Félix Lepeletier de Saint-Fargeau. Un personnage ambigu de l'histoire - article ; n°1 ; vol.308, pg 321-331

Laurence Constant-Ancet

Description

Annales historiques de la Révolution française - Année 1997 - Volume 308 - Numéro 1 - Pages 321-331
Laurence Constant-Ancet, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau : un personaggio ambiguo della storia.
L.C.A. riassume la biografia di Félix Lepeletier di Saint-Fargeau dopo il « shock » che determinò il suo brusco impegno rivoluzionario : l'assassinio del suo fratello maggjore. La sua appartenenza ad una famiglia prestigiosa, e le protezioni che ne risultarono, gli permisero da allora e fino alla sua morte nel 1837, di vincere parecchi procedimenti, esili, soggiorni in prigione, che testimoniarono la sua costante fedeltà giacobina.
Laurence Constant-Ancet, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau : un personnage ambigu de l'histoire.
L.C.A. résume la biographie de Félix Lepeletier de Saint-Fargeau après le choc qui détermina son brusque engagement révolutionnaire : l'assassinat de son frère aîné. Son appartenance à une prestigieuse famille, et les protections qui en résultèrent, lui permit depuis lors, jusqu'à sa mort en 1837, de surmonter les multiples poursuites, exils, séjours en prison, qui témoignèrent d'une constante fidélité jacobine.
Laurence Constant-Ancet, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau : an ambiguous historical personality.
Laurence Constant-Ancet resumes the biography of Félix Lepeletier de Saint-Fargeau after the shock which determined his abrupt revolutionary engagement : the assassination of older brother. Belonging to a prestigious family provided Lepeletier with protection. This permitted him ever since, until his death in 1837, to surmount the multiple prosecutions, exiles, stays in prison which should have been the result of a constant fidelity to Jacobinism.
Laurence Constant-Ancet, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau : eine widersprüchliche historische Figur.
L.C.A. fafit die Bibliographie Félix Lepeletier de Saint-Fargeau nach dem Schock, der sein plötzliches revolutionäres Engagement bestimmt hatte, zusammen : das Attentat auf seinen älteren Brunder. Seine Zugehörigkeit zu einer berühmten Familie und der Schutz, der daraus resultierte, erlaubte es ihm bis zu seinem Tod 1837 die vielfältigen Verfolgungen, Exile, Gefängnisaufenthalte zu überstehen, die von seiner konstanten Treue zum Jakobinismus zeugen.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ANNALES_HISTORIQUES_DE_LA_REVOLUTION_FRANCAISE
• Publié le: 01 janvier 1997
• Nombre de lectures: 16
• Langue: Français

Extrait

Laurence Constant-Ancet
Félix Lepeletier de Saint-Fargeau. Un personnage ambigu de
l'histoire
In: Annales historiques de la Révolution française. N°308, 1997. pp. 321-331.
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Constant-Ancet Laurence. Félix Lepeletier de Saint-Fargeau. Un personnage ambigu de l'histoire. In: Annales historiques de la
Révolution française. N°308, 1997. pp. 321-331.
doi : 10.3406/ahrf.1997.2047
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahrf_0003-4436_1997_num_308_1_2047Riassunto
Laurence Constant-Ancet, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau : un personaggio ambiguo della storia.
L.C.A. riassume la biografia di Félix Lepeletier di Saint-Fargeau dopo il « shock » che determinò il suo
brusco impegno rivoluzionario : l'assassinio del suo fratello maggjore. La sua appartenenza ad una
famiglia prestigiosa, e le protezioni che ne risultarono, gli permisero da allora e fino alla sua morte nel
1837, di vincere parecchi procedimenti, esili, soggiorni in prigione, che testimoniarono la sua costante
fedeltà giacobina.
Résumé
Laurence Constant-Ancet, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau : un personnage ambigu de l'histoire.
L.C.A. résume la biographie de Félix Lepeletier de Saint-Fargeau après le choc qui détermina son
brusque engagement révolutionnaire : l'assassinat de son frère aîné. Son appartenance à une
prestigieuse famille, et les protections qui en résultèrent, lui permit depuis lors, jusqu'à sa mort en 1837,
de surmonter les multiples poursuites, exils, séjours en prison, qui témoignèrent d'une constante fidélité
jacobine.
Abstract
Laurence Constant-Ancet, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau : an ambiguous historical personality.
Laurence Constant-Ancet resumes the biography of Félix Lepeletier de Saint-Fargeau after the shock
which determined his abrupt revolutionary engagement : the assassination of older brother. Belonging
to a prestigious family provided Lepeletier with protection. This permitted him ever since, until his death
in 1837, to surmount the multiple prosecutions, exiles, stays in prison which should have been the result
of a constant fidelity to Jacobinism.
Zusammenfassung
Laurence Constant-Ancet, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau : eine widersprüchliche historische Figur.
L.C.A. fafit die Bibliographie Félix Lepeletier de Saint-Fargeau nach dem Schock, der sein plötzliches
revolutionäres Engagement bestimmt hatte, zusammen : das Attentat auf seinen älteren Brunder. Seine
Zugehörigkeit zu einer berühmten Familie und der Schutz, der daraus resultierte, erlaubte es ihm bis zu
seinem Tod 1837 die vielfältigen Verfolgungen, Exile, Gefängnisaufenthalte zu überstehen, die von
seiner konstanten Treue zum Jakobinismus zeugen.FÉLIX LEPELETIER DE SAINT-FARGEAU
UN PERSONNAGE AMBIGU DE L'HISTOIRE
LAURENCE CONSTANT-ANCET
En juillet 1799, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau est un des membres
les plus éminents de la Société du Manège. A trente-deux ans, fort d'un
passé révolutionnaire déjà riche (frère du martyr, ancien membre du Club
des jacobins, babouviste, et plus récemment principal animateur du cercle
constitutionnel de Versailles), il présente un programme modéré prônant
l'unité de tous les Français contre le danger aristocratique. Il apparaît ainsi
comme un des membres les plus déterminés à sceller la cohésion du Club
des jacobins ressuscité.
Cette poussée néo-jacobine finit par inquiéter, et jusqu'au régime direc
torial lui-même. Sieyès, Fouché, veulent freiner l'action des jacobins. Le
Conseil des Cinq-Cents hésite quant à lui sur l'attitude à adopter. Une
intense propagande est alors menée pour démontrer que, s'il y a des jacobins
honnêtes, d'autres ne sont en fait que des alliés travestis des royalistes.
Les attaques fusent et n'épargnent pas Félix Lepeletier. Il y a dix ans tout
juste, les soldats du prince de Lambesc sabraient la foule aux Tuileries :
Lepeletier est l'un de ces sabreurs!
Accusation de circonstance, peut-on penser. Il n'est pas sûr cependant
qu'elle soit infondée, bien que Félix Lepeletier ait toujours nié avoir participé
au massacre du 12 juillet 1789. D'autant que si l'on s'intéresse à l'ensemble
de la vie du personnage, l'ambiguïté semble prévaloir. A commencer par
la soudaineté de son entrée sur la scène politique au lendemain de la mort
tragique de son frère, alors qu'il n'était connu à Paris que pour ses frasques
Annales Historiques de la Révolution Française — 1997 — N" 2 [321 à 331] LAURENCE CONSTANT-ANCET 322
amoureuses. Sa longévité politique elle-même n'est pas sans ambiguïté.
Le parcours qu'il emprunte semble bien sinueux : aristocrate au début de
la Révolution, jacobin en 1793, babouviste en 1796 puis représentant de
la tendance modérée légaliste sous le second Directoire, opposant à Bonap
arte sous le Consulat, puis fervent partisan de l'Empereur pendant les
Cent- Jours, libéral sous la Restauration puis monarchiste constitutionnel
au début du règne de Louis-Philippe. Un survol rapide de cette longue
carrière politique, cinquante ans de cheminement à travers les méandres
de l'histoire, donne une impression d'inconstance et conduit à s'interroger
sur la sincérité des engagements politiques de Félix Lepeletier. Était-il un
opportuniste? La recherche de gloire personnelle primait-elle ses idéaux
démocratique? Des contemporains ont-ils eu raison de le décrire comme
un cabotin soucieux de passer à la postérité comme son frère?
L'accusation dont il fait l'objet en 1799 est l'occasion de s'interroger
sur un premier épisode troublant de la vie de Félix Lepeletier, première
ambiguïté mais non la moindre, prélude à de nombreuses autres qui
jalonnent un parcours politique controversé.
Félix Lepeletier a-t-il sabré la foule au jardin des Tuileries le 12 juillet
1789?
Quand débute la Révolution française, Félix Lepeletier est militaire (1).
Cadet d'une grande famille de la noblesse parlementaire, entré très jeune
(treize ans) en école militaire, il commence une brillante carrière dans les
armes. D'abord sous-lieutenant dans le régiment de Lorraine-Dragons en
1783, il accède au grade de capitaine et, au tournant de 1787-1788, entre
comme aide de camp au service du prince de Lambesc, commandant du
régiment de cavalerie Royal-Allemand, celui-là même qui charge la foule
parisienne. C'est ce qui offre, sous le Directoire, un argument politique
aux détracteurs de Lepeletier qui le présentent comme un sabreur. Mais
a-t-il participé au massacre?
Dès l'époque, le doute plane. Les biographes contemporains sont
divisés. Michaud, dans sa biographie d'inspiration catholique conservat
rice, affirme que Lepeletier est un sabreur ; Rabbes et Boisjolin, aux posi
tions plus libérales, affirment au contraire que Lepeletier aurait démissionné
le 3 juillet 1789.
Dès 1791, le dossier militaire de Félix Lepeletier (2) semble apporter
une réponse. En effet, Félix sert alors comme volontaire dans la garde
(1) Laurence Constant, Félix Lepeletier de Saint-Fargeau, un itinéraire de la Révolution à la
monarchie de Juillet, Larousse 1995.
(2) Archives de la guerre, Vincennes. Dossier alphabétique de Ferdinand-Louis-Michel-Félix Lepeletier. FÉLIX LEPELETIER DE SAINT-FARGEAU 323
nationale de Saint-Fargeau, avant de rejoindre en avril 1792 le premier
régiment de chasseurs à cheval commandé par le colonel Murât. A cette
occasion, il est dressé un bilan de ses états de service où il apparaît que
le 6 juillet 1789, il a changé de fonction et est entré au commissariat général
de l'armée pour y occuper une place dans l'administration militaire.
Dix ans après les faits, les détracteurs de Lepeletier l'accusent-ils à
tort? C'est ce qu'affirme Félix qui rédige sa défense dans Le Journal des
Hommes libres du 11 thermidor an VII (29 juillet 1799). Mais voici ce
que peuvent lire les Parisiens :
« II est de fait qu'alors j'étais placé par l'organisation militaire comme
aide de camp (...) Le jour du sabrage, j'étais au mariage d'un de mes frères ;
indigné du massacre, j'allai le lendemain à Sèvres donner ma démission à
Lambesc lui-même et fus trouver Michel Lepeletier mon frère à l'Assemblée
constituante. Loin d'être