 49 ki
lomètres) paraît être trop courte de deux milles environ (3). —
(1) Melangen, 1894, p. 81.
(2) Edition Parthey et Pin der, p. 14. — Conf. Tissot, Géographie
de la 'province d'Afrique, II, p. 508 (d'après Ragot, Recueil de Cons
tant/lue, XVI, 1878, p. 224).
C'y) Pour la continuation de cette route, entre Diana et Sétif, voir
Gsell, Recherches archéologiques en Algérie, p. 1D9 et suivantes. AU NORD DES MONTS DE BATNA. 505
Une borne appartenant à cette route a été trouvée entre Zana
et Sériana; on l'a déjà publiée, mais nous en donnons une nouv
elle lecture (inscription n° 11).
Une autre voie reliait Lambèse à Sétif, et se confondait seu
lement avec

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